Veilleuse

Des braises rougeoyaient encore dans l’âtre… mais rien d’autre n’aurait pu indiquer qu’il y avait encore quelqu’un, ou quelque chose.

Quichottine entra dans sa bibliothèque, se demandant comment le feu ne l’avait pas tout à fait détruite. Il aurait suffi d’un rien, d’un simple courant d’air…

Elle n’alluma pas la lumière. Il fallait d’abord prendre le temps, celui d’une respiration.

Respirer… inspirer. Se remémorer chaque parfum, chaque odeur, chaque absence aussi.

Écouter… en tendant l’oreille car tout semblait de prime abord totalement silencieux.

Fermer les yeux pour mieux entendre, comme on le lui avait appris autrefois.

Fermer les yeux pour se concentrer sur l’invisible.

Ne pas tendre les mains, pour ne rien toucher de ce qui pourrait à l’instant disparaître.

Juste être, au fond de soi, avant d’ouvrir en grand la fenêtre, avant d’aller – peut-être – faire quelques pas au jardin trop longtemps délaissé.

Elle écoutait… et elle entendit un souffle léger, si léger !

Près des rares braises qui rendaient chaque ombre plus mystérieuse, inquiétante, elle fut attirée par un objet dont l’apparence lui parut familière… un chiffon abandonné sur la pierre du foyer, qui débordait sur le parquet.

Un chiffon ?

Vous le croyez vraiment ?

Il remua soudain, et deux bras très fins apparurent dans les plis, s’étirèrent…

Je suis certaine que vous pouvez aisément l’imaginer.

Le vieux chiffon était en fait la houppelande du Lutin Bleu, toute rapiécée, mais qu’il n’avait jamais souhaité remplacer.

– Ah ! Tu es là ?

– Tu vois bien… me voilà de retour.

– Pour de vrai ? Ou est-ce encore une fausse nouvelle ?

(Quichottine se laissa tomber lourdement dans l’immense fauteuil bleu, l’un des rares endroits où elle s’abandonnait.)

– Tu es fatiguée ?

– Un peu… mais surtout, j’ai besoin de réfléchir.

– Sérieusement ? Je préfère quand tu rêves, moi…

– Oui, je sais. C’est d’ailleurs la raison de ta présence ici. Sans doute la raison de la mienne, aussi.

Rêver, c’est pouvoir ne garder que les moments de clarté intense, ou ceux où la pénombre permet d’échanger des secrets… C’est ne conserver de ton grand manteau que les pans qui racontent une vie bien remplie, hors de l’usure du temps.

Rêver, c’est retrouver au fond de sa poche les coquillages ramassés, très très loin, sur une plage où l’on n’est jamais allé.

Rêver, c’est laisser le livre s’ouvrir seul sur la page cent fois relue, mais que l’on croit lire pour la première fois.

Les mots ont une autre saveur, les touches de couleurs apparaissent plus vives, différentes.

– Et réfléchir… alors ?

– Eh bien…

(Quichottine hésita avant de répondre… mais l’avez-vous déjà vue autrement qu’hésitante ?)

– Réfléchir… c’est commencer à établir des listes, à peser les pour et le contre, à prendre des avis, les ranger, par ordre d’importance. Se faire un peu mathématicien, pour mettre de côté les aléas, les approximations.

Il y a des décisions qui n’engagent que nous, qui n’ont d’importance que celle que nous leur donnons.

– Et puis ?

– Et puis il y a celles qui mettent tout en jeu, pas seulement soi. Et, celles-là, il ne faut pas les prendre à la légère.

– Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir… Tu as des problèmes ?

– Les miens ne comptent pas. J’ai toujours pensé que tout s’arrangeait un jour ou l’autre, qu’il suffisait d’être patient.

– Mais alors ?

– J’ai longtemps vu la vie comme un puzzle dont il suffisait d’assembler les morceaux… tu vois, un peu comme ta houppelande.

Chaque jour trouvait sa place, même s’il fallait le raboter un peu, affiner, pour que rien ne dépasse, en gommer les aspérités pour ne pas risque de blesser l’autre…

– L’autre ?

– Oui. Un autre, ou plusieurs, ceux qui ont tant d’importance qu’on donnerait sa vie pour soulager la leur.

– Ils ne peuvent pas être nombreux, sinon tu ne vivrais plus.

– C’est vrai. Il y a celui qui partage ma vie… ou plutôt dont je partage la sienne. Ma “moitié d’orange”.

– C’est joli… même si l’expression n’est pas de toi. Et puis, il y a tes enfants, et tes petits-enfants. Toux ceux qui te donnent envie de vivre encore, longtemps, alors que tu espérais mourir avant d’être vieille.

(Quichottine soupira… c’était vrai. Le Lutin Bleu savait tout d’elle.)

“Mourir cela n’est rien,
Mourir, la belle affaire,
Mais vieillir, faut vieillir…”

Jacques Brel, encore et encore… comme il avait su mettre des mots sur nos maux à nous, tous ceux que chacun traverse au fil des ans…!

– Et puis…?

– Et puis, un jour, tout s’effondre du beau château construit sur des chimères. C’est à ce moment-là qu’il faut repousser un peu les nuages, ôter la cuirasse forgée d’espoirs jamais atteints, sans doute inaccessibles, telle l’étoile du Petit Prince, ou l’objet de la quête d’un Chevalier errant.

C’est à ce moment-là qu’il faut se dépouiller de tout pour être vraiment soi, avec ses faiblesses, ses erreurs, ses échecs. Réfléchir, pour trouver la force de résister encore, pour éviter de baisser les bras avec cet “à quoi bon ?” qui rejette l’enfant qui vivait encore en nous et laisse s’installer l’attente inutile de ce rien qui nous attend tous, un jour ou l’autre, inexorablement.

Croire encore à l’impossible, juste en fermant les yeux, respirer, aspirer cet air chargé de tous nos souvenirs, ceux qui comptent vraiment.

Et, quelque part, retrouver les mots longtemps cachés, en faire des phrases, des pages, et qui sait, peut-être, les donner à lire à ceux qui passent et qui ne sauront pas que derrière chaque mot offert, il y a plus qu’un simple sourire.

64 commentaires à propos de “Veilleuse”

  1. Je viens de rentrer d’une dizaine de jours passés à Yeur.
    Mais ne vous inquiétez pas, rien de grave.
    Je passe vous voir demain.
    Prenez bien soin de vous.

  2. L’absence n’est pas rupture. Heureusement d’ailleurs! Ton absence est présence ailleurs. Et c’est bon.
    Je m’absente souvent du net, tant m’ont déjà oubliée mais ce n’est pas bien grave! Et je m’absente aussi physiquement. Je pars voir Babeth une dernière fois dans son ailleurs ensoleillé. A chaque fois que je pars, je me dis que j’en profiterai pour écrire des lettres à mes ami es s qui doivent se demander ce que je deviens. Et le temps passe et les lettres attendent…
    A bientôt, amiga mía

  3. Bonsoir Quichottine… Je pense que nous craignons plus la vieillesse que la mort finalement, cette étape de la vie qui fait appel aux autres, plus souvent, adieu indépendance, bonjour les maux… pourtant il faut faire avec, l’accepter c’est un pas en avant, c’est un état d’esprit, c’est sourire encore à cette vie dans l’hiver de l’âge… mais profitons de l’automne, en se souvenant d’hier, heureux, pour mettre du rose au coeur…. et haut les coeurs ! Bien le bon soir, bises, JB

  4. Moi je veux bien devenir vieille mais je me refuse à vieillir et qu’est-ce que vieillir sinon renoncer à ses idéaux, passer son temps à se plaindre et à faire partie des « tamalous » , ne plus avoir de projets, s’abandonner et tout laisser passer sans chercher à rien retenir au passage. Et puis l’autre n’aurait-il rien à raboter? La vie à deux c’est fait d’un va et vient étroit entre des désirs qui se mêlent , s’acceptent et se respectent. Bises et bonne soirée

  5. Ta bibliothèque était peut-être silencieuse, mais pas vide ! Nous retenions simplement notre respiration en entendant ton pas s’approcher de la porte, en craignant que tu continues ton chemin sans la pousser ! Attendre, c’est espérer, sinon rêver, et rien n’empêche de réfléchir quand on attend, pourvu qu’on ne réfléchisse ni à l’inutilité d’attendre, ni à celle de rêver… Rares sont sans doute ceux qui n’ont pas leur lot de peines dans la vie, mais bienheureux ceux qui ont encore, au fond du coeur ou de la tête, cette petite braise d’espoir cachée sous la cendre des jours. Préserve un souffle pour elle… et pour tous ceux qui t’aiment.

  6. Quand les forces nous quittent et que l’on se sent impuissante à changer le cours des choses, l’inquiétude s’installe qui fait le nid de la déprime. Mais le lutin bleu le sait bien lui : ce petit coup de blues ne t’abattra pas. Tu es bien trop forte, bien trop riche de tous tes rêves et de tout ce que tu as déjà vécu pour sombrer maintenant. Accroche-toi, courageuse Quichottine, comme tu l’as toujours fait, il te reste tant à vivre ! Je t’embrasse.

  7. Tes confidences me touchent beaucoup .Vieillir est le cours normal de la vie si l’on sait garder une flamme vivifiante ou une braise incandescente qui apporte l’enthousiasme d’agir. Rêver , c’est nécessaire pour garder les bons souvenirs . Mais quand les forces faiblissent , il est difficile parfois d’envisager l’avenir . Alors , il faut se raccrocher au positif réel du moment qui redonne goût à agir.
    Je te souhaite beaucoup d’énergie pour remonter la pente.
    Je t’embrasse très fort

  8. Bonjour Dame….
    Je reviens, je ne sais pas pour combien de temps, je ne sais pas si je serai très assidue, les journées sont de plus en plus courtes au fur et à mesure que je vieillis, et… ah oui, que Brel avait – a -raison ! qu’il est difficile de vieillir!
    J’ai aimé lire tes mots, si justes, et j’ai aimé le commentaire d’Azalais, qui m’a donné à réfléchir sur ces deux expressions : vieillir et devenir vieux, et je vais donc remoduler ma phrase ; au fur et à
    mesure que je deviens vieille 😉
    Je te laisse pour ce soir, <dame, je vais essayer de récupérer mon chien parti courir derrière les sangliers. Je t'embrasse fort

  9. Oh comme je te comprends chère Quichottine ! Moi aussi , je peine en ce moment à prendre le chemin de vieillesse . Je t’embrasse .

  10. Des confidences touchantes, émouvantes, parlantes aussi…
    Ce n’est pas tant les années, mais l’amoindrissement, la souffrance, la dépendance qui me terrifient. Après la mort, je suis assez d’accord avec les mots de Jacques Brel.
    Et tout à fait en accord avec Azalaïs également.
    Bises Quichottine et bonne soirée à toi.

  11. Nous vieillissons tous et contre cela nous n’y pouvons rien. Mais être vieux, c’est autre chose. Etre vieux, c’est donner sa part de rêve au néant, c’est renoncer. Dans ta bibliothèque, Quichottine, comme dans tes mots, il y a encore beaucoup d’espaces à remplir, et Lutin Bleu est là pour t’aider à les remplir encore et toujours…

  12. Une page qu’il ne faut surtout pas jeter au feu…. elle est belle de toi de nous des autres ….. on en est tous là non?
    Le froid descend ce soir…. n’oublie pas de remettre une bûche! Ne prends pas froid et puis va au jardin demain avec un rayon de soleil… quelques pas!
    Je t’embrasse très fort!
    Dany

  13. Tes mots me touchent …
    Il y a des moments où il faut bien réfléchir et quelques fois, on le fait trop.
    Les jours passent et ne se ressemblent pas mais, inéluctablement … on vieillit et les priorités changent, nous avec.
    Bon début de semaine, hivernal !
    Merci à tous pour vos gentils mots et vos mails.
    Alors, voila les news :
    Je passe une IRM pour mon dos, mercredi.
    Pour la CARSAT, tout est redevenu comme avant : c’était une erreur, bien sûr … Pfff
    PdS jeudi, pour ma thyroïde.
    Bisoux doux, ma quichottine ♥

  14. ..tout le monde vieillit et…moi aussi!
    Les choses de la vie prennent moins d’importance, j’essaie de ne garder que les plus intéressantes, joyeuses, parfois j’y arrive, d’autres fois non..c’est la vie!
    Bises du jour
    Mireille du Sablon

  15. Bonjour Quichottine
    Merci pour cette page émouvante …
    Je rejoins Azalais dans son commentaire , de nos jours on se doit de differencier vieillir et se sentir vieux..et moi aussi je refuse de me laisser emporter et nous avons tout près de nous nos petits enfants qui font que nous devons être là pour les aider mais aussi pour progresser avec eux ..J’ai une amie en EHPAD (76ans ) qui voulant continuer son blog malgre de grosses douleurs aux mains , m’a dit ..c’est important pour moi Claudine de pouvoir continuer !
    Alors ma douce Quichottine reviens vers nous tu as encore beaucoup à partager
    Je t’embrasse très fort

  16. Il fait bon venir s’assoir près de la cheminée en ta compagnie pour partager les rêves. Ils sont les temps de pause indispensables pour se ressourcer un peu avant de pouvoir réfléchir à nouveau sans trop nous blesser aux angles aigus de la réalité…

  17. Un très beau texte. J’aime tout particulièrement ta définition du rêve.
    J’espère que tu pourras continuer à le faire encore. Ca n’empêche pas de réfléchir.
    Et je suis sûre qu’il n’est pas si branlant que ça, ce chateau !
    Pensées douces…

  18. C’est une très belle réflexion que tu nous offres. Il faut accepter de vieillir, ce que je ne veux pas c’est être dépendante de quelqu’un. La vie c’est un pas après l’autre avec plus ou moins de bonheur.
    J’ai aimé et je vais retenir cette phrase que tu as écrite  » Rêver, c’est garder des moments de clarté intense », essayons de garder le plus de moments intenses.
    Je te souhaite une très belle journée, bises.

  19. Une grande résonance Quichottine … est ce le temps ?
    Vieillir mais surtout voir vieillir ceux qu’on aime et surtout ne pas penser survivre… et puis il y ale quotidien à assurer et retrouver dans sa tête les braises du passé.
    je t’embrasse et t’envoie toutes mes pensées

  20. Une page émouvante, j’espère que tout va bien pour toi et les tiens Quichottine
    Prends soin de toi
    Gros bisous de nous deux

  21. Chaque âge a ses plaisirs, ses forces et ses faiblesses, sachons trouver en nous celles qui nous permettent chaque jour de vivre debout…
    Contente de te retrouver ici Quichottine, ton absence laisse un vide amical qu’il est bon de combler.
    bonne semaine

  22. Parfois, on a besoin de partir vers nos « ailleurs »,
    rêver et réfléchir
    penser à nos chemins qui se rétrécissent
    à cette vieillesse qui creuse ses sillons
    dans les corps et le cœur!
    Mais les « braises » de l’espérance réchaufferont nos âmes rapiécées,
    ne pas les laisser mourir et croire toujours à « d’impossibles quêtes »

    *******
    Rêver un impossible rêve /Porter le chagrin des départs /Brûler d’une possible fièvre /Partir où personne ne part/ Aimer jusqu’à la déchirure/ Aimer, même trop, même mal, /Tenter, sans force et sans armure,/ D’atteindre l’inaccessible étoile

  23. Merci beaucoup Quichottine pour cette tres belle page pleine d’émotion . J’aime beaucoup la façon dont tu parles des rêves et de la réflexion . Oui on aimerait bien que la réflexion n’ait pas cet aspect si carré mathématique mais ce n’est guère possible, il y a bien trop d’enjeu à la clé .
    Poussons les nuages tu as raison pour éviter cet « à quoi bon » et retrouvons cette petite flamme qui fait briller notre âme d’enfant .
    Bonne journée
    Bisous

  24. On ne se doute pas de ce qui se cache derrière un simple mot que nous offrons aux lecteurs : notre vie, nos désirs, nos joies et peines, puis tout ce que l’on ose dire et qui parfois se révèle dans ce simple mot que l’on dépose sur une feuille de papier.

  25. Un billet très émouvant ma douce Quichottine. Maintenant que je suis vieille et que j’ai du mal à me déplacer je pense que la mort ne sera qu’un grand final de la vie. Ton absence se fait sentir mais il faut parfois s’en aller, partir ailleurs! Je te souhaite une bonne semaine et tu as de la chance d’avoir toujours ton lutin bleu.. il t’aide à réfléchir. Très belle photo de ton Amielle !
    je t’embrasse
    chatou

  26. Je te sens lasse ma Quichottine… J’espère que ce n’est que passager et que tu vas retrouver ce souffle qui t’anime tant !
    Je t’embrasse fort et te souhaite une douce journée.

  27. Bonjour Quichottine,
    Un texte magnifique qui m’a émue.
    Mais comme le disait Tolstoï : « L’âge venant, il faut faire du tout à fait vrai, ou rien… »
    Il est difficile de vieillir, on est rempli de souvenir et on ne veut en perdre aucun…
    Belle après midi

  28. Je te sens lasse Quichottine dans ces confidences … la grisaille de ces jours d’automne en prenant de l’âge nous semble de plus en plus lourde à supporter … Penser au futur nous angoisse … je te rejoins sur ton ressenti ..
    Et je te souhaite le meilleur avec mes amicales pensées du cœur ch’ti !
    Prends bien soin de toi.
    Nicole

  29. Vivre c’est accepter de vieillir, Quichottine. Tu vois je pensais bien vieillir avec ma moitié d’orange, mais je me suis retrouvée seule, seule avec mon chagrin que j’essuie souvent du bout des doigts, car il perle souvent à mes yeux. Je ne veux pas croire en son départ. Tu vois, je pourrais me sentir vieille, mais j’ai encore de l’espoir en moi, malgré tout. Je t’envoie toutes mes bises sur l’aile du vent. Qu’elles puissent te réconforter. Prends bien soin de toi.

  30. Oui savoir se rappeler hier, qui parfois peut raviver nos petits cœurs qui vieillissent.
    Tu as toujours des mots et des phrases qui nous font nous remettre en question et j’aime ce que te dis Chatou
    Gros bisous

  31. ton texte me semble remplis de tristesse Quichottine j’espère que rien de grave ne t’arrive et qu’il n’est dicté par la mélancolie engendrée par l’hiver qui s’installe doucement. Bsouss

  32. Entre rêve et réflexion, il y a des passages … Si on garde de la curiosité, il semble plus aisé de les trouver, de les emprunter …
    Pensées affectueuses, Quichottine.

  33. Tu reviens vers nous avec des mots doux et touchants qui me parlent aussi. Je veux bien vieillir mais je ne veux pas devenir « vieille » car pour moi ce serait renoncer à mes rêves, encombrer les autres avec mes problèmes. Voilà pourquoi j’aime ta définition du rêve. Elle est si belle, et elle montre bien que tu en as encore…justement des rêves sinon tu n’en parlerais pas aussi bien. Relire la même page et l’aimer comme la première fois, découvrir des coquillages dans sa poche…Merci pour ces mots que tu nous offres et que j’accepte comme un beau cadeau ! Il est normal de faire de petits bilans de temps en temps et l’automne est propice à la mélancolie. Mais c’est parce que l’automne est là que le printemps reviendra. Bisous et prends soin de toi. Te lire est toujours un plaisir quel que soit l’instant que tu choisis

  34. Il y a cet autre temps qui arrive, déjà en marche sur son cheval gris, et puis il y a aussi les fils mêlés des rêves qui voyagent au soleil parce que chaque rayon de lumière déride nos visages et repeint des sourires, des sourires pour ceux qui nous sont chers, ceux qui bordent nos routes, ceux qui viennent nous lire ! Quichottine, ne laisse pas la nostalgie emporter les beaux coquillages que tu as semés.
    Prends bien soin de toi ; je t’embrasse

  35. « Croire encore à l’impossible,.. » me fait penser à deux personnages illustres aussi bien par leur personne que la leur quête et c’est bien cette chanson « … rêver d’un impossible rêve,… » qui me vient à l’esprit. Brel et l’Homme de la Mancha? quelle surprise.
    Je dirai « il n’est pas interdit de rêver, il est souvent seulement interdit de se faire prendre ».
    À bientôt sur la trame

  36. Bonjour Quichottine… Bien contente de te lire mais tu n’as pas la forme, c’est l’arrivée du froid qui te fait broyer du noir…. Vieillir et ce sentir Vieux c’est pas pareil.. Tant qu’on a la force d’ avancer et de prendre soin de soi on se sent pas vieux.. C’est quand la dépendance, la grande dépendance est là qu’on est Vieux…. Prend bien soin de toi ma Quichottine gros bisous.

  37. A petits pas, tu es revenue ds ta bibliothèque, avec tes pensées, vers nous. Nous sommes là, ds l’ombre bienveillante et nous te disons notre joie de te revoir. Bises VITA

  38. Tu as retrouvé ton lutin bleu, mais je te sens bien triste et découragée ? J’espère que tout va bien pour toi
    je t’embrasse. Bonne soirée

  39. la houppelande du Lutin Bleu est donc comme un chiffon , un chiffon qui se trouve quelque part dans la bibliothèque de Quichottine : Que de trouvailles !!

  40. Tes mots me touchent énormément et les fais miens… Je t’embrasse amie Quichottine.

  41. Je disais l’autre jour que la vieillesse m’allait bien, sans doute parce que je goûte les heures de liberté plus qu’avant, depuis que je suis devenue un peu gardienne de mon père, dès que je le laisse, j’ai des ailes.
    Mais comme l’écrit si bien Aza, je ne veux pas être vieille… dans mon coeur et ma tête.

    Merci pour ce bout de toi qui navigue ici ou là avec ton lutin précieux.

    Tendresse

  42. Tous nos retours entraînent un grand vague à l’âme ! C’est peut être cela qui nous fait grandir ? Il est qqs fois bon de revenir à soi et de faire le point…. d’être sincère avec soi …. Qu’est ce qui fait qu’on est si lourd parfois ?! Que peut-on changer … sans tout casser ? Rien ? alors laissons notre colère partir d’elle-même et continuons d’exister, bon an mal an….
    Sinon, cassons tout et recommençons… mais… mais… on se cogne à la réalité et on sait bien que ce n’est plus possible… Il y a un temps pour tout ! Et la réalité brutale clipse les ailes… C’est là qu’on se sent « vieille » !
    Il y a des rêves qui ont la vie dure….
    Bcp de gros bisous, Quichottine

  43. L’essentiel c’est de rester vivants et plein de projets et de rêves jusqu’au bout…. de s’intéresser à ceux qui nous entourent, de savoir s’émerveiller…Comme me l’a dit une personne nonagénaire: « si je suis encore là, c’est que j’ai encore quelque chose à y faire sur cette terre »
    Tant se laissent mourir avant d’être enterrés, avant de pousser leur dernier soupir et c’est cela qui est triste
    C’est vrai qu’il est des moments où la lassitude, le découragement nous envahissent…mais il y a toujours quelque chose ou quelqu’un qui nous vient en aide si on veut bien le voir et saisir la main qu’on nous tend…
    bonne soirée quichottine !

  44. coucou
    ah vieillir …….
    l’alternative est pas terrible non plus ^^
    mon petit frère est mort d’une leucémie à 28 ans , il aurait aimé vieillir; donc je me considère heureuse de vieillir et de diminuer;
    perdre peu à peu ses capacités n’est pas extra , mais je me refuse à m’apitoyer car je me m’en sens pas le droit, vis à vis de Laurent qui aurait tant aimé vivre, avoir des enfants et des cheveux blancs
    bisous

  45. Le vieillesse me fait penser à la merveilleuse poétesse qu’était Lorraine qui nous a quitté il y a 9 mois, à 95 ans je crois, en nous laissant ce superbe recueil de poésie « Le cahier du soir » que je me suis procuré et que je feuillète encore parfois en pensant à elle.

     » Mais je reste debout. Si je vais à pas lents
    L’âge et moi nous marchons sans nulle défaillance
    Il sait qu’il gagnera mais il ignore quand
    Et je ne suis pas prête à faire allégeance ! »

    Une belle leçon de vie.

  46. tu reviens d’Yeur …alors tu réfléchis …moi je préfère quand tu reviens d’ailleurs et que tu rêves.
    La vie n’est pas un long fleuve tranquille etc etc etc , tout le monde c’est ça ! Quant à vieillir …il y a longtemps que j’ai commencé mais alors que dire? On va laisser de côté la maladie qui a plus de chance de nous rattraper que de nous oublier bien que les enfants ni la jeunesse n’y échappe parfois malheureusement… les années qui s’additionnent ont tendance à accentuer le coté de notre caractère et pas le meilleur côté… Acceptons nos pas plus lents, nos petites siestes intempestives…acceptons de ne plus être ce que nous étions et …évitons les miroirs 🙂 soyons heureux de vieillir …nous avons tant de choses encore à accomplir et que nous avons laissé de coté croyant que l’éternité nous attendait ! Je t’embrasse et je t’espère en train de rêver 🙂

  47. coucou notre amie Julienne vient de mourir à 90 ans ; et elle nous a dit » profitez bien car la vie est courte  »
    elle n’avait pas envie de partir ,même si elle était ralentie
    une belle leçon de vie
    bisous

  48. Bonjour Quichottine. Tu as ton archange près de toi et tes enfants et petits-enfants qui ont besoin de toi. Et tu es jeune dans ton coeur. Le printemps va revenir. Bisous

  49. Un billet plein de lassitude et de douceur malgré tout. La route depuis Yeur a sans doute été difficile et le réconfort pas tout à fait raccord avec ta demande muette. Et puis les batteries se rechargeront et vous retrouverez ce qui vous fait tenir depuis si longtemps, ce partage qui ne se dit pas en mots. cette habitude de partager la vie de l’autre.
    Bises et belle fin de semaine Quichottine

  50. Tu me rassures par tes explications de début de coms. Il est vrai que le temps passe et on a chacun son lot de soucis quotidiens.
    Savoir vieillir n’est pas si simple. Il faut accepter de se voir moins performante de jour en jour. Rêver, continuer d’être curieux, savourer chaque instant de calme, …, et poursuivre sa journée.
    Merci pour ces gentils mots de réflexion ! Bisous Quichottine !

  51. Je rejoins les commentaires de Pascale et d’Azalaïs. Vieillir mais rester en assez bonne forme physique avec toujours des projets et des envies à vivre…
    pas facile parfois d’accepter cela.Il faut apprendre la sagesse. j’aime également les mots de Brel
    Merci ma chère Quichottine
    bisous

  52. Tes écrits me touchent beaucoup ; vieillir oui, mais comme le disent certains en gardant la forme physique et une tête remplie de projets. Bises Quichottine

  53. C’est le propre de l’enfance de se cacher un peu quand l’adulte s’interroge mais au fond, elle est toujours là prête à ressurgir pour souffler son énergie positive.
    Je t’embrasse fort
    Anne

  54. C’est bien triste en tout cas de vieillir et de perdre au fur et à mesure ses illusions.
    Je perçois beaucoup de mélancolie dans tes propos Quichottine, j’espère que tout va bien.
    J’ai l’impression que le temps passe de plus en plus vite, je ne sais absolument pas ce que je fais de mes journées, bien sûr je suis encore en activité professionnelle alors j’ai toujours l’impression de courir pour rattraper mes retards de lecture…

  55. coucou

    comme JB je pense qu’on craint la vieillesse, la maladie- le handicap-pas la mort-
    je dis que la mort c’est 5 minutes de peur– et après ce sont les vivants qui ont du chagrin-
    la mort une délivrance à mon avis- le repos éternel oui-
    gros bisous-
    bon week-end-