Souvenirs d’internat (3)

Contrairement à ce que j’ai pu vous faire penser, mon premier roman ne fut pas mon premier cahier, loin s’en faut.

Je devais avoir douze ou treize ans quand j’ai écrit mes premiers poèmes et je les ai offerts à mon professeur de français d’alors, sans en avoir conservé la trace, ce que je ne regrette pas vraiment.

Pourtant, je dois à ce professeur l’envie de continuer à écrire. Elle m’a aidé à oublier ma nullité en orthographe, me donnant mes premiers moyens mnémotechniques pour éviter les plus grosses de mes erreurs.

Je n’étais pas encore interne alors, je redoublais ma classe de cinquième au Lycée Français de Barcelone. J’y suis restée deux années, et ce fut sans doute là que j’ai engrangé mes plus beaux souvenirs familiaux.

Elle m’avait encouragé, j’avais, grâce à elle, appris que l’écriture peut aider l’enfant silencieux. Je ne l’ai jamais oubliée et je pense encore à elle avec tendresse.

Donc, mon tout premier cahier, je l’ai perdu. Il s’est envolé alors que je l’avais caché dans le double fond découvert dans le haut d’une grande armoire ancienne. C’était une bonne cachette, peut-être y est-il encore, sauf si l’armoire a été transformée ou brûlée.

Je l’avais laissé là en entrant à l’internat, il n’y avait plus de place pour y écrire quelque chose de nouveau.

Je crois que je ne regrette pas de ne plus l’avoir, il me semble qu’il ne m’aurait rien appris que je ne sache déjà.

Certains d’entre vous ne gardent rien de leur passé, c’est sans doute une bonne idée, même si je crois profondément que c’est sur ce passé que nous devons construire notre avenir, que c’est lui qui nous aide à grandir, à évoluer. On ne peut pas le transformer, mais on peut n’en garder que le meilleur, ce sont nos fondations.

Les écrivains d’aujourd’hui détruisent leurs manuscrits, de peur de les voir publiés après leur mort, épluchés par les chercheurs qui traquent leurs “remords”…

Saviez-vous que lorsqu’un écrivain barre un mot, une phrase, c’est un peu comme le peintre qui revient sur un détail de son tableau ? On l’appelle aussi “repentir”.

Pourtant, c’est la preuve du travail de l’artiste, de l’écrivain.

Boileau, dans son Art poétique, précisait le travail qu’il attendait.

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d’une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d’esprit que peu de jugement.
J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. […]

Nicolas Boileau, L’Art poétique, chant 1, 1674.

Se hâter lentement… effacer… je l’ai fait bien souvent, même si je sais que les pages auxquelles j’attachais le plus d’importance ont été écrites d’une traite, du fond de l’abîme où je me trouvais.

Je ne regrette pas mon premier cahier ni les poèmes perdus. J’en ai récris certains au fil du temps, autrement sans doute, en conservant l’idée première mais plus les mots ni le rythme.

Les changements survenus dans mon entourage, les départs, les décès successifs, m’ont seulement appris à résister, tant bien que mal, à ce que la vie ferait surgir d’obstacles sur mon chemin.

Aujourd’hui, Maman aurait 98 ans… elle est morte l’année de mes quinze ans, elle en avait 45. Je ne sais pas ce que je serais aujourd’hui si elle avait vécu, si elle avait été près de moi pendant les années difficiles de mon adolescence révoltée, si elle avait pu m’aider à surmonter mes incertitudes de jeune mariée, de jeune mère, mais aussi les deuils dont on évite de parler parce qu’ils font bien trop mal.

Je ne sais pas… mais je continue à la vénérer comme lorsque j’avais quinze ans.

(22.04.1922 – 06.11.1967)

 

(À suivre)

62 commentaires à propos de “Souvenirs d’internat (3)”

  1. Bonjour Quichottine… de mon vécu, enfance, me reste rien… pas même mon ours en peluche, ah si quelques BD, Tintin et Astérix collection commencée… que j’ai poursuivi ! Une maman absente c’est toute une histoire, une histoire vécue sans elle… elle si belle et qui manquera tjs… merci, bises

    • Mon ours en peluche a disparu aussi…
      Merci à toi pour ta présence et tes mots. Je t’embrasse fort.

  2. L’écriture a été pour toi une merveilleuse chance parmi tous les malheurs qui ont jonché ton enfance, la lecture aussi sans doute. Je ne peux même pas imaginer ce que je serais devenue si j’avais perdu ma mère si jeune, tu as eu aussi beaucoup de courage.

    • Je n’étais pas vraiment courageuse… mais il a fallu faire avec.
      Merci d’être là.

  3. Jolie page sur l écriture
    Le journaliste, écrivain du quotidien n’a pas le temps du repentir.

    • Je suis d’accord… mais il a sûrement des moments où il se mord les doigts. 🙂

  4. Ce mois d’avril est plein de réminiscences pour toi… Elle était lumineuse, ta maman.

    • J’ai peu de photos d’elle… peu de photos de mon enfance, en fait.
      Le mois d’avril s’achèvera bientôt, c’est mieux ainsi.

  5. Salut,
    Ce mois de confinement te permet de te rappeler beaucoup de choses.

    Le temps est super beau.

    Tout à l’heure je vais faire le tour du quartier avec la Tiotte mais bien sûr à 1m derrière.

    On n’oublie pas l’attestation.

    Bonne journée

    • Vous n’êtes pas obligés de respecter la distance, puisque vous vivez ensemble…
      Bonne journée à toi aussi.

  6. Elle était bien jolie… vois tu, celui où celle qui a la chance de pouvoir écrire, se délivrer par la plume, est, à mon sens, d une grande richesse . je t embrasse fort, prends soin de toi

    • Je pense que nous avons tous cette possibilité, mais que beaucoup n’osent pas…
      Merci d’être là, Dame Croc.
      Je t’embrasse fort aussi.

  7. Ma mère est décédée alors que j’attendais mon second enfant et si j’avais peur d’elle jusqu’à mon mariage, ce ne fut plus le cas après. je commençais à la connaître et à la comprendre et malheureusement, cela a pris fin d’un coup , elle avait 42 ans .J’en éprouve encore des regrets aujourd’hui . Elle était très jolie ta maman

    • Elle est morte bien jeune…
      Heureusement que tu as pu commencer à la connaître et à la comprendre…
      Merci pour tout, Aimela.

  8. Coucou ma douce Quichottine, je regrette tout de même le carnet caché dans la grande armoire…mais c’est ainsi la vie passe et des souvenirs s’envolent. Et puis tu as toujours cet envie d’écrire et surtout celle de te dévouer pour les autres.. beau portrait de ta maman qui ne se remplace jamais. La mienne est partie à 53 ans! mais comme elle m’a manqué!
    Merci pour ce beau billet qui porte à réfléchir sur le passé et je suis persuadée que c’est notre passé qui nous a fait tels que nous sommes.
    Plein de pensées amicales et je t’embrasse.
    chatou

    • Merci pour tout ma Chatou.
      La vie passe et les souvenirs s’envolent, tu as raison.
      L’important est sans doute de garder les meilleurs.
      Je t’embrasse très fort. Prends bien soin de toi.

  9. L’écriture a été pour toi salvatrice comme elle l’est pour des milliers d’écrivains encore de nos jours. Ta maman était superbe et bien trop jeune pour mourir, elle aurait le même âge que la mienne (qui était née le 26 avril 1922) et qui a eu plus de chance puisque que nous avons pu la garder près de nous bien plus longtemps. Tu as dû te construire sans elle et c’est ce qui fait ta force aujourd’hui et la Quichottine que nous aimons. Je t’embrasse fort

    • Merci pour ces mots en partage, Manou… Nos mamans auraient pu être jumelles.
      La mienne me manque toujours, mais il faut maintenant que j’arrive à clore ces pages souvenirs que je devrais garder pour moi. 🙂
      Je t’embrasse fort. Passe une douce journée.

  10. coucou Flaubert travaillait des semaines durant sur ses oeuvres ; dans son gueuloir il lisait à voix haute pour vérifier si ses textes rendaient comme il le désirait ; d’ailleurs dans un de ses courriers avec Louise Colet il avoue :  » ma Bovary m’ennuie  » ^^^il travaillait le moindre détail 🙂 comme Boileau le suggérait ;
    bisous

    • Je l’ignorais… Merci pour ces mots, Michelle.
      Bisous et douce journée.

  11. Coucou ma Quichottine,
    L’écriture, même perdue, reste dans le cœur, et tu le sais aussi bien que moi …
    Comme ta maman était belle !
    Bises et bon mercredi

    • Tu as raison…
      Merci pour tout Zaza.
      Bises et douce journée.

  12. Je crois déjà te l’avoir confié … Je n’aime pas le passé. J’y songe le moins possible au fur et à mesure de mes déménagements j’ai abandonné en routes livres, écrits, photos …

    • C’est vrai, tu me l’as déjà dit.
      Mes souvenirs s’envoleront aussi… c’est peut-être pour cela que je les écris, pour créer une histoire pour mes enfants, s’ils ont envie un jour de la connaître.
      Il se peut qu’ils effacent tout.
      J’aurais aimé lire ce qu’écrivait Maman…

    • Je ne l’oublierai pas… et si cela arrive, j’espère que je ne m’en rendrai pas compte.
      Merci à toi pour tout.
      Bisous et douce journée.

  13. Sans maman, je ne sais ce que je serai devenue, c’est une main toujours secourable, une épaule où pleurer et je t’admire d’avoir pu devenir sans ta maman ce que tu es devenue. Je trouve ta maman ravissante, et je comprends qu’elle te manque encore aujourd’hui.
    Je n’ai pas garder grand choses de mes jeunes années et contrairement à toi je les regrette.
    Je t’embrasse
    Bonne journée

    • C’est vrai, elle était ravissante… plus que jolie.
      Je n’ai pas beaucoup de photos de mon enfance, elles sont précieuses pour moi.
      Merci pour ce partage, Livia.
      Passe une douce journée. Je t’embrasse.

  14. On ne peut réécrire le passé mais quand on peut en garder l’essentiel et le transmettre aussi c’est bien. Bisous elle était belle ta maman..

    • En garder l’essentiel… merci !
      Bisous et douce journée.

  15. Comme elle était belle ta maman.
    La mienne a vécu plus longtemps et une partie de moi est partie avec elle. Je regrette sa douceur, sa présence…c’est vers elle que j’allais quand il le fallait.
    Bises du jour
    Mireille du sablon

    • « Une partie de moi est partie avec elle »… c’est ce que je ressens aujourd’hui encore.
      Merci pour tes mots, Mireille.
      Bises et douce journée.

  16. Ta maman était très belle. Quand je pense au passé , ce sont toujours de mauvais souvenirs qui me viennent à l’esprit, à croire que je n’étais pas heureuse et pourtant j’ai eu une belle enfance , c’est très curieux.
    Je préfére regarder vers l’avenir.
    bonne journée, bises

    • J’essaie de me souvenir des meilleurs moments… à quoi bon ne penser qu’aux mauvais ?
      L’avenir me fait un peu peur aujourd’hui…
      Merci pour tes mots en partage, Danièle.
      Bises et douce journée.

  17. Je viens d’entendre une phrase que j’ai adoré que je valide à mille pour cent :

    « Tout homme qui ne se penche pas sur son passé est un homme perdu »

    Nos racines nous sont vitales.
    Bon courage pour cette période de retour sur soi.

    • Il faut que je passe à autre chose… mon passé est là, il a fait de moi ce que je suis.
      Mais si je dois l’écrire pour mes enfants, il faut que je cesse de l’écrire pour tous.
      Merci pour ta présence et tes mots.

  18. Quel beau sourire elle avait. Tu remués mes souvenirs. Notre voisine est décédée en hiver à l’âge de ta maman. Elle avait une fille de 15 ans comme moi et un fils plus jeune. Cela a été si marquant et triste. Maman a déprimé pour longtemps. Nous étions si proches
    Bises et porte toi bien.

    • Je crois que nous sommes davantage marqués par ce qui nous est proche… Merci pour ce partage, Andrée.
      Porte-toi bien toi aussi. Bises.

  19. Elle rayonnait ta maman , je comprends ta révolte de la perdre à cet age . Un passé qui t’a forgée et donné cette force de résilience que j’admire .
    Quant à Boileau, je me rappelle que maman faisait souvent référence à ces phrases de l’art poétique .
    Bonne soirée Quichottine
    Bises

    • J’aime beaucoup « rayonnante », oui, c’est vrai.
      Merci pour ta présence et tes mots.
      Bises et douce journée.

  20. Ta maman avait un magnifique sourire ♥
    Une suite bien émouvante, écrire est un bon remède et aide énormément.
    Bisous et douce soirée

    • Écrire est une respiration, un souffle…
      Je me demande parfois si je devrais porter un masque ici aussi pour ne pas contaminer mes lecteurs. 🙂
      Bisous et douce journée à vous deux. Prends bien soin de toi.

  21. J’aime toujours autant te lire même si je n’ai pas toujours l’inspiration pour te répondre …
    Que ta maman était belle !
    Bon jeudi estival !
    Hélas, beau papa commence à perdre la tête …
    Sa transfusion ne lui a pas été bénéfique.
    Gros bisoux doux, ma quichottine ♥

    • Courage pour tout, ma Dom.
      J’espère que ton beau-père va se remettre malgré tout.
      Gros bisous doux. Prends bien soin de toi.

  22. Bonjour Quichottine. Dommage pour ces deux premiers cahiers, que tu aurais eu plaisir à relire. Heureusement que tu avais le refuge de l’écriture pour t’aider à surmonter tes malheurs. Ta maman était très jolie et avait un beau sourire. Bisous

    • J’écrivais beaucoup… même si je ne savais pas alors combien c’était important.
      Merci pour tout.
      Bisous et douce journée.

  23. Ta maman était bien joli et l’écriture ta aider à supporter ses épreuves douloureuses. J’ai la chance d’avoir encore ma maman qui va fêter samedi ces 91 ans et je lui téléphone tous les soirs…..Bisous ..

    • Elle a aussi beaucoup de chance de t’avoir… Merci pour ce partage, Mireille.
      Bisous et douce journée.

  24. Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Je connais depuis l’enfance. Pour beaucoup, je suis trop méticuleuse et j’ai un fils qui me ressemble beaucoup. Nous tenons cela de mon père. Pourtant maman aimait, elle aussi, le travail bien fait.
    Maman aurait le même âge que la tienne. Tu vois, elle est morte bien plus tard que la tienne, mais l’avoir vue avec cette maudite maladie pendant des année … Je me dis seulement en te lisant que lorsqu’on est enfant, il reste toujours un manque et bien plus encore.
    Amusant, j’ai eu une prof de français qui m’appelait : la poétesse. Je n’en tirait aucune gloire, cela m’amusait et me poussait à aimer encore plus cette matière.
    aïe, aïe, à part mon petit tour de jardin du matin, je n’y suis pas encore allée vraiment. Bon, allez, je vais me déshabiller ! Mais oui, sinon je vais avoir bien trop chaud (moi la frileuse).
    Bisous plein de la douceur des fleurs que je vais retrouver.

    • Merci pour tes mots qui font chaud au coeur…
      Merci pour ces fleurs et le sourire que tu m’as apporté.
      Bisous et douce journée Pimprenelle. Prends bien soin de toi.

  25. Oh là là, perdre son père puis sa mère si jeune ! Il faut avoir beaucoup de courage pour surmonter ces épreuves ! Ta maman était ravissante. Née la même année que la mère et le père de Daniel. Ma mère était de 1929 et mon père de 1926.
    Merci pour ces moments d’intimité !
    Bises et bonne soirée Quichottine !

    • Merci à toi pour tout.
      Bises et douce journée Monique.

  26. Le beau sourire de ta maman, si tendre et lumineux !
    C’est tellement dur quand elles nous quittent et encore longtemps et même toujours que je pense au vide immense qui a marqué ta jeunesse .
    Merci Quichottine de ton partage si émouvant; je t’embrasse bien fort.

    • Il n’y a pas d’âge pour devenir orphelin et on peut l’être de plusieurs façons.
      Je plains ceux qui délaissent leurs parents, quelles qu’en soient les raisons, même si je sais que certains parents ont fait plus de mal à leurs enfants en vivant qu’en mourant.
      J’ai la chance d’avoir une mère aimante qui comprenait et partageait mes rêves d’enfant.
      Je lui en saurai grée toute ma vie.
      Je t’embrasse bien fort, passe une douce journée.

  27. Nous sommes d’accord concernant l’importance qu’ont le passé et les expériences sur ce que nous sommes aujourd’hui. Il faut en effet en garder le meilleur pour le supporter comme il faille savoir mettre les moins bons moments et souvenirs dans « expériences auxquelles survivre ». Si la survie fut, la vie est !
    J’ai dû m’égarer. Je pensais que tu avais perdu ton papa l’année de tes 15 ans. Il semblerait que ce soit ta maman. A moins que ce ne soit les 2. Auquel cas, on ne peut qu’en être encore plus désolée… Même 50 ans après !
    Désolée que tu ais eu à faire face à cela, à y survivre.
    J’ai eu ma période où je ne savais jeter, me détacher de… Puis, à l’inverse, j’ai eu une période où j’ai détruit et fait disparaître car tout me paraissait insensé et que je ne souhaitais rien laisser de ma personne… Mes cahiers de brouillon et journaux ont été dépecés. Je leur avais fait littéralement « la couverture » avant d’arracher une à une les pages que j’avais déchirées en petits morceaux et jetées. C’était tout, comme cela. Regrets ? Plus tard, j’ai eu un peu de nostalgie mais pas de regrets. Ce devait être comme cela, fait ; voilà tout.
    Comme toi, ces maux ont laissé place à d’autres maux qui ont donné de nouveaux mots.
    De meilleurs moments ont aussi alimenter la plume ; n’est-ce pas, Quichottine ? 🙂
    Je reviendrai…

    Bise, Quichottine.

  28. Une Maman absente, une Maman partie trop tôt, trop vite.
    C’est terrible lorsque ça arrive avant la déception.
    Tu as pu te construite une Maman idéale, une Maman comme tu l’as espérée, une Maman regrettée.
    Et c’est certainement la Maman que tu as été car au fond de toi une Maman ne peut être que cette Maman idéale..
    Je t’envoie mille gros bisous.
    Maryse

  29. Ta maman était bien belle . Que cela doit être dur de perdre ses 2 parents si jeune !
    Je viens d’un milieu très modeste mais mes souvenirs sont riches !
    Je t’embrasse fort Quichottine

  30. On dit que les épreuves forgent le caractère … mais bon… point trop n’en faut ..
    Moi j’aime bien garder les souvenirs . mais il ne m’en reste pas beaucoup de matériels .Quelques photos que je revois avec plaisir.
    Tu étais bien trop jeune pour te retrouver orpheline hélas.
    Biosus

  31. Tu as donc perdu tes parents l’année de tes 15 ans. C’est difficile à vivre es épreuves là. Ou cela t’écrase, ou cela te forge un caractère de battante.
    je n’avais pas de cahier confident. Par contre, il m’est arrivé d’écrire quelques poèmes ou quelques proses où je libérais ma révolte. Mais c’était vraiment si peu que je les avais presque oubliés. je sais qu’il m’en reste une trace dans un carton.
    Ta maman avait un joli sourire. je trouve que tu lui ressembles. Il se dégage de son visage de la bonté, de la tendresse .
    gros bisous

  32. Mince, mon père était né le 16 avril 1922, et il est décédé le 16 avril 2011. Tu as perdu tes parents quand tu avais 15 ans ! Je comprends qu’on puisse se révolter !
    J’écrivais sur mes carnets intimes pour me libérer la tête…

  33. Une revenante…Je vais essayer de rattraper mes retards de lecture…En ce moment je sui en mode « trie »: « Je garde »… »je jette » ou « je donne… »

    Une maman qui a dû te manquer

  34. Bonsoir Quichottine,
    Tout ce que tu as pu écrire dans ton journal, n’est jamais vraiment perdu, on dit souvent que l’on écrit pour ne pas oublier …J’ai lu aussi dans ton article que « c’est sur le passé que nous devons construire notre avenir », c’est vrai. Je sais que certaines personnes ont tourné la page sur leur passé mais moi je ne peux pas. maman est partie il y a 2 ans à 97 ans et a vécu avec nous pendant 30 ans après le départ de mon père dont elle n’a jamais fait le deuil. J’ai appris à la connaître réellement que les dernières années, elle était très réservée et ne s’est jamais confiée à qui que ce soit. Mon père a commencé à me manquer 15 ans après sa disparition, j’étais dans mon travail … J’ai fait toute leur généalogie, j’avais quelques photos de leur jeunesse et j’ai fait 2 vidéos une pour chacun que j’ai donné à mes frères et mes neveux. J’arrive à regarder celle de maman avec un sourire car malgré sa jeunesse difficile, elle a passé des jours heureux auprès de nous, mais celle de mon père je pleure mais je m’oblige à aller jusqu’au bout.
    Tu es « forte », tu t’es construite malgré tes peines, moi je suis « forte » à ma façon car je lutte depuis ma naissance contre l’anxiété pour trouver la force de continuer à trouver de bons moments.Mais ce n’est pas toujours facile.
    Je pense que la situation que nous vivons va s’améliorer car je pense à tous ceux bien sûr qui souffrent de la maladie mais aussi à tous ceux qui sont privés de leurs proches, qui manquent de câlins…
    je t’embrasse