Guillaume Apollinaire

Revenons à ma liste, voulez-vous ?

Depuis ce tag mis à profit pour tout autre chose, je vous ai déjà présenté six auteurs, et, si je compte bien, il me faut encore écrire neuf pages explicatives. C’est à la fois peu et beaucoup.

Nous en sommes à Guillaume Apollinaire, de son vrai nom « Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky ».

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Comme beaucoup d’autres, il s’est dit qu’il n’avait aucun espoir de passer à la postérité sous ce nom, donc il en a changé, l’a simplifié, francisé, et trône désormais comme « poète français » sur toutes nos étagères.

Aujourd’hui, il serait classé parmi les célébrités issues de l’immigration et, s’il n’avait pas combattu pour notre pays au moment de la première guerre mondiale et n’y avait pas reçu la blessure qui l’affaiblira assez pour qu’il meure peu après d’une grippe espagnole, il aurait bien du mal à justifier sa nationalité, qu’il ne possède ni par sa filiation, il est né d’un père italien et d’une mère émigrée polonaise, ni par le droit du sol puisqu’il est né à Rome.

Mais là n’est pas le but de cet article. Je souhaite de tout cœur que l’on crée un jour une carte de « citoyen du monde » pour qu’aucune frontière ne vienne plus causer la moindre guerre. Il me plairait bien que tous ceux qui écrivent en français le soient, mais ce n’est pas le cas.

Tout le monde connaît Apollinaire, au moins pour les calligrammes présents dans la plupart de nos livres de classe.

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Depuis l’école primaire jusqu’au lycée, il hante nos anthologies. Il fait partie des « incontournables » et l’on pourrait penser que je suis, moi aussi, tombée dans la facilité en le nommant dans ma liste sans avoir jamais lu de lui Les Onze Mille Verges, cité pourtant dans La Bibliothèque idéale parmi les vingt-cinq meilleurs romans d’amour français, ni Les Peintres cubistes, cité parmi les vingt-cinq meilleurs traités d’art de tous les temps.

Eh bien non !

Si je vous dis que je n’ai aucun recueil de lui dans ma bibliothèque personnelle, vous allez sans doute penser que ce n’est pas possible…

C’est vrai… ce n’est pas possible et j’ai bien « Alcools » sur mes étagères, dans sa version publiée dans la collection poésie des éditions Gallimard en 1966. Mon exemplaire est daté de 1970.

C’est un recueil qui cache bien son jeu : le lecteur y trouvera non seulement ce qui est annoncé sur la couverture, Alcools, mais aussi les poèmes du Bestiaire – illustré par Raoul Dufy – et de Vitam impendere amori. L’éditeur met en avant l’œuvre phare pour en vendre d’autres, c’est normal.

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© Éditions Gallimard, 1966

Mais si j’ai nommé Guillaume Apollinaire plutôt que d’autres poètes oubliés sur ma liste et qui compteraient sans doute davantage pour moi (si l’on s’en tient à ceux dont les recueils sont en permanence à portée de ma main), c’est parce qu’un jour où l’on me demandait quel est le vers de la poésie française que je garderais si tous les autres venaient à disparaître, je n’ai pas hésité un seul instant.

C’est le dernier de « Nuit rhénane ».

[…]

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

Guillaume Apollinaire

Alcools, « Nuit Rhénane », p.94

J’avais à peine dix-sept ans quand je l’ai lu, sur la page 44 de mon « Lagarde et Michard » du XXe siècle, juste avant « La Chanson du mal aimé ».

Je me moquais bien alors des sirènes du Rhin, de la verdeur de leurs cheveux. La seule chose qui comptait pour moi, ce jour-là plus qu’un autre, c’est cet éclat de rire cristallin qui emportait avec lui et le verre et le vin de mes frayeurs d’enfant.

Voir le site officiel : http://www.wiu.edu/Apollinaire/

122 commentaires à propos de “Guillaume Apollinaire”

  1. Je me laisse portée de tes engagements à ton éclat de rire libérateur au gré de tes colliers de mots dont les perles, ma foi, sont tout à fait attrayantes.

    Je te remercie de rappeler la diversité de la France que la politique actuelle viderait de bien de ses habitants de valeur installés dans les siècles et les années qui ont précédé l’avènement actuelle de la xénophobie d’Etat.

    • Je pense très sincèrement que nos hommes politiques devraient s’interroger sérieusement.

      Si l’on ne garde que nos gloires nationales, en ôtant tout ce que d’autres nous ont apporté, nous perdrons beaucoup.

  2. Oh oui, Quichottine…

    « J’ai cueilli ce brin de bruyère

    L’automne et morte souviens-t-en… »

    Ils chantent souvent ses poèmes…

    • Son épitaphe est magnifique…

      Je l’avais mise dans le second quichottinier de Patriarch, « L’arbre qui connaissait le langage des fleurs« …

      Je ne sais pas si tu l’avais vu.

  3. J’adore ce poète, sa personnalité et ses calligrammes !

    Merci pour ce beau billet qui le présente très bien…

  4. Apollinaire, un auteur que j’aime pour son bestiaire mais comme, chez moi, il est associé à la guerre et son lot de souffrances, je peine bien souvent à replonger sans ses textes.

    Sinon, comme beaucoup d’entre nous ses vers furent découverts sur les bancs de l’école. Comme toi le recueil « Alcools » à la maison et « Le Apollinaire » édité chez mango jeunesse avec des images d’Aurelia Grandin (une maison d’édition que j’adôore, dans la même collection nous avons Le Desnos et Le Verlaine à la maison).

    Heureusement que les images d’Aurelia Grandin sont là pour donner le courage de les relire et amener la réflexion avec mes zouzous..

    Merci Quichottine notamment pour les derniers vers de « Nuit rhénane »

    Je t’embrasse et te souhaite une  bonne journée

    • Mango a de très beaux albums jeunesse. Merci pour ce partage.

      Ce n’est pas toujours facile d’aborder certains sujets avec les enfants.

      Bises et bonne journée à toi aussi, Solyzaan.

  5. Un autre dont je n’ai rien lu de ces écrits.Tu nous le rend tellement intéressant que je veux le connaître, Décidément la vie est trop courte.

    • La vie est trop courte, c’est vrai… mais nous ne nous en apercevons que lorsqu’il est trop tard pour mettre à profit les heures perdues.

      D’ailleurs, l’étaient-elles vraiment ?

  6. Beaucoup d’élèves s’intéresseraient plus à la poésie s’ils t’avaient comme enseignante. Merci Quichottine.

    je transformerais bien ce dernier vers ainsi :

    Mon vers s’est brisé sur un éclat de rire

    • Je ne sais pas… Mais quel beau compliment que le tien.

      Merci !

      Terminer un poème sur un éclat de rire, c’est une bonne idée.

    • C’est sans doute l’un de ses plus célèbres… Je l’aime aussi.

      Merci de l’avoir mis là. L’anthologie grandit.

      Bisous amicaux, Flo.

    • Me voilà toute marrie… Tu me réponds « non », mais je ne sais pas à quoi tu réponds.

      Est-ce que tu ne veux pas revenir à ma liste, ou est-ce que tu veux dire que pas tous ne le connaissent ?

      C’est ma faute… je n’aurais pas dû tant attendre pour te répondre.

      Je suis navrée.

  7. Je l’ai découvert  sur le « Lagarde et Michard  » moi aussi; j’ai aimé ses calligrammes et ses mots ; et puis le fait qu’il soit mort jeune ,lui a donné une place privilégiée dans mon coeur.

    Ce vers est magnifique !il exprime tellement de choses!

    J’avoue que je n ‘ai pas de recueil  de lui ; il va falloir que je remédie à cela!Merci pour ce partage

    Bisous

    • Sourire… tu sais, on ne peut pas avoir un recueil de chaque poète rencontré… Enfin, je ne le pense pas.

      Merci pour ce partage, Fanfan. Je suis contente que tu l’aies aimé aussi.

      Bisous.

  8. Eh bien je dois dire que je le connais très peu, ce grand monsieur. J’ai un peu honte parfois mais la poésie et moi, on n’est pas trop copains!

    Bonne soirée.

    • Il ne faut pas avoir honte d’aimer ou pas certains textes.

      Je crois qu’en cela nous sommes tous pareils et avoir chacun ses préférences c’est plutôt bien, cela permet d’autres échanges.

      Bonne soirée à toi aussi, Philippe. Merci.

  9. Appolinaire…

    Mais oui mais c’est bien sûr…

    Le Lagarde et Michard…Un parfum d’adolescence, un souvenir pour beaucoup d’entre nous…

    Les calligrammes d’Appolinaire ne sont pas non plus mes préférés de ses poèmes. Mais je me souviens de mon exhultation en les voyant: enfin des poèmes qui « sortent de leurs lignes »… J’ai vraiment ce jour-là ressenti une libération. Une prise de conscience si proche d’une révélation mystique, un moment très fort dans l’histoire de mes passions…

    Il me suffit encore de « voir » le calligramme que t’a envoyé Flo-Avril, (merci à elle!)pour…enfin, je suis incroyablement émue…

    J’aime ton idée de « choisir » un vers, et surtout celui-ci.

    J’ai les miens aussi, et je viens de m’en rendre compte grâce à toi!

    « Mon cadavre est doux comme un gant

    Doux comme un gant de peau glacée » (Louise de Vilmorin) par ex, mais aussi tant d’autres…

    Il y aurait de quoi écrire un pavé, entre ton article et les coms de tes visiteurs.

    (Le formulaire du com masque les billets, mais quelqu’un a aussi parlé d’une ponctuation absente chez Appolinaire, non?)

    Je t’embrasse fort, Quichottine,

     

    • Oui… pour la ponctuation absente. Urban l’a fait aussi et vous m’avez permi de corriger mon erreur de copie.

      Je n’aurais pas dû mettre de point final au vers que je citais. Il n’y en avait pas.

      Merci pour ce partage. Je crois que je n’aurais pas le temps d’écrire ce pavé, mais c’était une bonne suggestion.

      Je t’embrasse fort moi aussi. Passe une belle soirée, Hélène.

  10. je vais revenir lire tous les hommages aux écrivains …qui nous ont accompagnés dans notre gout de lecture et d’écriture..chacun des classique a sa petite part de responsabilité..certains plus que d’autres.

  11. c’est un de nos plus grands poètes….

    citoyens du monde !!! plud de frontières !!!plus de guerre !!!

    tu deviens anarchiste !!!!….j’aime

    besos

    tilk

    • Je ne sais pas si je deviens anarchiste. Je ne le pense pas. Mais j’aimerais que disparaissent les frontières, toutes celles qui séparent alors que nous devrions tous vivre en bonne intelligence.

      Bises à toi, Tilk.

  12. Je ne connais de lui que ce nom qui me reste de l’étude du fameux « Lagarde et Michard » et le titre « Alccols »; son best-off comme on dirait aujourd’hui.

    Mais tu en parles si bien et le vers que tu cites est d’une telle clarté, je dirai même « limpidité » qu’il m’a fait l’effet d’une photo; j’ai tout simplement « vu » ce vers (et non pas bu comme pourraient le suggérer de mauvaises langues)

    • Un sourire… et un grand merci, Alphomega.

      Lorsqu’un photographe au réel talent parle de photo, c’est un très beau compliment.

      Passe une belle soirée.

  13. Allo Quichottine, encore un beau billet de lectures, j’ai lu beaucoup à l’adolescence puis un peu plus tard pour le redécouvrir avec une autre maturité. Alcools » bien sûr est bien connu ici aussi. Mais ce n’est pas mon préféré. Passe une belle journée. Bises

    • J’ai lu peu de choses finalement… il me reste beaucoup à découvrir.

      Quel est ton préféré, Snow ?

      Belle soirée à toi.

  14. Je le connais, bien sur, mais aucun souvenir de l’une de ses oeuvres en particulier … Il n’a pas du me marquer.

    Bonne fin de semaine ! Bisoux

    • Tu as sans doute d’autres écrivains en mémoire…

      C’est normal, je crois. Quand je « voyage » sur les blogs et que j’y trouve des poèmes, leurs auteurs me sont souvent inconnus. Finalement, c’est agréable de découvrir.

      Bonne soirée à toi. Bisous.

  15. Curieux si l’on me demandait aussi quels sont les vers que je retiendrai c’est apollinaire que je citerai aussi :

    « Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours. Faut-il qu’il m’en souvienne. La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l’heure, les jours s’en vont je demeure »

    J’ai 3 poète que j’admire : Apollinaire, Prévert, Hugo

    Bises

  16. Il a réinventé la poésie, peut être plus que Rimbaud si on pouvait les comparés. je retrouve le clavier comme un enfant (de lamain gauche;-). J’aaussi cette édition de calligrammes de d’alcool, il estvrai que la reliure est faible et que après les années « d’effeuillage » les pages se détachent. Entre Picasso, marie Laurencin, gertrude Stein et les surréalistes, c’est un monde que j’aurais aimé fréquenté. Je suis passé voir sa tombe au Père Lachaise, un « menhir » dessiné par Picasso.

    merci pour cette très personnelle évocationd’un Maître

    cordialement  et bises pour une bonne fin de semaine.

    • Sourire… toi tu as vu que mes pages se détachaient. C’est vrai. Mon recueil ne supporte plus une ouverture trop grande.

      Merci pour ce partage.

      Passe une douce soirée… (Ta main va mieux ?)

  17. Je ne connaissais pas son « vrai » nom mais j’ai appris beaucoup de poème à l’école de Guillaume Apollinaire et quand je suis entrée en 6ième, c’était l’année des poètes, j’étais donc en 6ième Apollinaire mais je trouve dommage que nous n’avons pas étudié sa vie

    Je te souhaite un bon WE

    Bisous

    • Tu vois, je ne sais pas.

      J’ai tendance à ne pas regarder la vie d’un auteur avant de l’avoir lu… Tu as eu de la chance d’en apprendre autant.

      Passe une belle soirée, Corinne. Bisous pour toi à partager.

  18. Moi non plus, je ne connais pas tte son oeuvre, des calligrammes , des poèmes glanés ici et là….Loreley,par ex en écho au poème e Heine…Enfin, il me reste à faire…Mais il y a tant à lire partout…..Bises et bonne journée  VITA

    • Trop à lire, c’est vrai… et nous manquons de plus en plus de temps.

      Tu vois, je ne connais presque rien de Heine. J’aurais aimé savoir l’allemand et pouvoir le lire dans sa langue.

      Bises et bonne soirée à toi.

  19. J’aime la façon dont tu traites les auteurs, qu’ils soient ou non très présents sur tes étagères et j’avoue que ce vers du « verre qui se brise » a un écho chez moi, que d’images en lui !

    Belle journée Dame Quichottine.

  20. pour moi aussi

    c’est le pont mirabeau

    et apollinaire est sur mes étagères

    en poche

    datant du lycée

    belle fin de journée

    • Chanté par Ferré ou Reggiani, je le trouve encore plus beau…

      Bonne soirée à toi, Jeanne. Merci !

  21. je connais de nom mais j’avoue que je n’ai jamais lu …bise quichottine

  22. Bonsoir Quichottine. Il y a des phrases comme celle que tu nous cites qui nous marquent pour toujours. Bonne soirée et bisous

  23. L’autre jour,

    à La Rochelle,

    j’ai fouiné à la riche Librairie Caligramme.

     

    J’ai déniché

    les Nouveaux aphorismes de Grégoire ?

    Quelqu’un connaît :

    Insensé, intelligent et bien plus que drôle !

    Loop

  24. Pour moi, amoureux éloigné de la Capitale, Paris c’est le Pont Mirabeau.

    A chaque visite, je ne manque jamais de m’accouder  a cette balustrade en fonte, et de rêver en regardant les péniches passer et de me réciter ces vers immortels .

    Sous le pont Mirabeau coule la Seine
    Et nos amours
    Faut-il qu’il m’en souvienne
    La joie venait toujours après la peine
             Vienne la nuit sonne l’heure
             Les jours s’en vont je demeure

  25. Je connaissais principalement les calligrammes mais tu m’as donné envie d’aller plus loin avec Apollinaire Quichottine.

  26. Justement tu vois Océane est rentrée de l’école et elle doit apprendre un poème de Guillaume Apollinaire « les sapins » elle le trouve joli, en effet c’est pour Noël

    Bisous

  27. ah ce que je me suis réjouie aussi dans ce lagarde et michard… que de bonheurs

    non seulement je les ai dévorés, ces tomes en ado assoiffée… mais je m’en suis servie pour piocher des textes à dicter à mon tiot frère… histoire de l’aider à améliorer son orthographe défaillante… (merci maman tu parles d’un cadeau la mission… ça a modifié nos relations fraternelles, mais il a progressé… son 0/20 ne signifiait plus 40 fautes, mais seulement 10 en moins de deux mois… ça c’est de la pédagogie!!!)

    gros bisous ma quichottanonyme!!!

  28. J’avoue que ma culture classique  dont on se libère au fil des ans,m’a permi d’apprécier les Apollinaire,Verlaine Baudelaire et autres celebrissimes plumes françaises et que par un hasard étrange,je ne connais pas grand chose de la littérature espagnole,portugaise..etc.(à part les anglo saxons) une ignorance qui me choque aujourd’hui!

    je prendrai le temps de découvrir ton article ci dessus!merci  Quichottine de tous ces partages.

    • L’ignorance est normale, je crois… Je suis loin, très loin, de tout connaître.

      Je me suis plongée dans la littérature ibérique et hispano-américaine parce que mes études m’y conduisaient.

      Si j’avais étudié l’anglais je ne saurais rien d’elle.

      Merci à toi.

  29. Bonjour Quichottine,

    Je comprends cette fascination pour l’éclat de rire cristallin.

    Pour moi c’est

    « SOLEIL, COU COUPE » qui résumait toutes les interminables descriptions que j’avais eu à connaître

    • J’aime ce que tu dis.

      « Zone » est un poème tres long, et sa chute, que tu cites, est superbe. Juste trois mots pour tout dire.

      Merci pour ce partage.

  30. J’ai lu ton article, et j’ai levé les yeux avec tendresse vers mes Lagarde et Michard que je garde précieusement ! J’ai aussi, en livre de poche de 1962, un recueil des poèmes d’Apollinaire. J’aime ses poèmes à Lou.

    • Nous avons tant en commun, toi et moi, que je ne m’étonne plus de t’avoir rencontrée dans mon orangeraie il y a plus de trois années !

      Nous étions faites pour nous entendre !

      Merci pour cette tendresse et tes mots.

  31. Poésie Gallimard était une superbe collection. Il n’y a plus rien d’équivalent. Entre autres les poèmes d’Edgar Poe traduits par… Apollinaire.

    Un hommage juste touchant, juste et touchant. :*)

    PS – Il a fait une partie de sa scolarité à Passy-Buzenval 😉

    • C’est vrai qu’il les a traduits… Merci de préciser ici.

      Tes mots à toi me touchent aussi.

      Merci infiniment…

      Je te souhaite de belles fêtes de fin d’année, LLT.

  32. Merci, Quichottine, pour cette évocation de l’homme à « la tête étoilée », un de mes poètes préférés, dont j’ai essayé de faire passer la « flamme » d’Alcools à mes élèves pendant tant d’années. Et Joyeux Noël à l’amoureuse des mots !

    • Merci à toi, Catheau, pour ces mots déposés qui me touchent beaucoup.

      Passe de belles fêtes de fin d’année.

  33. Grand Merci..Pour ce que fut un artiste de l’écriture..

    bonnne fin de dimanche

    amitiés

    Patrick

    • Merci, Patrick.

      Je m’étais absentée de mon blog, pour pouvoir m’occuper de mes petits…

      J’espère que tu auras passé un bon Noël.

  34. Bonne soirée, avec du redoux ( et je ne suis pas de Marseille )..

    .

    A Bacharach il y avait une sorcière blonde

    Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde

    .

    Devant son tribunal l’évêque la fit citer

    D’avance il l’absolvit à cause de sa beauté

    .

    O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries

    De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

    .

    Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits

    Ceux qui m’ont regardée évêque en ont péri

    .

    Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries

    Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

    .

    Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley

    Qu’un autre te condamne tu m’as ensorcelé

    .

    Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien

    Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge

    Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

    .

    Mon amant est parti pour un pays lointain

    .

    Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure

    Si je me regardais il faudrait que j’en meure

    .

    Mon coeur me fait si mal depuis qu’il n’est plus là

    Mon coeur me fit si mal du jour où il s’en alla

    .

    L’évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances

    Menez jusqu’au couvent cette femme en démence

    .

    Va t’en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants

    Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

    .

    Puis ils s’en allèrent sur la route tous les quatre

    La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

    .

    Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut

    Pour voir une fois encore mon beau château

    .

    Pour me mirer une fois encore dans le fleuve

    Puis j’irai au couvent des vierges et des veuves

    .

    Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés

    Les chevaliers criaient Loreley Loreley

    .

    Tout là-bas sur le Rhin s’en vient une nacelle

    Et mon amant s’y tient il m’a vue il m’appelle

    .

    Mon coeur devient si doux c’est mon amant qui vient

    Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

    .

    Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley

    Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

    . G.Apollinaire « Loreley »

    . amitiés

     

    Patrick

    • Merci pour ce poème qui va continuer l’anthologie de ceux déjà cités par mes visiteurs.

      C’est une belle idée.

      Passe un bon réveillon, Patrick.

  35. Bonsoir,

    Pas de réveillon une journée comme les autres…et une année qui sera pire que celle que l’on quitte

    bonne soirée

    amitiés

    Patrick

    • J’espère que tu auras passé une bonne soirée malgré tout…

      Bientôt, je pourrai prendre le temps de fouiller un peu dans tes archives pour mieux comprendre.

      Amitiés

  36. encore une victime de l’école….. je ne connais que son nom…..

    merci!!!!!

    • Ce n’est pas si grave… il y en a plein dont je ne connais même pas le nom…

      Merci à toi, Annie.

  37. Ah ouiii ! Les calligrammes !!!

    Et à part ça ?
    Euh… rien. 

    Encore un qu’il faudra ajouter à « ma » liste…
    Bisous Quichottine, bonne journée

    • Rire… C’est vrai qu’on ne peut pas tout connaître…

      Et puis, il n’est pas encore dans le domaine public, donc ce n’est pas facile d’en montrer davantage.

      Bisous et bonne journée à toi aussi. Merci.

  38. Les calligrammes m’ont surtout intéressée lorsque j’enseignais …

    Sinon, plus jeune, à la fin de mes études, j’ai entendu parler  » indirectement  » d’Apollinaire car le père d’un de mes camarades était (est encore ?)  » spécialiste  » de cet auteur.

    Donc, pour tout dire, Quichottine, ton billet et les liens viennent à point pour moi qui n’en connais pas réellement l’oeuvre … 

    Le dernier vers  de Nuit Rhénane pourrait s’imposer comme l’origine de cette expression  » rire cristallin « , née de l’éclat de ce dernier verre … 

    Bisous, et bon après-midi.

    • Merci pour ce partage, Midolu.

      Les Calligrammes ne sont pas de mes poèmes préférés… malgré la beauté de certains d’entre eux.

      En ce qui concerne Apollinaire, j’ai encore beaucoup à apprendre.

      Bisous et bon après-midi à toi aussi.

  39. Il est génial ma Quichottine.

    Bises et bon jeudi

     » (…) Je me suis enfin détaché
    De toutes choses naturelles
    Je peux enfin mourir mais non pécher
    Et ce qu’on n’a jamais touché
    Je l’ai touché je l’ai palpé
    Et j’ai scruté tout ce que nul
    Ne peut en rien imaginer
    Et j’ai soupesé maintes fois
    Même la vie impondérable
    Je peux mourir en souriant
    Habituez vous comme moi
    A ces prodiges que j’annonce
    A la bonté qui va régner
    A la souffrance que j’endure
    Et vous connaîtrez l’avenir »
    • Merci pour cet extrait, Zaza.

      Nous allons composer ici une petite anthologie avec vos poèmes préférés.

      Bises et bonne journée à toi aussi.

  40. Te laisser quelques mots et te dire que < le mal aimé >, l’a beaucoup été par moi ! Et que comme mes odeurs, je le garde en mémoire…

    Bises ma douce amie

  41. J’ai pas tout lu, désolée Quichottine …je suis en pointillés et marche lentement avec « les béquilles » du temps

     Juste un passage et quelques ziboux!

    • Ne sois pas désolée, Kri… Je sais que ce n’est pas facile pour toi en ce moment.

      Merci pour ces ziboux qui me touchent.

      T’embrasse fort.

  42. oh ben ! Lagarde et Michard……rien que des bonnes références…..c’est ça la culture …hen !

    • C’est un passage qui est sans doute important, parce qu’il m’a ouvert des portes vers des auteurs que je n’aurais jamais lus autrement.

  43. bonsoir, chère Quichottine,
    ton article me plaît beaucoup
    oui, je comprends  : on peut  préférer un mot, un vers, une phrase… à une oeuvre immense…
    d’Apollinaire, j’apprécie trois poèmes surtout : Tristesse d’une étoile, Marizibill, et  la Lorelei…
    bonne soirée
    bises amicales
    jean-marie

    • Et voilà que notre antholgie continue…

      Merci pour ce partage et ces trois poèmes cités.

      Bonne journée, Jean-Marie.

      Bises amicales à toi aussi.

  44. Appolinaire… oui… souvenirs d’école uniquement aussi avec ce « Lagarde et Michard »… Souvenirs pas très agréables d’ailleurs…. Mes profs de français… pas de bons souvenirs non plus. Et il va falloir que je comble bien des lacunes avec tous ces auteurs…

    Bonne soirée Quichottine.

    • Je crois que j’ai eu de la chance avec certains de mes profs…

      T’en fais pas pour les lacunes. Tu lis, et tu croiseras sans doute encore bien des auteurs qui me sont absolument inconnus.

      Bonne autre soirée, Marie. Merci.

  45. Apollinaire fait partie de mes lectrures d’adolescence. J’avais vu dans la bibliothèque familiale : » Alcools  » … je me suis dit que cela devait être un livre « interdit » … Alors je l’ai chipé et je l’ai lu en cachette …

    • C’est vrai… Certains titres attirent aussi par l’interdit qu’ils suggèrent.

      Merci pour ce partage, Liza.

  46. Ce que j’ai remarqué dans les poèmes d’Apollinaire , c’est l’absence de ponctuation 🙂

    Bisous Quichottine Bonne soirée

    • Tu as raison…

      (… et merci, parce que grâce à toi j’ai corrigé le point final que j’avais placé par erreur)

      Bisous et bonne soirée à toi aussi.

  47. «Je chante la joie d’errer et le plaisir d’en mourir.»
    (Guillaume Apollinaire) – Extrait des Calligrammes

    Bravo pour cette série qui doit te demander beaucoup d’investissement, c’est superbe. Merci pour ton passage chez moi et les mots qui l’ont accompagné, je suis ravi que mes images te plaisent. Bonne soirée, à bientôt.

    • Tu prends des images magnifiques, j’aime le regard que tu portes sur ce qui t’entoure.

      Merci à toi pour ces mots qui complètent l’anthologie que les visiteurs de la bibliothèque sont en train de composer ici.

      Bonne soirée à toi.

  48. superbe article, comme d’hab. j’adore.

    merci……..arielle

  49. bonjour quichottine, tu voie déjà là, pas besoin de faire une comparaison occident/chine

    rien que FranceBelgique, on parle très peu de lui dans nos écoles, meme pas du tout !!

    il faut arrivé au cours supérieur, pour en entendre parler un peu.

    bonne journée

    • Je suppose que vous avez d’autres poètes dont vous parlez davantage, c’est normal.

      Peu de poètes ont réussi à franchir les frontières de leur propre pays.

      Bonne soirée à toi. Merci pour ce partage.

  50. non non, iln’est pas oublié de l’école comme le dirait anniela marmotte, mes élèves ont créé grâce à lui de nombreux calligrammes!

    bises Quichottine

    • Tout dépend du goût de l’instituteur pour les arts… mais je sais qu’il perdure.

      Bises à toi aussi, Azalaïs. Merci.

  51. Tu m’as fait rechercher dans la liste de ses poèmes celui qu’enfant  j’ai appris par coeur.   Et =avant d’arriver à la lettre L, j’ai fait mieux connaissance  avec cet homme, qui, il faut bien l’avouer, n’hantait pas mes nuits et mes jours.

    Je viens d’y passer la meilleure partie d’une heure, en stoppant sur Le pont Mirabeau. Irai-je un jour lire la suite jusqu’à Zone ???

    Bises du grillon

    • Il ne hantait pas non plus mes nuits et mes jours, même si certains de ses poèmes m’ont beaucoup marquée.

      D’ailleurs, en repensant à ma liste, je me dis que d’autres poètes y auraient eu leur place avec plus de raison.

      Mais j’avais respecté la consigne, je n’ai mis que ceux qui me venaient à l’esprit dans le temps qui m’était imparti.

      Je ne m’attendais pas à ce que tu fasses cette recherche, mais cela ne m’étonne pas vraiment. Tu es un lecteur exceptionnel.

      Merci pour ta présence et tes mots.

  52. L’extrait de ce oème n’a pas été posté par Nettoue mais par ZAZA. Pas grave. Bises

  53. Mais quel travail…. Mes félicitations dont tu peux aisement te passer j’en suis sûr.

    J »ai essayé d’aller sur calligrammes mais cela ne marche pas. Ou j’ai du ne pas comprendre. 

    Quant aux mots présentés sous forme de dessin, sais tu si il existe un logiciel ou autre….

    Je connais trop mal APOLLINAIRE pour me prononcer mais j’apprends là bien des choses qui me font naître un certain intérêt. Il me faut encore un peu de temps je crois.

    Douce soirée et merci. Encore une fois, beau travail.

    • Ah flûte ! Je suis vraiment désolée…

      En fait, il semble qu’ils aient eu des problèmes avec les images qui ne s’affichent pas.

      (peut-être dus au fait que l’auteur ne soit pas encore dans le domaine public, je ne sais pas)

      Par contre, quand les titres sont en bleu, tu peux accéder au texte qui était présenté sous forme de calligramme.

      Je ne sais pas s’il existe des logiciels pour mettre les textes sour forme de calligramme… Les logiciels de dessin peuvent peut-être le faire ?

      Je suis navrée de ne pouvoir t’apporter des réponses convenables…

      Douce soirée à toi aussi, Liedich, et pardon pour mon retard.

  54. C’est un poète peu ordinaire que ce monsieur Apollinaire, à l’adolescence , j’avais surtout retenu  » Poèmes à Lou » aujourd’hui, je me plonge plus volontiers dans  » Alcools » 

    en voici un petit :

    La Loreley
                                                     à Jean sève

    À Bacharach il y avait une sorcière blonde
    Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde

    Devant son tribunal l’évêque la fit citer 
    D’avance il l’absolvit à cause de sa beauté

    Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries 
    De quel magicien tiens-tu ta sorcelerie

    Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits 
    Ceux qui m’ont regardée évêque en ont péri

    Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
    Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

    Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley 
    Qu’un autre te condamne tu m’as ensorcelé

    Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge 
    Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

    Mon amant est parti pour un pays lointain 
    Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien

    Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure 
    Si je me regardais il faudrait que j’en meure

    Mon coeur me fait si mal depuis qu’il n’est plus là
    Mon coeur me fit si mal du jour où il s’en alla

    L’évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
    Menez jusqu’au couvent cette femme en démence

    Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
    Tu seras une nonne vétue de noir et blanc

    Puis ils s’en allèrent sur la route tous les quatre
    la Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

    Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
    Pour voir une fois encore mon beau château

    Pour me mirer une fois encore dans le feuve 
    Puis j’irai au couvent des vierges et des veuves

    Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
    Les chevaliers criaient Loreley Loreley

    Tout là bas sur le Rhin s’en vient une nacelle
    Et mon amant s’y tient il m’a vue il m’appelle

    Mon coeur devient si doux c’est mon amant qui vient
    Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

    Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley
    Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

    Guillaume Apollinaire (1880 – 1918)
    • Nos amours livresques changent parfois en vieillisant, même si nous restons les mêmes, nos sensations sont différentes.

      J’aime ce poème-ci.

      Merci de me l’avoir apporté.

      Douce soirée à toi, Jakline.