Jacques Prévert

Il y a bien longtemps que je dois vous parler de lui…

Je crois que j’attendais le bon moment, à moins que ce ne fût la bonne image.

Je l’ai trouvée chez l’un de mes blogopotes… Chez Fred.

Celui-ci vous ne le connaissez pas encore, mais moi non plus ! (sourire) J’ai seulement essayé de savoir qui il était après l’avoir croisé ici ou là. Après tout, c’est ainsi que les liens se tissent sur la Toile. On commence par s’entrevoir, ensuite, il arrive que l’on se découvre des affinités communes, et enfin, il arrive que l’on aille jusqu’à cliquer sur son adresse, pour regarder d’un peu plus près…

Vous avez raison, je ne suis pas venue vous retrouver aujourd’hui pour vous parler de Fred.

Je voulais vous montrer « mon Prévert » à moi.

Je sais, je vous en ai déjà parlé… souvent !

La première fois, c’était il y a plus d’un an maintenant. J’avais lu José, de Richard Andrieux, l’histoire de ce petit garçon dont la vie est si difficile qu’il s’en invente une autre, plus belle… Ses amis sont les objets qui l’entourent, et, à l’école, le banc sur lequel il se réfugie pendant la récréation, ce banc qu’il appelle « courage ». Ce jour-là, d’un clic, je vous conduisais à Prévert, à mon poème.

Quelques jours plus tard, j’effleurai de nouveau ce sujet… mais je le mettais de côté, j’hésitais, et je vous montrais un autre poète, un beaucoup moins connu… Henri Meschonnic.

Au mois de mars dernier, alors que je vous racontais un autre tableau (que Loralie a merveilleusement encadré récemment) et que je me racontais un peu à travers cette Tempête de Shakespeare peinte par John William Waterhouse, je faisais de nouveau allusion à Prévert… que j’avais en tête, dit par Yves Montand.

Et enfin, au mois de juin, alors que je répondais à Liza, je vous montrais un autre poème de Prévert. Parce qu’il m’arrive de digresser (souvent) et qu’après tout, « Je suis comme je suis »….

Aujourd’hui, il est plus que temps de lui composer un billet, un billet pour lui tout seul… Un billet pour Jacques Prévert, parce qu’il m’accompagne et que j’aurais un poème pour chaque jour si je le voulais.

Je ne vous raconterai pas sa bibliographie, ni même de sa filmographie ! C’est vrai qu’il y aurait beaucoup à dire. C’était un grand monsieur, ce monsieur Jacques, presque aussi grand pour moi qu’un autre dont on fêtera bientôt le triste anniversaire… Il y aura trente ans, déjà, le 9 octobre prochain. Mais, de cet autre-là, je vous en dirai plus dans quelques jours.

Donc, je voulais vous raconter Prévert… Celui que j’ai rencontré, dans ses poèmes, qui continuent à me parler, chaque fois que j’ouvre ses recueils.

J’aurais pu vous en citer plusieurs, de ceux que l’on apprend à l’école… Ceux qui parlent d’escargots, ou de bonhomme de neige, ceux qui parlent aux enfants, ou des enfants, ceux qui essaient de raconter, et qui y parviennent !

Je suis sûre que vous les connaissez, que vous les avez croisés, souvent, en voyageant comme je le fais.
Il y en a plein, tous plus beaux les uns que les autres, ceux qui vous tirent des rires, des sourires… et parfois des larmes. Ceux qui n’ont pas besoin de dictionnaire.

Parce que, c’est vrai, c’est une poésie toute simple, mais que l’on peut vivre, seulement en la lisant. Les mots s’échappent de la feuille, comme l’oiseau lyre, ils volent jusqu’à votre cœur et l’emplissent comme si vous n’aviez jamais rien lu auparavant.

Aujourd’hui, pour vous, j’ai ouvert «Paroles»… l’un des trois recueils de ma bibliothèque.

Je n’ai pas eu à chercher longtemps le poème auquel j’ai tout de suite pensé en regardant l’image de Fred. Il m’est arrivé si souvent de le lire !

Le désespoir est assis sur un banc

Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l’écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l’entendait pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l’écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d’aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l’homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s’envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.

Jacques Prévert, Paroles, © Gallimard, 1949
(« Folio », 1972, p.151)

Pourtant, rassurez-vous, sur mon banc à moi, je ne suis pas si seule, et, si ce banc a un nom, il s’appelle « Amitié ».

Une page à lire qui en dit un peu plus
sur Jacques Prévert (clic)

Et puis, d’autres poèmes de Prévert chez Chana, Eolina, L’Enchanteur, et même chez Maman, sur son blog où l’on donne des trucs pour ne pas dire « truc » !

PS : Si vous avez parlé de Jacques Prévert chez vous, et que vous n’êtes pas sur cette page, laissez-moi les liens vers vos billets. Je les rajouterai ici… (sourire)

  • Un Prévert en couleur chez Muad.
  • Le Prévert scénariste chez Nymphea.
  • De beaux escargots chez Mamago.

… Certains liens ont disparu… article corrigé le 28 juin 2014.

108 commentaires à propos de “Jacques Prévert”

  1. J’ai tout pris en note, c’est un beau poème, Il me fait penser aux personnes agés en perte d’autonomie à la résidence où je fais du bénévolat. Quand on s’assoit auprès d’elles pour leur parler on a un drole de sentiment.

  2. Je crois donc que nous avons le même banc et si en plus on peut y lire du Prévert, je risque de m’installer et de ne plus en bouger lol…
    Gros bisous à toi, Syl

  3. Très beau poème. J’ai lu paroles il y a très longtemps mais je ne m’en souvenais plus Quichottine. Tu m’as donné envie de relire Paroles. Prévert c’est le Doisneau de la poésie. Bises

  4. J’aime beaucoup, moi aussi et j’ai (aussi) le recueil Paroles que j’avais étudié et appris au lycée …
    Bon mardi ! Bisoux.


    dom

  5. Moi aussi,j’aime bien Jacques Prévert qui,avec des mots si simples ,arrive à créer une atmosphère étonnante et à nous faire ressentir tant de choses,la photo est belle et illustre bien le poème..j’ai bien envie de m’asseoir avec toi sur ton banc

  6. Je serais assise sur ce banc et nous redécouvrrions Paroles. (Sourire).
    J’avais noté  une citation de ce poète,  prévue pour conclure un article, je te l’offre car j’aime cet humour.

    « Bien sûr, des fois, j’ai pensé mettre fin à mes jours,
    mais je ne savais jamais par lequel commencer ».

    bisous à toi.
    Sophie

    • Je suis contente que tu sois là avec moi (sourire)

      Mais, avec toi, c’est « Fatras » qu’il me faudra relire…


      Dans chaque église
  7. Sais tu que j’en ai vu de ces vieux ou vieilles,assis comme il est écrit dans ce poème, mais ceux là, ne faisaient pas de signes, ils avaient même le regard vide,comme s’l était déjà parti. Dans les hospices avant guerre, et même après, ils faisaient « tapisserie » !!

    Bises.

  8. Aujourd’hui, j’ai un peu l’âme de celui sur le banc, j’attends qu’un passant me parle…je suis moi-même ce passant qui voit ce pauvre bougre…Enfin….VITA

    • Merci alors pour ce coucou,Ptitxav… Je sais que ce n’est pas tout simple lorsqu’on manque de temps !

  9. J’aime beaucoup la photo, les poèmes de Prévert s’installent et j’ai eu plaisir à les lire. J’ai retenu une citation de lui dernièrement qui m’avait bien plu, c’était qq chose comme ça : « On a beau avoir une santé de fer, on finit toujours par rouiller »

    Douce nuit, t’embrasse Tisseuse de rêve et je m’imagine à côté de gazou sur ton banc (va falloir se serrer, d’autres vont venir c’est sûr…)

    • C’est vrai que cette citation interpelle…

      Merci Joëlle ! Je ne sais pas s’il y aura beaucoup de candidats, mais ne t’en fais pas, le banc est comme tout l’environnement que l’on pouvait voir dans L’Écume des jours de Boris Vian. Il s’adapte. Plus nous serons nombreux à nous y asseoir, plus il sera long !

      Douce nuit à toi aussi

  10. Et bien, grâce à toi, je vais me mettre à lire Prévert ^^ Enfin, correctement je veux dire.

    bisous Quichottine

  11. Ma contribution :

    L’école des beaux-arts

    Dans une boîte de paille tressée
    Le père choisit une petite boule de papier
    Et il la jette
    Dans la cuvette
    Devant ses enfants intrigués
    Surgit alors
    Multicolore
    La grande fleur japonaise
    Le nénuphar instantané
    Et les enfants se taisent
    Émerveillés
    Jamais plus tard dans leur souvenir
    Cette fleur ne pourra se faner
    Cette fleur subite
    Faite pour eux
    A la minute
    Devant eux.

    • Merci, Amulette !

      Bel instant de magie…
      Une précision pour ceux qui liraient ici… Ce poème est dans Paroles, sur la page 163 de mon exemplaire.

      Gros bisous à partager…

  12. C’est sur ces vers de Prévert que je vais fermer mon ordinateur … Jolies vers pleins de nostalgie et cette photo est très belle dans son ambiance qui nage entre douceur et angoisse nocturne … C’est une belle alchimie … Bonne soirée Quichottine ! Gros bisous

    • Merci, Bandolera…

      Je dois dire que j’aime bien quand tu passes par ici avant d’éteindre…

      Bonne soirée à toi aussi

  13. Prévert! presque un néologisme, entré dans le langage commun pour désigner une énumération un peu fantasque (la fameuse « liste à la Prévert »)…
    On en oublierait tout le reste, la poésie, la sensibilité et la vie

    Bonne soirée

    (Au fait… ma photo « rejet », c’était un bois flotté un peu étrange déposé par la mer sur un petit bout de plage dans une crique)

    • Merci pour ta réponse à ma question…

      Pour les listes, les « inventaires » à la Prévert, c’est vrai… Mais il faut dire qu’il avait fait fort !

      Les Frères Jacques

  14. Un banc…tellement à dire, tellement de souvenirs.
    Il passe son temps à nous écouter, si seulement il pouvait parler…
    Non, surtout pas, qu’il reste silencieux, c’est pour ça qu’on y va n’est ce pas…son silence dans un petit coin…
    Bonne soirée àtoi et merci de tes passages sur mes blogs.

    • Oui, je crois que c’est cela… et tu le dis si bien !

      Bonne soirée à toi aussi !

      Tu sais que je passe lorsque je peux…

  15. Je viens m’asseoir sur ce banc à tes côtés pour regarder les passants.
    Ce livre est également dans ma bibliothèque, c’est un incontournable pour moi.
    En venant chez toi, j’aime lire les commentaires, et je viens de voir un magnifique tableau.
    Santounette

    • Je crois que c’est un incontournable pour beaucoup.

      C’est vrai… tu l’as vu !
      Il est superbe. Il sera bientôt en première page ! 😉

  16. Tu sais Quichottine, ton banc…va falloir que tu le rallonges de quelques…mètres, parce que avec Prévert on en a pas fini !! Ce sont des nuits blanches que nous passerons sur ce banc, avec des  » Et celle-là vous la connaissez? » et des « Ha, celle-là…incontournable, écoutez! » et des « moi je me souviens, quand j’étais petite… » et des « Non, non, celle-là, elle encore mieux! » et chacun de déclamer…et Prévert, assis au milieu de nous (là, pile poil au milieu du banc) qui nous écouterait…et même, Quichottine…c’est un banc aussi grand qu’il faudra mettre en face de celui existant…si, si je t’assure!

    • Cela se fera tout seul, tu sais, comme tout dans la bibliothèque. Il y aura de la place, pour chacun, là où il voudra se mettre.

      Ce banc-là, il est à tous ceux qui voudraient s’y asseoir, même pour un instant. Je sais qu’il y a trop à voir partout, et que le temps que nous donnons aux uns nous le prenons forcément aux autres…

      Avec Prévert, comme avec certains qui sont si près de nous que nous en avons fait comme des copains, et plus encore, des amis, je crois que nous avons tous beaucoup à raconter. Je souhaite vraiment que vous partagiez avec moi cette envie.

      Alors, vois-tu, ton commentaire me touche beaucoup !

      Merci

  17. magnifique ce billet !!! j’ai toujours envie de pleurer en lisant le bonhomme de neige…les émotions d’enfant qui remontent…jamais oubliées, elles demeurent gravées mais aujourd’hui les images chantent et je me sens enfin un peu plus gaie…et je chante en écoutant la voix fluide de Montand…merci d’avoir ravivé tous ces souvenirs !!!!

    • Chanson pour les enfants l’hiver

      Dans la nuit de l’hiver
      Galope un grand homme blanc

      C’est un bonhomme de neige
      Avec une pipe en bois,
      Un grand bonhomme de neige
      Poursuivi par le froid.

      Il arrive au village.
      Voyant de la lumière
      Le voilà rassuré.

      Dans une petite maison,
      Il entre sans frapper
      Et pour se réchauffer,
      S’asseoit sur le poêle rouge
      Et d’un coup disparaît
      Ne laissant que sa pipe
      Au milieu d’une flaque d’eau,
      Ne laissant que sa pipe
      Et puis son vieux chapeau…

      Jacques Prevert, Histoires, Gallimard.
  18. Que c’est beau et dire que je ne connaissais pas ce poème !! J’aime pourtant beaucoup Jacques Prévert, j’ai d’ailleurs écrit un de ces poèmes sur mon blog « L’Escargot qui s’en va à l’enterrement d’une feuille morte ». A l’école, il y a très longtemps, je ne l’aimais pas du tout et aujourd’hui je la trouve si belle. Merci à toi Quichottine et grosses bises

  19. Bonjour,

    Et d’abord grand merci de ton message sur mon texte  » La Closerie des Lilas « , c’est vrai que les coïncidences poétiques ont des lieux magiques pour se rencontrer et quoi de mieux qu’un banc parisien… un banc à la Prévert certainement et puis un banc mystérieux quelque part dans cette ville aimée et aussi parfois trop aimée par celles et ceux qui en sont à l’entour…
    Mais tu ne m’en voudras pas de mon épouvantable retard à te lire et à te répondre… tu sais que je ne suis pas du genre à passer juste pour dire bonjour c’est moi… Je ne voyage pas comme ça sur la toile parmi les écritures des autres…
    Et depuis plus d’un mois je suis dans la frénésie habituelle des avant salons qui me dévore même le peu de temps pour juste exister dans le réel : manger et dormir… Donc je ne peux pas écrire ce que j’aimerais ni sur notre blog des Cahiers des Diables bleus ni sur celui des gens que j’aime lire… Mais je n’oublie pas tu le sais ce n’est que remis à dans une semaine après ce Salon des Revues…
    Je pense que tu n’auras ni le temps ni la disponibilité de venir faire un tour ce week-end prochain à partir du vendredi 10 octobre au soir jusqu’au dimanche 12… C’est le grand Salon des Revues : 700 participants ! C’est passionnant pour celles et ceux qui aiment lire et parler directement avec les responsables de revues toutes petites comme la nôtre ou toute grande… Si jamais toi ou une de tes amies passait par là ça serait un vrai plaisir de se voir et de se parler directement…
    Je retourne à mes impressions frénétiques et à la fabrication de notre nouveau Cahier La banlieue des travailleurs  plus qu’une semaine… je suis épuisée mais après la fête de l’Aïd c’est bien normal ! Alors à très bientôt… on continue ?… Dominique

    • Mais comment pourrais-je t’en vouloir ? Tu sais bien que je ne peux pas non plus passer très souvent te voir.

      J’essaie aussi de lire, de le faire le mieux possible, et, donc, je ne peux pas tout lire.

      Je vais regarder ce que je peux faire pour le 10 ou le 11, parce que le 12, c’est impossible. Mais je ne te promets rien.

      Bon salon… Je te souhaite de belles rencontres.

      On continue, bien sûr !

  20. Flap … l’oiseau se pose sur ta branche quichotinette !

    Prévert … hummm .. j’avais mis en  musique « je suis comme je suis » … modestement bien sur … car ce texte m’avait interpelé

    busardement

    • Ah… l’un de mes préférés… Tu l’as mis sur ton blog ?

      Tu pourrais me donner le lien ?

      Merci pour ton passage… Il me fait très plaisir !

  21. Bonsoir , j’ai cité de nombreuses fois Prévert sur mon blog car il est mon poète « préféré ». J’ai même osé un poème dans lequel je m’immiscais dans ses vers. Il s’intitule : « Duo avec Prévert « et se trouve en page 9 de mon blog, c’est le poème « Pour toi mon amour ».
    Ravie de rencontrer ici une inconditionnelle (me trompe-je? 😉 ) de cet auteur que j’affectionne depuis mon enfance.
    Bonne soirée

    • Merci ! Je viens d’aller voir ton duo avec Prévert… Je dois dire que même s’il fallait l’oser, tu as bien réussi. C’est super !

      Tu ne t’es pas trompée, Prévert est l’un de mes auteurs préférés.

  22. faute de croire au destin, j’ai ce soir, envie de croire au hasard, qui me conduit à ce billet, à ce merveilleux poème, à cet homme qui a su faire descendre dans la rue le poète, ses mots m’ont toujours parlés et j’ai toujours le même plaisir à vouloir les décliner à haute voix.

    • Je crois que nous devions parler toi et moi, hier…

      Merci d’être passée ici aussi. J’aime les billets que tu as choisis pour y déposer tes mots.

  23. Un peu de vague à l’âme ce soir, alors je suis rentrée par une porte de côté dans ta bibliothèque, j’ai parcouru les allées au hasard et je me suis de nouveau assise sur ce banc en pierre, je ne sais pas si il est en pierre d’ailleurs ce banc mais je l’imagine comme cela, un beau banc en pierre…
    Il a un beau nom je trouve.
    Gros bisous 

    • Oh… j’en suis désolée. Je ne sais pas quelle en était la cause, mais j’aurais aimé être là !

      Nous aurions pu discuter sur le forum…

      Ce banc est en pierre, il ne s’use jamais !
      … et je suis contente que tu sois venue t’y assoir avec moi…

      Il aura ce nom-là tant qu’il y aura des amis pour m’y retrouver et tu en fais partie.

      Je t’embrasse très fort… j’espère que tu as retrouvé ton sourire…

  24. j’ai toujours adoré celui qui explique comment faire le portrait d’un oiseau… refermer doucement la porte… ça fait rêver.

  25. tu arrives à avoir un poême préféré au milieu de toutes ces petites perles d’inventivité qu’il a pu écrire ? J’avoue avoir du mal à choisir. Comme chez Rimbaud, Verlaine, Ronsard… il y a tant de poèmes qui me plaisent.

    de rien, il m’a attiré celui-là 🙂

    • J’ai dit que c’était l’un de mes préférés… j’en ai beaucoup. Mais je dois dire que certains me font plus d’effet que d’autres.

      Il y en a beaucoup, parmi des commentaires, mais je pourrais en mettre d’autres…

      Tant et tant, tu as raison.

      Douce soirée à toi.

  26. et parfois selon le jour et l’humeur, ce ne sont pas les mêmes qui nous plaisent le plus… je ressens ça avec la musique qui m’accompagne quotidiennement (plus souvent que la poésie en tout cas).
    bises !

  27. Bien tu vois je test et heureuse coincidence je tombe sur ce ce texte de prévert. un de mes poètes favoris.^^

  28. Bien sûr je me suis nourrie des poèmes de Jacques Prévert et paroles se trouve dans ma bibliothèque à côté de La pluie et le beau temps, Fatras, Histoires et d’autres histoires… Bisous

    • Prévert est l’un de mes incontournables…

      Je ne m’étonne pas de le trouver sur tes étagères…

      Bisous.

  29. Je suis fan de Prévert et j’ai, bien sûr, « Paroles » et « La pluie et le beau temps » dans ma bibliothèque. J’avais oublié ce joli poème que tu nous offres. Bisous

    • Je suis contente alors d’avoir pu te le remettre en mémoire.

      Bisous, et merci pour ta lecture attentive.

  30. j’aime beaucoup l’ambiance de cette photo ,  le poème de Prévert
    parait surréaliste et en meme temps  , quelle vérités en lui ….

    bise Quichottine merci

  31. J’aime aussi tellement Prévert j’avais, étudiante affiché en très gros caractères dans ma cuisine « le droit chemin »:
    A chaque kilomètre
    chaque année
    des vieillards au front borné
    indiquent aux enfants la route
    d’un geste de béton armé
    .

    Et comme je suis allée chez Fred et que j’ai rencontré Picasso dans Paroles tu trouves « promenade de Picasso », que j’adore surtout l’image finale où Picasso croque la pomme et casse l’assiette… »

    Bonne journée, bisous plein Quichottine

    • Oui, j’aime beaucoup aussi ce poème… il y en a tant, tu sais… je crois que j’aurais pu en citer bien d’autres, mais c’est celui-ci que je voulais aujourd’hui.
      Pour toi, et pour ceux qui liraient ton commentaire, le poème dont tu parles.

      Promenade de Picasso

      Sur une assiette bien ronde en porcelaine réelle
      une pomme pose
      Face à face avec elle
      un peintre de la réalité
      essaie vainement de peindre
      la pomme telle qu’elle est
      mais
      elle ne se laisse pas faire
      la pomme
      elle a son mot à dire
      et plusieurs tours dans son sac de pomme
      la pomme
      et la voilà qui tourne
      dans une assiette réelle
      sournoisement sur elle-même
      doucement sans bouger
      et comme un duc de Guise qui se déguise en bec de gaz
      parce qu’on veut malgré lui lui tirer le portrait
      la pomme se déguise en beau bruit déguisé
      et c’est alors
      que le peintre de la réalité
      commence à réaliser
      que toutes les apparences de la pomme sont contre lui
      et
      comme le malheureux indigent
      comme le pauvre nécessiteux qui se trouve soudain à la merci de n’importe quelle association bienfaisante et charitable et redoutable de bienfaisance de charité et de redoutabilité
      le malheureux peintre de la réalité
      se trouve soudain alors être la triste proie
      d’une innombrable foule d’associations d’idées
      Et la pomme en tournant évoque le pommier
      le Paradis terrestre et Ève et puis Adam
      l’arrosoir l’espalier Parmentier l’escalier
      le Canada les Hespérides la Normandie la Reinette et l’Api
      le serpent du Jeu de Paume le serment du Jus de Pomme
      et le péché originel
      et les origines de l’art
      et la Suisse avec Guillaume Tell
      et même Isaac Newton
      plusieurs fois primé à l’Exposition de la Gravitation Universelle
      et le peintre étourdi perd de vue son modèle
      et s’endort
      C’est alors que Picasso
      qui passait par là comme il passe partout
      chaque jour comme chez lui
      voit la pomme et l’assiette et le peintre endormi
      Quelle idée de peindre une pomme
      dit Picasso
      et Picasso mange la pomme
      et la pomme lui dit Merci
      et Picasso casse l’assiette
      et s’en va en souriant
      et le peintre arraché à ses songes
      comme une dent
      se retrouve tout seul devant sa toile inachevée
      avec au beau milieu de sa vaisselle brisée
      les terrifiants pépins de la réalité.

      Paroles, Gallimard, 1949.
      (p.237-238 de mon recueil)
  32. Eh bien….je ne la connaissais pas, cette poésie – là…..

    Très nostalgique mais si musicale….

  33. Prévert…un nom et vous voilà transportée dans vos souvenirs d’enfance…

  34. Quelle bonne surprise ce matin d’être « enquichottinisée » dans l’ombre des pas de Prévert …
    Merci chère bibiothécaire ..
    LIZAGRECE 

  35. Toutes ses paroles sont toujours riches de sensibilité. On pourrait citer « Pour faire le portrait d’un oiseau ».
    Bises et bonne journée Quichottine !

    • Merci infiniment, Chris ! C’est un super cadeau pour ta première visite dans la bibliothèque !

      Bienvenue !

      Ce tableau, magnifique, sera bientôt dans mes images de Don Quichotte. Bravo !

  36. Bonjour..je viens te faire un petit coucou, et te dire que j’ai bien pensé  toi ce week-end, à Bruxelles..je vais t’envoyer une photo..tu verras pourquoi..bisous

    • Bruxelles… J’ai hâte de savoir ce que tu as rapporté ! Jacques Brel et l’Homme de la Mancha ?

      Passe une bonne journée aussi, Jackline !

  37. Coucou voisine !  😉

    D’abord  » MERCI  » ton article m’a apporté pas mal d e visites !
    Juste pour info la première partie de l’article que tu as pris en référence était ( et est toujours ) illustrée en musique pa  » Promenade de Picasso  » dit par Yves Montand.
    Il n’y a jamais loin de la coupe aux lèvres !!!

    Pour Info je suis né un 6 octobre !  😉

    Gros bisous ma chère voisine !
       

    • C’est vrai que j’aurais pu aussi le citer…

      Ton article est là (clic) pour ceux qui veulent le lire, et le voir ! Magnifiques images…

      Merci pour l’info… Mais je vais oublier d’ici là, c’est sûr ! (sourire)

  38. J’en ai parlé il y a longtemps …je n’ai pas envie de chercher !je l’aime aussi .bisettes

    • Tu as fait un billet avec « Démons et merveilles » J’avais bien aimé, je vais le rajouter… mais en as-tu fait un autre il y a plus longtemps ?

      Oui, je sais que tu l’aimes… et je suis contente que tu sois là !

    • Merci pour ce lien… C’est vrai qu’ici j’ai plutôt privilégié mes blogopotes…

      Bonne soirée à toi aussi, Charline.

  39. Bonsoir Quichottine,
    Jacques Prévert me parle à moi aussi depuis de longues années à travers ses paroles. Ce livre qui ne m’a jamais quittée, fait parti de mon univers, celui de Jacques Prévert. L’année dernière en expo photo à Monaco, ses poèmes résonnaient très indemnes.
    Quand je le regarde en photo, il m’est si familier,  comme un ami de longue date.
    Bonne soirée, ciao, Béa de grapho

    • Tu as raison, Béatrice. J’aime bien ce que tu dis « comme un ami de longue date« , c’est tout à fait ainsi que je pense à lui.

      Merci

  40. Ah Prévert! j’adooore. merci uichottine, pour cet article et pour le lien vers ‘Page d’écriture ». Bonne fin de journée.

    • Je savais que tu en avais parlé, mais je ne savais plus où.
      Heureusement, Val’r m’a mis sur la piste !

      Bonne fin de journée à toi…

  41. Coucou Quichottine, tu peux toujours utiliser cette image pour ton article si tu veux.
    Gros bisous et très bonne journée,

    • Merci, Muad… C’est vrai que tu avais fait là une belle photo.
      J’ajouterai le lien.
      … et j’utiliserai sans doute l’image aussi dans un autre billet !

      Je crois que je n’ai pas fini de parler de Prévert !

      Gros bisous, Muad ! Bonne journée à toi aussi

  42. Au cours de ma transhumance, j’ ai dû sacrifier la majeure partie de mes livres pour faute de place. J’ avais sauvé un des « Paroles » …
    Il m’ a été volé dans le feryboat avec d’ autres choses que nous avions emportées avec nous …..
    Depuis, je lis Prévert sur le net.
    Bisous mma Quich’

    • Je suis désolée pour vous. C’est toujours très frustrant de se voir dépossédé de ce à quoi l’on tenait.

      Tu as raison, il y a de nombreux poèmes. Ce que je regrette c’est que les copies du Net ne soient pas toujours sans fautes…

      Bisous ma Clo !

  43. Jacques Prévert comme je disais à l’Enchanteur est un de mes poètes Français préféré..si ce n’est mon préféré. Et si je devais garder un seul poème de lui ça serait Barbara..mais le choix est cornélien tant tout ses écrits sont sublimes 😉

    Un bel hommage que tu lui rend …bises Quichottine

    • Barbara… Oui, tu as raison, c’est un poème qui me donne toujours la chair de poule quand je le lis, ou quand je l’écoute…

      Barbara

      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
      Et tu marchais souriante
      Épanouie ravie ruisselante
      Sous la pluie
      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest
      Et je t’ai croisée rue de Siam
      Tu souriais
      Et moi je souriais de même
      Rappelle-toi Barbara
      Toi que je ne connaissais pas
      Toi qui ne me connaissais pas
      Rappelle-toi
      Rappelle-toi quand même ce jour-là
      N’oublie pas
      Un homme sous un porche s’abritait
      Et il a crié ton nom Barbara
      Et tu as couru vers lui sous la pluie
      Ruisselante ravie épanouie
      Et tu t’es jetée dans ses bras
      Rappelle-toi cela Barbara
      Et ne m’en veux pas si je te tutoie
      Je dis tu a tous ceux que j’aime
      Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
      Je dis tu a tous ceux qui s’aiment
      Même si je ne les connais pas
      Rappelle-toi Barbara
      N’oublie pas
      Cette pluie sage et heureuse
      Sur ton visage heureux
      Sur cette ville heureuse
      Cette pluie sur la mer
      Sur l’arsenal
      Sur le bateau d’Ouessant
      Oh Barbara
      Quelle connerie la guerre
      Qu’es-tu devenue maintenant
      Sous cette pluie de fer
      De feu d’acier de sang
      Et celui qui te serrait dans ses bras
      Amoureusement
      Est-il mort disparu ou bien encore vivant
      Oh Barbara
      Il pleut sans cesse sur Brest
      Comme il pleuvait avant
      Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
      C’est une pluie de deuil terrible et désolée
      Ce n’est même plus l’orage
      De fer d’acier de sang
      Tout simplement des nuages
      Qui crèvent comme des chiens
      Des chiens qui disparaissent
      Au fil de l’eau sur Brest
      Et vont pourrir au loin
      Au loin très loin de Brest
      Dont il ne reste rien.

      Jacques Prévert, Paroles, Gallimard
  44. j’aime aussi un livre à la main me promener dans un merveilleux pré vert ;-))
    big bisous

  45. quel joli banc de l’amitié tu nous proposes… je m’assois donc, et « je suis comme je suis » se murmure à mon oreille. J’avais 6-7 ans, c’est avec ce poème que j’ai connu un jongleur de mots qui ne m’a plus quitté.
    bisous Quichottine

    • Merci !

      J’étais un peu plus âgée lorsque je l’ai découvert…

      Tiens, un cadeau pour toi… que je viens de découvrir en cherchant quelqu’un d’autre… je ne sais s’il va te plaire, mais je trouve qu’elle le joue bien !