Voilà, ce soir, je vais vous raconter une histoire, une histoire qui prouve, s’il en était besoin, que les écrivains en herbe se font parfois avoir…
Un jour, je suis allée chez Busard… c’est un poète, c’est vrai. Je l’ai connu au moment où l’un de ses poèmes avait touché en moi, la « corde sensible« . Un matin de juillet, il y avait sur sa page une des jeunes filles de Greuze, celle qui pleure un oiseau mort…
Depuis, je passe là, parfois je ne dis rien et parfois je m’arrête, et je me dis que c’est beau de pouvoir écrire comme ça, dans son coin, en sachant que peu de monde va le rejoindre. Il est comme l’aigle, dans son aire, trop loin ? Quelquefois, il sacrifie à l’actualité, moi, je n’y connais rien.
C’est comme chez Fredogino lorsqu’il parle de rugby. Je préfère quand il se laisse aller à décrire des instants, des lieux, comme son Port au soleil couchant. Mais, c’est vrai que ces moments ne peuvent pas durer, on se lasserait peut-être ?
Je suis comme ça… je préfère les poèmes :
– ceux de Tilk, qu’il faut lire doucement dans sa tête, en regardant les images, le « courrier recyclé » de ce peintre de l’équilibre fragile et du désespoir.
– ceux de Busard, lorsqu’il peignait à petites touches la douleur,
– ceux de Clerval ou ceux d’Eolina… Et là, il y aurait beaucoup à dire !
Je sais, il faudrait aussi que je parle d’autres poèmes… mais ça en fait déjà beaucoup, et moi, je voulais seulement vous montrer comment j’avais été prise au piège.
Chez Busard, il y avait un lien, « centro poético ». Je l’ai suivi.
Je suis tombée sur un concours, un concours de poésie, gratuit. J’avais dans mon carnet secret un poème en espagnol, un poème que j’avais écrit, il y a longtemps.
(A l’époque, j’étais pensionnaire, et j’écrivais mon journal dans un petit cahier noir. Pour que mes camarades de classe ne puissent pas le lire, j’écrivais en espagnol… mais oui ! De temps à autre, j’écrivais un poème. J’en avais gardé un… alors, je l’ai envoyé.)
Je le trouvais joli, je savais qu’il n’y avait pas de faute, puisque je l’avais écrit à un moment où cette langue était devenue la mienne. Aujourd’hui, j’aurais plus de mal, je devrais réfléchir, je ne pense plus en espagnol !
Ils m’ont envoyé, au bout d’un moment, une magnifique lettre (enfin, plutôt un courriel), pour me dire que je faisais partie des finalistes, que mon poème serait publié dans une superbe anthologie, et que donc il fallait….
Ce n’est pas la peine que je vous raconte. Pour recevoir l’anthologie, il fallait payer, c’est normal, à l’avance pour les étrangers, en CB, en communiquant les numéros, et après avoir apposé une signature au bas d’un formulaire qui certifiait que le poème était de moi !
Vous l’auriez fait, vous ? Vous auriez ainsi communiqué les numéros de votre carte bancaire, à un organisme étranger, en lui ayant aussi donné votre signature ? Je me suis dit que ça ne faisait pas très sérieux.
C’est un peu comme si on vous disait « vous avez gagné au loto, mais auparavant, vous devrez nous donner un chèque en blanc… » Vous le feriez, vous ?
Pas moi… J’avais brusquement la puce à l’oreille
… et je vous assure que ce n’était pas une puce électronique, elle vrombissait comme un avion à réaction, faisait le bruit de milliers de cigales qui se seraient égarées place de la Concorde en plein mois de juillet !…
Non, ça c’est du Corneille ! (mais non, pas le chanteur !) et je ne suis plus si jeune ! Le Cid ne me regarderait même pas !
J’ai compulsé les forums de discussion espagnols… sur les liens où notre tête chercheuse, Google, avait trouvé ce « centre poétique » madrilène…
Eh bien ! Vous savez quoi ? Il s’agit là d’une belle entourloupe… Ils ne publient que ceux qui paient (moi, j’appelle ça de l’édition à compte d’auteur) et, en plus, le livre n’existe qu’en autant d’exemplaires qu’il y a de participants payants… aucun intérêt… Sauf peut-être celui d’avoir chez soi l’ouvrage en question et d’écrire sur son CV : « Finaliste au coucours de poésie du Centro Poético« .
Mais j’ai beaucoup de chance…Je n’ai rien envoyé, sauf ce poème…
Despedida
Se va mi vida despacio
En un atardecer claro
De nubes y de sueño
Donde tu mirar ardiente sonríe
Y llora
Sin que yo sepa decir
¿por qué?Dime niña de mi alma
¿por qué te marchas mi vida?
¿por qué llora tu sonrisa?
¿a dónde vas tan de prisa?Márchate niña de mi pesar
Con aquel triste cantar
Sobre alelíes de altar
Donde tu sueño se quiebre
Florezca
Sin que yo sepa decir
¿por qué?
PS : A près avoir lu les premiers commentaires du matin, je me suis trouvée toute bête. Pourquoi n’avais-je pas mis la traduction de ce poème ? Merci à vous de ne pas me l’avoir reproché… mais c’est avec mes excuses que je vous la donne maintenant.
Adieu
Ma vie s’en va lentement
dans une soirée claire
de nuages et de rêve
où ton regard ardent sourit
et pleure
sans que je sache dire
Pourquoi ?Dis-moi, fille de mon âme
pourquoi t’en vas-tu, ma vie ?
pourquoi pleure ton sourire ?
où t’en vas-tu si vite ?Va-t-en enfant de ma peine
avec ce triste chant
sur les lys de l’autel
où ton rêve se brise
fleurit
sans que je sache dire
Pourquoi ?
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( IMPRECATIONS TERRIBLES !!!!!! )
Tu parlais de la colère sur ton blog… Peut-être que je devrais me mettre en colère contre ces gens qui profitent de la naïveté de certains pour les appâter.
Bah, je crois que je me mettrais plutôt en colère contre moi-même et ça n’en vaut pas la peine !
Que ta journée soit belle, Chris
Je ne connais pas l’espagnol mais il sonne bien ce poème…… Tu sais sur un CV finaliste au concour de poésie du centro poético, c’est pas cela qui fera embaucher. Les entreprises n’aiment pas les poètes !!!! Bisous
Je suis morte de rire… merci Martine !
Tu as raison… un poète, on l’imagine toujours dans la lune…
Belle journée à toi aussi, Martine.
Une belle et douce mélancolie du temps qui nous échappe………A+
Merci pour ton passage, Bernard. Passe un bel après-midi
Tjs des découvertes intéressantes….Et toi aussi poète,prends ta plume et nous donne un…..Nostalgie…mal-être indéfinissable d’une âme adolescente…Aujourd’hui,je ne sens pas comme ça..VITA
Chaque jour est différent… heureusement !
Passe une belle journée, Vita.
J’ aime bien ce poème, mais malgré que j’ ai beaucoup oublié l’ espagnol, je le trouve plus émouvant dans sa version initiale. Ceci dit, heureusement que tu as mis la traduction……
Je suis d’accord avec toi… Je le préfère en espagnol. En français, je ne l’aurais pas écrit.
j’ai enfin récuperé mon ordi…no sabia que escribias en espenol y encima tan bien…
tilk
Chouette !!!
Gracias… fue la lengua de mi madre…
Merci pour toi, Tilk !
C’est vrai qu’avec la traduction, je préfère. Même si l’espagnol j’aime bien (mais je n’y comprends rien!).
Très bonne soirée et bon week end.
Alors c’est sûr que c’est mieux ainsi…
Bonne soirée, Sylvain ! Bon WE à toi aussi…
Comme quoi, on doit toujours rester méfiant.
Un jour, on se fera un recueil de poèmes spécial OB et ce sera gratuit. Na!
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!
Super suggestion, Val’r Bonne nuit…
Que ce poème est beau à réciter à voix haute, en espagnol ! Très beau, amie Quichottine. Comme tes articles (samedi et dimanche).
Je n’ai pas encore vu tous les liens. Je prendrai le temps après cette nuit. Gros bisous
Prends ton temps, douce Siratus, et surtout, prends soin de toi. Passe un bon dimanche
Très jolie poésie. Et dans les deux langues.
Il y a ainsi des filous partout. Mais dans le monde de l’écriture, ce sont de vrais requins. Ce qui est bien dommage, car sur les blogs, il y a de la poesie à chaque page tournée.
Mais le rentable immédiat est ce qui prime dans ce monde là.
Il y a de la poésie sur chacune de tes pages, Sonja… merci de les partager avec nous.
Je vais participer à un concours, un vrai. J’ai toujours fait deuxième dans ce genre de trucs. Je vais bien finir par l’avoir, cette belle note !
Je te le souhaite, Seb ! Et puis, tu me raconteras…
Je crois que le compte d’auteur c’est une fumisterie monumentale …Il est beau ton poème, Tu vois en ton absence je musarde dans tes livres .
Je te souhaite tout plein de bonne schose Quichottine.
grso bisous un ami Lutin
C’est vrai… c’est de la fumisterie !
Bonne promenade dans mes allées, Guthin !
Bonjour Quichottine, après quelques jours d’absence je passe te rendre une visite rapide. Un bisou du matin qui sera complété par un retour chez toi dans la journée pour lire tes derniers articles. En tout cas tu as eu du flair concernant ce Centro Poetico. Dommage, je ne comprends pas l’espagnol. J’aurais bien aimé lire ton poème. A tout à l’heure et bonne journée. Chana
Merci pour ta visite, Chana… Il faut que je change mon article… en ajoutant la traduction ! (Je ne pense vraiment à rien !!!!)
Passe une belle journée
Merci infiniment pour le fil… Mais moi, je ne connais pas l’espagnol…. Alors, grosse frustration…. Bonne journée…
Je m’en occupe tout de suite…
Passe une belle journée, Eolina !
Merci Quichottine pour la traduction. Mais ce n’était pas du tout un reproche… Un simple constatation… En tous cas, il est très beau mais un peu triste… Bonne journée.
Je sais bien que ce n’était pas un reproche… Merci.
Je t’embrasse, Eolina, passe une belle journée…
Merci d’avoir ajouté la traduction. Ce poème est vraiment très beau. Evidemment, dans la langue originale, il doit être une pure merveille j’imagine. Bises à toi.
Merveille je ne sais pas… mais il y a un autre rythme, et une traduction ne rend pas forcément toutes les nuances… même si, ici, il s’agit de la mienne !
Quel talent petite Quichottine … Trés beau poéme …… Que de talent caché …. Bon week end bisous
Merci Mamounette… Bon week end à toi aussi
Je l’aime bien dansc sa langue originale moi!
Merci beaucoup pour tous tes commentaires chez moi! j’apprécie infiniment.
Bon week end! bises.
Moi aussi !!!
Aller chez toi est un vrai plaisir, images et mots en communion, j’aime beaucoup !
Bon WE à toi aussi.
Ton poème est beau en français; et lorsqu’on le lit en espagnol, même sans connaître la langue, on est bercés par une musique qui chante bien . C’est très beau .
Merci…
Passe une belle soirée, Clerval !
J’étais en train de préparer un petite pause dominicale… et j’ai vu ton message… Bonne nuit à toi aussi Quichotine..
Merci…
Quichottine, veux-tu connaître la réaction du monde poétique (oui, le monde, pas le centre 😉 à la lecture de ton poème ? La voici :
C’est beaucoup trop d’honneur… mais tu vois, je te remercie, pour ce rire , pour ton jeu de mots, pour cette image animée…
Tu vois, si un jour je doute à nouveau… je viendrai la regarder !