Mardi

Le mardi, c’est le jour d’Emmanuelle. Elle reçoit… chez elle.

Enfin, c’est ce que je me dis quand je l’imagine.

J’essaie de la visualiser en robe de velours sombre, avec un peu de dentelle qui dépasserait de ses poignets, et le long d’un très chaste décolleté.

Elle a dans mes rêves un regard doux, un cou de cygne, des lèvres roses où un sourire fleurit lorsqu’elle aperçoit ses visiteurs. Elle va vers eux, d’un pas léger et souple, d’un pas de danseuse de ballet. Elle leur tend sa main à baiser et leur dit quelques mots gentils.

Sa voix est chaude et caressante, elle pourrait chanter sans faillir tout le répertoire d’un alto.

Elle est un peu coquine, pas trop. Juste ce qu’il faut pour que les femmes la regardent d’un air jaloux et que les messieurs s’empressent autour d’elle en espérant un regard, un encouragement qui ne vient pas, bien sûr, puisqu’elle est sage…

Voilà ce que j’espère… Voilà ce que j’imagine…

Voilà pourquoi, le mardi, je n’accompagne pas son père.

14 commentaires à propos de “Mardi”

  1. Personne ne comprend et personne n’approuve que je m’entete à m’accompagner d’un chien comme sale cabot……je ne me suis pas meme posé la question….mon coeur et toute ma personne me disent, nuit et jour, que c’est un signe de mon destin, que c’est un signe de son destin, que c’est ainsi que ça doit etre et que ce n’est absolument pas inutil et encore moins stéril…..du moins pour nous deux…..cette histoire n’a rien à faire ici….c’était seulement pour soulever la question du fatalisme….je te raconterais bien d’autres histoires de fatalisme, assez…..assez……raides à digérer !….
    Il faut APPRENDRE à s’en détacher, à s’en décoller, à vivre en parallèle….

    • Tu as raison, comme toujours, Chris…

      Je suis contente que tu sois passée.
      Tu es mon rayon d’optimisme matinal…

  2. Je crois que je n’ai pas d’autres mots que ceux de Chris…
    Il faut être capable « de vivre en parallèle »…
    Mais une vie c’est parfois déjà beaucoup à porter…
    alors, deux, ou trois… comment le supporter…
    peut-être comme tu l’as dit dans un autre article en s’appuyant sur l’épaule d’un autre, pour partager le poids.
    Je t’embrasse.

    • Vivre en parallèle… ça ne mache pas toujours.

      Et demander à un autre de partager ce qui n’est même pas un chagrin, juste une blessure…

      Je ne sais pas. Il m’arrive d’espérer trouver le magicien qui fera disparaître le mal ou qui m’en montrera le bien…

      Qui sait ?

      Merci d’être toi, Yvon.

  3. Vivre « avec »…

    Pour y arriver je n’ai pas la recette pour les autres, j’ai trouvé ma solution en la psychanalyse qui m’a permise de vivre en « paix »…et ce fut un long chemin aussi difficile que la blessure elle même.

    • Sourire…

      Je sais que tu as trouvé une solution. J’ignore s’il y en avait d’autres.

      Pour vivre avec, j’ai l’écriture.
      Ce sont des mots dans un silence qui n’est plus si pesant depuis que je les dis. Plus si pesant depuis que certains m’écoutent, même sans parler.
      Et ces silences sont importants aussi.

  4. Le silence s’écoute aussi…
    je t’embrasse et tu sais tu es en mes pensées très présente

    • Un à un tu trouves ces textes… De ce que je voudrais et qui n’est pas, qui ne sera jamais, qui ne pourrait l’être malgré mes rêves.

      Mes mardis ont changé un peu, mais ils sont toujours là.