Non, je ne vous parle pas de nos Horizons… c’est un peu trop tôt pour d’autres nouvelles.
J’ai volé une image à mon amie Parisianne.
Vous ne le savez pas, mais, confiné dans une bibliothèque désertée du fait d’un méchant virus qui nous ôtait nos sourires, le Lutin Bleu s’impatientait. Il trouvait que je le délaissais.
Je dois avouer qu’il avait raison, en partie. Je manquais de temps pour lui, même pour une simple histoire de rien du tout.
Lorsque j’étais plus jeune, beaucoup plus jeune, j’ai découvert une petite souris qui racontait une histoire à un chat. L’histoire n’avait ni queue ni tête, mais elle m’avait fait rire. Depuis que je l’avais écoutée, la première fois, lue par l’un des professeurs de l’École Normale, je n’avais pas cessé de la lire et de la relire, à mes enfants, à mes élèves, et de la raconter ensuite à mes petits-enfants, bien plus tard.
L’histoire était très courte, elle date d’un temps où l’on ne restait jamais longtemps au téléphone, les communications étaient réservées au plus important, à tout ce qui demandait une réponse urgente. Téléphoner coûtait cher. On écrivait pour donner de ses nouvelles, on attendait patiemment la réponse. Le temps allait moins vite.
C’est pourquoi la découverte que j’avais faite de Gianni Rodari était si importante. Les histoires plus longues viendraient ensuite. Aujourd’hui, il tiendrait peut-être un blog au quotidien, il publierait sur les réseaux sociaux, serait “en live” sur YouTube.
Si c’était le cas, je me serais abonnée.
Alors… où en étais-je ?
– Tu disais que je n’étais pas content… et c’était peu dire. Je fulminais dans mon coin.
– Merci. Donc, le Lutin bleu fulminait… J’aurais préféré dire qu’il se morfondait. Il se recroquevillait dans ses pantoufles, espérant, sans trop y croire, que je reviendrais vers lui sans plus attendre, que je rouvrirais mon grand cahier… vous savez, celui à spirales où je note des histoires, des pensées plus ou moins bleues.
– Comme toujours, tu digresses, tu digresses… Bon sang ! Ne peux-tu donc jamais aller à l’essentiel ?
– Je pourrais, mais ce serait moins drôle. Ça m’empêcherait de jeter un coup d’œil sur le soleil qui vient de s’inviter à ma fenêtre, de laisser mes doigts s’immobiliser sur mon clavier, sans culpabiliser. Mais bon, je suis d’accord avec toi, il faut cesser ma rêverie et en revenir au sujet du jour.
C’était le matin… je rendais visite à mes aminautes, tranquillement. J’ouvrais une à une les portes de leur univers, je m’extasiais sur des images, je dévorais des pages. J’oubliais que j’aurais dû aller étendre ma lessive, terminer de changer mes draps.
Tout cela pouvait attendre. C’était mon heure à moi, ma pause du matin.
Et puis… je suis arrivée chez Parisianne. Je lui ai volé sa photo.
Je lui ai demandé ensuite la permission… elle me l’a accordée, comme toujours.Là-bas, à l’horizon de mon amie Anne, il y avait un homme qui marchait sur l’eau.
Entre mer et nuages, dans le flou de la brume qui s’était installée, il me tournait le dos. J’aurais aimé l’appeler, lui dire de m’emporter avec lui, de me faire voyager, même en rêve, s’il ne pouvait faire autrement.
Vous ne me croyez pas ?
L’image est là, pourtant, on dit que si les mots mentent parfois, les images ne peuvent pas cacher la vérité.
L’homme avançait vers un ailleurs dont j’ignorais tout, mais il avançait, c’est certain.
Il resta sourd à mon appel, peut-être ne l’avait-il pas entendu ?
Alors, je l’ai appelé plus fort, je lui ai crié : “Attends-moi !”
Pensant qu’il ne comprenait pas ma langue, j’en ai utilisé une autre : “Espera…”
Et puis… il était bien trop loin, mais il semblait s’être figé.
Je me suis demandé pourquoi, dans cette langue-là, l’attente était devenue un début d’espoir que nous n’avions pas dans la nôtre.
Espera… esperanza.
Une espérance que nous n’utilisons plus guère, et qui s’est chargée de spiritualité.
Curieuse, j’ai cherché dans le dictionnaire. Quelle différence entre espoir et espérance… Ils sont sur la même page du mien.
J’ai retenu deux phrases… “Espérance de vie”… “Il n’y a plus d’espoir”.
Vous en déduirez tout ce que vous voudrez. Moi, je continuais à observer l’homme, là-bas, à l’horizon de Parisianne. C’était une photo étrange, mystérieuse. Elle était loin de m’avoir tout dit. Mais devais-je vraiment dévoiler ses secrets ?
J’imaginais soudain un triton, une sirène artiste, un sculpteur audacieux qui avait fait surgir de l’onde un homme de granit qui se dresserait seul contre l’immensité.
L’idée me fit sourire. Mais ma rêverie m’avait éloignée de la réalité.
Là-bas, à l’horizon de Parisianne, le Phare de Portzic continuerait longtemps à surgir dans la brume, au nord du goulet de Brest.
Merci pour ton image, Anne. Merci pour le rêve offert.
Passez une douce journée.
…
Hors sujet , mais juste te dire que j’ai peu suivi ces derniers temps…Sans m’etaler: ennuis de santé… Je reviendrai dès que mieux dans ma tête et dans mon corps. Bisous
Bonjour Quichottine. Je devinais un phare, dans la brume, pour veiller sur les marins. Belle journée et bisous
C’est vrai, une image, c’est une invitation à la rêverie, une porte ouverte à l’imaginaire. N’en déplaise à Monsieur Lutin qui « se recroquemitoufle » dans ses pantoufles, j’aime tes digressions sur l’homme de pierre.
Très belle photo en effet, qui se prête à tant de rêveries, tant d’espoirs portés par l’éspérance… Ne vois-tu rien venir ?
Une très belle photo ma Quichottine qui fait rêver et envisager toutes sortes de choses.
La brume est courante en mer, surtout quand il fait chaud. C’est aussi cet aspect que j’aime découvrir dans mon île, juillet et août faisant partis de ces mois qui nous offrent des paysages mystérieux. Et c’est à ce moment que le rêve se met à faire travailler les méninges…..
Bises et bon samedi
Oui, un phare, mais dans cette brume c’est trompeur… bon W-E Quichottine avec dans le coeur toujours ce mot qui nous fait avancer, bises, jill
impression suggestion, bien joli beau week end, Quichottine
On peut tout imaginer et rêver en regardant cette photo , un homme, un phare ou peut-être autre chose qui font vibrer notre imagination et se laisser aller
Bon jour Quichottine,
Tu as toujours autant de talent pour écrire tes rêveries au travers une photo. Merci pour ce joli moment ou tu as pu m’embarquer avec toi.
Bises et bonne journée
Horizon voilé
Un phare dans une lucarne
Les sanglots de la mer en ricochets
Dans sa maison une femme attend.
J’ai marché jusqu’au final auquel je ne m’attendais pas. Excellent !
Beau week-end.
un homme qui marchait sur l’eau ….n’en connais qu’un seul !!
fais attention à toi ♥
L’image este n effet somptueuse et bien mystérieuse mais elle t’as permis une bien jolie discussion avec Lutin bleu qui du coup doit être ragaillardi et nous combler de tes pensées. Bisous doux weekend
Que de rêveries autour de cette très belle photo…
Est-ce un homme, un phare, autre chose…
C’est voilé, mystérieux…
En tout cas elle t’a bien inspirée pour nous écrire de jolies réflexions.
Bisous Quichottine
Ah j’adore quand tu convies le lutin bleu . Merci pour ce voyage au coeur de l’image tu nous prends par la main nous le voyons cet homme et aussitôt comme toi nous nous demandons comment il peut marcher sur la mer. Les portes de l’imaginaire s’ouvrent et en touches impressionnistes le tableau se révèle .
Grand merci Quichottine
Bon week – end
Bises
Coucou toi aussi tu es normalienne
On a un point commun
Bisous
C’est vrai que cette photo ouvre toutes les portes du rêve!
Très bonne soirée
bises
La brume du soir ou du matin ouvre la porte de notre imaginaire et nous embarque souvent vers de nouveaux rivages; ainsi naissent les histoires où chacun va puiser une suite, un rêve ou le sourire du lutin bleu !
Beau dimanche, bisous.
Une très belle image qui invite à la rêverie ….Comme toujours , tu nous a fait rêver !
J’aime beaucoup les histoires de Gianni Rodari , j’ai quelques livres pour mes petits.
Douce soirée, bises Quichottine
Une photo qui porte à imaginer des choses c’est sûr… et j’adore ta chute!
Bises Quichottine et patience à Lutin Bleu!
Bonjour Quichottine,
C’est formidable l’imagination. Je voyais un phare. Mais en te lisant, ma foi, peu à peu j’ai vu l’homme.
Merci pour cette belle histoire inspirée par la non moins belle photo de Anne
gros bisous
😉
Cette photographie effectivement peut permettre toute sorte d’interprétation. De prime abord, je pensais moi aussi voir une silhouette sur l’eau. Je pensais à un sportif en train de faire du ski nautique sans doute. Puis j’ai lu le commentaire dessus parlant d’un phare, c’est plus logique en effet.
Passe un bon dimanche Quichottine
Bises
C’est une très jolie photo et c’est vrai que cet homme comme suspendu au-dessus de l’eau emmène avec lui tout un flot de rêves, de suppositions, d’avenir, …
je me suis laissée emporter par ton histoire.
Bises et agréable dimanche chère Quichottine !
Salut
Le second vaccin me secoue un peu alors je m’excuse pour ce copier coller
On est allé voter par un temps gris .
La fraicheur nous fait du bien.
Bonne soirée
La bretonne que je suis a bien vu un phare dans la brume ! Mais je me suis laissée emporter dans ton joli rêve ! La photo est très belle
Bisous et bonne soirée
Le phare peut être confondu avec une silhouette humaine en effet . Cela t’ a entraînée vers des rêves et tu nous en fait profiter. L’espérance ,l’espoir , c’est un peu pareil . ;il faut toujours en avoir dans le coeur , sinon ….
Merci pour cette photo qui nous fait rêver aussi ..
Ces deux jours, nous avons aussi de la brume mais c’est la pollution du Sahara …Bisous
quelle jolie photo ; je t’embrasse (un peu occupée avec la fête des pères, réception de ma fille et des siens).
Une photo qui fait rêver en effet, elle es belle et mystérieuse à la fois. Moi j’y vois la silhouette d’un homme qui cherche un chemin dans sa vie 🙂 J’ai aimé tes digressions et lutin bleu nous manquait ! Merci de nous emmener avec toi…Bisous et une douce semaine
C’est une belle image, je me dis que peut-être cet homme n’a pas envie de parler, de se retourner, il avance, sur son chemin de vie plein de pensées et d’amour pour ceux qui ne sont plus…
Merci beaucoup pour ce long texte où tu nous fais rêver et où tu nous parles de tes pensées à un certain moment de la journée. Bonne semaine et bon courage pour les envois de livres. Bises.
Salut
On n’a des averses alors on ne sort pas .
Heureusement il ne fait pas froid .
Les effets du vaccin disparaissent.
Bonne semaine
Un mode entre ici et ailleurs … il ne faut jamais perdre de vue la petite lumière qui danse sur l’horizon.
Dans cette atmosphère ouatée , réceptif au silence et à la beauté ton imaginaire se laisse traverser par l’émotion du moment, par cet éclat de lumière et de magie.
Merci Quichottine.
Douce soirée
Sur tous les horizons danse un fil de lumière, la brume cache la porte qui s’ouvre vers des ailleurs qu’on ne soupçonnaient pas…
l’important est-il vraiment dans lé réalité de l’image ou dans ce qu’elle inspire ? Quand une porte s’ouvre sur l’imaginaire tant de rêves sont permis !!!
Oui comme toi Quichottine j’ai déjà vu une ribambelle de pies s’attaquer à un chat. J’étais encore en Haute-Garonne. C’était dans mon impasse. Le pauvre chat n’en menait pas large. Il s’est enfui à toutes pattes avec les pies qui lui couraient après. C’était impressionnant.
Bisous
Salut,
Le soleil est de retour.
On va pouvoir aller se balader.
Bon week-end
Salut,
On n’est pas gâté avec le temps .
On a encore au moins huit jours de pluie de prévu.
Je plains les vacanciers de juillet.
Bonne semaine
Une image est un univers à elle seule, animée par la simple volonté du « spectateur »
Un homme, un phare, ce pourrait être aussi le gardien pétrifié de la ville d’Ys, là où l’homme et la pierre se confondent
Bonjour, c’est une très belle photo qui fait rêver, un dépaysement total en somme. Se laisser guider par cette brume particulièrement épaisse est à la fois effrayant et excitant je trouve ! Et puis quelle belle plume, on se laisse entièrement emporter par votre texte. Merci pour ce joli partage. Belle journée à vous
un petit passe en ce jour férié pour te remercier de tes commentaires sur mon blog bisous