Le quichotrain de Jeanne Fadosi

Jeanne m’a écrit, comme elle le fait parfois, par courriel.

 

C’est plus facile pour envoyer des images parce que sinon, sur ce blog, on ne peut pas les déposer en commentaire.

 

(Cela vous oblige à  ajouter à vos mots l’adresse de l’image que vous vouliez me donner. Moi, ensuite, je peux ainsi la récupérer pour l’insérer dans ma réponse.)

 

On ne peut pas « mettre en forme » son commentaire, insérer des liens (mais on peut écrire des adresses que je transformerai en liens cliquables) ou des images…

 

(C’est la seule façon d’éviter les « images malveillantes » – eh oui ! il y a des personnes inconnues qui en déposaient parfois, elles ne peuvent plus – ou les publicités qui n’ont rien à faire ici.)

 

Je suis désolée pour ceux d’entre vous qui me laissaient des coucous fleuris, des bisous scintillants en gifs… J’aimais bien, mais j’ai dû choisir.

 

 

Donc, Jeanne m’a envoyé deux images, en me disant qu’elle s’occuperait du quichotrain un peu plus tard.

 

Au moment où je prépare ce billet, il n’est pas encore publié chez elle. Donc, je vais en faire à ma tête et j’ajouterai le lien vers son article quand il sera disponible.

 

 

Deux images…

 

Une première photo pour vous montrer les rails d’un quichotrain bien particulier.

 

120624_Jeanne_Fadosi_2.jpg

 

Il n’a gardé des rails des « Michelines » d’autrefois que quelques souvenirs que la végétation achève de dérober aux regards.

 

Mais, la nuit, alors que tout s’endort, que les fleurs ferment leur corolle comme nous baissons nos paupières, c’est sur eux que le grand train de la vie passe, en étouffant les bruits de nos pleurs, les cris de nos peurs d’autrefois.

 

C’est là qu’attendit la petite fille séparée de son frère, bien trop longtemps.

 

C’est là qu’une autre – à moins que ce ne soit la même – prit son tout premier train, sans savoir ce qui l’attendait, à quoi ressemblait la prochaine gare, le prochain paysage.

 

Nous avons beau faire, beau dire, entreprendre tous les voyages possibles, ce train-là revient, inlassablement.

 

Nous pourrions arracher les derniers rails, brûler dans un grand feu de joie les dernières traverses, il surgirait encore, sans que rien ni personne ne sache exactement quand, où, pourquoi.

 

Juste parce que c’est comme ça.

 

Il n’y a pas de règles, pas de secret à se transmettre pour comprendre comment fonctionnent nos souvenirs. Ils vont et viennent, ils nous assaillent ou nous bercent, et, le plus terrible, c’est que ce que nous craignons le plus c’est de les voir vraiment disparaître à jamais.

 

J’ignore ce qu’écrira Jeanne, mais voilà ce que cette image-ci m’a dit, en confidence, alors que je la regardais prendre la forme qu’elle a ici.

 

La seconde image est différente. Elle parle de livres et de lectures à partager, de musique aussi, de poésie.

 

120624_Jeanne_Fadosi_1.jpg

 

 

Chez Jeanne, il en est ainsi. Je ne sais jamais ce que je vais découvrir chez elle… Des images, des poèmes, des moments d’échanges amicaux, des moments de discussion très sérieuse, un peu comme dans un salon où chacun apporte tout ce qu’il peut et où Jeanne, en hôtesse avisée recevra chacun selon ce qu’il souhaite y trouver.

 

Un sourire, une piste de réflexion, et souvent bien plus pour ceux qui prennent le temps de tout lire et de suivre les liens proposés.

 

Je trahirais Jeanne si je n’accompagnais pas la présentation de son quichotrain des mots de son message.

 

« Pour accompagner ces images, deux de mes lectures récentes : Le mur invisible de Marlen Haushofer et La controverse de Valladolid par Jean-Claude Carrière avec en fond sonore Jean Ferrat chantant Aragon par exemple (je t’en parle juste parce que la pochette du cd se trouvait sur la photo).

 

D’autres lectures (plus ou moins anciennes) qui font écho à mes lectures récentes : Malicorne, d’Hubert Reeves, Les rêveries d’un promeneur solitaire de JJ Rousseau (que je n’ai pas relu depuis l’adolescence et que j’avais lu de ma propre initiative), Naufragé volontaire, de Alain Bombard, Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier, Si c’est un homme, de Primo Levi. »

Jeanne Fadosi, 24 juin 2012

 

J’ai lu certains de ces livres, pas tous, parce que, vous le savez aussi, on ne peut pas tout lire, tout avoir lu. Ceux qui vous diront toujours « Ah oui, je l’ai lu ! » quelle que soit la forme littéraire, le sujet ou la date de parution, se moquent un peu de vous. Ou, alors, c’est leur métier, ils sont documentalistes, ont au moins parcouru toutes les notices des livres qui passaient entre leurs mains.

 

Ce n’est pas mon cas, vous le savez. Je ne suis qu’une bibliothécaire de pacotille, je lis ce qui me tombe sous la main, je relis trop souvent pour que les nouveautés me soient toutes familières… C’est mon grand défaut. Je ne sais pas ranger un livre qui m’a plu, je le garde pas loin, pour pouvoir le reprendre, m’en imprégner.

 

Je lis les traductions quand je ne peux pas lire l’original, tout en me demandant si le li
vre a été bien traduit… surtout lorsque des mots me semblent surgis de nulle part… cela arrive.

 

J’oublie la vérité historique de la Controverse de Valladolid, Bartolomé de Las Casas, Sepúlveda, tous ceux qui ont écrit sur les ravages causés sur les peuples par leurs colonisateurs, j’ai fermé les yeux, et j’écoute… pas Aragon, non, même si j’aime quand Ferrat le chante.

 

J’écoute un poème de Jacques Prévert, chanté par une chorale d’enfants…

 

 

 

 

Merci, Jeanne, pour ce quichotrain partagé.

 

 

 

 

Jeanne Fadosi a publié son billet à l’adresse suivante :

https://fadosi.over-blog.com/article-des-rails-champetres-pour-les-quichotrains-107359707.html

 

70 commentaires à propos de “Le quichotrain de Jeanne Fadosi”

  1. pardon Quichottine de te prévenir si tard. Mon quichotrain vient juste de quitter la gare de Fa Do Si
    Aucune excuse sinon une grande promenade dans la campagne cet après-midi
    bises et (belle et) douce nuit (comme tu écris sous tes coms)

    • J’ai ajouté le lien dans l’article.

      Merci pour ce très beau partage, Jeanne.

      Bises et douce journée à toi.

  2. Un article original, pour un quichotrain, et qui finit en beauté …
    Tu sais, à force de voir tous ces quichotrains, je me disais que tu dois avoir une sacrée quichogare !!!
    Bon mardi.
    Bisoux doux.

  3. Je vais de temps en temps chez Anne, j’aime.
    Les enfants ont une belle voix mais pourquoi chanter Prévert, ces poèmes chantent seuls, la on peut beaucoup moins bien profiter des paroles.
    Bises

  4. Chez toi, on fait plus ample connaissance des blogueuses et blogueurs que nous lisons presque chaque jour….

    Bonne journée avec bises de nous deux

    • J’aime bien quand je peux partager ce que j’aime.

      Merci, patriarch

      Douce journée et bises affectueuses à vous deux.

  5. Bonjour Quichottine,

    L’univers de Jeanne touche un peu à tout, va du rire aux larmes et vice-versa. La palette des sentiments qu’elle fait naître est large.
    Là aussi des lectures communes… Ton image de quichotrain lui va bien je trouve.

    Bisous de bonne journée ( ici sous le soleil plus que frais )
    Martine

    • J’aime sa façon de nous entraîner…

      Merci pour ce partage. Je crois que c’est la richesse des blogs : pouvoir entrer en communion avec d’autres qui vivent au loin ou tout près et que nous ne connaissons qu’à travers leurs écrits et leurs images…

      Bisous et douce journée à toi aussi. Il pleut ici…

  6. Bonjour Quichottine ! Ah chez Jeanne c’est un peu de tout avec des liens, beaucoup de liens qui vous renvoient à ses coups d’coeur ! Une dame cultivée et sensible… Merci à toi, belle journée à vous ! Bizzzzzzzz

  7. Je suis toujours en admiration devant ton imagination , une photo te suffit à nous embarquer dans des souvenirs et du rêve.
    Une bien jolie chorale. Je vais en écouter une ce soir à Aix en Provence mais avec de grands enfants…
    Bisous et belle journée

    • J’aime beaucoup regarder des images… tu le sais. 🙂

       

      Merci de nous suivre ainsi… et merci pour ce partage. J’espère que tu auras passé une belle soirée.

      Bisous et douce journée à toi.

  8. Je suis déjà allée chez Jeanne Fadosi et ses réflexions sont toujours fort pointues, et très intéressantes.
    Je lis peu, toutefois, j’ai tout un stock de livres à portée de main que j’ouvre à l’occasion en fonction des renseignements à chercher.
    Bises et bonne journée Quichottine !

  9. J’arrive directement de chez Jeanne où je viens de découvrir son quichotrain.
    Non, hélas on ne peut pas tout lire !
    Prévert chanté c’est très beau.
    Bisous

  10. Bonsoir Quichottine. J’ai eu le même problème que toi sur des images laissées apr des lecteurs qui se sont transformées en photos pornos. J’ai supprimé les commentaires. J’adore ce poème de Jacques Prévert. Bisous

    • Je sais qu’ils n’y peuvent rien la plupart du temps.

      Mais lorsque les visiteurs ont capturé une image sur un blog, l’ont seulement copiée-collée sur la fenêtre de commentaires, c’est du vol de bande passante, et lorsque le blogueur s’est protégé, c’est ce à quoi l’on s’expose.

      Je suis contente que tu aimes ce poème.
      Bisous et douce journée.

  11. Prévert ou Ferrat, voilà ce qui me fait plaisir alors je me tais et j’écoutes ces musiques pleines d’images et de mots qui me mènent ailleurs….
    Bises Quichottine

  12. je vais aller voir son blog. J’aime beaucoup Ferrat et Aragon, et la chorale d’enfants aussi
    bises et bonne soirée

  13. J’aime quand ton esprit vagabonde en regardant une photo.Un échange chaleureux qui permet aussi de réfléchir .Beaucoup de livres que je ne connais pas, je vais y remédier pour certains.
    Douce nuit, bises Quichottine

    • Il y a tant de livres… je voudrais souvent avoir plus de temps.

      Merci de t’attarder ainsi, Erato. Bises et douce journée à toi.

  14. Merci pour cette réjouissante chorale…j’ai souvent fait apprendre cette chanson à mes élèves, ce n’était certes pas aussi réussi mais nous n’avions pas de pianiste pour nous accompagner…mais les enfants chantaient de bon coeur…
    J’aime beaucoup la première image de Jeanne et ce qu’elle t’a inspirée

    • Les enfants aiment chanter… avec ou sans accompagnateurs, l’important c’est qu’ils aient du plaisir à le faire.

      Merci pour tout, Gazou.

      Douce et belle journée à toi.

  15. J’aime bien cet article « vagabond »,les petites fleurs essaient de se redresser qd le géant est passé….
    Comme toi, je ne peux lire ttes les nouveautés, je n’en ai ni le tps ni l’argent…Je relis ou vais aussi à la bibli. Récemment, j’ai assisté à une rencobntre avec Sépulvéda qui parlait de son dernier livre en Patagonie. Intéressant, mais j’ai été émerveillée par son coauteur, photographe qui alliait humour, humanité et simplicité. Bises VITA

    • Un immense merci pour ce partage… J’aime lorsque les mots écrits en attirent d’autres.

      Sépulvéda… je n’ai lu qu’un seul de ses livres. « Le vieux qui lisait des romans d’amour ». J’ai beaucoup aimé.

      Les rencontres avec des auteurs apportent souvent beaucoup. J’aime l’émerveillement que tu décris.

      Qui sait ? Je lirai peut-être son dernier livre…

      Bises et douce journée, Vita.

  16. « Chez Jeanne, la Jeanne », j’ai lu de bien belles choses, qui me parlent. Et j’y suis allée sans passer par ici… Etrange de la retrouver là. Enfin, pas tant que ça, te connaissant ! Personne n’a donc eu l’idée de mettre un train-couchettes pour parcourir la Quichottinie en rêvant sur la dernière histoire lue avant d’éteindre la veilleuse ?…

    • Nous n’avons pas parlé de tous les wagons des quichotrains… Alors, pourquoi n’y en aurait-il pas ?

      C’est une bonne idée, Galet.

      Merci pour ces mots… Je t’embrasse fort.

  17. Un voyage avec des voix d’enfants plus pacifiques que les armures des conquistadores et leurs questions desuètes et perfides sur la nature de l’âme des Indiens et des Noirs, mais tout le monde sant que c’était déjà l’argent et la cupidité qui guidait ces choix là! le monde a t il si changé que celà? dans « Nuit et brouillard’ il est aussi question de trains, que ceux-ci soient sur la voie de garage pour longtemps. Un mot, une évocation ton idée de train fait tourner ma petite loco(a) de tête. merci Quichottine

    • C’est vrai que « Nuit et brouillard » est une chanson à évoquer dans nos petits trains de la mémoire…

      Ton quichotrain est en voie de création ?

      Merci à toi, Pierre.

      Passe une douce journée.

  18. pour une fois que j’ai le temps je m’en vais roder chez elle lol bises

  19. Un bel univers que celui de Jeanne. Merci Quichottine . J’aime beaucoup la chanson de la fin.
    Bises

    • J’aime entendre chanter… Ces enfants ont des voix merveilleuses.

      Merci pour tout, Jackie.

      Bises et douce journée.

  20. Cela fait un moment que je ne suis pas allée chez Jeanne ..
    Tu vas être ravie avec tous nos articles sur les trains pour la communauté d’Hauteclaire , sourires
    Bises à toi

    • J’en ai vu quelques uns…

      Tu auras ainsi ton quichotrain ma belle amie ! Je t’ai capturé des images…

      Bisous et douce journée à toi.

  21. J’ai fredonné avec Prévert, chanté avec Ferrat et sourit à Jeanne qui nous reçoit chez elle avec ce que l’on voudrait y trouver… Chaque petit train a vraiment sa personnalité propre… Et j’imagine très bien ton lutin bleu se promenant sur les vieilles rails de la Micheline en remontant le fil du temps.
    Belle journée, ici ce matin c’est l’été !

    • Merci !

      C’est vrai que vous êtes tous différent. C’est ce que j’aime.

      Bises et douce journée à toi avec tes lutins à occuper. 🙂

  22. J’aime beaucoup l’univers de Jeanne. Je vais aller me promener dans ses liens.
    Très belle journée Quichottine et mille bisous

  23. merci à vous deux!
    Que c’est vrai, cette chanson!
    Bises

  24. he ido a Le Mans à buscar mi expo en el jardin mosaïque en tren y claro he pensado en ti…me habia llevado para leer
    un livro del poeta Antoine Emmaz y el n° especial del Magazine Littéraire sonre la soledad
    besos
    tilk

    • Merci !

      C’est super d’avoir pensé à moi. Je n’ai pas lu ce magazine spécial.

      La solitude est l’état le plus souvent partagé.

      Passe une douce journée, Tilk. Besos.

  25. Et cerise sur le gâteau ce cher Jean Ferrat. Merci et tu sais faire plein de chose que moi pas !
    Bisous ma Quichottine

    • Nous avons chacun nos talents, c’est bien de pouvoir les partager.

      Merci pour ta présence, Nettoue.

      Bisous et douce journée.

  26. Ferrat, Prévert, et d’autres, cela me va bien ! un bien joli quichotrain, merci à toi, à elle, et bonne soirée, Bisous,
    MIAOU !!!

  27. je suis admirative devant ta facilité à ‘ faire naître’ une histoire! J.JRousseau est une bible pour moi…. J’aime beaucoup cette photo… des rails de la Micheline… Belle soirée…. et merci

    • Je suis contente qu’elle te plaise. 🙂

      J’avoue ne pas trop aimer Rousseau, sans doute parce qu’on m’a obligée à le lire.

      Douce et belle journée à toi.

  28. bravo pour cette imagination débordante a propos de deux belles images !!
    bisou

  29. en ce moment je n’ai plus le temps pour rien …sauf pour te souhaiter un bel après midi

    • C’est déjà beaucoup… Prends malgré tout un peu de temps pour toi aussi.

      Bisous tout plein, Annie. Passe une douce journée.

  30. bonsoir, ma chère Quichottine,
    un magnifique projet de Quichotrain
    un Quichotrain en devenir…
    je suis ému en y trouvant « les Rêveries »
    un Grand Livrre des Hommes un peu oublié
    Le Poème de Jean-Jacques…
    bonne soirée
    gros bisous d’amitié
    jean-marie

    • Merci pour les mots amicaux déposés sur cette page.

      Je suis contente qu’elle t’ait ému.

      Douce journée à toi, Jean-Marie.

  31. Chez Jeanne, je n’ai trouvé que deux yeux immenses qui remplissaient toutes les pages de son blog, accompagnant des « Dis-lui » « Violence faite aux femmes » « Eté meurtrier » avec une coupure de journal, toujours la même, témoignage d’une immense douleur.

    Je souhaite que ces rails enfouis sous cette végétation conduiront sa mémoire vers une gare apaisée.

    Christian

    • Ce n’est pas facile, je pense… Mais j’espère aussi qu’elle trouvera l’apaisement.

      Merci, Christian, pour elle et moi.