« Pour Quichottine »

Parmi les articles “En attente de relecture” de mon ancien Refuge, il y avait des mots qui m’attendaient et que je pourrais offrir à une autre dont le cri m’a tant émue…

Ceux qui l’ont lue ces jours-ci sauront pourquoi je republie aujourd’hui cet article ancien que peu, très peu, reconnaîtront.

Publié le 21 février 2009, il aurait pu faire partie d’une des catégories de mon nouveau chez moi… je l’appelle “Chez vous” et j’y mets les mots que je ne veux pas totalement oublier.

Là, j’étais donc chez elle, je réagissais à un article qu’elle avait intitulé “Pour Quichottine

(Ne soyez pas jaloux… chez chacun de mes visiteurs, j’ai laissé un jour des mots où je me dévoilais parfois un peu trop…)

Elle avait écrit tout un billet pour moi.

Elle y avait mis ses tableaux, ses sculptures, pour me montrer.

(Elle fait des photos épouvantables, et, moi qui les ai vus pour de vrai, je sais que ce qu’elle crée est cent fois plus impressionnant que ce qu’elle avait mis sur son blog.)

Cette attention m’avait touchée. Je savais, elle savait aussi. C’était nous découvrir chacune dans ce que nous avions de meilleur.

Elle peint, elle sculpte, elle écrit. Je ne me sers que de mots…

Lorsque j’avais ouvert sa page, j’avais été saisie par quelque chose que je ressens encore aujourd’hui.

Il y avait là mon île… et pourtant c’était la sienne.
Il y avait un bateau dans la tempête…
Il y avait ses chevaux, une mosaïque incroyable. Ils luttent contre les flots dans le soleil couchant… à moins que ce ne soit à l’aurore. Chevaux-souffrance, chevaux-dragons.
Il y avait cette femme, yeux fermés, hurlant sa douleur…
Il y avait même mes escaliers…

Mais je revenais sans cesse à ce visage tourmenté, à cette statue qui criait.

Je l’ai regardée… J’ai fermé les yeux.

Puis je lui ai écrit, je lui ai dit :

“Les sculptures sont impressionnantes.

Tellement…

Ah, tu sais…

C’est beau, très beau, malgré (où grâce à ?) l’immense douleur.

Mais la douleur, ça ne se juge pas… ça se sent.

Je ne sais pas comment sont les couleurs des tableaux dans la réalité, tu dis qu’ici elles sont déformées… mais le mouvement, tu ne peux pas le déformer. Là encore, tu peux le ressentir, le voir à travers leurs lignes.

Pourquoi tu dis que tu n’as qu’un tableau… que sont donc les autres ?

La quatrième image, sur mon écran, on dirait une mosaïque… mais ce peut être un simple effet de texture… pas si simple en fait !

Vagues-dragon(e)s ? Qui veulent-ils/elles engloutir ?

J’aime bien ce que tu as placé dans ton article. Tout cela te ressemble beaucoup, ça ressemble à tes mots.

J’ai l’impression de ne dire que des co… parce que tu vois, tu m’as mis les larmes aux yeux, et qu’il ne m’est pas facile de penser correctement quand je suis dans cet état-là.”

Commentaire n° 4 posté par Quichottine
le 25/07/2007 à 09h37

“La douleur, ça ne se juge pas… ça se sent.”

Je ne m’étais pas trompée. Il s’agissait bien d’une allégorie de la douleur… Je ne peux effacer cette image de mon esprit. La douleur est femme, et cette douleur ferme les yeux.

Elle m’a demandé comment j’avais fait pour savoir…
Je ne sais pas comment j’ai fait, je sais seulement que je savais.

Il faudrait expliquer comment et pourquoi certaines images parlent plus que d’autres. Sa “douleur” m’avait dit son nom. Bien que ne sachant pas le pourquoi, je pouvais penser au comment… J’avais mal, uniquement en la regardant. C’était viscéral. Comme un hurlement silencieux…

chriss-sculpture

85 commentaires à propos de “« Pour Quichottine »”

  1. Deux amies … vraies . Meme en amitie tout n est pas toujours facile . Je vous embrasse !

    • Rien n’est jamais facile… Tu le sais bien, toi.

      Merci pour ta présence, Vaga ! Je t’embrasse très fort.

  2. C’est la sculpture que je préfère …je ne m’en séparerais jamais …elle résume TOUTES LES FEMMES …et pourtant , j’ai un blog pour rire …. Peut etre je connais la douleur des autres …mais j’évite d’en parler ….je VEUX faire rire …

    • C’est sans doute ce qui m’a le plus touché dans ce que j’ai vu… cette sculpture.

      Je sais aussi que tu veux faire rire. Tu réussis souvent ! Et pourtant, c’est très difficile !

      Merci d’être passée longuement aujourd’hui, Chris. Cela m’a fait plaisir.

  3. Article publié pour la première fois le 21 février 2009 et actualisé en pensant à tous ceux et celles dont la douleur est indicible….
    Pourtant, la dire, la crier, est indispensable, juste pour survivre.

    Merci pour les mots qui savent briser le silence.

  4. Il y a tant de douleur, physique, morale, qui s’accroche sur un visage, qu’on connaît, qu’on croise dans la rue aussi, anonyme, elle est la même pour tous, elle fait mal à voir… à supporter, ce bronze gardera trace d’une douleur à jamais… merci, bien à toi, bises

    • Merci pour tes mots, jill.
      « Elle est la même pour tous, elle fait mal à voir… »
      Nous sommes nombreux à ne pas savoir que faire ou dire dans ces cas-là, à craindre d’entrer dans l’intime de l’individu… et à nous taire.
      Bises et douce journée.

  5. Pas facile de matérialiser la douleur, mais là, c’est évident.
    Superbe création.
    Bonne fin de semaine, avec la reprise du train-train … (Pour moi, hein !)
    Bisoux, ma quichottine

    • Merci, ma Dom.
      Le train-train a parfois du bon aussi. 🙂
      Bonne reprise. 🙂
      Bisous et bon weekend à toi.

  6. Ton commentaire m’a beaucoup touchée, émue. Je l’ai lu avant de voir la statue en photo. Bisous

    • Merci, Martine, pour tout.
      Bisous et douce journée.

  7. Impossible de rester insensible devant une telle oeuvre bisous QUichottine

    • Je le crois… Merci de le dire, Cathie.
      Bisous et douce journée.

  8. Splendide comme tout ce qui remue au plus profond des tripes.
    C’est un cri muet assourdissant.

    Merci de nous l’avoir partagé, il s’accroché à nos mémoires collectives.

    Tendresse à Chris et à toi, la passeuse.

    • Merci à toi… pour tout.
      Tendresse, Polly. Que ta journée soit douce.

  9. Coucou ma Quichottine,
    Cette sculpture est magnifique et je comprends ce que tu as pu ressentir en la voyant. Le symbole d’une femme à qui l’on arrache les tripes ! Merci de l’avoir partagé avec nous ma douce !
    Bise et bon vendredi

    • Et merci à toi pour tes mots.
      Bises et douce journée ma Zaza.

  10. C’est un cri muet mais bouleversant qui ne peut nous laisser insensible…Merci Quichottine de partager avec nous cette superbe sculpture et d’avoir mis tes mots à toi sur cette création artistique qui en dit long sur la souffrance des femmes. Prend bien soin de toi. Bisous et une douce journée

    • Merci.
      Prends bien soin de toi aussi, Manou.
      Bisous et douce journée.

  11. Que dire de plus ..il faut trouver un moyen d’evacuer cette douleur qui est au fond de nous et la sculpture en est un bon moyen ..et avec celle là difficile de rester insensible !
    Merci Quichottine
    Bises

    • Merci, Claudine. La voir pour de vrai est encore plus touchant.
      Passe une douce journée. Bises.

  12. Quelle sculpture ! D’une intensité telle, que j’ai l’impression d’en entendre les gémissements et les plaintes.
    Du très grand art auquel on ne peut demeurer insensible et qui a certainement la vertu de juguler la douleur.
    Tes mots rejoignent les maux d’une autre artiste. Et d’un coup, l’universalité du sujet est trouvée.
    Merci Quichottine et Chriss.

    • Merci, eMmA.
      C’est ce que j’ai ressenti en la voyant.

  13. Cette sculpture traduit bien l douleur, pourtant difficile à matérialiser
    ps : L’enseigne « Au Milieu de Nulle Part » n’est plus là où je l’avais découverte. Hier, lors d’une balade dans un village à quelques kms de là, je l’ai redécouverte mais bien moins de charme (le restau a déménagé)
    Bonne journée

    • Merci, Kri.
      Passe une douce journée.

      (Je suis désolée pour cette enseigne, mais au moins l’as-tu retrouvée. Ça aurait été dommage de l’avoir perdue.)

  14. Tu en as fait là un commentaire bien senti. Je sens ton émotion palpiter à travers tes mots. Quand tu aimes, tu aimes vraiment.
    Chriss, c’est elle ton amie. J’y découvre son allégorie au bas de ton article que tu termines par un doux oxymore.
    Tu as bien fait d’archiver ce moment d’apesanteur partagé.
    Amicalement. Yann

    • Je ne crois pas qu’on puisse aimer « à demi »…
      Merci, Yann.
      Amicalement à toi.

  15. Cette sculpture est impressionnante.On sent le cri de douleur et de désespoir de cette femme ;elle représente toute la douleur infinie du monde .
    Tu l’as bien comprise, cette femme .
    Je t’embrasse

    • Merci pour tes mots, Fanfan.
      Je t’embrasse. Passe une douce journée.

  16. je ne sculpte pas mais j’imagine bien que une fois la technique maîtrisée et entraînée par une longue pratique à laquelle on ouvre les vannes de la sensibilité, ce qui distingue l’artiste (véritable, pas auto-proclamé ou pire proclamé par les marchés dits de l’art) de simple artisan, c’est précisément cette aptitude à saisir et à exprimer ce sensible dans l’oeuvre. Cette sculpture est de celles-là, bien plus éloquente qu’un long texte, capable de toucher directement, sans le medium du pourquoi et du comment.
    bises et belle journée Quichottine.

    • Je suis tout à fait d’accord avec toi, et touchée par tes mots.
      Merci, Jeanne.
      Bises et belle journée à toi aussi.

  17. Bonjour Quichottine et Chriss. Quand une immense douleur se fait beauté pour l’éternité ! Merci beaucoup, bisous.

    • Beauté pour l’éternité… j’aime.
      Merci à toi, Lenaïg.
      Bisous et douce journée.

  18. C’est un cri qu’il faut parfois jeté, car il devient délivrance. Gros bisous,Quichottine et très agréable journée.

    • Il devient délivrance… je le crois aussi, même s’il faut parfois le renouveler.
      Merci, Nell. Gros bisous et agréable journée à toi.

  19. infinie douleur …cette sculpture l’exprime très bien !…le fait de la créer l’aura-t-elle soulagée ???
    Très douce journée ma Quichottine je t’embrasse

    • Je ne sais pas… un cri soulage et si la cause de la douleur ne disparaît pas, il y aura forcément d’autres cris.
      Très douce journée à toi aussi ma Cri. Je t’embrasse fort.

  20. Puissant et déchirant… C’est le cri animal, primitif, celui qui déchire l’âme et le corps, celui que beaucoup portent en eux et qui fait mal, parce qu’ils n’osent pas, ou ne peuvent pas le libérer. Je comprends pourquoi cette oeuvre magnifique te parle. Je t’embrasse.

    • Merci pour tout, Galet.
      Je t’embrasse fort. Passe une douce journée.

  21. La douleur, ça ne se juge pas ça se sent. Cette phrase pour moi se suffit à elle même tant elle est juste! Tout es magnifiquement exprimée dans cette sculpture, dans le moindre détail.. Elle n’est pas facile à recevoir, car c’est effectivement la souffrance qu’on reçoit de plein fouet et forcément ça ébranle, en tout cas c’est comme ça que je l’ai reçue, et ravive forcément chez chacun , selon sa propre réceptivité, son vécu , sa propre souffrance. Allégorie de la douleur , oui ça me parle bien. Je trouve cette sculpture pour ma part très très belle . Chloé

  22. cela me fait penser à une sculpture antique de Laërte et ses fils, c’est dommage que l’on ne puisse pas aller voir chez elle

    • C’est vrai… mais l’ancien blog n’existe plus…

  23. La vue de cette sculpture me donne froid dans le dos.
    Elle n’a pas besoin ni de texte, ni d’explication.

    Je ressens une douleur si intense que j’ai l’impression
    qu’elle implore la mort de venir la chercher
    afin que cette torture s’arrête.

    C’est tout de même une très belle oeuvre.

    Je t’embrasse
    Maryse

    • Tu parles de torture… je crois que c’est important.
      Merci, Maryse.
      Je t’embrasse. Passe une douce journée.

  24. La douleur devient symbole artistique ou tout est permis . Tu dévoiles bien plus que tu ne crois , Quichottine mais la pudeur (rassure toi) reste toujours de mise et la poésie aussi . Une forme d’élégance qui te va bien .

  25. Très belle sculpture qui exprime profondément la douleur infinie, celle que rien ne peut consoler, c’est un cri…VITA

    • Plus fort encore que celui de Munch… je crois.
      Merci, Vita.

    • Et surtout éviter de l’enfouir en soi… et pourtant, nous le faisons bien souvent.

  26. Cette sculpture exprime puissamment la douleur et communique son intensité .
    Certes , pour créer aussi parfaitement un sentiment , il faut le vivre .Parfois , d’évacuer son mal être permet de mieux le combattre .Je lui souhaite .
    Je te souhaite une douce soirée, bises Quichottine

    • Je ne sais pas… je crois que c’est une aide, mais pas forcément l’élimination de la douleur quand la cause est persistante.
      Bises et douce journée erato. Merci pour tout.

  27. Il n’est besoin de mots parfois pour exprimer une grande douleur et cette sculpture en est l’exemple. « Un hurlement silencieux », tes mots sont justes et traduisent vraiment ce que l’on ressent en la regardant.
    Douce soirée ma Quichottine et GROS BISOUS !

    • Merci pour ces mots, Marité.
      Gros bisous et douce journée à toi.

    • Bon week-end à toi aussi, ma chère Dom.
      Bisous doux.

  28. Que d’émotions devant une telle sculpture ! c’est tout à fait ça  » un hurlement silencieux »
    Bisous Quichottine

    • Merci, Marie.
      Bisous et douce journée à vous deux. 🙂

  29. Une sacrée sculpture ! C’est vrai que sa douleur se ressent, même à travers l’écran ! Merci pour ce partage et cet article, où l’on ressent bien ton émotion devant cette œuvre ! Merci, belle journée !

    • Merci à toi, Victor.
      Passe une belle journée toi aussi.

  30. L’émotion vibrante, palpitante… bon week end chère Quichottine et bisous tout plein
    chatou

    • Merci.
      Bisous tout plein et bon weekend à toi aussi.

  31. Cette sculpture est impressionnante ! On a l’impression qu’elle crie sa douleur !
    Bisous et bon dimanche

    • Merci, Lilwenna. Elle la crie, c’est certain.
      Bisous et bon dimanche à toi aussi.

  32. Bonsoir Quichottine. Cette femme semble torturée mais par quoi : maladie, trahison, perte d’un être aimé, folie ? La sculpture est belle mais perturbante. Bisous

    • Tout est possible… mais la douleur est là.
      Bisous et douce journée.

  33. Quelle sculpture! Ce hurlement silencieux qui broie jusqu’à l’âme est tellement réaliste et vrai .
    Bises Quichottine .

    • Merci pour tes mots, Zoé. Ton ressenti est aussi le mien.
      Bises et douce journée à toi.

  34. Le silence d’un cri étourdissant… Superbe sculpture qui ne peut laisser personne indifférent…
    Mais parfois les mots savent briser le silence.
    Très émouvante cette femme figée dans son cri de douleur. Merci ma Quichottine. Gros bisous et douce nuit.

    • Merci à toi pour ta présence et tes mots.
      Gros bisous et douce journée à toi ma Liliane.

  35. Bonjour Quichottine,
    La douleur est bien représentée dans cette sculpture.
    Qu’elle quelle soit, elle fait mal, à nous de pouvoir l’extérioriser.
    Bonne fin de semaine
    Bises

    • L’extérioriser n’est pas toujours facile… mais merci de l’avoir vue.
      Bonne nouvelle semaine à toi, Chris.

  36. la douleur, un mot que je connais que trop bien, un enfer pour moi parfois mais j’ai appris à vivre avec, cette statue et magnifique autant que ton billet bisous et bonne journée

    PS : je n’arrive pas non plus avec ton adresse je passe toujours par chez dom pour venir te voir 🙂 je change la mienne en laissant mon commentaire j’espère que ce sera plus facile pour toi bisous

    • Merci, Domi… c’est tout gentil.
      Passe une douce soirée. Bisous.

  37. La douleur existe on ne le sait que trop , on évite de la dire, par pudeur, et puis on ne veut pas l’imposer, d’ailleurs cela ne l’atténuerait pas…
    Je trouve magnifique cette sculpture et tes billets très beaux , Jeanne sait bien dire les choses elle aussi.
    J’ai des sculptures de mon fils dans le jardin et une nouvelle en argile, de cet été, dans son coin lecture quand il vient passer le mois d’août ici avant de repartir trop loin…
    Comme les écrivains et les poètes, les artistes peintres ou sculpteurs savent mieux décrire la douleur, d’autres la joie, c’est ainsi…
    Je t’embrasse Quichottine

    • Ton fils a un énorme talent…
      Merci, Marine, pour ce partage.
      Je t’embrasse. Passe une douce soirée.

  38. la douleur exprimée par cette statue va au delà du supportable …

    « Raconte moi » un sourire pour compenser 🙂

    je t’embrasse

    • Un sourire pour bientôt… merci, Eglantine. 🙂
      Je t’embrasse. Passe une douce soirée.

  39. Quand l’insoutenable douleur hurle à l’intérieur de soi,
    elle ne s’entend pas…

    • La plupart du temps, nous ne l’écoutons pas, non parce qu’elle ne se voit pas, mais parce que nous ne voulons pas la voir.
      Merci pour ta présence, TooTsie.
      Passe une douce soirée.