Dans l’album des photographies d’Emmanuelle, c’est la troisième image.
Le soleil brille, l’ombre de ta chaise de bébé, de ce « Baby relax » que les jeunes générations de parents ne connaîtront plus, se projette sur les dalles de béton de la terrasse.
Derrière toi, le chèvrefeuille monte à l’assaut des croisillons de bois qui nous séparent de notre voisin.
Est-ce le soleil qui t’oblige à fermer les yeux ?
Il fait très chaud, sans aucun doute. Tu n’es vêtue que de tes couches… Je me souviens de la marque… Les couches jetables s’appelaient « Tendresse » et j’ai encore, ici ou là, des cartons cubiques qui servent désormais à remiser ce qui ne sert plus. « Tendresse », écrit en rose vif sur le carton blanc.
Toi, tu agrippes de la main gauche le cou de Sophie. Sophie ? C’est la girafe de caoutchouc, celle qui a vu grandir tant de bébés, et qui existe toujours.
Tu manges Sophie, comme tu manges tout ce qui passe à portée de tes mains… Nous apprendrons plus tard que rien ne peut te résister, et tu auras tant de « Sophie » que nous aurions sans doute pu faire une commande à un grossiste en jouets.
Ton bras droit ne bouge pas, il ne bougera plus, sauf lorsque tu vas le chercher à l’aide de ta main gauche.
Ta main droite est fermée, crispée. Il est de plus en plus difficile de t’obliger à l’ouvrir.
Tu as neuf mois.
Moi, à côté de cette image ensoleillée, j’ai écrit :
« Août 1981… J’ai découvert ma girafe. »
…
De l’émotion à l’état pur, que dire de plus ?
Rien de plus.
Merci.
Tendres et amicales pensées pour toi, Quichottine…
Merci, Elleiram…
Pensées pour toi aussi
Qu’il y ait ou non miracle , toute la force de l’Espèrance est à activer …quel que soit le chemin de cette petite Vie innocente …inch’Allah ! Toi tu sais ….J’ai feuilleté ton petit album , je sais qu’elle a grandi , je sais l’intérieur d’un coeur de mère … La Vie ordonne qu’on ne se retourne pas trop sur le passé , tu es très courageuse , ton blog nous en donne la preuve …et c’est un bonheur de pouvoir t’y rejoindre , même si les visites ne sont pas aussi nombreuses qu’on le voudrait faute de temps – Je t’embrasse tout tendre La Douce .
Il n’y a pas toujours de miracle, sinon, ce ne seraient plus des miracles.
Merci d’être là, Blanche.
je suis perdue pour la chronologie…mais en ouvrant ce premier article je sais déjà je crois et…je continue en silence
Le lien te conduisait au billets « Emmanuelle »… ensuite, tu lis comme tu le peux, comme tu le veux…
Merci pour ce silence.
C’est très poignant et on reste sans voix . Tu as beaucoup de force en toi pour écrire ces souvenirs.
Merci d’être là.