Don Quichotte… Parenthèse

Vous m’en voudrez beaucoup si je fais une parenthèse avant de vous livre la fin du chapitre XVIII ?

Oh ! Pas trop longue ! et puis, je vais essayer de l’agrémenter pour ceux qui ne se sentiront pas vraiment concernés…

Deux choses importantes, ce matin.

Un grand merci, à Dany…et Ionard !  J’ai eu, hier, un merveilleux cadeau, un truc exprès pour moi, pour ma bibliothèque !

Alors, pour qu’il ne reste pas au fond de mes commentaires, parce que je sais que peu d’entre vous ont le temps de les lire, je vous le montre ici, en grand !


Don Quichotte, femme et enfants_0001
envoyé par ionard

Voilà, j’ai trouvé que c’était un cadeau magnifique, qui me donnait en prime ma chanson préférée et l’explication de ces images que Dany m’avait déjà offertes, au hasard de ses commentaires.

….

C’était la première partie de cet « important » qui me fait différer la fin de mon chapitre.

Il faut, et il le faut absolument, que je revienne sur le premier billet que je lui ai consacré… L’entretien.

J’ai eu hier un commentaire de la part de Gaby. Elle a raison. Depuis que je vous lis Don Quichotte, soit depuis le début de mon aventure avec vous, le 14 juin dernier, j’ai d’abord évoqué ma version espagnole, celle que je reçus à treize ans, et que je garde précieusement… Ensuite, j’ai commencé à utiliser la première version française que j’aie eue en mains, et je suis finalement passée, par commodité, à l’une de celles que l’on peut trouver sur Internet.

Paresse ? Non, j’ai seulement essayé de gagner du temps.

De temps en temps, je me suis amusée à aller voir ce que devenaient les mots espagnols, quand ils migraient d’une version à l’autre. C’est un jeu agréable….

Mais !

Bien sûr, il y a un « mais » qu’il me faut vous avouer aujourd’hui : j’ai oublié de le faire lorsque je vous ai parlé de l’entretien… Eh oui ! Elle a raison, Gaby ! Emportée par mes élans de « pro » de l’orthographe (c’est pas vrai, je suis nulle mais j’essaie de me corriger !) j’ai disserté sur l’entretien alors qu’il n’est pas vraiment question d’entretien dans le titre original de Cervantès

C’est vrai !

Voyez :

Donde se cuentan las razones que pasó Sancho Panza con su señor Don Quijote, con otras aventuras dignas de ser contadas

Et voilà ! Je n’ai regardé que la traduction que j’avais sous les yeux :

Où l’on raconte l’entretien qu’eurent Sancho Panza et son seigneur don Quichotte, avec d’autres aventures bien dignes d’être rapportées

Je ne suis pas retournée vers l’original, je n’en ai pas consultées d’autres… ça m’aurait mis la puce à l’oreille ! Parce que, si la plupart des autres versions que j’ai pu consulter on conservé cet « entretien » qui me semblait relever plus d’un échange de propos que d’autre chose, la dernière version, celle revue pour Gallimard pour la nouvelle parution en « Pléiade » (2001), ne parle plus d’entretien, non…

Où l’on raconte les propos qu’échangea Sancho Pança avec son maître don Quichotte, ainsi que d’autres aventures dignes d’être racontées

Voilà ! Pour une fois, j’étais parfaitement en accord avec mon maître, Jean Canavaggio… Et je ne le disais pas… Quelle honte !

Je plaisante… Monsieur Canavaggio est un éminent professeur d’université. Je ne l’ai rencontré qu’à travers ses livres, mais j’aurais bien aimé qu’il fasse partie du jury de ma thèse… J’aurais aimé pouvoir echanger avec lui… des propos ! J’aurais surtout aimé savoir ce qu’il pensait de ce que j’ai écrit sur Don Quichotte… Un jour, je lui en parlerai !

(Je peux rêver non ? Je suis à Yeur, ici, tout y est possible… même la rencontre improbable entre une drôle de bibliothécaire et un grand monsieur que j’admire encore plus que monsieur D’Ormesson, parce que lui, il a tant travaillé sur Don Quichotte qu’il doit le connaître par coeur du début à la fin !)

Donc, pour répondre à Gaby qui voulait le mot exact, et ses différentes acceptions en espagnol… je vais être obligée d’en passer par le dictionnaire de la Real Academia…

….

J’ai cherché… dans les différentes versions de ce dictionnaire, qui sont disponibles sur Internet, parce qu’il est évident que je ne les ai pas dans la bibliothèque. Je n’en ai qu’une, elle date de 1950… (C’est fou, je n’étais même pas née !)

Ce que je cherchais, c’était l’emploi pluriel avec le verbe « pasar« … puisque c’est la locution qu’il fallait trouver.

Ma quête a été vaine. Pourtant, ce qui ressort de tout ce que j’ai lu, c’est que ce pluriel de la « raison » espagnole est toujours en rapport avec la parole, les mots que l’on emploie pour argumenter, dans des échanges verbaux plus ou moins vifs, pour éventuellement circonvenir son interlocuteur. Tout cela dépendant du verbe qui l’introduit.

Alors… je vais en rester à la version de Jean Canavaggio, pour ce titre, et tout en vous priant de m’excuser pour vous avoir entraînés, un peu les yeux fermés et sans filet, dans l’un de mes délires, je vais m’engager à ne plus oublier de vérifier la version originale lorsqu’il s’agira d’argumenter sur un mot.

Pour la fin de l’aventure, de ce dix-huitième chapitre, il faudra attendre demain…

… si vous le voulez bien !

 

60 commentaires à propos de “Don Quichotte… Parenthèse”

  1. Deux grands hommes chacun au service de nobles causes. Leurs successeurs ne se battent pas que contre des moulins. Bravo à eux

    • Je pense qu’il y a encore des personnes qui croient qu’on peut se battre encore, fusse contre des moulins à vent ! C’est vrai que ça peut faire avancer les choses….

  2. Bonjour de Canton en Chine,j’avoue ne pas avoir compris la différence dans tes 2 versions, pour moi cela veut dire la même chose. J’avoue aussi ,et je m’excuse auprès des lecteurs lettrés qui viennent ici, mais je ne suis pas un farouche partisan de la langue française, que je trouve trop compliquée, trop de conjugaison et mots inutiles, c’est certainement amusant de jouer avec les mots, moi je les utilises dans un sens pratique, mon amie chinoise commence l’école française, ici à Canton, j’ai lu son 1er bouquin, pour débutant, au 8éme chapitre, on parle de subjonctif et autres mots barbares. Comment des gens qui débutes une langue puisses aimer ce genre de choses? Mais je vais être objectif, j’ attends la fin de la session de 50heures sur 3mois, et voir les résultats ou progrès de mon amie, voir si elle veut continuer les sessions suivantes (qui en comportes 10, à 150euros chaque) .Bon dimanche bye

    • Je ne connais pas le chinois… pourtant, je suppose qu’il a aussi ses subtilités, traduites par l’intonation, les mots aussi. Je n’en sais rien. On dit que le français est difficile, on dit aussi que le chinois l’est…

      Je ne peux pas te dire que tu as tout à fait tort… mais, tu vois, moi, j’aime jouer avec les mots, essayer de chercher celui qui correspond exactement à ce que je veux dire. C’est mon truc à moi, l’écriture.

      Toi, tu fais de belles photos… je suppose que tu chosis ton point de vue, tu tries tes images pour ne montrer à tes lecteurs que celles que tu trouves belles… enfin c’est ce que je ferais si j’étais photographe.

      Avec les mots, je fais pareil.

      Bon dimanche à toi.

  3. Ne jamais baisser les bras, se battre, ne pas en démordre : petits mots, petite phrase ; mon moteur.
    Merci, Quichottine, pour ta visite et tes félicitations pour nos amis 😉

    • Ce n’est pas loin, et le billet est prêt, donc, même si je n’étais plus là, vous l’auriez.

      Passe un bon dimanche, Flo !

  4. c’est un beau cadeau que t’a fait ionard et j’ai toujours autant de plaisir à écouter cette chanson

  5. Je ne connais pas assez Don Quichotte pour en discuter à ce niveau,en plus je ne connais pas l’espagnol,mon domaine est plus au nord de l’Europe ou par gôut tout au Sud.Mais,il est vrai que rien ne vaut la lecture du texte original.Maintenant,chacun peut pour son plaisir s’approprier du texte,rêver ou délirer en le lisant.C’est un des attraits de la lecture.  VITA

  6. Dany est la championne des montages photos vidéo. Il sont toujours super…. Certains je les regarde plusieurs fois. Celui est très beau et riche de symboles. BIses et bon dimanche.

  7. Bien sûr qu’on le veut bien parce que ce montage de Dany le vaut bien, parce que les précisions que tu as apportées le valaient bien aussi … Ce billet est d’une richesse incroyable … Bon dimanche Quichottine et gros bisous à Dany et à toi 😉

  8. Une intéressante parenthèse ! Toujours délicat, la traduction : à la fois respecter le sens profond d’un texte sans dénaturer son style… Loin d’être évident !
    Superbe cadeau, le diaporama agrémenté de la chanson de Brel !
    Bonne soirée et bise à toi, Quichottine !

    • Une traduction n’est jamais évidente… regarde comme elles sont toutes critiquées, plus ou moins…

      Il n’y a guère que quelques « grandes » traductions… Edgar Poe par Gérard de Nerval… par exemple, qui réussissent à résister au temps.

      C’est vrai, Ionard m’a fait un superbe cadeau !

      Bonne soirée à toi aussi, Sogo

  9. je me sens un peu coupable d’avoir provoqué ta recherche, mais  des reflexes automatiques que j’ai acquis comme linguiste sont devenus malheureusement une seconde nature….En tout cas, si tes délires sont toujours conmme celui de cet article , je viens tous les jours …
    bises

    • Non, vraiment, ne te sens pas coupable… Je m’étais laissé aller, en oubliant les principes de base qui sont aussi les miens : essayer de se reporter le plus possible à l’original !

      Tu avais tout à fait raison…

      Tu reviens quand tu veux, bien sûr !

  10. Attendre demain,
    Une pincée de mots doux au creux de ma main,
    Tricoter les rêves les plus incertains…
    Pénéloop

  11. A mon tour d’être émue aussi…;; dans cet échange! et je suis si contente que cela te fasse plaisir.

    Mais je me sens coment dire, un peu démunie face à ton savoir, à ta quête et à ta connaissance de cette oeuvre! C’est tout à fait remarquable!
    Moi au fond je n’en ai gardé que l’idée que cette oeuvre véhicule! se battre pour ces idées même si l’on sait que ce sera difficile!
    Allez je vais me coucher à c’te heure!
    Bises Dany

    • Ne sois pas « démunie »… Il y a … très longtemps que je vis avec lui. Bien avant d’avoir construit ma vie, alors, ça fait beaucoup.

      L’idée que tu en as gardée est la meilleure, c’est celle qu’il faut entretenir, celle qui aide à traverser les obstacles.

      Merci, Dany, merci encore !

  12. Merci pour ton soutien Quichottine… et ton vote pour mon blog!

    ;-))

    • De rien… j’ai adoré tes dessins et l’humour dont tu fais preuve ! je retournerai chez toi.

      Merci d’être là.

  13. Les traducteurs ont un métier passionnant et « périlleux ». De leur travail dépendent l’esprit, la tonalité, le rythme d’un écrit. On peut tout à fait pratiquer une langue et s’en tenir au coté purement pratique de l’expression  mais il serait dommage à mon sens de se priver de toutes les nuances que la langue française (et d’autres bien sûr) nous offre. Tu montres à travers cet article la conscience que tu mets à chaque rédaction en pointant du doigt (de la souris plutôt) le détail sur lequel tu t’es arrêté.
    Propos ou entretien, la parenthèse valait le détour en attendant demain.
    Passa un bon dimanche Quichottine. Je t’embrasse.

    • Tu vois, les traducteurs ont un métier de plus en plus difficile. On leur demande d’aller très vite, pour ce qui est des nouveautés, des auteurs récents, ils ont souvent très peu de temps.

      Il y a des traducteurs qui sont tellement entrés dans la peau de celui qu’ils traduisent qu’ils arrivent à faire en sorte que la traduction soit vraiment conforme à l’original. C’est sans doute pour ça que certains romans étrangers passent mieux que d’autres lorsque nous les lisons.

      Les textes plus anciens, ceux qui durent, sont souvent revus, corrigés, annotés, modifiés en tenant compte de tout ce que nous apprenons sur les modes de vie, sur l’auteur… Bref, de l’évolution de nos connaissances. Les versions se suivent et ne se ressemblent pas toutes, il faudra que je vous en parle, plus tard…

      Tu m’as donné une idée.. Merci, Chana.

      Que ton dimanche soit beau !

  14. Bonjour Quichottine, je trouve magnifique le cadeau de Dany (Ionard) mais tu sais, pour en revenir à l’introduction de ton article, ces combats méritent beaucoup plus qu’une simple parenthèse.
    Tu vois, j’ai vraiment l’impression que certaines des avancées, obtenues de haute lutte, sont bafouées quoditiennement.
    Le droit de vote des femmes date de 1945 en France mais, peut être certains l’ignorent et celà me révolte toujours autant, j’ai lu que l’église catholique n’avait reconnu l’existence d’une âme aux femmes qu’au début du XXème siècle.
    La route est longue et semée d’embuches …
    Bises,

    • Je suis d’accord avec toi, Muad… ils méritent bien plus.

      Mais tu vois, ma bibliothèque n’est pas le lieu adéquat. Je peux en parler au détour d’un chemin, comme je l’ai fait pour la censure, par exemple, mais je ne veux pas le faire systématiquement, sans support qui le justifierait.

      Le droit de vote des femmes, leur reconnaissance en tant qu’être doté d’âme, c’est aussi quelque chose qui me révolte… Nous sommes des donneurs de leçon, parce que nous ne regardons jamais en arrière, ou même autour de nous.

      Nous parlons de certains pays en ignorant qu’ils sont peut-être plus évolués que nous, que certains de leurs acquis sont plus anciens que les nôtres…

      Le problème, Muad, pour moi, c’est que je ne suis pas une « pro » de la politique, de l’histoire contemporaine… Je me sens mieux dans les livres, alors, je crois qu’il vaut mieux que j’y reste.

      Passe un bon dimanche, Muad. Merci d’être allé chez P. B.-R. Avec lui, tu pourras parler de bien des sujets. Il est journaliste aussi, il s’intéresse à tout et il connaît parfaitement ce dont il parle.

  15. Quichottine, il semblerait que le personnage de Don quichot’ n’ait été crée que pour toi. Tu en parles si bien. Plusieurs fois je souris quand je viens lire tes aventures. Quel monde fantastique! 

    merci pour tes mots chez moi.

    D.

    • Heureusement qu’il a été créé pour d’autres aussi !

      Je crois que c’est plus facile de parler de ce qu’on aime, et moi, tu vois, je l’aime…

      Merci d’être là

  16. Un excellent voyage sans ton univers où je dépose un souffle de poèsie….Bien  à  toi   bon  dimanche..

    • Merci pour ce souffle de poésie qui m’a permis d’aller jusqu’à toi.

      C’est très beau, chez toi ! J’espère pouvoir avoir l’occasion de revenir.

      Bon dimanche, et bienvenue dans la bibliothèque.

  17. Tu vois Quichottine, je ne voulais pas prendre ton blog en otage et, dans mon esprit,  mon commentaire n’était absolument pas revendicatif. Je suis juste un peu inquiet vis à vis de l’évolution des mentalités à ce sujet …
    Je t’embrasse,

    • Dans mon esprit non plus, Muad… ne t’inquiète pas.

      Je comprends très bien ce que tu ressens…

      Je t’embrasse aussi, très fort !

  18. En tant que prof de langue, je connais les pièges et les difficultés de la traduction, de l’adaptation, de la transposition… Quand les subtilités sont telles dans la langue originale, qu’elles apportent une nuance précieuse, il faut faire un travail d’orfèvre, ciseler les mots pour être juste… Quelle oeuvre magnifique que de découvrir le premier un texte merveilleux dans une autre langue, et d’oser le traduire, offrir le plaisir original à un nouveau public, faire découvrir un trésor… Un déflorage en somme… Avec toute la douleur de ne pas parvenir à être à la hauteur de l’émotion originale, initiale… Essayer de ne pas trahir l’auteur… Parfois, la traduction apporte d’autres nuances, riches elles aussi, et d’heureuses surprises qui ajoutent à l’oeuvre originale. Parfois contestables pour les puristes, mais bon…

    Lire un livre « dans le texte » quel bonheur… Il est déjà tellement difficile de communiquer dans la même langue, alors d’une langue à l’autre! Et pourtant, sans ces initiateurs, nous serions bien pauvres… BIZ et bon dimanche, chère QUICHOTTINE passionnée!

    • C’est exactement ce que je pense… Ce n’est pas un travail facile de rester fidèle et d’un autre côté, il y a de « belles infidèles » qui nous font aimer l’oeuvre…

      Bon dimanche à toi aussi ! Merci d’être là.

  19. D’après l’italien qui possède ausi ce verbe « passare » qui a plusieurs sens, d’après ta phrase, cela signifierait : avoir un entretien pas simple, voir houleux ou bien où il n’y a pas espoir d’y avoir grande compréhension….

  20. J’ai un petit avantage j’avais bien traduit ce passage car je connais (un peu) l’espagnol…. mais l’espagnol littéraire est différent de celui que l’on parle, donc c’est  plus compliqué de traduire.
    bizzz et bon courage

    • Mon problème, c’est que je n’avais pas du tout, à ce moment-là, vérifié la version originale.

      Nous dirons que je m’étais comportée en lectrice « normale » qui ne connaît que sa langue et qui découvre le livre sans même se demander si la traduction est correcte…

      En l’occurence, c’était une erreur.

      Bonne soirée, Estelle ! Merci d’être passée.

  21. merci de ton commentaire Quichottine ! bonne soirée – bizz

  22. Merci pour ton passage chez moi… et la trace que tu y as laissé…
    Un grand bravo pour cet article très bien fait
    bisous 
    Uneétoile

    • Il y avait longtemps que je n’étais pas venue… Je suis contente d’avoir pu le faire aujourd’hui.

      Bonne soirée

  23. Coucou Quichottine, si tu as le temps, je te propose d’aller faire un tour chez Fardoise pour découvrir son dernier article, « C’est dimanche et il pleut … ».
    Tu pourras y voir un petit film extraordinaire.
    Je t’embrasse,