J’ai un public imprévu, celui que je n’attendais pas, qui vient, qui s’assoit un moment et qui repart avant d’avoir tout entendu.
Il faut apprendre à se servir de l’espace qu’on m’a confié. Le plus simple, c’est chercher un dossier, pour retrouver les textes dans l’ordre de lecture, du plus ancien au plus récent… et cliquer sur la bonne page, celle qui nous attend, où nous n’avons pas encore laissé de trace de notre passage.
Ce soir, il sera à nouveau question de Don Quichotte.
Moi, je l’aime bien. C’est un peu comme un refuge contre le mauvais temps, les angoisses, les pavés de toutes sortes que je rencontre sur ma route, comme vous tous.
Je l’ai même en tout format : pour les petits et pour les grands, pour les passionnés de lecture, pour les adeptes de BD, en condensé pour les pressés, en travesti pour ceux qui aiment les défis.
Il faudra que je vous en parle.
Pour l’instant, je reviens quelques instants sur le retour du chevalier.
Il était là :
Après avoir rencontré sur sa route des marchands et leurs valets !
L’illustration est de Gustave Doré.
Il revient, pantelant, ramassé par un voisin qui l’a juché sur un baudet. Drôle d’équipage ! La haridelle, c’est Rossinante, ce vieux cheval, tout perclus de rhumatismes dont les jambes peinent à le porter mais qui est capable de filer comme un vrai pur-sang quand il sent l’écurie proche !
A la nuit tombée, Don Quichotte rentre chez lui, épuisé. L’attendent là sa nièce, sa gouvernante, son valet… mais aussi un curé et un barbier.
Ce sont des personnages importants. Le curé et le barbier… Pero Perez est le curé ; Nicolas, le barbier. « Maître Nicolas » n’est pas un apprenti.
Les femmes se plaignent (mais c’est ce qu’elles font toujours au retour du guerrier, surtout s’il revient bredouille de ses folles équipées, non ?)…
Les femmes se plaignent donc de l’influence déplorable qu’exercent les livres sur l’esprit de don Quichotte.
Il fallait un coupable, le voilà tout trouvé ! Ce sera une coupable. Et telle Jeanne d’Arc en son temps, c’est au bûcher qu’elle doit finir.
Qui ? Mais la bibliothèque bien sûr… enfin, son contenu !
Dans le petit matin, alors que Don Quichotte dort encore, qu’il rêve sans doute à Dulcinée et aux géants qu’il va défaire en son nom, les deux compères…
C’est Picasso qui les unissait sur le même tableau).
… les deux compères, barbier et curé, pourraient en adopter la vêture mais c’est en malandrins qu’ils se déguisent, en piliers de l’Inquisition pour se rendre coupables du crime de lèse-bibliothèque.
Mais oui… Vous ne me croyez pas? Allez les surprendre au sixième chapitre de la première partie du roman…. Vous les verrez examinant les livres et décidant de leur sort sans plus se préoccuper de l’avis de leur propriétaire.
Tenez, ma bonne dame, ouvrez cette fenêtre-là, et le jetez à la cour, qu’il fasse le commencement du tas pour le bûcher qu’il en faut faire.
Complices ou instigatrices du crime ? Les deux femmes sont présentes, interviennent pour qu’aucun livre n’en réchappe.
Chevalerie, poésie, rien ne trouve grâce à leurs yeux, rien ne serait épargné… si le barbier et le curé n’en sauvaient quelques uns qu’ils emportent chez eux ! (Charité bien ordonnée… ?)
Les autres livres disparaissent dans les flammes
et la bibliothèque est murée, au début du chapitre sept.
Comment voulez-vous que le chevalier demeure en son logis, s’il n’a plus rien à lire ? Il cherche ses livres, ne les trouve pas, et fait semblant de se satisfaire des explications qu’on lui donne.
Mais… c’était une feinte, il n’est pas fou !…
Le chevalier se prépare pour de nouvelles aventures…
Nous les aborderons bientôt…
La prochaine fois que vous viendrez me rejoindre,
au fond de ma bibliothèque !
Don Quichotte est un personnage qui inspire déja beaucoup de tendresse. Vu comme cela, c’est encore pire … ou mieux. Cette approche est très agréable, Bravo.
Merci. Je suis contente de trouver auprès de certains cet écho. Je me sens un peu moins extraterrestre.
handy , nouveau jeu sur les blogs bonjour On prend une minute pour l’apprécier, un jour pour l’aimer et toute une vie pour l’oublier envois ce message aux personnes que tu n’oublieras jamais et à moi si j’en fait partie. Si tu ne l’envoies a personne ça veux dire que tu es pressée et que tu as oubliée tous tes amis, si six messages te reviennent, tu es vraiment aimée ! A envoyer au minimum à six personnes et à mettre sur ton blog .
Merci aux Lutins…
Don Quichotte en BD ça m’intéresse… Fais-moi signe lorsque tu le présenteras.
Bientôt…
Ah, don Quichotte! Je dois avouer que je n’ai pas aimé le livre, du moins le style (ai été obligée de le lire lors de mes études, c’est rarement bon signe). L’attachement que je porte à ce personnage est autre. Ayant habité quelques années en Espagne et été un peu à l’école là-bas, Don Quichotte fait partie de ces classiques dont on entend parler sans arrêt, et puis, je suis allée visiter les moulins à vent contre lesquels on dit que Don Quichotte s’est battu et l’auberge où il a éventré toutes les outres, et où il y a désormais une belle statue en métal de lui. Attachement affectif donc..L’Espagne reste mon deuxième pays…
Je crois que tous ceux qui ont pu y vivre un peu ne peuvent l’oublier. J’ai pour l’Espagne un attachement identique.
Peut-être arriverai-je à te faire aimer l’un de mes Don Quichotte (s) ? J’en ai encore plein dans mes tiroirs !
Autodafé!
Un crime de lèse-Humanité s’il en est.
Les périodes les plus sombres pour l’humanité ont souvent commencé par la destruction du Savoir.
Bon dimanche
Je suis d’accord avec toi Alphomega !
Passe une belle semaine…
Je me délecte de redécouvrir tes articles avec un oeil tout neuf…Je trouve que ce curé a de bien curieuses lectures pour un religieux 😉
Morte de rire, Val’r ! C’est vrai que lorsque tu lis mes chapitres en ayant lu les originaux, c’est souvent plus rigolo… tu combles les « blancs » de ma page… en y mettant le sel que je n’y ai pas mis.
Merci !
L’illustration de Gustave DORE est trop touchante …pauvre Don Quichotte qui s’épuise…tu es priée de n’en pas faire autant chère Quichottine , tous tes ami(e)s seraient perdants et j’imagine que ça tu ne le veux pas , alors va le réconforter … 😉 je t’embrasse .
Je t’embrasse aussi, Blanche ! Ne t’en fais pas… Je ferais ce que je pourrais.
Bonsoir,
Je partage tous les commentaires qui jugent l’autodafé comme un crime, et en premier lieu un crime contre la différence, ou contre l’intelligence…
Mais, je me pose la question, pourquoi un autodafé dans Don Quichotte… Et, pourquoi maintenant, quand il revient…
Et pour moi, la réponse semble être « parce que c’est indispensable »… Il faut lui donner la force de quitter ce qu’il aime, et ce qu’il aime par dessus tout c’est sa bibliothèque… Alors, on va la disséquer, livre après livre, puis la brûler…
Ainsi, quand Don Quichotte prend conscience que sa bibliothèque n’existe plus, rien ne le retient, au contraire, tout l’appelle à rejoindre ses livres…
Lui aussi doit partir !
Je n’ai jamais lu Don Quichotte alors, j’ignore s’il part définitivement, mais pour moi c’est le cas… Il faudrait me donner une bonne raison pour qu’il revienne de nouveau…
Peut-être l’Amour…
Je crois que tu as raison dans ton analyse.
Don Quichotte part, mais il revient. Lorsqu’il revient, c’est pour mieux repartir, chaque fois. L’aventure est plus qu’un rêve pour lui, c’est sa vie.
Il joue toute sa vie, et ce n’est pas vraiment un jeu. Au moment où l’aventure se termine… Bon, tu le sauras plus tard !
Merci, Yvon
Bonsoir Quichottine !
On ne peut jamais brûler tous les livres. Et si de chacun il reste un exemplaire intact, c’est suffisant pour en réimprimer des millions.
Bisous,
Martine
C’est pourquoi il y a quelque part un cimetière des livres oubliés…
Bisous et douce journée à venir. Merci, Martine.
Drammatique !….j’ai souvent parlé de l’Inquisition dans mon blog !mais il faudrait aussi inclure tous ceux qui l’ont soutenue par ignorance, par méchanceté, par intéret, par trouille, par couardise……..le monde est vraiment méchant et l’est encore…. pour cette raison j’ai appris à voler !
Oiseau alors, Chris ? Je n’en suis pas encore aux pages où tu parles de l’Inquisition. Mais ça va venir !
en hommage à ta passion pour ton héros, je t’ais préparé un article qui devrait arriver dans trois ou quatre jours…
Je vais surveiller sa parution alors, Pat !
désolé, mais par deux fois j’ai essayé de passé mail, par deux fois il a été rejeté.. bonne soirée patdelapointe
Ne sois pas désolé, le message est passé !
bonjour On prend une minute pour l’apprécier, un jour pour l’aimer et toute une vie pour l’oublier envois ce message aux personnes que tu n’oublieras jamais et à moi si j’en fait partie. Si tu ne l’envoies a personne ça veux dire que tu es pressée et que tu as oubliée tous tes amis, si six messages te reviennent, tu es vraiment aimée ! A envoyer au minimum à six personnes et à mettre sur ton blog .
Merci de t’être arrêté ici…
Hihi… je ne vais pas te le remettre ce petit texte de Lutin sinon ça va faire bizarre non ? Mais je le fais en pensée !!!
Merci Sandy, cela me touche énormément !
jolie texte dur le retour et le depart du guerrier je n’aime pas vraiment lire mais dans ma jeunesse j’ai lu DON quichotte. étant jeune je m’identifié à ce personnage car j’adorais me battre contre les moulins à vent maintenant je me bats seulemnet si il y a une issu à l’histoire du moment bigkiss
Se battre… ça peut valoir le coup, même si l’on pense qu’il n’y a pas d’issue possible.
Je vois que tu as trouvé les smilies… à toi aussi !
Brûler les livres c’est comme ignorer son histoire. A ce titre même Mein kampf ne dit pas être brûlé. Et pourtant……..
Petit à petit, j’avance, mais en plus de tes artcicles, j’avance dans le livre. Il faut le temps qu’il faut.
Bises
Roland
Amusant que tu parles de ce livre… J’avais fait un exposé sur lui lorsque j’étais en terminale… Mais il ne fait pas partie de ma bibliothèque. Il faudra que j’y repense.
Pour ta traduction… ça va ? Tu n’es pas déçu ? Tu ne te forces pas au moins ?… Tu vois, je me dis que ce n’est pas parce que j’aime Cervantès que les autres ne peuvent pas ne pas l’aimer…
Il faut du temps, c’est certain, mais ne vas pas trop vite.
J’ai tendance à penser qu’il doit être lu, peu à peu, sans se presser, et être comme « apprivoisé ».
Passe une belle soirée, Roland