Don Quichotte s’est battu, il a affronté vaillamment les moulins à vents qu’il prenait pour des géants.
Et, pendant ce temps-là, que faisait donc Sancho ?
Où donc était l’écuyer ?
Ce pleutre, ce couard, ce fieffé traître ?
Il avait pourtant bien suivi le chevalier
sur les chemins poussiéreux de la Manche !
Il était là…
Mais pourquoi n’a-t-il pas protégé son maître ?
Pourquoi ne l’a-t-il pas dissuadé
d’affronter ces moulins ?
Enfin ! Il aurait pu, non ?
Ah ! Je vous vois venir,
avec tout le cortège des « et si« ,
des « mais si«
et des « ou peut-être » !
Il n’y a pas de « si« ,
pas de « mais« ,
pas de « peut-être« .
Don Quichotte est dans son monde et Sancho ne veut pas l’y suivre, bien sûr ! À aucun moment il ne l’encourage. Il ne s’est pas privé non plus de lui montrer son erreur.
Mais le vieil homme est têtu. Il veut prouver sa valeur.
Sancho…
Que peut faire Sancho ?
Ce n’est qu’un fermier, il n’a pas d’épée, pas de monture digne de galoper dans la plaine. Il n’a rien.
Comment ?
Vous le voyez saisir son maître
à bras le corps
et l’empêcher
de se ruer
sur les géants qu’il voit au loin ?
Comment le pourrait-il, ce n’est qu’un manant, un pauvre fermier que don Quichotte a détourné de ses devoirs.
Pour le suivre sur la plaine,
Sancho a délaissé
sa ferme, sa femme et ses enfants
(dans l’ordre de leur importance à ses yeux).
Don Quichotte lui a promis monts et merveilles…
… Enfin non, il lui a seulement promis une île et ses richesses,
un emploi de gouverneur
Vous l’auriez refusé, vous, ce rôle, cette fortune ?
Moi, je ne sais pas.
Peut-être, peut-être pas.
ce qu’il ferait dans une telle circonstance.
Enfin, là n’est pas le problème de Sancho.
Ce qu’il voit, c’est son maître,
un chevalier qui se transforme brusquement
en pourfendeur de moulins !
Et que lui dit ce chevalier,
alors qu’en bon serviteur il veut lui faire entendre raison ?
« Il paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n’es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille. »
L’envoyer prier… non mais !…
Pourquoi ne pas l’envoyer au diable tant qu’il y était ?
Sancho pousse des cris,
et, si vous voulez bien vous imaginer la scène, il s’arrache sans doute les cheveux par poignées !
Pauvre Sancho ! Le voilà qui tombe à genoux ! (Mais c’est qu’il a glissé dans sa course !)
Il se relève…
…pour voir le chevalier s’envoler dans les airs !
Sancho fait son devoir d’écuyer, il se porte au secours de son maître, le remet à cheval, l’entraîne bien vite hors de ce champ de bataille un peu particulier.
Il essaie de le raisonner… sans succès !
Don Quichotte ne veut rien entendre.
Et vous ? Qu’auriez-vous fait ?
L’image est extraite d’un album en castillan (format 19×28 cm, 256 pages) :
Miguel de Cervantes Saavedra, Don Quijote de la Mancha, ilustraciones de Antonio Albarrán Cano, Madrid, Grafalco S.A., 1997.
On dirait Jiminy ( ma soeur ainée) et moi : ma vie est une perpétuelle fable, peuplée de démons, d’embuches et de reves……la sienne, plate, réglée comme du papier à musique, triste et escomptée !!!!!….c’est seulement un exemple !…..mais, j’ai compris, quelque part, que certaines personnes ont le don de déborder de la réalité et d’autres pas ! Ceux qui ont des ailes sont appelés fous et visionnaires, les autres, réalistes et raisonnables….je crois bien etre certaine qu’une frontière invisible existe entre ces personnes et que le passage est impossible! Et qu’on ne peut etre à-demi ceci ou à demi -cela……..OU TOUT OU RIEN !!!
Ton commentaire demande réflexion. Je te promets d’y répondre, dès que je le pourrai.
Sancho, pauvre type, servir un fou perdre sa liberté ? c’es par faiblesse qu’il a dit oui … mais s’il avait eu une bonne raison pour accepter comme son unique chance de sortir de sa misère de paysan et voir du pays en jouant le demeuré sans l’être, c’est possible , sortir de sa condition , sa seule chance ?
Je ne suis pas sûre du tout que Sancho soit un demeuré, ni même qu’il fasse semblant de l’être. Il appartient à la terre, il voit les choses comme elles le sont dans la réalité. C’est ainsi pour l’instant. Mais nous n’en sommes qu’au chapitre 8 de la première partie. Je découvre, en même temps que vous. Je ne veux pas dévoiler autre chose que ce que j’y lis.
Quant à vouloir sortir de sa condition… Il y a, c’est vrai, des pays où il faut faire des choses extraordinaires… Devenir le meilleur athlète, le meilleur footballeur… devenir toréador… ou peut-être être le Sancho d’un don Quichotte. Une chance de ne pas rester ce que l’on devrait être, ou de permettre à l’autre d’évoluer ?
Tu vois, je ne crois pas que Sancho soit un faible. Mais seul l’avenir du roman nous le dira.
Merci d’être passé.
Quand bien même on voudrait suivre un utopiste, encore faut-il en avoir l’envergure .Elle n’est pas donnée à tout le monde, la capacité de dépasser ses craintes ou ce qui nous tient lieu de raison, pour servir des rêves .
Tu as raison, Clerval. Sancho n’est pas n’importe qui.
sans sancho don quichote n’existerait pas; sancho est célèbre depuis des décennies, gâce aussi à don quichote; y en a t’il beaucoup qui peuvent en dire autant? si l’on m’avait proposé d’entrer dans l’histoire et de prendre la place de sancho, je ne l’aurais pas fait, bien sûr! l’imaginaire en serait mort! tristesse …peut on changer le sens d’un mythe?
Je ne crois pas qu’il faille en changer. Je crois que j’aurais suivi don Quichotte. Mais je suis sûre que Sancho a beaucoup fait pour son maître, tu as raison, l’un ne va pas sans l’autre.
Qui est ce Clerval sans site, Quichottine ???? Il (ou elle ?) mérite un Oscar !
C’est l’une de mes premières rencontres de la blogosphère, quelqu’un de tres bien, effectivement. Quelqu’un que j’aime beaucoup.
Si je n’étais pas arrivé si tard, j’aurais probablement, comme Chris, expliqué qu’après tout, le rôle de Sancho, je le laisse aux sages, aux raisonnables, pour continuer à vivre dans mes rêves tel Don Quichotte…
Mais, elle s’est attribué ce rôle,
Alors quel Sancho pourrais-je être…
J’en ai déjà la forme (c’est drôle mais j’aime l’image me montrant, chevauchant mon âne 🙂
Sur le fond, comme lui, j’apporterais ce bon sens du terrain à mon Chevalier, et j’accepterais d’avaler toutes les couleuvres qu’il me présenterait pour ne pas détruire son rêve…
Car il faut une belle dose de patience et d’amour pour accepter qu’en conclusion il me dise
« Tais- toi Sancho! Un enchanteur a changé ces géants en moulins pour m’enlever ma gloire de la victoire… »
C’est drôle, à le lire, je crois revivre une partie de mon quotidien…
Bises…
Je vais te faire sourire…
Il m’arrive de penser que l’on peut vivre « raisonnablement » dans ses rêves…
Je crois que celui qui ne rêve pas n’arrive jamais à se dépasser… Les efforts que l’on fait pour atteindre ce que l’on croit être un rêve permettent bien souvent de l’atteindre, alors que si l’on s’en tenait à ce que dit la raison, on n’essaierait même pas… Quel dommage !
Ne crois-tu pas ?
Je crois que tu serais un excellent Sancho… et qui sait ? Peut-être même un excellent don Quichotte…
J’espère que ton quotidien ne te montre pas que des moulins… et que tu peux cueillir les fruits de ton combat et de ta persévérance.
Juste une remarque…
En août dernier, tu promettais à Chris
« Ton commentaire demande réflexion. Je te promets d’y répondre, dès que je le pourrai. »
Alors, je vais maintenant chercher ta réponse dans les plus de trois cents articles qu’il me reste à lire 🙂
Car je ne peux imaginer que tu puisses être une personne à dire « je t’en parlerai un jour » simplement pour contourner un problème :-))
Bises
Euh… Si je te disais que je n’ai pas répondu… tu me croirais ?
Si je te dis que je vais donc le faire maintenant… tu me pardonneras ?
Et si je te promets de m’atteler à faire le tour pour voir ce que j’ai laissé en attente, ici ou là… tu m’aideras ?
Non, je n’écris jamais « je t’en parlerai un jour » pour contourner un problème… mais il m’arrive d’oublier, si personne ne m’en parle plus.
Alors, merci pour cette relecture que tu fais pour moi de mes anciens billets et des commentaires qu’ils ont suscités.
Je vais remédier à cet oubli très vite.
Je suis heureuse que tu sois là
Me re voilà. Je reprends mes pérégrinations chez toi, et je me rends compte que j’aime toujours autant que l’on me raconte des histoires! Ton blog est magnifique, Quichottine, je suis bien heureuse de t’avoir rencontrée par l’intermédiare de Seb. Et quand j’ai voulu écrire ce commentaire, je me suis rendu compte que ma fille Zoé qui va avoir 15 ans était venue elle aussi faire un tour chez toi (son adresse hotmail était enregistrée). Tu ne peux pas savoir à quel point cela me fait plair!!!!
Bises Quichottine. Merci.
Ah… Vous voilà donc en famille chez moi ! Comme c’est gentil !
Je suis contente que tu sois là… Merci !
Je crois que j’aurais attendu pour voir le résultat. C’est quand même une aventure originale.
Très originale… J’ai beaucoup aimé !
Il faudrait que je m’y remette, sinon tu vas me rattraper !
Connaissant les quichottiniers, je parcours à nouveau ton blog, je musarde…avant de te quitter pour une aventure inconnue
Bisous
Merci d’être passée aujourd’hui… j’ai vu chez toi qu’ils avaient traité le problème des liens erronés..
Tu sais… tu vas me manquer.
Mes pensées t’accompagnent, Lmvie.
Et bien je m’arrete quelques instants pour te laisser ce commentaire!
Peut etre aussi juste pour laisser une trace chronologique de mon parcours sur ce site decouvert il y a peu.
Alors mes pensées jusqu’a maintenant de cette belle aventure :
DonQuijote , un fou reveur qui est plus dangereux pour lui que pour autrui finalement, et Sancho Panza qu’on a tendance a caricaturer comme etant un peu bete mais qui au fond n’est pas demuni d’un certain bon sens.
Il y a beaucoup a dire encore mais je commenterais au fil de mes lectures histoire de ne pas raconter la suite trop tot…
Merci Quichottine car ce n’est pas DonQuichotte qui reve en ce moment mais bien moi 😉
Les deux héros se complètent…
Il ne faut pas aller trop vite, sinon, tu m’auras rattrapée avant que je ne continue cette lecture…
Merci à toi pour ta présence.
J’avoue avoir besoin de ces mots… Ils m’incitent à la reprendre très bientôt.
a la place de Sancho , j’me s’rais tiré et j’aurais laissé l’autre dans sa merde! C’est surement pour ça qu’on ne racontera jamais une histoire sur moi! bye! bye!
Ne jamais dire jamais… mais bon, ta façon de voir les choses est particulière mais tu as ton style à toi. C’est bien.
Bonjour, et des « Sancho » il y en a beaucoup lol bonne journée, tu pourras revoir ton escalier vendredi, en ce moment ça bouchonne lol bises du mercredi et merci pour l’info. j’ai remis les photos de « la pie ». Les journées sont trop courtes lol lol Re-bises.
Sancho est un personnage attachant. Et comme d’autres le disent, il n’y a pas de Don Quichotte s’il n’y a pas de Sancho Pança.
Merci pour ton passage.
Je fais le tour des blogs. Juste un petit bonjour. Merci pour tes passages qui me font toujours plaisir.
Merci d’être passée Eolina. J’aime bien ton nouveau blog.
Bon j’ai bien réfléchi à tout ça une bonne partie de la journée mais j’ai bien peur de ne pas savoir ce que je ferais!!je sais pas!! je serai peut-être plus inspirée une autre fois!! pour le moment c’est départ en vacances! à bientôt. j’ai hâte de lire tes articles à mon retour! bye bye
Bonnes vacances, Céline. J’espère que tu n’y penseras pas trop !
moi je tire et je laisse dans son rêve de battre des moulins à vents. En plus ça ne sert à rien bigkiss
Tu as peut-être raison, mais je ne suis pas sûre que ça ne serve à rien.
Je prends un réel plaisir à suivre cette étonnante lecture commentée de Don Quichotte! C’est passionnant!
J’en suis ravie ! Merci Tissiane. A très bientôt donc pour la suite…
Voilà, je fais une pause après avoir lu ce huitième chapitre. J’étais venue pour en lire juste un ou deux (après les trois que j’ai lus hier) mais j’ai été emportée par tes récits. J’ai un très vague souvenir des aventures de Don Quichotte et je ne sais pas pourquoi j’ai creusé cette lacune au fil des années. Grâce à toi et à ta façon de narrer, tu me réconcilies avec l’histoire et je t’en remercie. En outre, je comprends un peu plus, au fil de mes lectures, l’esprit de Quichottine et de son blog, et cela confirme, alors qu’il n’en est nul besoin déjà, mon envie de venir et revenir chez toi. Merci ma Quichottine. On se laisse vite emporter lorsque c’est toi qui racontes.
Maintenant je reviens à des choses sérieuses et bassement terre à terre : prépare vite les bons points et l’image car j’avance à grands pas et je gage que j’aurai rattapé mon retard bien avant Noël. (lol)
Je t’embrasse et te souhaite une excellente journée.
Je vais m’y atteler très vite… parce que c’est vrai que tu vas vite ! Tu m’auras rattrapée bientôt !
Merci Chana !
Je t’embrasse et je te souhaite aussi une belle journée…
Contrairement à tous ceux qui se sont déjà prêtés à l’exercice, je dispose d’une chance incroyable.
En effet, ayant choisi de ne pas me contenter de la vie extrêmement bien rangée qui est la mienne, celle-là même qui procure une certaine assurance, un certain confort à mes proches, je dispose de vies parallèles dans lesquelles j’imagine, je vis et je revis des choses sous de multiples facettes.
Il ne s’agit pas de dédoublement de personnalité. Il n’y a aucun mélange entre ma réalité et mon imaginaire. Dans la vie, je suis posé, organisé, raisonnable, sécurisant. Mais dans ma tête, je suis incontrôlable, imprévisible, exalté.
Cette »polyvalence » constitue ma force. L’eau et le feu réunis. Avec tout ça, réponds à ta question.
J’ai bon maîtresse ?
Que la nuit te soit douce.
Ce qui veut dire que toi, tu es les deux, alors, j’ai bien fait de te nommer chevalier de la bibliothèque !
Je crois que chacun doit trouver sa vérité, certains en ont plusieurs, qu’ils manient le mieux possible pour ne pas se perdre. Tant que le feu et l’eau font bon ménage, tout va bien. Moi, je suis plutôt feu… c’est mon côté « dragon »… Mais il m’arrive de ressembler à Sancho, à vouloir garder les pieds au sol… c’est mon côté « taureau »…
Avec ça, il va te falloir faire du tri aussi…
Merci pour tes souhaits, j’espère que la tienne le sera aussi… A bientôt, Chevalier aux cent visages…
J’ai fait un tri sommaire, résultats (possibles) de l’enquête :
Quichottine, née en avil-mai 1976.
A confirmer
Au même tonneau, je suis Tigre et Taureau…
A+
C’est très gentil pour moi, cher Chevalier !
Mais chut !!!
Tigre et taureau ? Doux mélange… c’est bien aussi !!!!
Comme je n’ai pas pu le faire chez toi, je mets l’image ici !
Très bon Noël à toi !
Question piège !
Je pense que je n’ ai pas d’ autre choix que de suivre mon maître.
L’ aventure est allée trop loin.
Malgré mes arrachages de cheveux et mes ronchonnades, je l’ aime bien quand même ce vieux fou.
En plus, je suis un peu son Jiminy Criquet.
Bisous ma Quich’
Je crois que tu es dans le vrai… Tu vois, moi, si j’étais Sancho et que je devais servir d’écuyer à tout faire de don Quichotte, je crois que je ferais pareil, râler, pour montrer que je ne suis pas sûre qu’il fait bien, mais le suivre jusqu’au bout de ses rêves…
Bisous, ma Clo !