Je marchais, dans l’allée dite « de Bellevue », près de chez moi… C’est alors que je l’ai vu, il m’attendait, je crois…
– Tu crois ?
(Quichottine sourit, en fait, elle en était sûre mais préférait, pour une fois, ne pas répondre à la question. Il s’en suivrait inévitablement un long dialogue avec son double bleu… et ce n’était pas le moment.
Elle avait peur d’oublier ce qu’elle avait à dire, ce qu’un autre lui avait raconté.)
Il m’attendait, caché dans l’ombre d’un tronc d’arbre ce samedi ensoleillé.
Il ne faut s’étonner de rien quand la nature décide de raconter… Il faut simplement s’arrêter et prendre le temps d’écouter.
Je me suis assise près de lui, sans rien dire, sans prendre garde aux éventuels passants qui auraient été surpris en me voyant ainsi. Ils auraient peut-être pensé que j’avais eu un malaise – il faisait si chaud – ou que j’étais perdue…
On ne sait jamais ce que les passants pensent quand ils passent, le regard fuyant pour ne pas être interpelés.
J’étais comme seule au monde, seule avec cet être étrange qui me parlait.
– On dit…
(Tiens ? Ai-je pensé aux premiers mots… il parle lutin ?)
– On dit que là-bas… Un “là-bas” qui n’est jamais aussi loin qu’on le voudrait, un “là-bas” multiple, omniprésent pour ceux qui ne se voilent pas les yeux…
On dit qu’il y avait un coin de terre fraîchement retourné.
Le soleil semblait vouloir y faire son lit, le vent en oubliait de souffler. La nature attendait, un signe, quelque chose qui ne saurait tarder.
Une petite fille, pas loin, cueillait des fleurs sauvages, sans savoir ce qu’elle en ferait.
Sur son chemin, elle avait ramassé de petites fleurs bleues, parce qu’elle les trouvait jolies. Elle ignorait leur nom, mais une fleur a-t-elle besoin d’être nommée avant d’éclore ?
Elle avait voulu y joindre un peu de blanc, parce qu’elle aimait les marguerites et qu’elle n’en avait pas trouvé. À défaut, elle avait pris des pâquerettes, en prenant bien soin de les couper au plus près du sol pour que la tige tienne dans sa main.
Et puis, parce qu’ils s’épanouissaient près d’elle, qu’ils semblaient l’inviter à danser avec eux, elle avait aussi cueilli quelques coquelicots.
Elle regardait son bouquet, si simple, si beau pourtant. Un bouquet tricolore dont elle ignorait le sens, mais dont elle sentait la force tranquille.
Elle le tendit vers le soleil, en contempla chaque fleur, puis, elle le déposa sur la terre de la tombe tout juste refermée.
Elle resta un moment, en silence.
Puis, doucement, comme elle était venue, elle repartit, laissant là son bouquet coloré.
Les fleurs pleuraient. Elles savaient qu’elles devraient aussi mourir, avant que le soleil ne se couche.
Une fée entendit leur plainte. En s’approchant, elle vit la douceur du bouquet, y lut tous les mots que l’enfant n’avait pas dits, enfermée dans son silence.
Elle caressa les fleurs du bout des doigts.
On dit…
On dit que c’est depuis ce jour que là-bas, si loin, si près, tout près de nous parfois, bleuets, marguerites et coquelicots continuent à vivre et à raconter au vent les mille vies de ceux qui ont péri.
… juste en mémoire, pour qu’elle ne s’efface pas.
…
Marie m’a offert une image, merci !
…
Ici et ailleurs des hommes, des femmes, des enfants, périssent sans raison à cause de la folie meurtrière de certains.
… ceux qui les aimaient souffrent.
Je pensais à eux…
Passez une douce journée ensoleillée.
Oui Quichottine tes mots sont toujours du bonheur à lire il essaient toujours de nous faire oublier la folie meurtrière de certains
je ne vous oublie pas 35 à 40° depuis 3 jours.
Difficile d’être derrière l’écran.
Je profite d’un arrêt dans un camping et du wifi .
Biz
Les dgimis en vadrouille.
L’allée de Bellevue qui porte si bien son nom et qui relie un peu ton chez toi à mon chez moi…. J’y passe souvent et je n’ai pas vu ce tronc avec ce visage ou ce masque. J’aime ce qu’il t’a inspiré. Gros bisous.
On ne dit pas assez souvent la force, la puissance qu’insufflent quelques fleurs sauvages…
Bel hommage tout en douceur et en profondeur.
Merci Quichottine.
Depuis très longtemps une ville qui s’appelait Nice avait sa baie des Anges, toujours les mêmes Anges, Anges gardiens, Anges de l’Amour, Anges de la gaieté, Anges de la joie, Ange du soleil………….
Depuis quelques jours le nombre des Anges a augmenté de 84 Anges, des Anges encore inconnus dans cette ville ce sont les Anges de la douleur.
Ton message qui est superbe, a fait monté mes larmes peut être pas plus salées mais plus acides.
Je t’embrasse très fort
Mary
un bien beau texte en mémoire … que j’ai malheureusement dû lire en diagonale, pressée par un emploi du temps dense aujourd’hui. J’y reviendrai demain, sans doute en silence
Amicalement
Eh oui Quichottine, tant qu’il y aura de ces actes insensés on versera es larmes pour ceux tombés dans la folie d’un moment… cruel destin que de laisser ainsi sa vie, un beau jour souvent… merci, bises
Ton trogne est trop trognon!
Bon mercredi! ☀
Ton hommage est très beau, très pur. opposons la poésie à ces fous .
En ce tragique soir du 14 juillet , j’ai pensé à ce poème d’Appolinaire:
« Les étoiles mouraient dans ce beau ciel d’automne
Comme la mémoire s’éteint dans le cerveau
De ces pauvres vieillards qui tentent de se souvenir
Nous étions là mourant de la mort des étoiles
Et sur le front ténébreux aux livides lueurs
Nous ne savions plus que dire avec désespoir
ILS ONT MÊME ASSASSINÉ LES CONSTELLATIONS
Mais une grande voix venue d’un mégaphone
Dont le pavillon sortait
De je ne sais quel unanime poste de commandement
La voix du capitaine inconnu qui nous sauve toujours cria
IL EST GRAND TEMPS DE RALLUMER LES ÉTOILES »
Guillaume Apollinaire (1880-1918) « Les Mamelles de Tirèsias »
C’est très beau ce que tu as écrit!
Tu as raison, les fleurs qu’on offre sont emplis de tous les mots qu’on ne sait plus dire…
Bleuets, Marguerites, Coquelicots
quelques fleurs pour toutes ces vies fauchées injustement alors que ces gens étaient venus en famille pour profiter d’une si belle nuit d’été
que peut-on faire et dire, oui juste quelques fleurs
bises et bonne journée
Quelle jolie histoire. Ca fait du bien de la lire. En tout cas, à moi, ça m’a fait du bien…
on dit que le parfum d’une fleur empêche l’oubli…
A moi aussi cela fait du bien. Un arbre et son tronc, un lutin caché dans le tronc, une tombe encore en terre, des fleurs des champs et une petite fille. Ah non, je t’oubliais, toi qui a si bien écouté.
Merci Quichottine d’avoir mis un peu de douceur à toute cette horreur.
Bisous
Merci de ce bel hommage. Il faut penser à tous ceux qui sont partis mais aussi à ceux qui restent et qui souffrent. Merci de tes mots si doux.
Bisous et bon après-midi
Bel hommage et superbe photo.
Comme toujours je prends plaisir à te lire, même si aujourd’hui je le fais avec moins de temps.
Bisous et à bientôt
Ecouter la douceur des mots des fleurs .. j’aime beaucoup
Et si les hommes prenaient le temps de s’abandonner devant un arbre ou contempler les fleurs sauvages , il y aurait surement moins de folie meurtrière …mon utopie du jour .
Bonne soirée Quiche bise (:-*
une très belle photo de ce viel arbre , la nature a toujours de belles choses à nous faire découvrir …. bonne soirée Quichottine
Merci pour ce beau conte, merci beaucoup Quichottine !
C’est comme toujours bien écrit, et puis si tu passes sur l’article sur soir, tu trouveras l’un de mes poèmes
Il y a des signes, des images qui ne trompent pas, pensées pour ces malheureux.
Un bel hommage émouvant pour tous ceux qui souffrent et tous ceux qui ont été fauchés.
Les fleurs , même et surtout les plus simples sont de profonds mots d’amour et de paix .
Merci Quichottine pour ce magnifique conte.
Douce soirée, bises.
Bel hommage !
Merci Quichottine pour ces mots si doux comme pour ne pas voir notre dure vie du moment !
Un hommage bienvenu !!
J’aime beaucoup ta rencontre
Bises
Et le lutin caché dans l’herbe a pleuré, puis s’est dit qu’avec ce bouquet si beau, l’espoir ne devait jamais s’éteindre….
Un bel hommage à toutes ces victimes
La violence cessera t’elle un jour ?
Bisous & douce journée Quichottine
Quelques mots plein de poésie !
Merci Quichottine
BISOUS
any
C’est joli bouquet enveloppé de mots délicats !
On ne peux je crois rien dire et rien faire, hélas!
Bises
salut
il est super ton interlocuteur, lol
la chaleur s’en va heureusement
bonne journée
Bonjour ma douce Quichottine, quel beau champ fleuri et bien sur on ne peut que penser à toutes ces vies qui ont été enlevées à la terre qui leur avait donné naissance. Sais-tu que je ne cueille jamais une fleur car je ne veux pas accélérer sa mort…
Ce fut un plaisir de te lire et malgré la tristesse j’y ai trouvé de la douceur comme tu sais si bien le faire.
Merci à toi.
je te souhaite une belle journée et t’envoie mes pensées les plus amicales et je t’envoie un peu de baume au coeur.
Je t’embrasse
chatou
Un bel appel pour aller s’asseoir au pied d’un arbre et écouter ce que la nature peut bien avoir à nous dire 🙂 j’aime beaucoup bisous et bonne fin de semaine
bien joli message, merci Quichottine,
petite je lisais souvent sur les tombes au cimetière (juste derrière la maison, c’est pour cela que j’aime ces endroits) : le temps passe
le souvenir reste !
Belle journée à toi, Bisous, MIAOU !!!
belles photos, j’aime bien « le lutin » caché dans ton arbre,
Un très beau texte sur la mémoire des défunts ! J’aime beaucoup ta plume, elle est très visuelle et poétique à la fois… J’aime beaucoup !
Quichottne c’est une texte emplis de délicatesse je ne sais que dire de plus il me touche. Bisousssssss
Un hommage très poétique et touchant pour tous ces innocents victimes de la folie des hommes.
L’image est très belle aussi . Je t’embrasse
Très bel hommage Quichottine ! c’est tellement bien écrit !!!
Parfois la nature, et la douceur des fleurs simples apportent apaisement et sérénité, pour un moment tout au moins, nous penserons encore et encore à ceux qui n’ont pas demandé tant de violence et à qui on a ôté la vie trop tôt…
Je t’embrasse Quichottine
salut
Le soleil est encore là mais heureusement il y a un petit vent frais
bon week-end
Quelle belle histoire ! Je savais que ces fleurs mélangées ne l’étaient pas par hasard. Maintenant je sais. Merci Quichottine pour avoir levé le secret. Passe une belle journée.
Et les fleurs fragiles, tout autant que nous, il suffit d’une main pour faucher la vie.
J’adore ton tronc d’arbre, il raconte mille histoires avec son oeil attentif et son sourire. Regarde le bien…. 🙂
Mille tendresses
Très jolie histoire d’un bouquet qui a pour couleurs le bleu, le blanc et le rouge. Merci beaucoup. Je te souhaite un très bon week end.
Bonjour Quichottine, j’adore ces trognes, une porte ouverte vers notre imaginaire …
« La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passent à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers »
C. Baudelaire « Correspondances »
Merci pour la porte ouverte, il y en a tant de closes dans ce monde de brutes.
Bonsoir Quichottine. Tu rends un bel hommage avec ce conte aux familles décimées à Nicelors de notre fête nationale. Bisous
On voit vraiment une face humaine dans ce tronc d’arbre. J’aime ces images insolites.
Quant aux fleurs des champs, elles sont magnifiques dans ce vaste endroit. Quelle jolie photo !
Bisous et douce soirée Quichottine, ainsi qu’un bon week-end !
et tu as raison de leur offrir des fleurs vivantes et enracinées plusôt que ces bouquets de fleurs coupées qui sont la norme. Notre mémoire est un jardin. Notre amour est le jardinier.
Écoute, écoute surtout ne fais pas de bruit, laisse ton imagination trotter et vieil arbre vénérable qui cache sa force dans une apparente indifférence te racontera pourquoi son écorce est devenue dure et tourmentée à cause de l’aveuglement fanatique et criminel de certains hommes avide de sang
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J’ai horreur des fleurs coupées et au fond des vases chez moi se tapit toujours une poussière impalpable…
Laissons donc vivre et se faner toutes ces fragiles taches de couleurs odorantes qui font que la nature est jolie en été…
Et on pourrait dire à cette gamine inconsciente du mal qu’elle a fait aux fleurs,
-« Regarde comme les fleurs se sont vengées de ta forfaiture, elles ont laissé sur tes mains avant de mourir de vilaines taches brunes qu’il sera long et difficile de faire disparaître au savon et à la brosse »…
Grace à toi ce jour j’ai découvert un très joli blog belle journée QUichottine bises
salut
il fait chaud aujourd’hui alors je reste sous le parasol
bonne journée
Il est joli ce parterre que tu as rajouté !
J’aime
any
J’aime voir les arbres sourire
Un clin d’œil de la nature
aux passant attentifs et un peu rêveurs
Belle journée à toi
Une bien belle histoire qu’il faudrait relire encore et encore…
Douce journée Quichottine
il y a dans cette façon de faire la guerre, une volonté de faire souffrir les familles, de les écraser. Hier à Kaboul, ils ont encore tué. Remercions aussi tous ceux qui aident et aideront toujours. Bises
Une bien jolie histoire en forme de légende. On dit… mais je crois que cette histoire-là est vraie !… Elle adoucit un peu la violence environnante. Bisous
Bonjour, ma quichottine
Quel plaisir de retrouver tes mots qui me font « voyager » …
Je suis « déjà » de retour !
Beaucoup de travail en arrivant :
– Courrier papier et virtuel,
– Le potager qui s’en est donné à coeur joie,
– Ménage, … mais pas trop de lessive ! 😉
Je te souhaite une bonne semaine et reprendrais le rythme de mes visites lorsque tout sera à jour.
Désolée pour le copier/coller.
Gros bisoux et merci de ta fidélité.
dom