Souvenirs d’internat (1)

J’avais changé de coiffure…

Bizarrement, le confinement me faisait rajeunir, me ramenait à mes années d’internat.

Cheveux à la fois trop courts et trop longs. Trop longs pour rester libres de tout lien, trop courts pour être noués en chignon comme le demandaient nos règles de vie.

Je ramenais en arrière ceux du dessus, en une demi-queue de cheval d’où s’échappaient quelques mèches rebelles.

Brunes autrefois, elles étaient toutes blanches à présent. Jamais teintes, elles gardaient leur souplesse, leur douceur.

J’avais utilisé la même barrette, souriant devant cet aspect de mon éducation qui m’avait imposé de conserver longtemps les « ça peut » qui ne servent jamais…

Rêvant dans mon fauteuil, mes aiguilles à la main, j’étais bien loin du pull que je tricotais pour mon unique petit-fils.

Là-bas, j’avais vécu sans doute de belles années, même si…

Même si…

Je me souviens de ma rentrée, du lourd portail qui s’était refermé sur la collégienne un peu trop rebelle, des arcades de la « Cour d’Honneur », du clocher de la chapelle, des mots « Honneur et Patrie » qui ornaient l’un des murs et sous lesquels nous passerions souvent.

Les plus jeunes élèves avaient dix ans… j’étais parmi les plus âgées.

L’uniforme ne me gêna pas, nous n’étions pas riches, et contrairement à d’autres, ma garde-robe personnelle lui ressemblait beaucoup.

Là-bas, nous étions toutes égales, sans distinction sinon par le mérite des plus studieuses ou des plus sages.

Je n’avais pas de don particulier, j’étais volontiers insolente, en pleine crise d’adolescence.

Mais, cette année-là, j’ai découvert que je pouvais être heureuse, même sans pouvoir aller et venir à ma guise.

Cette année-là fut celle de mes plus grands chagrins, de mes rêves perdus… et, malgré tout, je me dis que ce que j’y ai appris m’a donné plus de force que si j’avais vécu autrement.

Au mois d’avril de mes quinze ans, mon cadeau d’anniversaire fut l’annonce du décès de mon père…

Comment avait-il osé me faire ça ? Pourquoi nous avait-il abandonnés ?

Quinze ans, ça aurait dû être l’âge de mon premier amour, de mon premier baiser…

Ce fut celui de la révolte : colère et larmes.

(À suivre)

102 commentaires à propos de “Souvenirs d’internat (1)”

  1. Bonjour Quichottine, ah je n’ai pas connu l’internat, jeune cela peut être un crève coeur, faire sa valise et quitter sa famille une semaine durant… mais ça forge aussi ! Et puis devenir orpheline de l’un ou l’autre à un âge pas encore adulte…. on imagine, un jour anniversaire en plus, ça marque…. à suivre, oui, bon lundi confiné, bises

    • Je la quittais pour plus longtemps. 🙂
      Merci, jill.
      Passe une douce journée. Bises et surtout prends bien soin de toi.

  2. De quoi rester marquer à vie… L’internat pourquoi pas mais pas la perte de son papa au moment où l’adolescente a tant besoin de lui !

    • Je l’ai été… mais je crois aujourd’hui que ce sont des années qui m’ont permis d’être ce que je suis.

  3. tu as de la chance d’avoir d’aussi bons souvenirs, je crois que c’est l’internat tenu par des religieuses qui m’a fâché définitivement avec l’église, je ne dis pas avec la foi mais avec l’église. L’uniforme ne gommait pas les différences: ménage et tâches diverses pour le sans le sous, douches chaudes pour les autres et quand nous arrivions biens sûr il ne restait que de l’eau froide etc…. etc… c’est tout juste si nous avions le droit d’avoir de bonnes notes! Comment ces plouquettes de bas étage pourraient-elles avoir un 17 en philo? mais quelle incongruité vraiment? J’écoutais justement hier dans les archives de « Un peu de lecture ça ne peut pas faire de mal qui font mon bonheur en ce moment, https://www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal/archives-
    des extraits de « Retour à Reims » de Didier Eribon : un texte bouleversant qui explique bien cette honte qui vous suit toute votre vie quand vous êtes d’une caste inférieure et malgré tout ce que l’on peut faire, malgré la culture que l’on peut accumuler comme Jack London ou Annie Ernaux le racontent eux même avec beaucoup de justesse, différence entretenue par des gens qui devraient au contraire vous accueillir avec justesse et bonté!
    bises et bonne journée

    • J’ai sans doute eu la chance d’être dans un internat laïc où chacun avait sa chance, pourvu qu’il prouve son mérite. Il m’a fallu du temps, et je sais que certaines choses aussi pourraient être critiquées, mais ce fut ma maison, pendant quatre années qui m’ont beaucoup apporté.
      Que serais-je devenue si je n’avais pas été interne là-bas ? Je ne sais pas.
      Mon tuteur ne m’aurait jamais permis de faire des études, les filles, pour lui, n’avaient pas à être autre chose que vendeuse ou dactylo… même si finalement le but de leur existence devait se limiter à se marier et à avoir des enfants.
      Autre époque…
      En tout cas, j’approuve, j’ai eu beaucoup de chance et j’en connais qui ne l’ont pas eue.
      Je suis navrée que tu n’aies eu que de mauvais souvenirs de cette période… j’aurais aimé que tu en aies des bons.
      Passe une douce journée Aza. Je t’embrasse fort.

  4. Etais-tu une « Demoiselle de la Légion d’Honneur » ? Ainsi donc ton anniversaire est à jamais marqué par ce triste souvenir. Au fil des années, pourtant, d’autres beaux moments ont du le faire plus doux ? Le prochain, en tout cas, sera « confidentiel » ! Reçois des « perles de pluie » en guise de bisous…

    • Chut… je savais bien que tu devinerais. 🙂
      La suite, demain. 🙂
      Merci pour ces perles de pluie. Ici, nous avons de nouveau du soleil.
      Bisous et douce journée.

  5. Coucou ma Quichottine,
    Ce confinement et le manque de coiffeur te ramène à ta coiffure d’antan, et à ses souvenirs de pensionnat que tu va bien entendu continuer à nous conter. Triste anniversaire pour tes 15 ans tout de même
    Bises et bon début de semaine
    P.S. Merci pour la petite carte reçue de Cergy dans BAL samedi dernier.

    • Je suis heureuse que tu l’aies bien reçue.
      Merci pour tout, Zaza.
      Bises et douce journée à toi.

  6. Je ne suis jamais allée en internat mais penser à mes colonies de vacances tout comme ma dernière année d’école avec les religieuses m’a définitivement fâchée avec ce monde. Quelle tristesse de perdre son papa à cet âge, ma maman est décédée alors que j’avais 22 ans, moi, cela peut encore aller mais mon frère 12 ans, il lui en reste des manques immenses . Prends bien soin de toi

    • Mon plus jeune frère avait dix ans… je sais combien ça a été difficile pour tous.
      Il y aura toujours un vide.
      Merci pour ces confidences. Prends bien soin de toi aussi.

  7. Ce confinement fait remonter des souvenirs, douloureux ceux-ci. Je n’ai pas connu l’internat mais la demi-pension, pas top non plus où les repas étaient exécrables… Bonne semaine, ici pluie qui se faisait bien rare, du coup le confinement sera à l’intérieur sauf pour sortir le chien…

    • Les repas… ne m’ont pas vraiment laissé de souvenirs. Sauf un, en particulier. Nous avions des épinards, souvent, et les élèves y trouvaient toujours des brins d’herbe qui nous faisaient dire lorsque les jardiniers tondaient la pelouse « Tiens, nous aurons des épinards ce soir »…
      Bonne semaine à toi aussi, Marie. Bon courage pour tout.

  8. J’ai eu dans l’ensemble une enfance heureuse où encore maintenant je puise ma force, alors je trouve terrible ce que tu nous racontes et je suis pleine d’admiration envers ceux comme toi qui ont su se construire dans des circonstances aussi dures.

    • Je crois qu’il faut toujours voir le bon côté des choses… même quand la vie est dure, elle a toujours du merveilleux à nous offrir.
      Merci pour ta présence et tes mots.

  9. ….n’étais pas à l’internat mais ..loin des parents pendant une année…en revenant ne savais plus parler l’alsacien …et pour les cheveux…ça pousse…terrible ….ne ferais pas la « queue » pour les faire couper …♥

    • Sourire… moi non plus. 🙂
      Merci pour tes mots et ta présence.

  10. J’ai toujours critiqué mes parents, ma mère surtout mais j’étais néanmoins chanceuse de les avoir. Ton texte m’a beaucoup émue. Bisous

    • Je me demande parfois comment auraient été mes relations avec ma mère si elle avait vécu plus longtemps…
      Merci à toi pour tout.
      Bisous.

  11. Très émouvant ta page.
    Je n’aurais pas aimé être en internat. Et ce que tu as vécu à côté avec la morts de tes parents si jeune, c’est bien dur. Quel horrible anniversaire
    Bisous Quichottine

    • Merci, Lilwenna.
      Ce sont des souvenirs qui reviennent chaque année, mais je n’y peux rien.
      Bisous et douce journée.

  12. Je n’ai jamais connu l’internat et je plaignais de tout mon cœur les copains et copines qui y séjournaient. Pourtant, mon avis changea quand j’entendis une copine que je trouvais supérieurement intelligente et éprise de liberté m’affirmer qu’elle y était très heureuse…

    • Je crois que nous pouvons tous être heureux, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons.
      Il suffit de prendre le meilleur… et il y en a partout.
      Merci pour tout, eMmA. Passe une douce journée.

  13. Je n’ai jamais été en internat . Perdre son père à l’adolescence doit être une dure épreuve et en plus au moment de son anniversaire.
    Bonne journée et bonne semaine, bises.

    • Merci Danièle.
      Bises et bonne fin de semaine à toi.

  14. Salut,
    Il est vrai que le confinement nous fait penser et réfléchir aux années passées.

    Le soleil est de retour et la pelouse est déjà remplie de petites fleurs.

    Il faut dire qu’il y a pas mal de pissenlits malgré qu’on en retire souvent.

    Bonne semaine

    • Nous arrachons les pissenlits, essayons de garder les pâquerettes, mais les petits-enfants n’en feront pas de bouquets cette année.
      Bonne fin de semaine, Tiot.

  15. Bonjour Quichottine,
    Je n’ai jamais été en internat, nous n’habitions pas très loin de l’externat où j’étais scolarisée, j’ai des amies qui sont partie à Basse-Terre, où se trouvait le pensionnat, certaines s’y sont plu d’autres ont été rapatriées à Pointe-à-Pitre car elles n’ont pas supporté. Je pense que cela aurait été mon cas, je trouvais si bien de revenir chez moi entre midi et deux heurs pour déjeuner en famille.
    Mais les souvenirs de classe ne sont pas tous mauvais, j’en ai gardé de fort agréables.
    Bises et douce journée

    • J’ai toujours connu la demie-pension avant l’internat.
      Rentrer chez soi à midi devait être un bonheur.
      Je suis contente que tu aies gardé de bons souvenirs.
      Bises et douce journée à toi aussi.

  16. Un anniversaire qui marque à jamais et qui chaque année te rappelle cette perte c’est dur !
    Ah le coiffeur…on en est toutes là je crois ! la longueur je l’avais déjà mais les racines c’est autre chose..ça fait réfléchir si on continue les couleurs après ou pas….
    Gros bisous et douce journée Quichottine

    • J’aime mes cheveux blancs, alors, je ne les teins pas. 🙂
      Je ne sais pas ce que tu décideras mais il est vrai qu’il y a des choses qui changeront après le confinement.
      Gros bisous et douce journée à vous deux.

  17. Internat ? ben vi j’y suis allée deux ans et très contente, chez les Dominicaines, un cadre magnifique, un château avec un grand parc avec une pièce d’eau (sans trop d’eau !! ) et un souterrain condamné !!, un potager immense !!! des religieuses assez gentilles et quelques laïcs, mes meilleures années d’ado, où j’ai appris le secrétariat mais aussi l’enseignement ménager comme ils disaient (couture-cuisine-ménage-repassage…)religion pas forcément obligatoire, ainée de cinq j’étais bien heureuse d’échapper aux corvées de la maison !
    je pouvais rêver en étude en voyant les écureuil dans le parc
    écouter les oiseaux et les regarder prendre leur bain dans le peu d’eau de la « piscine »: j’ai même continué à venir le midi à la cantine lorsque j’ai travaillé à la ville très proche, et là je mangeais avec les profs et plus les élèves !!!
    Merci pour ces bons souvenirs que tu me rappelles !
    Bonne semaine à toi, ici pluie, pluie, donc confinement encore :
    Bisous, MIAOU !!!

    • Ce sont de bons souvenirs pour toi et j’en suis heureuse. 🙂
      Merci pour ce joli partage, Mistigris.
      Bisous et douce journée.

  18. J’ai aussi de nombreux souvenirs d’internat mais très peu de mauvais.
    Un univers qui me plaisait malgré les nombreuses contraintes.
    Un petit com rapide avec mon smartphone pour te souhaiter un bon début de semaine.
    Avec un temps mitigé et très mal au dos ainsi qu’une nouvelle faiblesse des yeux.
    Ce qui rend le confinement encore plus dur à supporter …
    Gros bisoux doux, ma quichottine ♥

    • Les contraintes ne me pesaient pas vraiment… comme aujourd’hui finalement.
      Ce qui manque le plus, ce sont nos petits-enfants.
      Bon courage pour tout ma Dom.
      Gros bisous doux. Prends bien soin de toi.

  19. coucou les souvenirs sont bien capricieux ; notre esprit vogue à sa guise et nous ramène vers des moments bien lointains ;moi j’ai été en internat bien tard, après le bac: l’Ecole Normale c’était internat obligatoire ;j’en ai de très bons souvenirs 🙂
    bisous

    • J’en suis heureuse pour toi. C’est vrai qu’il y a des métiers qui ne permettaient pas d’échapper à l’internat. 🙂
      Alors, autant en garder les bons côtés.
      Bisous et douce journée Michelle, merci pour ces souvenirs partagés.

  20. Bonjour Quichottine.
    Souvenirs émouvants, cruels aussi, où se ressent l’injustice, mais ce qu’on a vécu nous construit …
    Pour l’internat, vécu pendant cinq années, de la classe de 4ème jusqu’au baccalauréat, ce ne sont pour moi que de bons souvenirs, dans un lycée mixte d’une petite ville du Lot. Peut-être parce que j’étais moins heureuse à la maison …
    Mon seul souci, lorsque je suis arrivée, c’est que je me suis vu attribuer un lit au dortoir des garçons, à cause de mon prénom et de mon nom … Mais ce fut vite réglé ! 😉
    Bientôt ton anniversaire ? …
    Bises

    • Tu m’as fait rire avec le souvenir de l’attribution du lit… merci, Midolu.
      Être moins heureuse à la maison est un bon motif pour se trouver bien en pension.
      Je suis heureuse de voir que tu en as gardé de bons souvenirs.
      Merci pour tout, Midolu. Mon anniversaire c’est tout bientôt. 🙂
      Bises et douce journée.

  21. Bonjour Quichottine , 15 ans et les souvenirs de cette époque te reviennent avec un cadeau bien triste à la clé mais aussi des bonheurs qui renforcent.

    • Tu as raison pour les bonheurs qui renforcent.
      Merci pour tout, Jerry.
      Passe une douce journée.

  22. Je n’ai pas connu l’internat et pourtant une année très difficile au même âge mais pas la mort d’un parent.
    J’ai souri en lisant Azalais car les petites humiliations, j’ai vécu cela aussi. Une amie me raconte que venant de la terre … imagine un peu ce qu’elle a entendu à Paris dans une école religieuse.
    Cette révolte que tu as vécue, mon petit fils numéro un me l’a fait partager. Cela m’a permis d’expliquer que la mort n’est pas un abandon et ça lui a pris des années avant d’intégrer vraiment. Je dirais même que cela revient parfois encore maintenant. Donc je comprends tes révoltes ancrées dans le chagrin.
    Mais, comme tu le dis, cela t’a forgée aussi.
    Je t’embrasse

    • Merci pour tout, Pimprenelle.
      C’est fou ce que raconter ses propres souvenirs peut en faire remonter d’autres.
      Ton partage m’a beaucoup touchée.
      Je t’embrasse fort.

  23. Ah, ces années d’internat dans un lycée de filles, de la sixième à la terminale en ne sortant que tous les quinze jours, en fait j’avais deux vies, celle d’une enfant « confinée  » puis la liberté retrouvée à chaque vacance et la joie de revivre en famille ! mais toutes ces années ont bien sûr marqué ma jeunesse.
    Il m’en reste le goût de la lecture et le besoin d’écrire et sans doute mes envies de silence et rêverie .
    C’est un beau partage Quichottine qui nous renvoie à ces années lointaines mais sans doute constructives.Je t’embrasse.

      • Ton commentaire ne s’est pas affiché correctement… je ne sais pas pourquoi. Mais je suppose que ta réponse à Balaline était importante pour toi… alors, merci !

    • Je crois que nous nous ressemblons beaucoup…
      Merci pour tes souvenirs partagés.
      Je t’embrasse fort.

  24. On a ça en commun à 15 ans révolte colère mais pas pour les mêmes raisons….Bisous Quichottine perso j’ai souffert en internat les soeur étaient pas gentilles même très méchantes.

    • Je trouve la méchanceté toujours très dure, mais de la part de religieuses, c’est inadmissible.
      Merci pour tes souvenirs, Renée.
      Bisous et douce journée.

  25. Je me demande si j’aurai pu supporter de vivre en internat. J’espère que tu y as trouvé plus de bon temps que de mauvais.

    • Je me suis forgée une armure, et c’est le mieux qui pouvait m’advenir.
      Merci d’être là, Gérard.

  26. Je n’ai jamais connu l’internat mais j’ai perdu mon père au même âge que toi et…ce fut une délivrance malheureusement . Alcoolique, il ne supportait plus ma mère ni ses 6 enfants. Il nous a laissé seuls et nous avons appris à nous débrouiller avec peu de revenus. Ce fut une bonne école de la vie….
    Bises du jour
    Mireille du sablon

    • Il y a des départs qui sont des délivrances… je sais bien.
      L’important est que tu aies pu te forger aussi ta propre carapace.
      Bises et douce journée Mireille. Merci pour ce partage.

  27. L’internat devait être pénible à cette époque, de mon côté je garde des mauvais souvenirs de l’école public où j’étais le souffre douleur de certaines « camarades » … sans jamais me plaindre, je ne voulais pas inquiéter les parents qui eux étaient si gentils … je me réfugiais dans les lectures …
    Ainsi j’en ai été endurcie pour la suite … on essaye toujours de sortir du positif de nos dures expériences passées .
    Tu as vécu de la peine et du désarroi à l’adolescence et l’on ne comprend pas toujours pourquoi le monde est si injuste.
    Merci de te dévoiler ainsi et de faire ressurgir en nous des souvenirs d’enfance . …

    • Public ou privé, les moqueries et les brimades sont identiques, je crois… en internat, c’était comme le harcèlement sur internet aujourd’hui, incessant.
      Il fallait prendre sur soi et trouver son refuge…
      Merci pour le positif que tu as pu trouver, qui a fait de toi ce que tu es aujourd’hui.
      Passe une douce journée.

  28. Bises pour une douce soirée Quichottine !
    Nicole

    • Je crois que les jeunes d’aujourd’hui se révoltent encore, peut-être plus violemment. 🙂

  29. Déjà l’internat en soi à l’époque était une dure épreuve bien souvent , je n’ai pas connu l’internat , une de mes soeurs oui…et cela été très dur pour elle , Par contre je ne pense pas qu’a 15ans on soit prêt pour accepter le décès de l’un ou l’autre de ses parents ….je comprends ta colère du moment !
    A suivre
    Bises Quichottine

    • Tu as raison, nous n’étions pas prêts… mais je me demande si cela dépend vraiment de l’âge…
      Merci pour tout, Claudine.
      Bisous et douce journée.

  30. Je n’ai jamais été pensionnaire mais je rêvais de l’être.
    Plus tard j’ai été pionne dans un internat, et je me souviens qu’il y avait de sacrées chipies, en particulier des jumelles qui me rendaient folle à se faire passer l’une pour l’autre. En tout cas elles ne semblaient pas malheureuses toutes ces filles, au contraire.
    Par contre c’est un très triste cadeau d’anniversaire que tu as eu là…

    • J’ai vécu l’internat de chaque côté de la barrière… mais que j’aie été interne avant elles m’a permis de mieux les comprendre. 🙂
      Merci pour tout, Pastelle.

  31. Ton récit est émouvant et je comprends que tu aies envie de nous raconter ta jeunesse. Je n’ai jamais connu l’internat car le lycée n’était qu’à 20 minutes de chez moi et j’ai eu la chance de voir vieillir mes parents. Je comprends bien que tes quinze ans ont été marqués à jamais… perdre ses parents quand on est si jeune ça ne devrait pas exister, mais la vie se charge souvent d’être injuste…hélas tu le sais. je t’embrasse

    • La vie n’est pas juste… mais elle a aussi quelque chose de merveilleux, c’est de ce côté-là qu’on doit se souvenir.
      Je t’embrasse, passe une douce journée.

  32. Des souvenirs nous assaillent. Tu étais donc en pension . J.ai connu à 9 ans. Triste de perdre son père. Même s.il ne prenait pas toujours soin de toi.
    Heureusement qu’il existe des moments meilleurs pour réchauffer le cœur.
    Vivement que nous tenions dans nos bras nos petits enfants. Bises et porte toi bien. Le passé ne peut pas être détricoter… juste le présent à vivre.

    • J’ai hâte aussi de pouvoir serrer dans mes bras mes petits-enfants…
      Merci pour tout, Andrée. Vivons le présent, quel qu’il soit.

  33. Des souvenirs tres émouvants que tu partages . L’internat je n’y suis jamais allée , j’avais des échos par les camarades de classe , une discipline de fer mais elles arrivaient quand même à s’y faire . Je ne sais pas si j’aurais pu .
    Que cela doit être dur de perdre son père à quinze ans et qui plus est le jour de son anniversaire . La colère ne peut qu’être présente .
    Bonne soirée
    Bises .

    • Merci pour tes mots et ta présence… je crois que l’internat a été mon sauveur.
      Bises et douce journée à toi.

  34. Toutes ces années de jeunesse nous marquent. Les souvenirs sont bizarre… pourquoi se rappeler de certains et occulter les autres?
    Parfois, j’aurais aimé être interne…

    • Je crois que nous trions nos souvenirs, et que c’est ce qui nous rend la vie plus facile.
      Prends bien soin de toi, Mahina. Je t’embrasse très fort.

  35. Triste de perdre son papa si jeune, le jour de son anniversaire de plus…
    Interne en « laïc » c’est peut-être mieux… J’étais interne de 9 à 16 ans chez les religieuses… C’est un peu trop je pense… Je garde de mauvais comme d’excellents souvenirs qui me font sourire aujourd’hui quand j’y pense… L’éducation reste malgré tout je pense, même si elle vous endurcit… Je pourrais écrire un roman de ma vie et surtout de ces années là ! Merci Quichottine. Je reviens pour la suite. Bonne nuit. Gros bisous.

    • Tu devrais l’écrire, Liliane… tu te fais trop rare chez toi.
      Tu nous manques…
      Bisous et douce journée. Merci pour tes mots ici.

  36. La perte d’un papa si jeune est une souffrance à vie je pense .
    Pour ce qui est de l’internat , j’en ai fait 6 ans et dés le 1er jour j’ai su que c’était la chance de ma vie , faire des études était un luxe que je n’aurais pas connu sans mes instits qui avaient fait ma demande de bourse. Je dois ce que je suis à l’Ecole de la République et je lui en suis très reconnaissante. . Je garde de ces années d’internat le goût de la lecture et du silence . Mes parents habitaient loin et n’avaient pas de voiture donc je ne rentrais que lorsqu’il y avait des vacances et les gens qui me ramenaient en voiture me laissaient à 5km de chez moi, ils ne m’ont jamais raccompagnée ! je faisais ces 5km à pieds , maman venait à vélo chercher ma valise et mon cartable et repartait bien vite. Cela forge le caractère et je n’ai pas peur la nuit!!!
    Bonne journée Quichottine et bisous.

    • Je remercie aussi cet internat qui m’a accueillie…
      Tes souvenirs recoupent en partie les miens et je te sais gré pour ce partage émouvant.
      Bisous et douce journée Zoé. Prends bien soin de toi.

  37. Bonjour Quichottine. Ton récit est émouvant. Je n’ai pas connu l’internat, allant au lycée à 6 kms de chez moi et cela ne me manque pas. Ma soeur a été dans un lycée à 30 kms pour devenir secrétaire médicale et a adoré l’internat. Bisous

    • Merci pour ces souvenirs partagés.
      Bisous et douce journée à toi aussi.

  38. Tes souvenirs d’adolescente ressemblent bien aux miens, comme toi j’étais un peu rebelle, déjà je n’aimais aucune entrave à ma liberté, comme toi nous avions notre blouse et costume jupe bleu marine, chemisier et chaussettes blancs, chaussures vernies noires les blouses roses pour les 6ème et 5ème, bleu pour les 3ème et 2ème, blanches pour les premières et terminales.
    mais contrairement à beaucoup l’internat me convenait bien, surtout le jeudi, j’attendais avec impatience l’heure d’arrivée du car qui venait de ma ville car je savais que quelques minutes après ma grand mère serait à l’accueil qui se trouvait devant la chapelle, nous passions l’après midi ensemble, vers 4 heures, nous allions au salon de thé près de la poste d’Aix en Provence, manger notre gâteau.
    Puis à 17 heures elle me ramenait au collège la tête pleine d’amour, je savais que j’avais une personne qui m’aimait.
    Merci Quichottine pour ce beau billet qui a ravivé mes souvenirs, mes souvenirs de ma grand mère qui sont bien au chaud au fond de mon cœur.
    Je t’embrasse très fort.

    • Merci à toi pour ces beaux souvenirs que tu partages avec nous ici.
      Je n’ai pas connu mes grands-mères, mais j’ai rêvé d’en avoir une…
      Je t’embrasse très fort. Prends bien soin de toi.

  39. Des frissons en te lisant:
    Internat…J’avais juste 10 ans…
    Je me souviens ce premier dimanche soir, mes parents étaient partis, j’étais seule assise sur un mur…On était en septembre et je ne les reverrais qu’à la Toussaint…

    Confinement déjà mais grâce à ces années-là j’ai pu avoir mon Bac et finalement sans choisir vraiment fait un métier que j’ai adoré…

    • La séparation n’était jamais facile… merci pour ces moments que tu partages ici.
      Je suis heureuse que tu en sois sortie avec un beau métier.

  40. Un récit nostalgique et heureux en même temps. Mais perdre un de ses parents à 15 ans, c’est dramatique.
    Moi, j’ai connu la pension ,et j’en garde de bons souvenirs . Bisous

    • Je crois que ce qui est important c’est d’en garder les bons souvenirs…
      Merci pour ta présence et tes mots.
      Bisous.

  41. Bonjour,Dame. Je n ai connu la pension que sur le tard, lorsque je me suis engagée dans l armee J avaus alors 18 ans, et c etait un choix conscient… mais apprendre la mort d un proche si jeune, quelle tristesse…. je t’embrasse, et je vais lire la suite

    • Merci Dame.
      Je crois que l’internat est plus facile à supporter quand c’est un choix.
      Mais je sais qu’on peut toujours y trouver de bons côtés.
      Je t’embrasse très fort.

  42. Ah l’internat ! un passage obligé à la campagne car le collège n’était pas tout près et le lycée encore plus loin ! J’en aurais à dire aussi ! L’internat en outre était obligatoire quand on intégrait (à la fin de la 3ème) l’école normale des filles pour les filles, des garçons pour les garçons même si on habitait dans la ville. 4 ans pour faire de nous des institutrices et des instituteurs et la pension faisait partie intégrante du projet éducatif.
    bises et belle soirée Quichottine

    • Les plus âgés de mes petits-enfants seraient d’accord avec toi. La campagne fait souvent de l’internat un passage obligé.
      J’ai admiré celles de mes compagnes de 3e qui avait passé et réussi le concours d’entrée à l’école normale. Moi, à cet âge, j’ignorais ce que j’avais envie de faire…
      Bises et douce journée à toi.

  43. Je ne suis jamais aller à internat pourtant mon grand-père aurait bien voulu envoyer sa première petite fille dans cette Patrie de l’Honneur mais mon père si opposa. C’est bien triste de perdre son papa si jeune..Et cette date fut marqué en toi à jamais puisque c’est le jour de ton anniversaire…

    • Je ne sais pas ce qu’aurait dit mon grand-père s’il avait été encore vivant, mais l’internat fut pour moi une chance, finalement.
      Merci pour ta présence et tes mots.

  44. J’ai connu un an d’internat, pas pour les mêmes raisons que toi.
    J’y ai été obligée, pour m’éloigner de mon frère…
    Moi qui était renfermée et timide, je me suis retrouvée avec 40 autres filles âgées de 5 à 17 ans… J’en avais 14, je redoublais également une année. Je suis donc rentrée en internat, en même temps que l’on m’a changé d’école et j’y ai perdu mes rares amies.
    Mais j’y ai gardé d’agréables souvenirs et des moins drôles.

    Tu as perdu tes parents en si peu de temps, et tu étais si jeune ! J’avais aussi « perdu » les miens, mais pas de la même façon, ils ne sont pas morts, juste que j’ai réalisé que les parents ne sont pas de supers héros. J’ai grandi et compris certaines choses très vite. Cela a été aussi difficile pour moi.
    Aujourd’hui et depuis plusieurs années, j’ai retrouvé mes parents, avec un autre regard, d’autres souvenirs se sont mis par-dessus les anciens et… la vie continue avec encore de nouveaux souvenirs qui vont venir se superposer aux existants.

    Bonne soirée et mille bisous et tendres pensées

    • Le temps passe, certains souvenirs s’effacent, d’autres non.
      Merci pour ce partage des tiens, Cécile.
      Mille bisous pour toi aussi. Prends bien soin de toi.

  45. C’est sûr qu’à 15 ans, ce doit être un grand choc de perdre son père. Et en plus d’être en internat, à ce moment-là.
    Je ne suis restée en internat à mon entrée en seconde, que quelques mois. Je ne supportais pas. Heureusement, la soeur de ma grand-mère a pu m’héberger chez elle.
    J’ai hâte de lire la suite !
    Bises et bon samedi Quichottine !

    • Je n’avais pas d’autre possibilité, il a fallu l’accepter, et, finalement, mon père avait eu une bonne idée.
      Merci pour ton partage de souvenirs.
      Bises et bonne journée à toi aussi.

  46. Nous avons bien fait de revenir sur nos pas et d’entrer par l’entrée officielle.
    Quelle belle amorce, introduction dans cette période de ton existence !
    La fin est touchante. S’il fallait l’imager, ce serait le tableau représentant une jeune demoiselle poussée dans la boue, toute fraîche. La pluie est passée. Il en reste les effets. La terre humide et salissante en fait partie. Pourquoi a-t-elle été poussée ? Par qui ?

    Pourquoi au lieu de premiers amour et baiser, il a fallu que ce soit cela ? …

  47. L’internat. J’ai connu aussi pendant 2 ans. Puis demi-pensionnaire pendant 3 ans , car plus près de chez nous. Au début, j’ai eu du mal. Puis j’ai tellement aimé que je voulais rester par pur plaisir. Mon record a été deux mois sans rentrer à la maison. 🙂 Un peu « zinzin » Martine.
    Même souvenir des blouses sensées égaliser tout le monde. En fait, certaines étaient superbes, bien coupées, « chics ». Les miennes étaient très ordinaires, moches comme tout.
    Triste cadeau que celui de tes 15 ans. La vie est ainsi avec ses peines et ses joies.
    Gros bisous

  48. Bonsoir Quichottine, quel malheur de perdre son père si jeune ! et pour ta maman qui devait être aussi encore assez jeune et qui a dû se débrouiller pour continuer à faire vivre sa famille. Je n’ai connu l’internat qu’à l’âge de 19 ans, quand je suis partie faire une formation professionnelle après le lycée. Car j’ai eu la chance d’habiter de l’âge de 2 ans et demi à l’âge de 19 ans près de l’école des garçons, du collège et lycée du côté droit de la maison de mes parents, et de l’école maternelle et école de filles, du côté gauche de la maison de mes parents. Je n’avais que quelques minutes de marche à faire pour arriver en classe. D’ailleurs, le boulevard s’appelait boulevard des Ecoles même si l’adresse postale était boulevard des résistants. Je vais lire la suite de ton histoire. Bisous et bon confinement, on n’est pas délivré du virus encore…

  49. Bonsoir Quichottine,
    je viens de lire ce souvenir d’internat 1, et feuilleter les commentaires. Nous sommes tous différents dans une situation qui paraît être la même… mais non… quand on est jeune (moi j’allais avoir 11 ans) on ne choisissait pas, on nous imposait, sans doute pour notre bien, pour notre avenir, c’est comme cela que je l’ai vécu, et très mal car c’était un abandon, une liberté que l’on m’avait prise, les contraintes, tout ce que j’ai ressenti au cours de ma vie, bien sûr on se forge mais j’ai gardé beaucoup de cicatrices. Tu as perdu ton papa à 15 ans , moi à 11 ans il était là mais il me manquait cruellement et le we était bien trop court pour en profiter. Il y a des dates qui marquent. J’ai quitté mon école après 12 années d’instit pour me rapprocher de lui qui était malade et il nous a quittes deux jours avant la fin de l’année scolaire pour son anniversaire, et j’ai épaulé ma mère les 30 ans qui ont suivi. Aujourd’hui c’est avec lui que je suis dans mon coin de jardin.
    Le petit détail sur les cheveux m’a amusée, quand je suis rentrée à l’internat j’avais les cheveux longs avec des anglaises mais on a décidé pour moi qu’il serait préférable de les couper, plus simple pour se coiffer!!! j’ai opté plus tard la coupe courte et puis je viens de les laisser pousser et avec le confinement ils ont pris de la longueur et se sont remis à friser et je roule les petites anglaises entre mes doigts!!!
    Je n’ai gardé aucune relation avec les élèves de mon âge mais je me souviens de mes professeurs. Je possède des bulletins trimestriels que maman gardait.
    Il y a peut-être trop de liberté pour les jeunes aujourd’hui mais je pense qu’ils y trouveront ce dont ils ont besoin. Bises