Le banc, avec Claudine

Je vous disais qu’un jour… mais est-il nécessaire de continuer à dire le passé alors que le présent suffit ?

Certains pourraient penser que je me plains, ce n’est pas mon but, je ne fais que raconter, comme je raconte une image, une rencontre, un rêve.

Besoin d’écrire, parfois, pour éviter je ne sais quelles pensées morbides qui n’ont aucune raison d’être.

J’ai eu une enfance pas plus malheureuse que d’autres, sans doute moins.

Maman et Papa nous aimaient, chacun à leur façon. Ils nous élevaient comme on le faisait à l’époque, sans avoir recours aux philosophes ou aux psychologues qui se mêlent de nos vies de parents aujourd’hui.

Ils n’expliquaient pas, mais n’était-ce pas mieux que de tout vouloir dire sans se rendre compte que l’enfant a aussi besoin de limites pour pouvoir les franchir en grandissant ?

Je ne sais pas. Mon questionnement est seulement dû à des circonstances qui ont empêché que la lumière se fasse au bon moment.

Alors, je tourne une nouvelle page, et je suivais ce matin Claudine sur son chemin côtier, un chemin que j’ai découvert il y a quelque temps déjà, où je me suis promenée, aussi.

Là-bas, il y avait un banc, en surplomb de la plage.

Je m’y étais assise, tranquille, en regardant la mer et les bateaux au loin, comme d’autres avant moi.

J’écoutais un silence qui n’existe que là.

La mer en contrebas, le bruissement des plantes, les murmures du petit peuple qui y vit caché.

Un papillon passa, fugace apparition.

Il m’avait distraite de ma contemplation. Je le suivis des yeux, un court instant.

Il s’était enfui sans que j’aie pensé prendre la photo qui aurait emprisonné le temps…

Mais j’en gardais la trace d’un souvenir heureux.

Il avait emporté mon envie de voyage, m’avait ramenée à l’essentiel.

La vie, notre vie, sur Terre, encore un peu.

Comme les deux coquelicots, si fragiles, mais si beaux, qui, à mes pieds s’épanouissaient.

© Quichottine, 10 juillet 2019, pour le texte
© Claudine Le Bagousse, juin 2019, pour les images

Merci à Claudine pour ses images, merci à vous qui me lisez.

51 commentaires à propos de “Le banc, avec Claudine”

  1. Je n’ai pas ressenti la moindre plainte dans tes écrits précédents et je te remercie d’avoir partagé ce qu’avait été ta vie dans ses premières années.
    Le présent suffit ! certes ! mais il est coloré par le passé que nous avons vécu et connaître ce passé nous permet parfois de mieux comprendre la personne qui nous parle
    Bonne journée quichottine !

  2. Un bien joli chemin, très fleuri, une balade dont il faut goûter chaque instant.
    Est-e qu’on ne parle pas toujours de soi quand on écrit? Même si c’est d’une façon détournée?

  3. Je me souviens de cette photo chez Claudine, une très belle vue ♥
    C’est la réflexion que je me fais avec mon APN, j’ai décidé de prendre moins de photos, car le nez derrière l’APN on ne voit plus ce qui nous entoure et la mémoire enregistre moins…enfin je vais essayer car quand on est fan de photos ce n’est pas toujours facile
    Merci pour tes mots Quichottine
    Douce journée et gros bisous de nous deux

  4. Et quel beau présent en contemplant les photos de Claudine.
    Bises et bon jeudi ma Quichottine

  5. Non tu ne te plains pas. Comme je l’ai écrit précédemment, tu as éprouvé un besoin d’écrire, tout simplement. Ecrire pour dire ses maux peut être salvateur à ce qu’on dit. Alors ne te pose pas de questions et continue d’écrire. J’aime les bancs que je prends aussi en photos et où je m’assoie aussi devant le bleu de la mer pour me laver l’esprit et c’est ce que tu as fait. Je t’embrasse.

  6. Pas trop de banc, sur « mes » chemins côtiers, mais certains rochers savent se faire doux et la sphaigne est confortable. A tester sans modération !

  7. Il y a eu quand même des progrès au niveau de la psychologie et du droit des enfants et c’est un bienfait … Le problème étant que cette psychologie est parfois mal digérée par les aprents qui ont confondu écoute -respect et permissivité, Tout est toujours une question de dosage …

  8. L’essentiel tu l’as déjà trouvé : dans ton oeuvre humanitaire d’édition, encore bravo

  9. C’est toujours beau et bon de regarder s’épanouir les coquelicots 🙂

  10. J’aime beaucoup les bancs qui nous invitent à s’asseoir et rester un moment contemplatif. Bises

  11. Je me souviens de ces photos chez Claudine, car j’aime les bancs et ce qu’ils représentes, que ce soit pour les amoureux, pour les contemplatifs, pour les lecteurs, ou juste pour se reposer un instant…
    Comme a ton habitude, des images joliment agrémenté de tes mots.
    Merci et bonne fin de journée.
    Bises

  12. Je ne vois aucune plainte je vois juste un récit de ta vie passée, on le fait tôt ou tard,est-ce un besoin sûrement…

    Les images savamment mises en valeur par tes mots me font rêver. La mer, ce banc seul face à l’océan et deux coquelicots c’est ça la plénitude.

    Bisous

    EvaJoe

  13. Encore de jolis mots grâce à ces photos …
    J’aime te lire, tu sais tellement bien raconter et tes mots me parlent.
     » Bon jeudi, toujours avec une bonne chaleur normale …
    Ouf, on respire et dort mieux !
    Gros bisoux doux ma quichottine ♥ « 

  14. Cela m’arrive de plus en plus souvent lors de mes promenades, de rencontrer un banc qui me propose de ranger mon appareil photo dans mon sac, de m’asseoir et de contempler un moment de tourbillon de vies autour de moi, dans ma ville.
    Comme toi, je fais un retour en arrière, malgré moi … l’âge sans doute ? Ma naissance à Amiens, ma jeunesse, mes parents … Ni dramatique ni très heureuse et je me préfère maintenant où je me réveille avec le bonheur d’être libre …
    Je n’oublie pas ce banc … dans mes hortillonnages (sourire)
    Gros bisous Quichottine

  15. Je n’ai pas vu de plaintes. Tu relates, c’est tout. Ta vie d’enfant et d’adolescente a été ce qu’elle a été et tu fais bien de la raconter.
    C’est amusant comme ce banc m’en rappelle un que je voulais prendre en photos. Il était là dans une promenade au bord de mer. Je me demande si, enfin de compte j’ai pas une photo du dossier qui était gravé de deux ou trois mots (dans mon souvenir).
    Regarder la nature … elle offre tellement et pas seulement pour les yeux.
    Bisous Quichottine.
    Au fait, je te croyais en pause.

  16. J’aime bien m’asseoir sur un banc…
    Je le fais assez souvent dans le beau jardin public à proximité de chez moi. Un endroit paisible. Des arbres, des fleurs, des oiseaux… (Un écureuil, il y a quelques jours). Cela me suffit ! Je profite du moment présent.
    C’est bien d’écrire… On évacue…
    Je t’embrasse.

  17. Je ne t’ai pas sentie dans la plainte et c’est bien d’écrire , c’est une forme de catharsis qui fait du bien.
    J’aime aussi les bancs , juste pour souffler physiquement et moralement , un instant pour soi.
    Je t’embrasse .

  18. je ne vois pas de plainte dans tes billets « souvenirs » juste une émotion …
    Ce banc face à l’océan est propice aux réminiscences !
    je t’embrasse

  19. Tu n’es pas dans la plainte mais dans l’écriture de tes souvenirs et l’émotion qui les accompagne .
    Un banc , une pause bien agréable pour profiter de tout ce que la nature nous offre et qui me rappelle aussi bien des étés en bord de mer .
    Bonne soirée
    Bises

  20. J’adore les bancs qui nous font signe de nous arrêter et nous poser en lâchant prise , laissant notre regard vagabonder.
    Douce soirée, je t’embrasse Quichottine

  21. J’avais adoré aussi cette photo chez Claudine. Elle me rappelait un banc similaire en Bretagne où je m’étais assise avec mon amie aujourd’hui disparue…Je n’ai ressenti aucune plainte dans tes précédents articles. Juste sentie ton besoin d’écrire pour éclairer ta route, ton envie de comprendre, de trier tous ces souvenirs qui nous assaillent parfois, s’emmêlent et nous amènent bien trop loin du présent mais qui font aussi ce que nous sommes aujourd’hui. Bisous et une douce journée

  22. Coucou Quichottine
    Je crois que lorsque le besoin s’en fait sentir , se liberer par l’écriture doit apporter un mieux être et là c’etait nécessaire pour toi .. et là face à cet ocean sur ces bancs laisser son esprit vagabonder sans contraite ne peut qu’apaiser !
    Je t’embrasse très fort

  23. Bonjour Quichottine. L’évocation de tes souvenirs d’enfance est très intéressante à lire, et -je suppose- comme une soupape pour toi. Bonne journée et bisous

  24. Je n’ai pas lu de plainte dans tes écrits, et tu racontes si bien tes souvenirs.
    J’aime beaucoup ce banc sur le chemin côtier, je m’assois souvent sur un des bancs disséminés sur les chemins côtiers du Golfe du Morbihan et comme toi j’écoute le silence et le respiration de la mer.
    Bises et belle journée

  25. Mais non, tu as juste raconté avec une petite mélancolie, les souvenirs de ta jeunesse.
    Une belle image qui incite à la rêverie .J’aime beaucoup …
    Bisous

  26. L’invitation est belle et se laisse cueillir. J’aime aussi m’asseoir loin du bruit parasite et goûter celui de la mer. La pensée vagabonde ainsi au rythme des marées. Douce nuit Quichottine…

  27. Ce banc me rappelle celui de mes balades à Quiberon.. j’étais là aussi, à regarder la mer …moment de plénitude dont j’essaie de me rappeler quand les idées deviennent grises…
    Il faut laisser les souvenirs « remonter », nous les « analysons » différemment avec le temps…
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  28. Vivre au présent, tu sais le faire mieux que tous…J’aime tes mots du cœur Quichottine

  29. Un banc la mer, pour rêver…
    Partager ses souvenirs c’est aussi remettre bien en place les cailloux égarés de nos chemins…

  30. Tu avais besoin de mettre des mots et de les partager pour fixer ces souvenirs. Là encore tu as su tisser des liens. Merci pour ce partage ma Quichottine.
    Douce journée et gros bisous.

  31. Un banc qui surplombe la mer et deux petits coquelicots dansant avec le vent …c’est déjà un beau rêve, un voyage sur terre au parfum de souvenirs !
    Bises Quichottine, douce soirée

  32. Une belle image et des réflexions sur la vie, nos parents, notre éducation…
    Les enfants à mon avis ont besoin d’un cadre pour bien grandir, à présent peut-être on en fait trop et autrefois pas assez, il faut un juste milieu mais tout ne s’explique pas, les enfants découvrent avec le temps et ça les fait réfléchir, mûrir… Ce fut ainsi pour moi aussi, j’ai eu de bons parents qui nous laissaient vivre dans la nature tout en nous surveillant mais ils ne pensaient pas qu’il fauttout expliquer, nous parlions à table à notre tour…
    Merci pour cette page Quichottine

  33. Tu sais moi aussi lorsque je m’assois sur un banc le long de la mer je peux me perdre dans mes souvenirs et rester au même endroit pendant très longtemps, un jour j’ai même eu peur car la pénombre était tombée et je ne voyais même plus mes pieds.
    Tu as sans doute besoin de comprendre ton passé, je n’ai pas ressenti de plaintes dans tes propos Quichottine, seulement de la mélancolie.
    Douce soirée
    Grosses bises

  34. Nous sommes faits de souvenirs qui nous déterminent et nous construisent, qui retracent les racines et dessinent le devenir. Capricieux, ils nous amènent à un moment du passé : une voix, une odeur, un son, une époque marquée par la tristesse ou la joie …
    Je me pose souvent au détour d’un sentier , au pied d’un arbre , d’un vieil arbre le plus souvent et si mes pas me portent jusqu’au bord de mer , c’est au creux des dunes de la côte d’Opale que je laisse s’envoler mes émotions . Et je regarde l’éphémère , cet instant présent que j’aimerais tant , parfois, retenir .
    Merci de ta visite .
    Enchantée de te connaitre Quichottine
    Douce fin de journée
    Véronique

  35. Non tu ne te plains pas, mais chacun s’exprime à sa façon, toi c’est l’écriture, pour d’autre ce sera la peinture, ou la musique. Je trouve que de nos jours on explique trop de choses aux enfants, ils ^perdent leur innocence très vite, trop vite …
    Belle soirée, bisous !
    Cathy

  36. Coucou Quichottine
    Un banc pour moi est synonyme de souvenirs… C’est sur un banal banc de square dans ma ville natale où j’ai reçu mon 1er baiser… avec mon fiancé qui est devenu mon mari… :-)), suivi d’une vive remontrance du gardien du square qui trouvait « qu’on se comportait mal », et menaçait de « prévenir nos parents »… Baiser tellement pudique, pourtant !
    Désormais, il est une halte bienvenue au cours d’une promenade pour me permettre de souffler un peu… ;))
    C’est fou ce que les moeurs ont changé en si peu de temps !
    Tes mots sont bien jolis, Quichottine, et on a envie de te rejoindre sur ce banc au bord de la mer, en contemplant les coquelicots…
    Merci !
    Bisous

  37. Bonsoir Quichottine, o,n garde tous un goût bon ou amer au sujet de notre enfance, celle qui nous construit ou nous détruit c’est selon les personnes. Tu avances en faisant tienne la formule du professeur Keating « carpe diem » et tu zs bien raison . PS : je viens de commencer ma lecture des « Métiers improbables » !

  38. Salut
    Le ciel est un peu bouché et le matin il fait frais.
    C’est le meilleur moment pour s’aérer et aérer la chambre.
    Bonne journée

  39. L’important est ce que tu as fait ou fais de ton passé, tu ne peux le modifier.L’accepter, le surmonter, l’intégrer, pourvu qu’il ne t’empêche pas de vivre le présent.
    Un banc pour laisser vagabonder ses pensées et apprécier le moment présent. Bises VITA