Il était une fois, un musée, un lieu différent, ouvert à tous, un lieu où j’allais rêver chaque jour devant une nouvelle image…
Le conservateur avait pris pour pseudonyme le nom d’une souris… Muad’Dib.
Son avatar m’a longtemps intriguée… Il nous l’avait présenté sur son blog en juillet 2007…
Je l’ai vu longtemps comme cet homme de pierre… qui savait émouvoir !
Il n’avait rien de la petite souris des nuits enfantines, il ne changeait pas les dents de lait en pièces de monnaie. Il photographiait, partout où c’était possible, les statues que les artistes avaient disséminées dans les lieux publics, les parcs, les jardins, les places et avenues…
Sur chaque statue, il posait un regard plein de tendresse et en faisait quelque chose d’inoubliable.
Je crois qu’il pensait chaque image… longuement, comme il avait « pensé » l’homme de pierre de La Roche-sur-Yon en n’en gardant que le visage dans un magnifique plan rapproché pour son avatar…
Le musée, c’était pour moi des images, des « coups de cœur« , si souvent, que Muad m’a offert un jour, pour mes Balades en Quichottinie, celle qui pour lui représentait le mieux « sa » Quichottine…
Un jour, je la lui avais demandé pour une histoire…
Muad’Dib, c’était cela, pour moi… un merveilleux ami qui m’offrait ses images, ses chefs d’œuvre, que je pouvais sans crainte transformer en conte où chaque être sculpté savait enfin revivre, parler, raconter, émouvoir ceux qui passaient.
Un jour, j’ai lu chez lui « Voilà, c’est fini ».
J’avais admiré, quelques heures plus tôt l’article précédent, un merveilleux « Neptune » qui m’avait séduite, et pour lequel évidemment, j’aurais su trouver des mots…
Aujourd’hui… de ce Musée si beau, si original, il ne reste, dans le cache des moteurs de recherche, que des articles vidés de leurs images… Ce dernier merci qu’il nous avait adressé et dont je n’ai pas pensé à garder d’autres traces que celle capturée sur Google le lendemain…
Un jeune garçon pensif tout en haut du monument aux morts du Pouliguen… Une image si belle qu’elle me manquera comme me manquent aujourd’hui toutes celles dont il aurait pu faire un bien meilleur montage que moi, s’il avait été là aujourd’hui.
Muad’Dib, sur OB, c’étaient les Confidences, les Récréations photographiques, mais, surtout, ouvert à tous, c’était un grand, un immense Musée à ciel ouvert.
Un jour, tu reviendras, car il faut revenir malgré cet adieu qui n’est peut-être qu’un « au-revoir », comme tu l’as écrit ici ou là dans tes derniers commentaires… Mais… le Musée pourra-t-il renaître de ses cendres ?
Quelque part, dans la Bibliothèque endormie, La Dame au grand cahier s’interroge…
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