Elle est là, tranquille, son chien dort à ses pieds…
Pourtant, ne croyez pas qu’elle ne pense à rien, ainsi abandonnée sur son petit, si petit fauteuil.
Il faut aller au-delà de ce regard songeur, au-delà de la femme…
Juste au-dessus de ce petit coussin vert qui l’aide à trouver ce fauteuil moins inconfortable.
Regardez bien… au mur, accroché, il y a Elle aussi, et Lui.
Lui, c’est celui qui la peint.
Il l’a rencontrée un jour au parc, il en fait l’âme de son paysage, d’une allée ombragée où il aurait aimé être seul avec elle. Ce jour-là, ils ne l’étaient pas. Ils étaient restés bien sages… Elle lui donnait le bras.
Depuis, il la peint, un peu chaque jour, elle le regarde et elle rêve.
Son rêve n’est pas toujours gai, elle n’est pas libre de l’aimer.
Le chien aux pieds de la demoiselle, c’est un peu son ange-gardien.
Le peintre rêve aussi.
Sur la toile, il a dénudé une épaule, imaginé ce que serait leur rencontre…
Mais il sait bien que ce n’est pas possible… et c’est pourquoi il a laissé comme un regret dans le regard d’Ella.
…
Encore une fois je vais me joindre au choeur de tes admirateurs pour dire combien ton texte redessine si bien ce tableau… Mais cela ne m’empêche pas de penser que tu as commis une petite erreur d’analyse… Tu dis « elle n’est pas libre de l’aimer » Je pense qu’elle est libre de l’aimer, mais qu’elle n’est pas libre de le dire… Et c’est certainement cela qui rend son regard si profond et nostalgique… J’aime ces amours impossibles, car puisqu’ils sont impossibles, ils seront sublimés par chacun des acteurs… Il ne le sais pas, mais peut-être que Miss Ella a un « caractère de chien » 🙂 Bises
Si je te dis que je suis morte de rire ? Tu me crois… ?
C’est vrai… Je te lisais, tranquillement, en me laissant porter par ton analyse… que je trouve très juste.
Et là, arrive le caractère de chien.
C’est vrai… tant qu’on ne fait qu’imaginer les choses, tout est très beau. La princesse n’a jamais mauvais caractère dans les contes de fée… et le prince est toujours charmant…
C’est normal qu’ils tombent amoureux.
Mais, dans la réalité, qu’en est-il ?
Merci, Yvon, j’adore ! D’ailleurs, tant que j’y pense, c’est vrai, j’ai encore des livres dont je n’ai pas parlé dans la bibliothèque et qui appuieraient ton commentaire aujourd’hui.
Il faut que je m’y mette sérieusement !
Les amours interdites sont les plus belles histoires car elles se nourrissent des imaginaires. Tout peut s’envisager mais rien n’est possible. Cela en devient fort. Une force non consommée, inaltérable car non assouvie. Sous ta plume les tableaux prennent vie, c’est ce que j’aime chez toi.
Je suis heureuse que ce tableau te plaise.
Je ne sais pas si je l’accrocherai un jour dans la bibliothèque. Ici, il est bien.
« Une force non consommée, inaltérable car non assouvie »… J’aime beaucoup !
Merci, Chana.
tu te rends compte du boulot…peindre la dame et son chien, le fauteuil, le tableau derrière la tête, et cerise sur le gateau : tous ces dessins de la tapisserie…quand il eut fini de peindre : il devait être devenu vieux ou trop vieux pour entreprendre la demoiselle…j’espère qu’elle n’est pas restée attendre trop longtemps…à cause de la poussière qui se deposerait inévitablement sur sa robe….
Morte de rire, Pat !
J’adore… J’imagine bien, en effet, l’état de la robe de la demoiselle après toute cette attente… Tu as raison, il n’aurait sans doute pas dû peindre, en plus, la tapisserie !
Merci pour ce rire du matin.
quand l’impossible guide la vie….il reste ce petit air de regret, juste dans la prunelle des yeux… peut le voit…
Peu le verront, pourtant, il est là.
C’est un très beau tableau. Et l’attente dans ce regard est très perceptible. Tu as magnifiquement « peint » ce tableau. Bonne soirée.
Merci, Petite Elfe. Je suis contente que cela t’ait plu.
Bonne soirée à toi aussi
il la peint, elle rêve… c’est de l’amour qui se murmure et qui construit des souvenirs pour les vieux jours… pourquoi pas? mais va-t-elle rester si sage et lui ne pas trembler trop fort et poser ses pinceaux?
C’est une bonne question…
Ici, tout est possible !
Je peux l’encadrer cette jolie dame ? 😉 Les amours interdits sont sans doute les plus beaux . laissant place a une source de rêverie inépuisable. et quand on sait ce que le rêve peut nous apporter ^^ Bon d’accord c’est un peu simpliste comme raisonnement mais j’ai pas envie de la voir triste 😉
Bien sûr…
Si tu le fais, je mettrai le tableau dans la bibliothèque, avec ton cadre.
Non, ce n’est pas si simpliste, tu sais bien !
Le rêve, c’est quelque chose de merveilleux. N’est-ce pas ce que j’avais trouvé sur « Rêverie » ?
Ton nouveau blog, même « mûri » est aussi beau…
Le plus étrange, c’est que nombre de femmes de cette époque dans la peinture ont ce sourire mélancolique. Le tableau est très beau et j’aime la façon dont tu lui donnes vie.
Étrange, c’est vrai… mais peut-être n’étaient-elles pas si heureuse de la vie qu’elles menaient ?
Merci, Muad.
oups…quelle faute j’avais fait à l’époque!!!
aujourd’hui…je ne vois que la nostalgie du temps qui passe, ou du temps perdu peut-être…
Le temps qui passe, le temps perdu, je ne sais…
Le regard peut changer d’un instant à l’autre.
Je t’embrasse. Passe une douce soirée.