Georges Flipo : Qui comme Ulysse

Vous ne le savez pas mais j’ai pris des engagements… virtuels, bien sûr !

… Ils sont virtuels, mais, comme ici j’ai un peu de mal à choisir entre fiction et réalité, mes promesses virtuelles sont aussi importantes que mes promesses réelles et j’essaie au maximum de les tenir.

Ah ! Je vois !

Hier, c’était dimanche, vous étiez contents, très, parce que vous veniez de lire une histoire pas trop longue, sans liens, et que depuis que la bibliothécaire est partie Dieu sait où, il semble que ses lutins et autres personnages de contes de fée s’en donnent à coeur joie !

Que fait donc Quichottine lorsqu’elle n’est pas là ?

Elle lit ! Ou, parfois, elle court les magasins, elle hante les librairies pour trouver de nouveaux livres ou de plus anciens, pour la bibliothèque !

C’est vrai…

Et là, pour aujourd’hui, je vous en ai trouvé un tout nouveau, il sent encore le papier tout frais, comme du bon pain, l’encre à peine sèche… bref, un vrai régal ! Je suis comme devant un bol de chocolat fumant, onctueux à souhait, et une tartine de pain beurrée… croustillante et blonde… Mmmmm !

Je plaisante… Le livre sent le neuf, c’est vrai, mais il y a bien longtemps que l’on ne sent plus rien d’autre… et qu’il faut attendre que la poussière ait pris place entre les pages pour que s’installe l’odeur si caractéristique des livres anciens que l’on manie doucement dans les espaces réservés des grandes bibliothèques !

C’est  un nouveau né… mis en librairie le 20 août.

Que fait-il déjà là ? Je pourrais au moins attendre que l’encre des critiques ait fait son ouvrage, que l’on ait dit ici ou là que c’était très bien. Il faut dire que les critiques, moi, je les lis peu, sinon pas du tout…

Je sens que LTT va m’en vouloir encore, mais, bien que j’apprécie au plus haut point leur travail, surtout lorqu’il est fait avec sincérité, comme le sien, je préfère pour ma part me faire d’abord ma propre opinion. Je pourrais, bien entendu, demander un exemplaire gratuit à l’auteur, ou même à l’éditeur… mais, si je ne le fais pas, c’est pour garder les coudées franches et pouvoir traiter le sujet comme je le souhaite, sans pression ni regrets.

J’ai des rapports fusionnels avec les livres que je lis. J’y entre, je m’installe, comme si j’étais chez moi. S’ils ne veulent pas me laisser entrer, si je ne peux pas m’y installer, je me sens exilée, et, pour la peine, il m’arrive de délaisser leurs auteurs… Je sais, c’est un peu puéril comme réaction, mais, après tout, il y a tant de livres qu’il me faut bien trouver des critères de choix.

Quand un livre m’ouvre grand ses portes, je note dans un coin de ma mémoire le nom de son auteur, et, il m’arrive de me conduire ensuite comme si j’étais une puce…

(Non, pas une puce informatique,
il ne faut pas penser PC – ou Mac – tout le temps !)

… et je vais grapiller dans le reste de l’oeuvre. C’est comme ça que j’ai fait pour P.B-R et c’est comme ça que j’avais fait pour d’autres avant lui.

J’ai rencontré il y a quelque temps, un certain Georges Flipo. Il est venu un soir, à une heure un peu tardive pour une première visite, mais, comme il demandait une chaise, je suis allée voir qui il était et je lui ai offert de revenir, ce qu’il a fait, dès le lendemain. Comme c’est quelqu’un d’extrêment bien élevé, il a fait ce que l’on doit en pareil cas, il a laissé chez moi sa carte de visite.

Depuis, je passe de temps à autre chez lui, et chaque fois, alors que je me dis que je vais me limiter à un article…

(C’est long de tout lire,
le billet, les commentaires,
et surtout les réponses !
C’est vrai, Georges répond !)

… je fais comme il avait fait chez moi, je m’installe, je ris, je réfléchis parfois… et je lui laisse quelques mots.

Donc, un jour, je lui ai dit que je lirai son dernier né, puisque dernier né il y aurait.

Après, j’étais bien ennuyée…
Je me disais que je devrais me défiler si ce n’était pas aussi bien que ce qu’il mettait sur son blog…

(Encore une fois, j’avais parlé trop vite !)

Mais, c’était une promesse que je m’étais faite. Je lirai.

Alors, je suis allée chez mon libraire habituel… dépenser dix-huit euros.

C’est vrai, si vous êtes déjà passés chez Georges, vous avez peut-être vu mon commentaire, si non, je vais vous le remettre ici, c’est plus simple !

Ce qui peut vous rassurer, je crois, c’est que j’ai trouvé mon exemplaire dans ma librairie habituelle, que je ne l’ai même pas cherché…

Je suis arrivée, avec un sourire, j’ai demandé « Il me faut le dernier livre de Flipo, mais je ne me souviens plus du titre, il vient de sortir ».

(L’air bête de la nana qui a entendu parler de quelque chose, mais qui ne se souvient plus ni du titre, ni de l’éditeur, ni du prénom… bref, seulement du nom de l’auteur !… Je dois dire que c’est un test que je fais parfois pour savoir à qui je parle et aussi de qui je parle.

Sourire de la vendeuse… qui me dit : « Ah ! oui, je sais, je l’ai vu ! » et qui me prend presque par la main pour me guider vers le bon rayon, et me donne l’un des cinq exemplaires avec un immense sourire. Il faut dire que j’avais déjà une pile conséquente de livres sous le bras.)

Je ne pense pas que, si c’est partout pareil, vous passiez au pilon trop vite ! (Enfin, pas vous, votre livre !)

Je suis en train de perdre un temps précieux, je retourne à ma lecture.
Billet demain, si je peux.

commentaire n° : 28 posté par : Quichottine (site web) le: 31/08/2008 20:37:09

C’est simple, c’est tout vu. J’ai sauté à pieds joints dans le livre, à peine sortie de la librairie. Je n’ai même pas attendu d’être chez moi…

(J’avais la chance de pouvoir profiter,
de façon éhontée, d’un chauffeur personnel…)

… et j’ai lu, moi qui ne peux plus lire quand je suis en voiture !

J’ai choisi l’une des quatorze nouvelles qui composent cet ouvrage, pas au hasard, c’est vrai. J’ai pris celle dont le titre me parlait le plus… « Confitería Ideal« 

J’aime bien lire des mots qui me rappellent d’autres mots dans une langue que j’aime bien…

Je suis allée avec lui, avec Yvon, plutôt, puisque c’est le héros de cette nouvelle

Je me suis préparée, j’ai endossé le costume d’un jeune homme qui vient d’arriver à Buenos Aires, en Argentine… qui choisit soigneusement ses vêtements pour faire le moins touriste possible afin de se rendre sans encombre à travers les rues sombres (ça, c’est pour la rime) au temple du tango… Confitería Ideal.

Tel est le nom de cet endroit magique où moi, dans la peau de cet Yvon-là…

(Bien sûr je ne parle pas de cet Yvon que vous connaissez déjà
… remarquez, ce pourrait être cet autre !)

… je m’installe, je « fais semblant« , comme lorsque j’étais enfant et que nous jouions « je serais… et toi tu serais… »

Yvon fait le tour de la vaste piste de carrelage gris, il aura le choix. Une majorité de femmes, dont plusieurs très seules. C’est prometteur. Déjà Yvon se prend à imaginer la fin de la soirée, car il n’est pas seulement venu pour le bal. À quoi servirait la sensualité du tango si elle n’enflammait que les sentiments ?
Certaines débarquent du travail en riant, leur sac de voyage à la main, et partent se changer aux toilettes pour revenir en jupe plus longue, plus ouverte. D’autres portent simplement à l’épaule leur sac à chaussures de tango : ces accessoires-là valent une fortune, il n’est pas question de les user dans les rues éventrées qui mènent à la Confitería. Yvon les regarde enfiler ces chaussures, impudiques. C’est un moment qu’il a toujours trouvé excitant : les doigts féminins resserrent la longue bride autour des chevilles pour bloquer le pied. Il y a de l’alcôve dans ces gestes-là.

(p.106)

C’est l’extrait que nous propose Georges sur son blog. J’en aurais peut-être mis un autre. Mais, après tout, pourquoi ne pas laisser le choix à l’auteur ?

Il suffit à montrer l’écriture… et si vous voulez d’autres extraits, sur d’autres nouvelles, il y en a là (clic).

La quatrième de couverture ? Pourquoi la recopier ? Elle est là (clic).

Moi, je vous dirais seulement que je n’ai pas encore tout lu dans le recueil, mais, de cette histoire-là, j’ai gardé un sourire… Monsieur de La Fontaine aurait sans doute conclu :

Tel est pris qui croyait prendre.

Je ne suis pas Jean de La Fontaine, mais je dis que tout l’art de ce texte réside dans le passage entre le rêve que l’on se donne et la réalité que l’on vit.

Merci Monsieur Flipo.
Je retourne à vos histoires, elles me plaisent beaucoup !

Couverture

Georges Flipo
Qui comme Ulysse
Nouvelles en partance
Éditions Anne Carrière, 2008.

47 commentaires à propos de “Georges Flipo : Qui comme Ulysse”

  1. Ce qui peut vous rassurer, je crois, c’est que j’ai trouvé mon exemplaire dans ma librairie habituelle, que je ne l’ai même pas cherché…

    Je suis arrivée, avec un sourire, j’ai demandé « Il me faut le dernier livre de Flipo, mais je ne me souviens plus du titre, il vient de sortir ».

    (L’air bête de la nana qui a entendu parler de quelque chose, mais qui ne se souvient plus ni du titre, ni de l’éditeur, ni du prénom… bref, seulement du nom de l’auteur !… Je dois dire que c’est un test que je fais parfois pour savoir à qui je parle et aussi de qui je parle.

    Sourire de la vendeuse… qui me dit : « Ah ! oui, je sais, je l’ai vu ! » et qui me prend presque par la main pour me guider vers le bon rayon, et me donne l’un des cinq exemplaires avec un immense sourire. Il faut dire que j’avais déjà une pile conséquente de livres sous le bras.)

    Je ne pense pas que, si c’est partout pareil, vous passiez au pilon trop vite ! (Enfin, pas vous, votre livre !)

    Je suis en train de perdre un temps précieux, je retourne à ma lecture.
    Billet demain, si je peux.

  2. Belle journée, Quichottine, ma bibliothécaire préférée !
    J’ai hâte de lire ce dernier Flipo…dans quelques jours, j’espère.
    Merci.
    Gros bisous, Amielle

    • Belle journée à toi aussi, ma Dame de l’Océan.
      Je sais que tu le liras… tu me diras donc ce que tu en penses !

      Gros bisous à toi aussi

  3. j’allais bien au bal que pour danser, sinon , une fois marié, le bal serait-il interdit ?
    J’y suis allé tout le temps que j’ai travaillé, les samedi ou dimanche que je ne rentrais pas à la maison.

    Bises à toi x2

    • Le bal ne doit pas être interdit, je ne le crois pas, même une fois marié.

      Pourtant, je ne crois pas que l’on danse de la même façon, après le mariage… ;-)))

      Bises à toi aussi, Patriarch. Merci d’être là.

    • J’ai ri en suivant tes liens, de lien en lien, Philippe !
      Merci pour ce joli parcours, je ne me suis pas perdue !

  4. je ne connais pas… je ne le lirai certainement pas ( je suis trop longue à lire ceux que j’ai déjà !!) mais j’ai adôooré le passage sur l’odeur des livres !!!! l’odeur des vieux livres c’est comme l’odeur des vieilles caves qui recèlent des secrets….de toute façon, j’ai un problème avec mon nez, je renifle tout (je dois être un chien réincarné, lol !!!)

    • Merci pour ma description… Je suis un peu chien aussi ;-)))

      Tu sais, je comprends qu’on ne puisse pas tout lire… et ma pile à moi est bien haute aussi !

      Je suis contente que tu sois là

  5. c’est la rentrée des cours demain matin, alors l’ado range range et rerange ses bouquins avant le grand roch de l’année
    demain philo qui commence, je pense que je vais m’eclater avec les reactions de l’ado
    bisous Quichottine

    • Je suis contente que tu sois là, Oursonne ! J’ai honte de n’être pas passée chez toi ces jours-derniers ! J’ai raté ton bloganniversaire !

      Bonne rentrée à ton ado ! Gros bisous à toi…

    • J’aurais adoré tenir une librairie… mais je ne sais pas si j’aurais pu vendre mes livres… Tout juste les prêter ! Alors, tout compte fait, je préfère la Bibliothèque !

  6. Me revoilà.j’aime aussi l’odeur des livres anciens ou délaissés.Ds le grenier de ma gd-mère,je me suis régalée du parfum de poussière et d’humidité.Les livres neufs ont aussi une odeur stimulante et leur »design » est souvent incomparable.Reste le contenu,souvent magnifique.Merci de fouiner pour nous.Chercheuse de talents!!Bises  VITA

    • Merci d’être revenue… J’étais sûre que tu le ferais dès que tu le pourrais.

      Les livres… un vrai régal ! Je suis contente de voir que pour toi aussi…

  7. Oui, tu es une géniale bibliothécaire! Tu me donnes aussi envie de lire le livre… Et puis, je te comprends pour la préférence à la Bibliothèque, une libraire ça fait limite machine alors que les livres, on aimerait bien qu’ils aient une vie à part…
    bisous
    PS: Et je ne pense pas que tu exagères pour la vidéo… Seuls ceux qui lisent correctement auront une petite surprise en plus ^^

    • Géniale, je ne sais pas, mais je fais ce que je peux.

      Alors, c’est bien, pour la vidéo, elle était un peu pour toi, pour Clo, pour ceux qui je sais la verront et souriront de la voir là !

      Bisous Zarbi’

  8. Coucou, je manque terriblement de temps pour lire et c’est à mon grand regret
    Où alors il faut que je retourne en vacances là oui j’ai le temps
    Bisous et bonne soirée

    • Ah, oui, des VACANCES ! (sourire)

      Courage pour tout ce que tu dois faire, et, merci d’être passée.

  9. Quelquefois, à te lire, je regrette de ne plus travailler en librairie, juste pour avoir le plaisir de t’y recevoir et de papoter avec toi entre les piles de livres, Quichottine… 🙂

  10. Ce qui peut vous rassurer, je crois, c’est que j’ai trouvé mon exemplaire dans ma librairie habituelle, que je ne l’ai même pas cherché…

    Je suis arrivée, avec un sourire, j’ai demandé « Il me faut le dernier livre de Flipo, mais je ne me souviens plus du titre, il vient de sortir ».

    (L’air bête de la nana qui a entendu parler de quelque chose, mais qui ne se souvient plus ni du titre, ni de l’éditeur, ni du prénom… bref, seulement du nom de l’auteur !… Je dois dire que c’est un test que je fais parfois pour savoir à qui je parle et aussi de qui je parle.

    Sourire de la vendeuse… qui me dit : « Ah ! oui, je sais, je l’ai vu ! » et qui me prend presque par la main pour me guider vers le bon rayon, et me donne l’un des cinq exemplaires avec un immense sourire. Il faut dire que j’avais déjà une pile conséquente de livres sous le bras.)

    Je ne pense pas que, si c’est partout pareil, vous passiez au pilon trop vite ! (Enfin, pas vous, votre livre !)

    Je suis en train de perdre un temps précieux, je retourne à ma lecture.
    Billet demain, si je peux.

  11. Le tango a accompagné un peu mon enfance (Grand-mère championne), ça marque… et tu as dans ce billet donné une grande envie d’aller à la rencontre de cet écrivain.

    • Une grand-mère championne ? J’aurais adoré ! Elle m’aurait peut-être transmis sa souplesse…

      Merci, Polly !

  12. je te souhaite une bonne lecture : moi, je n’ai plus le temps …
    Bon début de semaine ! Bisoux.
  13. je te souhaite une bonne lecture : moi, je n’ai plus le temps …
    Bon début de semaine ! Bisoux.
  14. Les bals ! Voici encore une chose qui n’ existe plus. On  « montait »  le  « parquet » , vaste baraque en planches le vendredi, démontage le lundi.
    C’ était encore l’ époque des danses en couples, avec invitations des cavalières.
    Beaucoup de musique latino américaine, et …. le tango !!!!!
    Ce fameux tango qui a enchanté mon enfance et mon adolescence.
    ………..
    Tu m’ as vraiment donné envie de lire ce livre.
    Moi, je crois que je commencerais par   » la partie des petits saints ».
    Bisous sœurette et bonne lecture:)

    • L’image que tu en donnes est fantastique… Pour ma part, j’adore regarder danser ceux qui savent le faire !

      ….

      Tu as raison, pour cette partie d’échecs. Je l’ai trouvée plus que géniale… je crois que j’aurais aimé en parler aussi, mais il fallait choisir, n’est-ce pas ?

      Bonne lecture à toi aussi, Clo.

  15. ah!!! seguro que hubiera elegido el mismo que « vos » para leer
    LA confiteria que bueno. MI ARGENTINA QUERIDA
     tu me donnes envie de le lire. Muchas gracias

    • De rien… Si tu savais combien je me suis régalée, tu comprendrais mon enthousiasme !

      J’étais sûre que tu serais là… tes mots sont un véritable délice pour moi.

    • C’est vrai…

      J’ai vraiment passé de bons moments avec lui !

      Bonne fin de journée à toi aussi, Florinette !