Le troubadour

L’autre jour, j’étais contente, parce que Clerval était revenue… Vous saviez ?

Bon, c’est vrai, elle ne publie pas tous les jours comme Chris, ou plusieurs fois par jour comme Seb, parfois, ou d’autres…D’ailleurs je ne sais pas comment ils font…

(Si je sais,
ils ont tout programmé sur leur ordinateur,
qui travaille à leur place, mais oui,
pendant qu’ils dorment…)

Là, il me faudrait les émoticônes du forum… Vous savez, il y en a un, un petit diable qui fait « oui-oui« . Il a un petit air coquin qui me plaît beaucoup.

J’étais tellement heureuse ! Elle venait de publier un article où il était question de viole de gambe et de Jordi Savall. Quelle aubaine !

En plus, moi j’adore la musique de Marin Marais… Ne me demandais pas pourquoi…

…mais, si vous voulez quand même le savoir, il suffit de lire ce que j’ai écrit à Clerval, en commentaire…

Ouf !!!!!
Et puis, tu sais… La viole de gambe, moi, j’adore.

Dans un autre temps, j’ai été troubadour… j’allais de ville en ville et je chantais des mélodies mélancoliques en m’accompagnant de cet instrument un peu trop encombrant pour un troubadour… Mais tu vois, moi, je ne faisais déjà rien comme tout le monde !

Dans un manoir moyenâgeux, j’ai rencontré Marin Marais… Tu sais, il était amoureux, et sa belle le trompait ! Elle n’avait pas compris qu’il l’aimait follement, comme seuls pouvaient aimer les amants du temps jadis, tout simplement, sans courir après le temps !

Bon, il faudra que je te raconte tout ça auprès de ma fenêtre, là-bas, dans ma bibliothèque…

Mais tu vois, tu as déjà la primeur !

Voilà, comme toujours, j’avais trop parlé. Je lui ai promis de remettre ma livrée de troubadour, de lui raconter…

Mais je ne savais plus,
je suis parfois un peu trop dans les nuages,
j’oublie.

Alors, je suis allée regarder dans mon carnet, au fond du tiroir aux secrets… et j’ai retrouvé le début d’une très longue histoire que j’avais écrite, il y a très longtemps, pour mon Aimée

…à l’époque, je m’appelais Clément, et j’étais troubadour.

Je t’ai promis une histoire avant d’aller dormir…

Toute petite, parce qu’il ne faut plus que je tarde.

Aujourd’hui, je suis allée dans ton salon, en costume de troubadour : un pourpoint de velours vert émeraude, et le petit chapeau triangulaire orné d’une grande et soyeuse plume de paon, une chemise à amples manches resserrées au poignet et des hauts de chausses couleur de tourterelle parce qu’ils ont vu trop de chemins poudreux… Mes bottes hautes à revers ne sont pas vraiment d’époque mais j’y suis bien !

Je me suis installée sous la tonnelle où le chèvrefeuille argenté embaumait.

J’ai composé pour toi un poème élogieux mais sincère que j’ai voulu mettre en musique. J’avais apporté une viole de gambe et un tout petit tambourin.

Pendant que j’essayais d’harmoniser le tout, le rossignol rêveur qui vit sous ta fenêtre est passé, subrepticement. Il a volé mon poème !

Alors, je n’ai plus que les notes d’une chanson si douce, qu’elles vont monter vers toi avec le rossignol. Il te donnera mon poème et moi, je te chanterai la chanson, sans les paroles. Le rossignol coquin a volé mes mots mais moi j’ai pris sa voix…

(Merci à Maître Po qui m’a offert cette image… dans son commentaire sur Millais)

34 commentaires à propos de “Le troubadour”

  1. J’adore la musique moyen-ageuse !!!!…ici, ils ont un répertoire fabuleux….à te faire venir la chair de poule !!!!!
    Les italiens sont les spécialistes de la "serenata", les napolitains en particulier…..je te dis pas !!!!!!!!…..à te faire dresser les poils sur les bras !!!
    Chaque été, je "fais le plein" grace à trois frères de mes amis, d’un certain age , qui chantent ensemble divinement bien…..au clair de lune !!!!!!……je les ai baptisés "les aristochats !"

    • J’adore entendre les hommes chanter… Tu sais, dans un autre registre, j’ai découvert il y a peu, en vrai, et pas seulement à la télé ou sur les disques, les Basques qui chantent, ensemble, a capella, dans les cafés, là-bas, au pays des pelotari… eh, bien tu sais, parfois, on a aussi la chair de poule tellement c’est beau !

      En Italie, je ne sais pas, je n’y suis jamais allée…

      Bisous, Chris, merci d’être passée !

  2. On se laisse emmener par ce troubadour,on rêve avec lui…Que de sensibilité…VITA

  3. Salut Quichottine,

    Je te soouhaite une bonne journée… C’e’st le milieu de la semaine et bientôt le week end…

    Bisous et bonne journée, Tatiana

  4. Je suis un peu à l’arrache en ce moment, ce week-end je prendrai du temps pour te lire. Bises.

  5. J’ai bien aimé ton histoire de troubadour… qui parle aussi de bottes…mais pas de sept lieues (comme celles de Clerval;-)) qui nous feraient partir en courant .. non de bottes où tu te sens bien et où l’on a envie de rester …. bonne soirée Quichott’

    • Oui… cette image est magnifique… merci de me l’avoir remise en mémoire. Merci aussi pour ta visite.

  6. un jour peut-être tu nous présenteras une photo de ce tiroir à secrets, il te faudra prendre un gros appareil photo, parce que ce tiroir, ce n’est pas un tiroir, mais une grande et grosse malle tant il est rempli…et ce tiroir ne rentrera pas dans l’appareil…

  7. Quelle bonne inspiration j’ai eue de réapparaître aujourd’hui pour cueillir cet article ! 
    Merci ! Tu ne peux savoir à quel point je suis heureuse que tu aies tenu ta promesse , et j’ai adoré ton texte .
    Heureuse que tu aimes la viole de gambe et son répertoire . Tu aurais aimé aussi Jordi Savall…personnage ô combien accessible et chaleureux .
    Bonne journée et grosse bises !

    • Je les tiens toujours… Même si parfois j’ai du retard. J’en suis sûre pour Jordi Savall. Merci Clerval.

  8. Quelle belle histoire!  Je pars demain pour quelques jours mais je reviens ici et là-bas… . Je te fais de grosses bise .A bientôt.

  9. elle est très jolie ton histoire de troubadour, très douce !

  10. Une grande sensibilité pleine de charme émane de ton billet. Dans tes livres d’images, ce n’est pas le troubadour, ni Jordi Saval de Clerval, il y a La gitane à la mandoline…Une aubaine aussi !
    Gros bisous affectueux 

    • Ah… Siratus, je te raconterai… La Gitane avait son rôle dans mon histoire de troubadour… Mais tu vois, mon histoire n’est pas allée très loin, juste dans le fond d’un tiroir….
      Si tu savais comme ils sont bons, tes bisous du soir, Sylvie !

  11. Et Monsieur de Ste Colombe n’a jamais cessé de jouer pour son épouse défunte de la viole de gambe, pendant que la cour frappait à sa porte pour l’entendre jouer et qu’il envoyait ce beau monde (même le roi) se faire foutre… je résume.
    Marin Marais le connaissait sans doute (tous les matins du monde)