Le Lys de Brooklyn

J’aurais pu vous parler d’Elia Kazan, de son film…

Mais non !

Je vous rappelle que nous sommes dans une très vieille bibliothèque, dans un magnifique château, celui que je me suis bâti, en Espagne.

Là, il n’y a pas de CD, de DVD, il n’y a que des livres, s’amoncelant sur des étagères où l’on ne fait plus la poussière… il y en a trop !

Des livres, à perte de vue, comme dans les bibliothèques que l’on peut visiter aux quatre coins du monde. (D’ailleurs, il faut aller les voir, en passant par chez Almaterra… C’est magnifique !)

Tenez, comme celle de la rue Richelieu, à Paris, l’ancienne Bibliothèque Nationale de France. Il faudra que je vous en parle un jour, je crois que j’ai trouvé un texte à ce sujet, dans le petit carnet de mon tiroir aux secrets…

Vous y entrez, et vous sentez la bonne odeur du papier, des vieux livres, odeur très particulière qui me fait un peu tousser maintenant. Parfois, j’ouvre grand la fenêtre, là-bas, au fond de l’encoignure, derrière les lourds rideaux de velours bleu.

Vous vous souvenez ?

C’est là où je m’installe pour vous lire Don Quichotte.

C’est là où nous avons fait connaissance, vous et moi. Aujourd’hui, l’équipe de France de rugby a gagné… Je sais, ça n’a rien à voir… comme dirait Clerval.

Bon, je me mets à faire des apartés insupportables.

Viens-en au sujet !

(ça, c’est que diraient Chris et Maître Po… ils sont toujours d’accord lorsqu’il s’agit de me faire avancer dans mes explications !)

Eh bien, j’ai décidé de vous parler d’un de mes livres préférés, l’un de ceux qui ont bercé mes quinze ans… Je l’ai trouvé un jour, sur une étagère… et je l’ai dévoré, littéralement… en une nuit.

L’héroïne est une petite fille. Elle s’appelle Francie. C’est un drôle de prénom, je sais, mais je n’y peux rien. J’aurais aimé l’appeler Aurore, comme George Sand. Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurais vous répondre. Ou plutôt si, parce qu’elle va grandir parmi les livres, tout en haut d’un escalier…

L’histoire commence avec un coucher de soleil, un poème et un arbre

Il faudrait que je vous raconte, que je vous lise les mots de Francie, que je vous montre comment elle va grandir, dans la maison dont sa mère est concierge, auprès de son frère, Neeley. Elle a onze ans, lui dix, lorsque nous commençons le voyage dans le Brooklyn du début du XXe siècle. Nous sommes en 1912.

C’est important. Francie est une petite fille comme les autres… mais pas tout à fait. Elle vit entre sa mère, très terre à terre (il faut bien veiller au quotidien) et son père… qui lui rêve, chante et… boit malheureusement.

Je repense à ce livre, à ce qui m’a plu… l’arbre dans la cour de l’immeuble, l’escalier de secours où la petite fille se réfugie pour lire, lire encore et toujours, le samedi après midi. ..

Et, aussi, le grand luxe de la famille, le café… un mélange infâme de café et de chicorée.

Du café, Francie adorait l’odeur et la chaleur ; tout en mangeant son pain, parfois sa viande (quand il y en avait), elle enveloppait son bol d’une main, laissant pénétrer en elle, voluptueusement, la bonne chaleur. De temps à autre, elle reniflait un peu la douceur amère. C’était bien meilleur que de boire. Le repas fini, le café s’en allait dans l’évier.

(p.11)

Et ce gaspillage me plaisait, à moi, le fait que sa mère l’acceptât, la défendît devant les reproches des tantes « C’est son affaire« … Oui, Francie avait les meilleurs parents du monde…

L’histoire est belle.

Moi, je n’ai pas vu le film, je ne sais pas si Elia Kazan a réussi à traduire le monde dans lequel grandit, comme un lys, la petite Francie, comment elle va devenir adulte, comment elle va entrer peu à peu dans la vraie vie.

Voilà, je ne vais pas vous en dire davantage, ce serait trop long, un peu comme le Quichotte que je vous distille, pas trop vite, pour ne pas risquer de terminer ma lecture un peu trop tôt. Mais, si vous trouvez un jour ce roman dans une brocante, ou sur e-bay ou chez l’un des bouquinistes des quais de la Seine à Paris, prenez-le, ne serait-ce que pour lire les premières pages.

Je suis sûre qu’après vous lirez les autres…
Betty-Smith.jpg
 

Betty Smith,
Le Lys de Brooklyn
,

traduction de Maurice Beerblock,
« Grands romans étrangers »,
Hachette, 1946.

(Le livre est présenté ici en format poche.)

42 commentaires à propos de “Le Lys de Brooklyn”

  1. Les enfants qui deviendront écrivains ( ou, plutot, écriveurs! ) ou artistes, on les voit tout de suite !…….ils sont bizarres !!!,,,,dès le plus jeune age…..ils font en général des études qui ne vont pas avec!!!…..mais ça fait rien !!!……..écrire ou etre artiste, ça ne s’apprend dans aucune école….c’est là ou c’est pas là!……comme tu dis, ça doit venir des biberons !  

  2. Bonjour Aurore !!! Eh oui comme tu le dis tu distilles les mots pour mieux captiver ton lecteur comme le café se distille tout doucement dans la cafetière et il faut attendre que la dernière goutte soit tombée avant de la savourer … Moi poête non pas du tout. Bonne journée !

  3. la fnac, les bouquinistes, je les récupére pârfois aussi chez emmaus, on y trouve des trèsors de vieux bouquins délaissés par leurs propriétaires pour mon plus grand bonheur.
    bonne journée

    • Ah oui… tu as raison. Je les avais oubliés, mais il faut y penser aussi. Merci. Bonne journée à toi.

  4. Une petite apparition, juste pour le plaisir de te visiter. 
    Je ne connais pas le livre dont tu parles et je n’en ai jamais entendu parler mais tu me donnes envie…..
    Je vais bien et vais essayer de trouver le temps d’ouvrir mon nouveau blog………
    J’espère que tu vas bien aussi. Bious affectueux .

    • Je suis heureuse de te voir ici, Maman. J’espère que ce sera bientôt. Je t’embrasse, très fort !

  5. Belle soirée, Quichottine !
    Je n’arrive plus à lire aussi vite que toi…
    Passe une belle soirée
    Gros bisous affectueux 

  6. bonne soirée, ma belle
    @ samedi, je pars 4 jours sur Paris, mais des articles sont programmés!

  7. Bonjour,
    Je suis de retour, merci de ta fidélité pendant mon absence.
    Je vais chercher aussi, merci.
    D@net.

  8. J’ai lu ce livre trés jeune et je l’ai adoré. Et je n’ai jamais rien dit à mon fils lorsqu’il a jeté son chocolat au lait dans l’évier: rien de comparable en terme financier mais juste ce souvenir.

    • Bonsoir, Marie-Christine.

      Merci pour ce partage.
      J’ai longtemps eu en tête ce livre, et il m’a aidée à mieux comprendre mes enfants. 

  9. C’est assez curieux il y a beaucoup de similitude avec ma propre histoire…. J’espère que je le trouverai dans une brocante….. Je vais être frustrée sinon.

    Un nouveau poème aujourd’hui sur mon autre blog : http://quaidesrimes.over-blog.com

    Bises

    • J’ai vu qu’on pouvait le trouver d’occasion encore.

      J’espère que tu le trouveras. J’avais adoré… et je crois que beaucoup pourraient s’y retrouver.

      J’ai pris un peu de retard dans mes lectures, mais je rattraperai bientôt.

      Bisous et bonne journée, Martine.

  10. bonne soirée, ma belle
    @ samedi, je pars 4 jours sur Paris, mais des articles sont programmés!

  11. Bonjour,
    Je suis de retour, merci de ta fidélité pendant mon absence.
    Je vais chercher aussi, merci.
    D@net.

  12. Je n’ai pas lu ce livre Mais je pense que je me le procurerai bien vite .J’ai justement programmé une expédition razzia sur la fnac aujourd’hui .
    Bises, Quichottine ! Et bonne journée !

    • Tu ne le trouveras que d’occasion, je pense… Mais, je te souhaite une belle promenade dans les rayons de la Fnac, j’avoue que c’est un de mes lieux de prédilection.

      Bonne journée à toi aussi, Clerval.

  13. Rien n’ est comparable a l’ odeur, au toucher d’ un vieux bouquin……rien de plus exhaltant que ses pages jaunies, cornées, voire manquantes qui racontent d’ autres histoires que celles imprimées sur ses pages .Bisous et bonne journée

  14. Un jour peut être je le lirai…

    Bon après midi.

  15. Cette histoire de petite fille me plairait beaucoup, j’en suis sûre.. L’odeur des vieux livres… c’est exquis… les neufs aussi d’ailleurs. Bonne soirée

    • Je le crois aussi, Eolina. J’ai toujours adoré l’odeur du papier… et de l’encre ! Bonne soirée à toi

  16. Bonsoir Quichottine, c’estvraiment surprenant cette façon que tu as de nous parler de ce livre tout en nous parlant d’un tas d’autres choses.
    Le plus drôle, c’est que nous allons nous précipiter pour essayer de dénicher cette petite merveille en prenant plaisir à parcourir ces rayonnages poussièreux …
    Pour conclure, un des attraits du livre d’occasion qui n’a pas été cité dans tes commentaires, c’est l’instant magique où on découvre, un petit mot, une lettre, …, une bribe d’une autre vie à jamais révolue mais pourtant toujours présente.
    Bonne soirée,

    • Merci.

      Je suis d’accord avec toi Muad… quand on trouve dans un livre d’occasion une feuille oubliée, une carte postale qui a servi de marque-page, ou une simple annotation… c’est tout un univers que l’on découvre, un monde à imaginer, à partager avec son précédent détenteur…

      Bonne soirée à toi aussi, Muad.

  17. J’adore les vieux livres moi aussi….L’histoire à l’aire assez touchante, sans dout que ça me plairait 😉

    tu donnes envie de le lire en tout cas ^^

  18. Je prends bonne note chère Quichottine.. je prends bonne note. En ce moment je me régale avec un envoi d’une amie : « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » de Pilippe Delerm (toi qui aime la belle écriture, et l’écriture vraie c’est savoureux et j’adore ce sont des nouvelles de deux pages qui te plongent direct dans la situation de vie ! Un pur bonheur)
    bises