Will Eisner, Le Dernier Chevalier

L’album n’avait pas de présentation en quatrième de couverture, mais son sous-titre, en page de garde, m’avait interpellée :

Une introduction au Don Quichotte de Miguel de Cervantès par Will Eisner

Une introduction ? Une BD ?

Le sujet était à creuser.

Je vous ai déjà montré la couverture

Rackham, 2000 dernier-chevalier-fr.JPG
(22,5 x 30 cm)
Une bande dessinée ne peut pas se raconter.

Mais…

Qui m’empêche de vous dire que l’histoire sera narrée par Sancho, qui rêve « à sa jeunesse« , à l’époque où il eut « l’honneur de connaître » don Quichotte ?

Qui pourrait m’empêcher de vous dire que la gouvernante y ressemble davantage à une épouse acariâtre qu’à la simple employée que nous imaginions ?

Will Eisner, 2000
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(première planche, p. 3)

Les grands actes naissent des grands rêves !

…s’exclame le chevalier avant de partir à l’aventure.

C’est d’un coup de louche à l’épaule qu’il sera adoubé par l’aubergiste. Il délivrera André des coups de fouet que lui assénait son maître… et s’en retournera en chantonnant.

Ce pourrait être Lucky Luke quittant la scène…

Don Quichotte poursuit son aventure en recherchant une Dame

Un vrai chevalier doit avoir une dame de cœur !

Il rencontre une paysanne qu’il nomme « Dulcinée de Tabasco » avant de lui voler son écharpe « pour [la] brandir et honorer [son] nom« .

La dernière vignette de la page 9 nous montre une Dulcinée interloquée et fort marrie de n’avoir pas pu lui vendre un peu de porc salé.

L’histoire se déroule comme il se doit :

Don quichotte rencontre des marchands qui vont le rouer de coups… Mais c’est Sancho Panza qui le trouve et le ramène chez lui.

Ils repartiront tous deux le lendemain matin.

Le lendemain ?
Ah bon… je croyais que les préparatifs duraient un peu plus longtemps ! 

Les épisodes se succèdent parfois en quelques vignettes (quatre seulement pour l’épisode des moulins à vent), parfois en planches entières, ce qui n’augure rien quant à l’importance de ceux-ci dans le roman de Cervantès.

Si l’original est un peu malmené, il ne l’est guère plus que dans certaines traductions.

Et puis, après tout…

…ce n’était qu’une introduction !

Will Eisner, Le Dernier Chevalier
Paris, Rackham, 2000.

2 commentaires à propos de “Will Eisner, Le Dernier Chevalier”

    • Voilà ce que c’est que de vouloir montrer de nouveau un ancien billet !

      Les règles ont dû changer sur OB.