Dans mon dossier « Rencontres », il m’était impossible de ne pas évoquer pour vous ce soir l’un des visiteurs de la bibliothèque.
Elle y est entrée par hasard, un soir. Elle m’a laissé sa carte de visite.
Je venais de vous montrer son premier livre (Elle en avait plein d’autres).
Vous en souvenez-vous ?
Mais oui, de ces diables qu’on peut ou non tirer par la queue, auxquels on peut aussi vendre son âme…
Dominique n’a pas vendu son âme au Diable, mais, elle sait à merveille raconter des histoires.
Je vous avais montré son blog… certains y sont allés.
Mais elle, elle est venue, ici, dans la bibliothèque, elle s’y est arrêtée, et nous faisons salon parfois. Elle prend du temps, de son temps si précieux pour elle qui écrit, qui publie, pour venir me raconter, pour venir me parler des choses, des êtres auxquels elle croit.
Elle m’a parlé de Camille Claudel… je parlais de Rodin, de ce qu’il avait dit de don Quichotte. Dominique me montra « Cam », comme elle me la présenta ensuite sur son blog, ici et là.
Camille Cam c’est La Vague et cette éclaboussure de lumière vert pâle dorée paillettes d’onyx et de feu douce fraîche et dansante… C’est La petite joueuse de flûte, c’est La Valse, et surtout c’est Sakountala !… dont le plâtre a été abandonné aux rats dans un cabanon du Musée de Châteauroux pendant 40 ans !
C’est la conscience d’un coup de ce que ça veut dire la création au féminin et la volonté rebelle de ne pas se laisser enfermer dans du massif parce que la sculpture ça peut être aussi du vent de l’eau du feu des papillons de lumière…
Et ça c’est Camille tout Cam dans sa robe de feu rouge virevoltant à l’aube au milieu de ses sculptures et les détruisant parce qu’on lui avait détruit sa vie de femme libre et sauvage !…
Camille n’a jamais été dans l’ombre de Rodin c’est lui qui était gêné par la force insensée de cette jeune femme aux yeux du bleu des champs de lin qu’il ne maîtrisait pas ne dominait pas… Il faut un peu cesser de penser à l’envers !
Camille Claudel… elle s’est enflammée, Dominique. Et moi, comme toujours quand je suis face à elle, je l’écoutais…
Elle m’a parlé du Greco… ici et là…
Après Camille Claudel voilà El Greco et ses personnages incroyables qui ont toute la modernité des peintures actuelles avec cette façon de déformer les corps qui m’a sacrément séduite quand j’apprenais à peindre… Moi qui étais carrément tout en perspective, voilà un peintre fabuleux qui a créé ses propres perspectives et qui tord la réalité au point qu’elle est encore plus vraie ! D’un coup ça y est ! J’ai compris…
Au lieu de me faire emprisonner à l’intérieur de cette science mathématique qui me fait horreur je peux déformer à fond tant que la justesse du regard y est… Bon, bien sûr qu’El Greco ça n’est pas que ça et la douceur la tendresse la pureté touchante de ses personnages qui ont des visages enfantins dans la pire des souffrances c’est ça qui fait qu’on n’peut pas les regarder comme d’autres peintures illustrant la Bible…
Je sais que tu es particulièrement sensible à ce peintre et moi aussi mais pour des raisons différentes vu que je ne l’ai découvert que tardivement et que je n’ai pas pu aller voir ses toiles quand j’ai été en Espagne, ni au Prado ni à Tolède ! Un drame terrible dont je ne suis pas remise ! Et en plus il s’appelle Domenico… de quoi m’identifier facile mais heureusement que les modèles de génie ne manquent pas en Espagne… J’ai oublié de te parler de Goya qui est la seconde fascination espagnole avec » Tres de Mayo » entre autres et surtout les gravures noires car j’aurais voulu être graveur alors Goya et Rembrandt…
La beauté fragile et fière des mains de ses créatures c’est vrai qu’elle est totalement émouvante et souvent il y a ce geste d’une main sur le coeur, tu as remarqué ? Moi aussi comme tu le dis je crois qu’un être sincère est forcément humain et proche quoi qu’on ait à son égard… Ceux d’El Greco le sont et leur innocence me cause trop !
Nous en étions donc venues, naturellement à évoquer d’autres peintres, espagnols. Vous avez vu ? Goya…
Goya lui l’est c’est évident et en cela il me touche car il souffre avec en peignant et dans sa vie. Pour moi la création qui a du sens et un sens humain c’est ça ! Compatir avec son travail créateur son imaginaire sa solitude et sa bonté ou sa générosité (un créateur qui n’a pas envie de donner c’est un bouffon à mes yeux ) c’est toujours un langage vrai.
Et puis « Tres de mayo » est une autre histoire qui a eu une importance dans mon travail de lecture des manuscrits quand je travaillais comme responsable de rédaction d’une revue dont on m’a virée et comme co-fondatrice d’une édition de femmes. Une amie catalane a écrit un bouquin que je continue à trouver d’une beauté et d’une force rares que j’ai lu en manuscrit et que j’ai corrigé. C’était l’histoire d’une femme amoureuse dans la guerre d’Espagne un récit qui m’a fait aussitôt songer à Goya et ce livre s’appelle « Tres de mayo » On l’a publié et c’est dans mon souvenir une des choses les plus utiles que j’aie faite et je n’en ai pas fait tant que ça en littérature… Cette copine s’appelle Michèle Juan y Cortada de son nom d’écrivaine…
Elle m’a sans doute oubliée mais moi je pense très souvent à elle et à Goya…
J’ai regardé les cartons des tapisseries pour la Manufacture Royale et celui que j’aime beaucoup c’est « Le Pantin » avec son côté à la fois joyeux et désarticulé… La cassure c’est le mot juste concernant Goya et ce qui me touche et m’intéresse chez les créateurs et chez les gens c’est justement ce qu’il y a à l’intérieur de cette cassure et ce qu’ils en font… D’où mon amour pour « Tres » totalement immodéré…
Goya c’est aussi un autre moment douloureux quand après avoir été regarder le film qui porte son nom j’ai pleuré parce que je venais d’un seul coup de réaliser que je ne serais jamais peintre alors que j’avais cessé de peindre depuis… au moins sept ans…
Et là c’est un peintre comme lui qui pouvait faire naître ce deuil-là le plus dur de tous…
Nous avons parlé… Ses mots à elle, dans des commentaires, sont souvent trop petits, trop tassés.
Alors, j’ai décidé de vous en montrer quelques uns, ici… Juste pour que vous puissiez éventuellement réagir… pour elle aussi. J’ai décidé de lui trouver un coin à elle dans la bibliothèque, un coin pour y mettre ses mots.
Là, il faut que je réponde aussi à son dernier commentaire… elle poursuit avec moi une conversation sur la peinture, elle me parle tableaux, poésie, littérature… et moi, j’essaie de lui répond
re.
Je ne sais pas toujours… Alors, s’il vous plaît, aidez-moi.
Bonjour de Canton en Chine,petit coucou du mercredi et bonne fin de semaine bye
Merci, Dany ! Bonne fin de semaine à toi aussi !
je ne pourrais pas t’aider dans ta demande…
je ne peux que t’encourager à continuer
à accueillir
autant de gens dans ta bibliothèque
cette idée à un charme fou pour moi…
je ne peux que te soutenir dans cette idée
de favoriser des rencontres
entre gens qui ne se seraient jamais rencontrés
c’est ce que j’aime infiniment chez toi
c’est ce qui me touche vraiment…
merci d’être ce que tu es !
Merci à toi d’être là, D’Eli !
camille claudel, je prefere ces oeuvres a celle de rodin et pourtant certains disent que non, mais comment ne pas aimer ce qu’elle a fait, c’est si beau. Pour revenir à Goya, j’avais vu certains de ces tableaux à Madrid au musée, j’etais jeune, mais j’ai été frappé par ces peintures. Je les garde dans un coin de mon coeur
bisous quichottine
Il ne faut jamais écouter ce que disent les autres…
Je suis heureuse que tu aimes Goya… et Camille !
Bonjour,
Bon… moi qui me disais je passe juste deux secondes avant de partir rejoindre mon ami Louis à Epinay… on se voit si peu et c’est si hard ces week-end de Salons des Livres où il faut être un personnage public ce que tout créateur vrai ne peut pas… ne désire pas… mais les gens qui nous lisent eux qui nous écoutent et nous entendent ont besoin envie de ça alors…
Donc je passe en coup de vent avant quatre tout petits jours de vacances dans notre cité de banlieue et de tendresse enfin pour deux rien que pour deux…
Et voilà que tu m’offres ces « paroles d’écrivain » dans un coin de ton territoire de livres moi qui ai si peu de paroles à dire en fait et peut-être parfois trop quand j’écris… enfin tu vois ça c’est vraiment ce que je me dis quand je me relis vaguement…
J’aimerais bien être à la hauteur de ce cadeau fabuleux car l’espace des autres c’est sacré comme le nôtre ou plus mieux encore… Te dire merci avec tout ce qu’Hélène Cixous encore une amie des mots que j’apprécie a su mettre dans ce mot-là… Merci ! Et sois sûre que durant ces quatre jours je vais écrire en songeant à ce que j’aimerais donner au coeur de cet espace qui sera de temps en temps d’un rêve l’autre et d’un désir joyeux et fou de partager nos paroles la demeure légère de nos papillons de lumière… Alors à tout de suite et MERCI…
« Quand un poète parle sympathiquement d’un autre poète ce qu’il en dit est deux fois vrai. » Gaston Bachelard La flamme d’une chandelle, 1984
Dominique
Deux secondes ??? Je ris.
C’était à peine le temps de déposer une image…
Merci d’être là, Dominique. Cet espace est pour toi.
chalut dame quichottine
je suis heureuse de te retrouver
où en es-tu dans ta lecture de LISABELLE
je n’ai pas encore reçu ton courrier (on a eu la grève de la poste ici durant une semaine !)
bises de béa
Si la poste se ligue contre moi… j’espère que ce ne sera pas trop long ! Le courrier est parti depuis le 18 de ce mois. Dix jours pour arriver chez toi ? Tu as un bureau de poste pilote ???
Il est difficile d’ajouter un commentaire à un texte aussi riche…J’admire toute cette culture et cette aisance à écrire…Un vrai régal….Merci à vous deux. VITA
Merci à toi, Vita…
As-tu si tant que ça besoin d’aide ? Je n’en suis pas sûre… Je te fais confiance, tu y arrives très bien. 😉
Une aide est toujours la bienvenue ! Merci d’être là.
Tu parles de Camille Claudel dont j’avais lu la vie dramatique …Un talent fou qui a exacerbé contre elle la jalousie de son frère Paul Claudel ( en plus je ne l’ai jamais aimé ! ) Elle a vécu un véritable martyre , enfermée avec des folles , pendant des années , jusqu’à sa mort . Je hais son frére qui a privé de vie cette jeune femme exceptionnelle et j’aimerais bien qu’on cesse d’enscencer cet homme à l’action hideuse ( qui passait sa vie dans les églises !!! ) ce crapaud de bénitier !!! je lui souhaite de rencontrer satan dans l’autre monde , lui qui prétendait avoir rencontré Dieu !!!
C’est amusant, je m’attendais à te voir là, aujourd’hui. Merci !
Et que buvez vous comme sorte de thé ?
Pour moi, thé à la menthe, bien sûr ! … pour Dominique ? je ne sais pas… elle te le dira !
Tu t’invites, Seb ?
Merci à vous deux. Un régal de vous lire.
Gros bisous de la nuit, amie Quichottine.
Gros bisous de la nuit, amie Siratus
J’ai fait un temps partie des « diables noirs » et maintenant, après avoir flâné et musardé un moment avec ces « diables bleus » j’y reviendrai comme je reviens ici, me repaître de mots et d’images écrites.
Si la promenade t’a plu… tant mieux ! Bon anniversaire, Alphomega… pour demain ! bientôt !
Bonjour chère Quichottine . Je reviens sur Camille Claudel …cette jeune Artiste au grand talent m’a littéralement scotchée , représentée par Isabelle Adjani si mes souvenirs sont exacts ,dans un film a elle consacré . Isabelle Adjani à qui il faut rendre hommage pour son grand talent , a restitué une Camille Claudel vivante …et depuis c’est un amour véritable que j’éprouve pour celle-ci , et qui demeure …
ps) j’ai déplacé ton blog dans une autre section de favoris , aussi ne t’inquiètes pas…tu vois que je ne saurais me passer d’entrer dans ta délicieuse bibliothèque .Chère Quichottine , je t’embrasse.
Tu ne m’étonnes pas. J’adore Isabelle Adjani… pourtant je n’ai pas vu le film dont tu parles (j’en ai vu des extraits…).
Je crois que ce que peu ont compris, c’est que ce n’est pas parce que j’aime certaines des oeuvres de Rodin que j’aime l’homme qu’il était (rien à voir) et que ce n’est pas parce que je n’ai pas parlé encore de Camille Claudel que je ne l’aime pas… (rien à voir non plus).
Je t’embrasse aussi…
(Réponse à ton PS… je ne sais pas où tu m’as rangée… mais j’aime autant que le lien vers mon jardin n’apparaisse plus sur ta première page.)
Bonsoir,
Je suis revenue de ces journées où l’écriture ne m’a pas quittée mais uniquement avec stylo et papier quadrillé à Epinay dans ce tout petit territoire au milieu de notre cité avec l’idée que j’avais plein de mots qui m’attendaient laissés en suspend… des mots qui appellent les miens et bien que je me méfie beaucoup des excès d’écriture… les miens d’abord je les connais j’écris trop et ça n’est pas ça être écrivain au contraire c’est avoir une exigence géante avec ce qu’on livre au gré des p’tits courants d’air bleus des yeux des autres… oui je me méfie des mots mais quand on a fait le choix de vivre avec la création pour compagne et rien que ça on a des responsabilités non ?…
C’est vrai j’ai encore beaucoup écrit au fil de ces quatre jours de vacances parc’que sans l’écriture ma vie n’a pas de parfums oranges… citrons… menthe et cardamome… mais sans oublier un des messages que j’ai lu sur mon blog en réponse à un des miens que tu as tracé là il y a déjà des jours… ce temps d’onyx comme celui de La Vague de Cam est toujours au-dessus de moi mon océan que j’aime tant moi qui ai mes origines bretonnes à fleur de peau… ce temps vert et dressé je n’ai que quelques mots justement pour le retenir et qu’il ne nous emporte pas…
Nous causions de l’Espagne de ses peintres… enfin de quelques-uns car j’ai certainement bien moins de références artistiques que tu ne m’en prêtes ! moi si j’ai voulu croire pendant 20 années que j’étais peintre… je n’ai fait aucune étude vraiment de peinture sauf six mois dans un atelier de la rue Ordener qui m’a laissé un souvenir de foudre et d’incendie à cause du fait que j’étais très jeune et je croyais à un côté sacré et tragique de l’art qui m’a embarquée ensuite dans de terribles méprises…
Je ne vais pas te raconter ma vie… je l’écris déjà tout ça en le réinventant pour que ça soit une petite musique comme disait si bien Céline… c’est vrai que je n’ai pas de connaissances intellectuelles sur l’art rien du tout… les peintres qui me touchent sont des rencontres intimes des coïncidences poétiques qui m’ont fait d’un coup entrer en collision avec eux n’importe où n’importe quand… parce que je suis un être qui vit par associations d’intuitions d’émotions d’explosions…
Et ce que tu me dis de la façon dont tu as retrouvé ces peintures du Greco après les avoir étudiées à la Fac 30 ans avant c’est de cet ordre-là aussi… C’est dans ces va-et-vient où on a une vague conscience que quelque chose au-delà de nous se passe… un moment où notre réel et notre rêve se mêlent qu’on trace les chemins les plus féconds et les plus intenses de notre existence je crois…
D’ailleurs en revenant à El Greco qui n’a peint je crois que des oeuvres religieuses à part ses portraits j’ai souri à ta réflexion cencernant Gaudi et à l’église de Barcelone car c’est clair que quand tu te prends pour un « artiste » tu n’as pas trop les moyens de fuir les églises et les créations d’inspirations religieuses y’a que ça ! Je suis quelqu’un de très bien organisé dans la tronche avec d’un côté des convictions et de l’autre des intuitions créatrices… rien à voir et ça cohabite impeccable…
Et la seule chose que j’aie vue à Tolède c’est justement une des églises où les peintures du Greco sont sans doute les oeuvres originales mais je n’en jurerai pas vu la situation de presque folie dans laquelle je me trouvais à ce moment-là comme je te l’ai un peu raconté déjà… Peut-être que c’était Santo Tomé où on peut voir L’Enterrement du comte d’Orgaz une des toiles qui m’a le plus impressionnée qauand j’apprenais la barbouille et surtout la partie du haut avec le personnage de l’ange et tous ces mouvements incroyables de nuages c’est fou !
Tolède… j’y ai dévoré pour calmer ma colère des gâteaux délicieux que j’avais achetés dans une petite épicerie ocre rouge et ocre jaune assise sur une place entourée d’oliviers sous un ciel indigo à mourir… Il faisait 40° ce printemps-là et comme je te disais l’Andalousie m’a fait mal au coeur… j’ai regretté mes songes de moucharabieh en pierre blanche et de fontaines sans fin faisant gicler des étincelles d’eau vert libellule sur des bougainvillées roses vif et mauve… je n’ai rien vu de tout ça j’étais aveugle ?…
Mais comme je te l’ai dit pour moi El Greco c’est L’Annonciation de Villanueva y Geltrù si on peut résumer un peintre à une seule toile ! Alors là tu vois cette jeune femme et cet ange ce sont non pas des êtres divins mais tellement humains dans toute la jeunesse d’un amour passionné et les couleurs là-dedans c’est de la folie ça aussi… de la folie à la Vincent !
Je pourrais passer des heures à écrire sur ce tableau et en faire non pas un poème mais une élégie 10 pages plus… mais pour mon ressenti ce genre de peinture ça n’a rien de religieux c’est autrement plus vaste comme les statues d’ivoire africaines des petits dieux qu’on voit au musée Branly c’est un art que je rapproche dans mon musée à moi des pierres dressées de Karnach ou d’Irlande avec la ronde des sorcières les nuits de pleine lune !
D’ailleurs l’art c’est païen pour moi mais ça appartient à la « grande mère cosmique » une sorte de déesse Sumérienne très ancienne qui est la mère du monde et du temps à la fois alors tu vois là-dedans je peux très bien changer les oeuvres primordiales par d’autres… il y a une infinité de compositions possibles et l’essentiel comme tu le dis c’est la trace de grande émotion que ça dépose en nous et qui demeure et qui fait sortir notre façon de nous relier à cette chose-là qui est si incommunicable et pourtant on la communique la preuve…
D’ailleurs une autre fois il faudra qu’on parle aussi de La Maja desnuda de Goya elle est fascinante…
Oui l’ombre et la lumière des rues de Barcelone ça doit être un peu comme celle des rues de Florence où j’ai cru entendre un soir en passant à côté d’une boutique d’ébéniste Mozart jouer un des airs que je préfère de La flûte enchantée sur un vieux clavecin et aujourd’hui je me dis que j’ai inventé tout ça pour écrire une histoire… encore une !
Tu as écrit à plusieurs reprises sur tes messages que tu n’es ni peintre ni écrivain… mais moi je ne crois pas que ça soit si enviable que ça d’être l’un ou l’autre d’être créateur en fait… Je n’ai jamais connu d’autre état depuis des lustres et je t’en parlerai si tu veux en dehors d’une intensité de vie qui est très chouette c’est vrai il y a quand on se sent comme les vrais créateurs « responsable » de ce qu’on écrit ou qu’on peint ou qu’on sculpte etc… quelque chose de terrible là-dedans… Alors ce que tu fais toi c’est aussi magique et peut-être plus léger plus doux… On continue ? A bientôt au fil des mots… Dominique
J’ai un peu attendu avant de te répondre, Dominique…
Se méfier des mots… c’est vrai que, souvent, je me laisse aller aussi. Je devrais plus y réfléchir, parce que l’on m’a toujours dit que les écrits restent.
Oui… comme tu le dis si bien, lorsqu’on choisi de créer, ça donne des responsabilités !
Le temps… si tu savais comme il est difficile de le retenir… mais ! bien sûr que tu sais… Ce temps, je le vole pour ce blog, je le vole pour pouvoir rendre les visites que l’on me fait… et pourtant, j’adore ces moments volés à la routine, à cet autre moi que d’autres attendent.
Je ne sais pas si je te prêtes des références artistiques que tu n’as pas… mais, si tu as été, ou que tu as cru être peintre pendant 20 ans, tu as sans doute beaucoup observé autour de toi, beaucoup regardé aussi… Côté tragique de l’art ? Tu devrais en parler à Chris… il faudra que je t’apporte des liens un jour. Il est vrai que certaines oeuvres me touchent plus que d’autres, mais sans doute parce que leur sujet m’appelle à un moment précis… C’est amusant… je crois que nous fonctionnons pareil !
Tu sais, j’ai étudié à la fac, lorsque j’étais en licence d’espagnol, avec un spécialiste de la peinture du Siècle d’Or… une UV… très peu d’heures, quelques tableaux. Suffisamment pour me faire aimer Vélazquez et le Greco…
Je ne suis jamais allée à Tolède… j’en rêve ! Mais L’Enterrement du comte d’Orgaz, je crois que je l’ai aimé dès le premier instant où je l’ai vu, grâce à une diapositive, sur un écran de la fac… Je suis d’accord avec toi, c’est un tableau qui semble nous attirer vers le haut…
Les ciels du Sud… me font rêver. Comme me fait rêver ta description… tu l’as vu puisque tu la décris !
« Tolède… j’y ai dévoré pour calmer ma colère des gâteaux délicieux que j’avais achetés dans une petite épicerie ocre rouge et ocre jaune assise sur une place entourée d’oliviers sous un ciel indigo à mourir… Il faisait 40° ce printemps-là et comme je te disais l’Andalousie m’a fait mal au coeur… j’ai regretté mes songes de moucharabieh en pierre blanche et de fontaines sans fin faisant gicler des étincelles d’eau vert libellule sur des bougainvillées roses vif et mauve… je n’ai rien vu de tout ça j’étais aveugle ?… »
C’est beau ce que tu écris, même ici… j’adore !
L’annonciation… je ne sais si c’est de celle-ci dont tu veux parler..
Tu me le diras… parce que là, je suis vraiment ennuyée, il y a d’autres tableaux, et je ne suis pas sûre que nous parlions bien du même… (même si je pense que oui…)
La Maja… j’ai adoré penser à ce tableau double… vêtue ou nue, elle est splendide ! Il faudra que je la mette dans la bibliothèque un jour.
Je ne sais… Je dois avoir la même façon que toi d’appréhender les choses… mais je les dis moins bien !… ou plutôt de façon différente.
Tu m’amuses… Il y a une des habituées de ma bibliothèque qui m’appelle « la douce »… J’hésite toujours : est-ce un compliment ? Non, je plaisante, je ne suis pas si douce mais je n’aime pas faire mal.
Bien sûr, Dominique… il me reste encore à améliorer ma réponse à ton commentaire précédent… mais c’est évident, notre conversation n’est pas finie !
Merci d’être là…
Bonjour,
Après quelques jours de répit dans ma cité d’Epinay et aussi un peu de temps pour ne pas écrire n’importe quoi… me voici de retour du côté des gens qui aiment partager leurs mots et leurs images et peut-être écrire pour celles et ceux qui n’en ont pas la possibilité les moyens…
Je suis très sensible à ce que dit Deleuze au sujet des vraies questions à poser à se poser et de toutes ces paroles justement qui depuis quelques temps ne sont plus qu’un bruissement insensé qui nous perturbe pas mal nous autres qui tentons de trouver dans la parole la petite lampe allumée de Bukowski au fond de sa cabane gelée… Et c’est probable pour ça que j’ai plongé dès que j’ai pu m’y mettre étant gamine dans la peinture qui est devenue très tôt une compagne parce que ça passait par des gestes du corps par des couleurs par des signes… c’est plus facile ça embraie tout de go sur l’émotion et ça n’ment pas… Alors que les mots…
Tu imagines à l’époque du Greco de faire du spectacle avec ces toiles-là ? Pour en revenir à son Annonciation oui c’est bien celle-là qui est pour moi aussi essentielle comme oeuvre que Jérémie pleurant sur la perte de Jérusalem de Rembrandt pour ne citer que celles-ci… Ce sont des compagnes au sens propre de ma vie et sans elles pas question de continuer à exister ce monde est trop fou… la création me rend un équilibre minimum une justesse poétique qui permet de ne pas dérailler complet de ne pas sombrer et ça n’est pas un jeu de mots…
Ces deux êtres sur cette peinture ont pour moi l’innocence totale une sorte de pureté d’enfance associée à la légèreté et à la grâce de tout ce qui est gratuit absolu un envol de papillons une rose un chat dans un rayon de lune… et cette intuition qui nous est refilée par de la couleur et un dessin qui se déploie avec les deux courbes ouvertes sur l’oiseau éclaté au centre dans ses éclaboussures de lumière c’est quelque chose de cosmique enfin en tout cas de plus bien plus que « divin »…
Greco c’est pour moi le peintre qui a gardé toute la vraie naïveté de l’enfance associée à un idéal de beauté et de grandeur qui n’a rien à voir avec le regard tourné vers soi des pseudos créateurs actuels la plupart en tout cas… Son regard à lui va bien au-delà de lui au delà de son petit univers au-delà de l’horizon même il va dans la douleur humaine et ce qu’lle a de proche des étoiles… Moi j’y vois dans le Caligula de Camus cet être qui veut tout le temps qu’on aille lui chercher la lune… Bien sûr on peut y voir de l’art religieux comme dans Rembrant mais c’est tellement plus que ça…
Donc la vérité intime la force douce et ouverte des gestes du corps des mains des visages des deux êtres de l’Annonciation ça me touche autant que les sculptures de Camille Claudel pour reparler d’elle et de la même façon… Enfant la peinture a tout de suite eu ce côté-là pour moi de m’offrir un territoire où je pouvais à la fois aller au bout de l’intense et de la solitude farouche du créateur et à la fois trouver du sens à ce que les autres s’appliquent à rendre insensé…
Ce qui m’attirait le plus ? Le clair-obscur c’est évident avec le côté nocturne que j’aime par-dessus tout moi « la reine des hiboux » : Rembrant avec sa Ronde de nuit ses portraits intimistes de Saskia d’Enrijke de Titus… un au tre peintre que j’adore c’est Le Carravage et lui aussi ce sont des rouge sang des noirs des ocres des brun orangé des tons de feu et d’ambre… Et la grâce exquise du dessin des graveurs évidemment… on retrouve les mêmes Rembrandt Goya parce que je crois ce qui compte avant tout et que je n’ai pas dit c’est que la gravure c’est lié aux livres de contes de l’enfance et les images des illustrations aussi. C’est pour ça que dans mon histoire de création ensuite les images et le récit sont liés juste j’ai commencé par l’un et je suis passée à l’autre… Tu vois en fait c’est simple…
Je pourrais parler de mon aventure avec chaque peintre en particulier et c’est un peu ce que j’ai fait déjà dans mon bouquin Squatt d’encre rouge et ensuite avec chaque écrivain qui me donne la lumière singulière de sa petite lampe… d’où Bukowski à l’heure qu’il est et demain ça sera qui ?… Le monde est beaucoup trop éloigné de mon idéal et de mon rêve pour que je puisse vivre sans eux… Et sans celles et ceux qui traversent notre blog avec leur présence passagère… Alors à bientôt. Dominique
Je comprends ce que tu dis et je comprends mieux la richesse de tes écrits… je comprends mieux ton attachement à Camille Claudel, au Greco… Tu as raison pour le côté « enfant », la pureté qui s’en dégage.
Le clair-obscur ? Oui… ces tableaux d’où la lumière jaillit Il faudra que je te montre aussi ceux que j’aime.
… mais pas tout de suite. Il faut que je finisse de t’écrire… un peu plus tard.
Merci d’être passée…
Ta visite me touche beaucoup, surtout si c’est l’un de mes billets qui l’a suscitée. Tu as raison, sans doute, au sujet de ce que tu appelles la « vulgarisation du métier d’écrivain ». Je crois qu’effectivement tout le monde peut écrire, tout le monde peut même publier, fusse à compte d’auteur, comme certains. Pourtant, je continue de croire que seuls quelques uns peuvent devenir de vrais écrivains… Passé le seuil du premier livre, celui que je crois chacun peut et doit écrire pour pouvoir exister. Il faut que je réfléchisse à ce que je vais te répondre, sans doute plus longuement. C’est important, même et surtout pour moi, parce que tu le sais, ce rôle de bibliothécaire que je me suis donnée, j’y tiens. Tu me donnes un peu de temps ? Disons… Jusqu’à demain ?
Bonjour de Canton en Chine,petit coucou du mercredi et bonne fin de semaine bye
Bonjour de Canton en Chine,petit coucou du mercredi et bonne fin de semaine bye
Ce qu’on appelle des livres…
Epinay, mercredi, 9 avril 2008
Je voudrais profiter de cet espace que tu m’as généreusement offert pour partager avec toi et avec les passagers nomades qui viendront faire un tour par ici ces quelques mots sur un sujet qui me touche et je profite d’un de tes articles récents où tu commentais la lecture que tu venais de faire d’un livre d’une amie pour rebondir… Ne s’agit pas de faire une leçon d’écriture ça j’en suis pas capable mais just de te suggérer à toi qui lis et réagis avec conscience et intuition d’ouvrir une petite réflexion sur ce qui suit…
J’ai l’habitude depuis pas mal d’années de faire des notes de lecture pour des revues sur les bouquins qu’écrivent les autres des amies ou amis des gens que je lis depuis longtemps d’autres que je n’connais pas que je découvre et dernièrement j’ai lu et écrit au sujet du premier bouquin d’une jeune gamine de banlieue…
Pas la peine que j’explique ici mon sentiment sur cette quantité de textes qu’on appelle des livres par habitude et facilité qui te tombent entre les pattes ou que tu mattes d’un œil distrait dans les rayons des librairies depuis que le livre est devenu un produit comme un autres tu t’en doutes et c’est sans intérêt…
Mais quand même… y a quelque chose qui cloche là-d’dans et en lisant deux fois de suite le livre de cette jeune fille sur lequel j’avais tout à fait envie d’écrire un commentaire sympath avant de l’avoir découvert mais… je me suis une fois de plus posé la question essentielle pour moi qui ne passe pas une journée sans écrire dans ma tête ou sur un p’tit bout de quelque chose comme tout écrivain digne de ce nom d’ailleurs de comment on en est arrivé à une telle vulgarisation du métier d’écrivain ?
Parc’qu’écrivain c’est un métier comme tailleur de pierres ou forgeron un artisanat un art une façon d’exister avec du don de l’élan du travail de l’émotion… Alors pourquoi on considère ce métier-là comme celui de tout le monde ou presque c’est-à-dire de n’importe qui c’est-à-dire comme une sorte de distraction facile du week-end ?… Cette question je ne la pose pas au hasard dans ton espace où les livres sont présents comme ce qu’ils sont réellement des icônes du temps des passeurs et des éveilleurs au lieu d’écrire une petite chronique sur le sujet à l’intérieur de mon propre territoire vu que tu es toi-même une bibliothécaires et que nous autres écrivains les bibliothécaires sont nos alliées collaboratrices complices et lucides critiques et généreuses bref… des personnes sans qui notre job deviendrait encore plus solitaire qu’il l’est déjà…
La question est presque comique c’est vrai me concernant et y faut revenir au mot “ vulgarisation ” qui vient de “ vulgus ” en latin : “ la chose commune ”… Oui… la question est comique de la part de quelqu’un qui a créé y a 5 ans une revue de femmes destinée à susciter chez celles qui souvent se croient incapables pas à la hauteur pas destinées à… créer l’envie et le courage la détermination de passer à l’acte… Ce faisant j’ai lu annoté corrigé publié des dizaines de récits écrits dans la langue populaire la plus simple ou dans la langue littéraire la plus élaborée ou ni l’un ni l’autre avec émerveillement passion et jubilation et j’ai trouvé un enrichissement fabuleux au cours de cet échange qui n’a cessé que parce qu’on m’a retiré le droit de m’occuper de ça…
Cette “ chose commune ” qu’est l’appropriation de nos moyens d’expression et de création et leur échange est donc très précieuse pour moi et je continue avec nos Cahiers des Diables bleus à essayer de faire circuler et connaître cette culture populaire qui est ce dans quoi j’ai grandi qui me constitue et ce par quoi sans avoir la moindre formation spéciale diplôme médaille ou autre je suis devenue écrivaine…
Mais voilà… s’il est évident que les revues sont là pour nous donner un espace d’expérimentation dont on a absolument besoin quand on se coltine avec l’écriture et qu’elles ont un rôle de laboratoire que nous-mêmes qui écrivons depuis des lustres utilisons régulièrement où les jeunes qui s’y collent font leurs premiers essais grâce à ces quelques pages publiées tellement vitales pour continuer à se frotter au métier et à ses outils si subtils le livre lui cet objet sacré et ultime qui devrait être l’aboutissement d’un parcours sans concessions d’une quête obstinée et farouche de l’œuvre voire du chef-d’œuvre dans le sens où l’entendent les artisans compagnons ne peut pas sans dommage pour nous être ce qu’on voudra
it en faire désormais…
Quand j’ai écrit mon premier livre destiné à être publié Par la queue des diables il y a une dizaine d’années j’avais 20 ans de peinture derrière moi comme je t’en ai déjà parlé et j’avais expérimenté là ce que ça veut dire des milliers d’heures de travail la joie profonde et solitaire qu’on y trouve l’ivresse et l’épuisement et pour moi c’est évident que j’avais acquis aussi l’humilité fonceuse et têtue qui devient notre atout principal de créateurs…
Je te raconterai par la suite l’anecdote pas croyable de la photo de couverture de ce p’tit bouquin mais d’abord ce qui m’a ouvert la piste que je suis depuis cet instant c’est la phrase taggée sur le mur à côté de l’enfant : “ Inventer sa langue car sinon soi qui la parlera ? ” Phrase d’écrivain évidemment dans toute sa beauté sa musique son parfum que j’ai goûtée comme un vin doux et sucré… Je me la suis aussitôt appropriée sans vergogne et j’ai écrit le prologue de mon livre à partir d’elle de son territoire d’imaginaire de son enchantement et de tout ce qu’elle me refilait comme devenir pour mon écriture… Quel bonheur j’ai eu de la rencontrer moi qui venais de mettre les pieds dans l’enfance de l’écriture et qui avais tout à apprendre !
Un ami écrivain que je peux nommer Nabile Farès qui avait à cette époque écrit au moins une dizaine de livres a éclaté de rire à la lecture de ce prologue où je disais simplement autant pour moi-même que pour les autres ce que j’allais tenter de faire : inventer ma langue… où je me fixais un but idéal un graal une utopie magnifique parce que sans ça à quoi bon ?… Et surtout sans cet enjeu je n’aurais pas publié quoi que ce soit… En quelques mots il m’a objecté que c’était terriblement prétentieux qu’on écrit ça après avoir publié cinq ou six livres mais pas le premier… En gros quand on est dans l’enfance de l’écriture on se contenterait de peu de pas grand-chose et après on verra bien…
Je l’ai dit je ne savais rien de l’écriture à l’époque mais ce que je savais ce que je sais toujours dix ans après de la création à travers mes 20 piges de peinture mes déambulations et la reconnaissance de mon échec à être peintre le deuil que j’ai fait de cette passion qui a été toute ma vie alors c’est qu’elle est sublime ou qu’elle n’est pas… Et j’avais l’intention de donner à mes livres autant de mon être de ma peau de mon temps que j’en avais donné à mes toiles c’est-à-dire à peu près tout vu qu’il n’a jamais été question pour moi de faire autre chose que créer sauf accident pour ne pas mourir trop vite de faim…
Il me semble que j’aurais pu reprendre la phrase de Deleuze que je ne connaissais pas : “ Tout œuvre d’art est un acte de résistance comme tout acte de résistance est à sa façon une œuvre d’art. ” Résister à la médiocrité à la résignation à l’aliénation au vol de soi-même de sa conscience résister à tout ce qui veut nous séparer de nous-mêmes et des autres…
Pourquoi je te raconte tout ça ? Pour en venir à la fin de ma petite bafouille qui est partie de la lecture de cette jeune fille des banlieues à qui son éditeur qui a pignon sur rue n’a pas dit sans doute que l’écriture c’est un métier et que surtout quand on est en plein dans l’apprentissage scolaire d’où elle se réclame comme une bonne élève qui contrairement à ( je cite… ) “la joyeuse bande d’abrutis ” qui compose sa classe elle a un futur et qu’on baigne dans un milieu celui d’une cité de banlieue où tous les éléments d’une langue à inventer sont au rendez-vous y a quelques vingt piges de travail d’écriture devant avant de pouvoir publier un livre… Non… l’éditeur ne l’a pas dit pas plus que d’autres éditeurs qui balancent dans le marché de l’édition et du livre des textes de gens total immatures ou total salades et alors ça m’a posé une autre question la bonne… celle qui me poursuit pareillement depuis des lustres : quand donc nous autres qui aimons et pratiquons l’univers culturel populaire de la banlieue allons-nous créer un Bardamu des banlieues qui enfin donnera de notre monde la véritable image ambitieuse et un peu délirante de ce qu’il est ? Quand donc allons-nous inventer notre langue avec grandeur démesure et insouciance ?
Bon… si tu n’en as pas assez de ces quelques réflexions en colère et en mouvement je pourrai une autre fois te dire un peu à quel personnage et à quel écrivain je pense qui était sur la piste de notre Bardamu des banlieues et qui l’a quittée mais ça veut bien dire que c’est possible… Et bien sûr j’aimerais avoir ton avis de bibliothécaire sur ces improvisations qui n’ont de sens que si elles peuvent être partagées… A bientôt. Dominique
Bonjour de Canton en Chine,petit coucou du mercredi et bonne fin de semaine bye
J ai lu , j ai lu , suivi les liens …
Impressionnant tout cela . Je suis admiratif .
Merci… En ce moment, tu voyages beaucoup !
Je suis passée voir « Les Diables Bleus »… Il y a des mots – les siens – ceux des autres et aussi des images magnifiques avec beaucoup de couleurs … LIZAGRECE
Merci Liza… C’est ce qui m’avait frappée la première fois où je suis allée les voir : l’abondance de tout, des textes et des images !
Bonjour Quichottine, tu fais bien de nous parler de Dominique Le Boucher.. elle m’a littéralement conquise. Dommage j’ai interrompu le dialogue trop longtemps par manque de temps…et j’attends un moment propice . C’est la même chose pour toi, on ne peut passer en coup de vent. il faut déguster, boire les mots et s’en imprégner. Il y a des rencontres qui ne peuvent s’oublier..
Je te souhaite une bonne journée et je t’embrasse.
chantal
Je sais que tu as manqué de temps… Mais un dialogue peut toujours se renouer.
Merci. Bonne journée à toi aussi.
Bonne journée
Bonne journée à toi aussi, Maurice… Merci pour cette image.
Elle a une très belle plume qui redonne vie à tous ces artistes … Bravo à elle et merci à toi … Beau mercredi Quichottine !
Merci à toi, Bandolera, pour cette visite ! Que ta journée soit belle…
J’ aime beaucoup cette idée de salon littéraire dans un coin de ta bibliothèque. C’ est une idée neuve sur la blogosphère.
Je ne peux que t’ encourager dans cette initiative que je trouve excellente
Merci, Clo ! Gros bisous
La guerre des bisous fait de nouveau rage sur la blogosphère !
Ça tombe bien, c’est l’occasion pour moi de t’embrasser avant de disparaître 15 jours pour cause de stage.
Mon blog va prendre le relais tout seul comme en grand en attendant.
A dans deux semaines !
A toi de choisir baisers doux, sucrés, câlins, tendres, affectueux… j’en ai pour les les goûts.
……………….. …ღbisous
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Tu vas mieux, Cali ? Grand merci pour ces bisous !
La guerre des bisous fait de nouveau rage sur la blogosphère !
Ça tombe bien, c’est l’occasion pour moi de t’embrasser avant de disparaître 15 jours pour cause de stage.
Mon blog va prendre le relais tout seul comme en grand en attendant.
A dans deux semaines !
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Ça tombe bien, c’est l’occasion pour moi de t’embrasser avant de disparaître 15 jours pour cause de stage.
Mon blog va prendre le relais tout seul comme en grand en attendant.
A dans deux semaines !
A toi de choisir baisers doux, sucrés, câlins, tendres, affectueux… j’en ai pour les les goûts.
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bonne soirée
Bonne soirée à toi aussi, Michka ! Merci pour ce beau papillon…
Bonne soirée dans la bibliothèque bises!
Bonne soirée à toi aussi, Fancri !
Bonne soirée dans la bibliothèque bises!
Bonne soirée dans la bibliothèque bises!
Bonne soirée dans la bibliothèque bises!
Moi aussi, je suis allée sur « les diables bleues »… quelle richesse à explorer. Merci à toi.
Gros bisous.
Je trouve aussi…
« les diables bleus »
une profondeur dans l’écriture!
merci de m’avoir permis de découvrir
amitiés
De rien…
Passe une belle soirée
Coucou Quichottine, tu vois je viens d’explorer ces liens que tu tisses peu à peu avec Dominique Le Boucher.
J’aime beaucoup vos conversations sur l’art qui montre à quel point vous pouvez être passionnées.
Je t’embrasse,
Merci, Muad, tes mots me touchent toujours beaucoup.
Coucou Quichottine, tu vois je viens d’explorer ces liens que tu tisses peu à peu avec Dominique Le Boucher.
J’aime beaucoup vos conversations sur l’art qui montre à quel point vous pouvez être passionnées.
Je t’embrasse,
Coucou Quichottine, tu vois je viens d’explorer ces liens que tu tisses peu à peu avec Dominique Le Boucher.
J’aime beaucoup vos conversations sur l’art qui montre à quel point vous pouvez être passionnées.
Je t’embrasse,
Coucou Quichottine, tu vois je viens d’explorer ces liens que tu tisses peu à peu avec Dominique Le Boucher.
J’aime beaucoup vos conversations sur l’art qui montre à quel point vous pouvez être passionnées.
Je t’embrasse,
Il faudra que je prenne plus de temps pour aller découvrir Dominique Le Boucher et ses pages qui m’ont l’air passionnantes !
Que dire ? En ce moment, j’arrive souvent un peu tard le soir et les neurones fatigués… Du mal à me concentrer et à lire vraiment… Et pourtant !
Les écrivains dont vous parlez, je ne les connais pas forcément, mais les peintres, sculpteurs et architectes me touchent énormément : conquise par Gaudi et Rodin puis Claudel, lorsque je l’ai découverte au détour d’une expo de Rodin, j’aime beaucoup El Greco aussi et voue une passion aux orientalistes (Delacroix et Ingres et encore d’autres)…
T’aider ? Je le ferai bien volontier, ma Quichottine, mais je ne sais pas très bien quoi faire ou quoi dire qui te soit d’une quelconque utilité…
Des bises à toi et à bientôt !
Tu en connais plus que moi, Sogo.
Je me disais qu’en tant que peintre, tu avais peut-être des arguments à apporter dans la conversation.
Moi, je reste si souvent les mains vides !
Mais c’est déjà super que tu sois là !
Il faudra que je prenne plus de temps pour aller découvrir Dominique Le Boucher et ses pages qui m’ont l’air passionnantes !
Que dire ? En ce moment, j’arrive souvent un peu tard le soir et les neurones fatigués… Du mal à me concentrer et à lire vraiment… Et pourtant !
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T’aider ? Je le ferai bien volontier, ma Quichottine, mais je ne sais pas très bien quoi faire ou quoi dire qui te soit d’une quelconque utilité…
Des bises à toi et à bientôt !
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Que dire ? En ce moment, j’arrive souvent un peu tard le soir et les neurones fatigués… Du mal à me concentrer et à lire vraiment… Et pourtant !
Les écrivains dont vous parlez, je ne les connais pas forcément, mais les peintres, sculpteurs et architectes me touchent énormément : conquise par Gaudi et Rodin puis Claudel, lorsque je l’ai découverte au détour d’une expo de Rodin, j’aime beaucoup El Greco aussi et voue une passion aux orientalistes (Delacroix et Ingres et encore d’autres)…
T’aider ? Je le ferai bien volontier, ma Quichottine, mais je ne sais pas très bien quoi faire ou quoi dire qui te soit d’une quelconque utilité…
Des bises à toi et à bientôt !
Il faudra que je prenne plus de temps pour aller découvrir Dominique Le Boucher et ses pages qui m’ont l’air passionnantes !
Que dire ? En ce moment, j’arrive souvent un peu tard le soir et les neurones fatigués… Du mal à me concentrer et à lire vraiment… Et pourtant !
Les écrivains dont vous parlez, je ne les connais pas forcément, mais les peintres, sculpteurs et architectes me touchent énormément : conquise par Gaudi et Rodin puis Claudel, lorsque je l’ai découverte au détour d’une expo de Rodin, j’aime beaucoup El Greco aussi et voue une passion aux orientalistes (Delacroix et Ingres et encore d’autres)…
T’aider ? Je le ferai bien volontier, ma Quichottine, mais je ne sais pas très bien quoi faire ou quoi dire qui te soit d’une quelconque utilité…
Des bises à toi et à bientôt !
mERCI DE TON PASSAGE CHEZ MOI ET DE TON COMMENTAIRE FLATTEUR
PERMETS MOI DE T ADRESSER CES PETITS MOTS QUI CIRCULENT.GROS GROS TRES GROS BISOUS
Si les bisous étaient de l’eau , je te donnerais la mer Si les câlins étaient des feuilles je te donnerais un arbre > Si la vie était une planète je te donnerais une galaxie Si l’amitié était la vie , je te donnerais la mienne C’est la semaine de la famille et des « meilleurs ami( es) envoie ce message à ceux que tu considères comme des amis , à moi si j’en fais partie s’il te revient plus de 3 fois tu es quelqu’un d’adorable gros bisous
Merci, Yoppodo. Gros bisous à toi.
Bonsoir Quichottine ; oui, on file voir ces diables bleus !!
Merci, Melly ! Passe une belle soirée aussi…