André Maurois, Patapoufs et Filifers

Article corrigé le 23 janvier 2012 à la suite de l’intervention d’un expert.

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Si vous vous attendiez à une belle histoire, un peu tarabiscotée, sans queue ni tête, à la mode quichottinienne, vous serez déçus.

Le superbe moulin de Joëlle, comme celui, non moins joli, d’AneverBeen ne seront pas sur cette page.

– Il ne va pas y avoir d’images ?

Mais si, voyons. Bien que je ne sais pas si j’ai le droit de vous en montrer.

– Pourquoi ? Tu les as volées ?

Non, j’ai seulement photographié un livre qui n’existe plus.

– Ah ? Il était dans le cimetière des livres oubliés ?

Non… Mais il l’aurait pu.

– C’est La voleuse de livres qui l’a emporté ?

Ah… Je savais bien que l’une ou l’autre, de Polly ou de toi l’évoquerait un jour. Moi, je ne l’ai pas encore fait. Je m’interroge… mais ce sera pour une autre fois. Aujourd’hui, je vais vous parler de deux enfants…

– Tu as dit que ce n’était pas pour aujourd’hui !

Aussi ne sont-ce pas ces deux enfants-là… Laissez-moi raconter ! Ils s’appellent Edmond et Thierry Double.

– Double ? Ah ! Ce sera une histoire de jumeaux ! Tu vas encore nous parler du côté sombre, comme dans Mr Jekyl et Mr Hyde ?

Mais non ! Ce sont deux frères et non pas quelqu’un qui surgirait la nuit dans le brouillard…

– En attendant, c’est toi qui nous embrouilles !

Chut ! Maintenant ça suffit. J’ai l’impression d’avoir devant moi une centaines de Quichottines… De vrais moulins à paroles aujourd’hui !

Allez, voici l’image !

– Joli montage ! Mais pourquoi le fond est-il violet ? Ton blog est bleu…

J’avais besoin d’encre violette.

– Ah oui ? Tu voulais retourner à l’école ? Mais c’est un livre de Musée !

C’est vrai… Mais, pourquoi pas ? Il y avait les Journées du Patrimoine, non ?

Ce livre-là, j’ai voulu le faire lire à mes élèves. Je trouvais qu’il y avait beaucoup à en dire, beaucoup à réfléchir. J’étais bien naïve. C’est un livre trop bien, un livre que son éditeur a décidé de ne plus rééditer. Alors, bien sûr, il s’arrache à prix d’or, même d’occasion !

Il est d’André Maurois.

– De qui ?

D’André Maurois. C’est un Académicien.

– Comme Charles Daney ?

Mais non, lui, il fait partie de l’Académie du Bassin d’Arcachon et pas de l’Académie Française. Il fait parler son chat.

André Maurois donnait des mots au silence. Ça l’a rendu célèbre. C’était pourtant son premier roman.

– Ah oui ?

Oui. Le premier livre que j’aie lu de lui, c’était Les silences du colonel Bramble… C’est là que j’ai découvert sa traduction de « If »… C’est un poème de Kipling, vous savez ?

Nous voilà encore hors-sujet ! Aujourd’hui, je voulais vous présenter Patapoufs et Filifers.

Je n’ai plus beaucoup de temps, alors, je vais aller vite. Regardons les images.

En noir et blanc, des illustrations de Vercors… À l’époque où il ne s’appelait pas encore Vercors !

– Encore des trucs à toi pour changer de sujet !

Mais non, c’est vrai. Tout le monde connaît Vercors, et son très beau roman « Le Silence de la Mer ». On en a fait un film, plusieurs, même ! Mais qui se souviendrait de Jean Bruller ? Seulement ceux qui savent qu’il est l’un des deux fondateurs des Éditions de Minuit, en 1941, pendant la guerre…

En 1930, lorsque paraît Patapouf et Filifers, Jean Bruller a vingt-huit ans. Il n’a pas de palette graphique pour dessiner. Les couleurs sont chères, les illustrations seront en noir et blanc.

– Mais la couverture est en couleur !

C’est vrai… Aussi n’est-elle pas d’époque, ni de Vercors ! La couverture est d’Henri Galeron. C’est important aussi de savoir qui a fait la couverture, pour ne pas tout mélanger…

Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les dessins.

Sur le premier, en haut à gauche, ce sont les parents. Jean Bruller nous les montre « dans leurs occupations préférées« . Je n’ai rien inventé, c’est écrit en légende.

« Monsieur et Madame Double
dans leurs occupations préférées » (p.11)

Le papa bricole…

(Pour un peu, j’aurais presque envie qu’il se mette un coup de marteau sur les doigts. Pourquoi n’y a-t-il que les hommes qui bricolent dans les livres d’autrefois ?)

… et la maman, gourmande, grignote des sucreries… Vous croyez que les papas ne sont jamais gourmands ?

 À côté de cette image, dans le montage que j’ai fait, à sa droite, et en dessous, nous avons deux illustrations.

La première nous montre Edmond Double écoutant sagement le baron de Vorapouf.

« Edmond Double fait concurrence au poulet
dans les préoccupations du baron de Vorapouf » (p.35)

– Drôle de nom ! Tu vas encore tout mélanger, toi.

Chut ! La seconde, nous montre Thierry Double écoutant, non moins sagement, un certain Monsieur Dulcifer, professeur d’Histoire à l’Académie Nationale des Filifers. (Il s’agit d’un détail de l’illustration de la page 28, repris en page 4 de mon livre.)

– Celui-ci est aussi long et maigre que le premier était un peu bouboule… C’est de cela dont tu voulais nous parler ? Tu repars dans
tes différences ?

Un peu… Vous vous souvenez de ma copinaute AneverBeen ?
Elle est là, comme toujours… pas loin. Elle sourit. Elle sait que j’ai besoin d’elle pour raconter ce que je lui ai promis.

Elle présentait alors un livre. Je lui ai dit que je lui en montrerai un autre. Depuis, elle attend, avec plus ou moins d’impatience. Elle s’amuse et crayonne. Elle le fait très bien. J’adore ! Moi, je ne sais pas dessiner…

Je me dis que ce sont nos différences qui nous enrichissent… mais que le monde est bien mal fait. Comme chez les Patapoufs et les Filifers, il faut parfois se heurter avant de trouver comment se parler, comment échanger, comment trouver ce qui est beau en l’autre. C’est dommage. Il suffirait de se montrer sans a priori

– Ma pauvre Quichottine ! Tu es vraiment utopiste ! C’est impossible de ne pas…

De ne pas se faire la guerre quand on est différent ? De ne pas reprocher aux autres les différences qu’ils pourraient nous reprocher eux-mêmes ? Je ne sais pas.

Revenons au sujet.

AneverBeen m’avait montré un livre, je lui ai dit que je lui en montrerais un à mon tour. Il y en a plein d’autres, c’est vrai… Mais, dans celui-ci, les deux frères que l’on a séparés pour des différences ridicules (l’un est plutôt grand et mince, « Filifer » et l’autre petit et gros « Patapouf », comme on le voit sur l’image de fin du livre), vont à eux deux réussir l’impossible… Les deux peuples ennemis, ne le seront bientôt plus. Alors, c’est bien normal, ils auront une statue à leur effigie. C’est la dernière image en haut à droite… dans le montage.

« Aux Frères Double, qui contribuèrent
à l’évolution de l’idée pan-sous-solienne
Les Royaumes Unis reconnaissants » (p.126)

– C’est tout ce que tu vas nous dire ? C’est peu… et nous voilà bien dépités.

Ben non… Je vais vous en lire un peu…

[…]

Thierry resta longtemps debout devant cette carte. Il avait été troisième sur trente-sept en composition de géographie, mais il ne pouvait se souvenir de ces pays. Comme il réfléchissait, un vieux monsieur à cheveux blancs, très maigre, s’arrêta à côté de lui et le regarda sévèrement.
– Ah ! Ah ! dit-il… Petit Surfacien ?
– Moi ? dit Thierry.
– Oui, vous. De quel pays êtes-vous ?
– « Nous », dit Thierry, « on » est Français.
– C’est ce que je disais, dit le vieux monsieur… Surfacien… Ici, nous ne comprenons pas ces pays où vous réunissez gens gras et gens maigres… Sous la terre, les races sont bien séparées. Il y a les Patapoufs et les Filifers.
– Et les Patapoufs sont tous gras, et les Filifers sont tous maigres ? demanda Thierry.
– Enfant intelligent, dit le vieux monsieur d’un air moqueur… A compris tout seul… Dix sur dix.
Il était ironique et désagréable. Mais Thierry avait besoin d’apprendre où il était et continua la conversation. Il sut alors que le vieux monsieur s’appelait M. Dulcifer et qu’il était professeur d’Histoire à l’Académie Nationale des Filifers. D’ailleurs, il eût été facile de deviner qu’il était professeur, car, à chaque instant, il posait une question.
– Capitale des Filifers ? dit-il brusquement à Thierry.
– Moi ? dit Thierry.
– Naturellement, vous ; vous êtes tout seul.
– « Nous », dit Thierry, « on » a appris l’Italie, capitale Rome ; la Pologne, capitale Varsovie ; la Hongrie, capitale Budapest, mais on ne m’a pas appris les Filifers.
– Zéro, dit M. Dulcifer… Répétez après moi : la capitale des Filifers est Filigrad.
Thierry répéta.
– Capitale des Patapoufs ? dit brusquement M. Dulcifer.
– Je ne sais pas, dit Thierry… Peut-être Patagrad ?
– Cinq, dit M. Dulcifer… Répétez : la capitale des Patapoufs est Pataburg.
– Comme c’est facile à retenir ! dit Thierry. Je voudrais bien que la capitale de l’Estonie s’appelle Estograd et la capitale de l’Albanie s’appelle Albapouf.
– Taisez-vous, dit M. Dulcifer. Et, amenant Thierry devant la carte, il continua.
– L’escalier par lequel vous êtes arrivé et qui réunit les deux pays du Centre à la surface porte le nom d’Escalier de Surface. Son entrée sur la terre est dissimulée entre deux rochers d’une forêt que les Surfaciens appellent Forêt de Fontainebleau.
– Je sais ça dit Thierry en se frottant le dos.
– Le port qui dessert les escaliers est Surface-sur-Mer. Il est très important, parce qu’il est tête de ligne à la fois de la ligne patapouvienne de Pataport…
– Et de la ligne Filiférienne de Filiport, dit Thierry.
– Dix, dit M. Dulcifer… Maintenant, regardez la carte, vous voyez que le Royaume des Patapoufs est séparé de la République des Filifers, d’abord par une frontière terrestre, qui suit le désert de Sahapouf, puis par un golfe que nous appelons la Mer Jaune à cause des roches d’or qui en forment le fond et lui donnent une couleur particulière. La Mer Jaune est presque fermée au sud par deux caps : le cap  Matapouf et la Pointe du Fil.
– Je vois, dit Thierry, et au centre du golfe se trouve l’île de Filipouf.
– Exactement, dit M. Dulcifer, et je voudrais la voir au fond des mers, car cette île est la cause de tous nos malheurs…

[…]

(p. 27-31)

Qu’y avait-il avant ? Que se passera-t-il ensuite ? Comment les deux frères se sortiront-ils de cette aventure ? Comment les deux pays ennemis arriveront-ils à oublier leurs différences pour enfin avancer ensemble « main dans la main » ?

Pour le savoir… il faudra consulter ce livre en bibliothèque.

André Maurois, Patapoufs et Filifers Éditions Gallimard, « Folio Junior », 1984.

 

88 commentaires à propos de “André Maurois, Patapoufs et Filifers”

  1. Bien ! La bibliothécaire a repris du service ! J’ai découvert avec plaisir l’autre talent de Vercors, et un Maurois inattendu… Ca ne va pas m’aider dans mon retard de lecture !

    • Rire… Oui, j’ai repris un peu de service. Mais j’ai du pain sur la planche.

      Il faut que je retrouve mon lutin bleu.

  2. Ce que tu en disais, les illustrations me donnaient  vraiment envie de lire ce livre et j’ai lu l’extrait, je n’ai pas du tout accrcohé au texte…. Bisous et très bonne semaine à toi.

    • Cela arrive… Tu sais, j’ai hésité pour l’extrait.

      Je me suis dit que c’est sans doute l’un de ceux que j’aurais étudié avec mes élèves… Il y a beaucoup à en dire, beaucoup à réfléchir… et une suite à pouvoir écrire.

      Bien sûr, c’était avec mes CM2… Mais hors de tout contexte, ce n’est pas facile.

      Merci en tout cas pour ta sincérité.

      Bisous et très bonne semaine à toi aussi.

  3. Dis, tu feras un article sur la voleuse de livre… hein!
    J’attends!
    Maurois, je connais peu, et cet extrait ne m’incite guère à le lire, mais je sais quel grand talent de conteur il était.

    Passe une bonne journée ma Quichott’.
    Je t’embrasse.

    • Bien entendu… Je sais que tu attends, et tu n’es pas la seule.

      Maurois, je le connais peu. J’ai lu son Histoire de France racontée aux enfants.

      J’ai lu et aimé ce roman-ci. Peut-être parce que je l’ai lu « grande », mais pour mes enfants.

      Bonne soirée à toi, ma Polly.
      Je t’embrasse fort.

  4. Bonjour Quichottine,
    Je ne connais pas ce roman, mais, à en lire l’extrait que tu nous offres, je le trouve un peu difficile pour des écoliers. Il y a des  » méandres « , des  » images « , et sa compréhension nécessite des connaissances (pas seulement géographiques) que ne possèdent pas tous les élèves.
    Mais, c’est aussi l’occasion d’apprendre …

    A bientôt, en espérant que ton rétablissement progresse rapidement.
    Gros bisous

    • Je l’aurais étudié avec des CM2… je trouve que c’était un bon support, justement, pour les apprentissages.

      Mais bon, ça ne s’est pas fait. Le livre est épuisé et je suis contre les photocopies illicites.

      Je vais nettement mieux, même si tout n’est pas encore parfait.

      Merci, Midolu. Gros bisous à toi.

  5. Tu reviens en pleine forme ! Maurois, « Le silence de la Mer »… encore de belles lectures. Retomber en enfance avec ces anciens livres oubliés.

    Les différences… un bon sujet. Il y a toujours et il y aura toujours des différences
    et des gens sympathiques pour vous les faire remarquer… je suis un peu terre à terre, je ne pense pas que cela puisse changer… l’hooommmme est ainsi fait ! Pas tous heureusement Chère Quichottine. Bisous et bonne semaine

    • Merci, Mamago.

      Je pense que nos différences nous enrichissent. Si nous étions tous semblables, nous n’aurions plus rien à apprendre ou  découvrir… ce serait d’un ennui !

      Nous sommes différents, mais je pense que ces différences ne nous font pas plus « grands » ou plus « petits », plus « louables » ou « méprisables », pour autant les uns que les autres.

      On peut être différent sans que ce soit une question de « valeur ».

      Mais, je sais, je suis un peu rêveuse… (beaucoup ! )

      Bisous et bonne semaine à toi aussi, Mamago.

  6. Crois tu qu’ils savaient aussi jouer aux cartes ?

    A la belotte, la manille, le tarot, ou encore le rami? j’aurai bien aimé voir un tableau de ces deux lascars, un plié en deux, l’autre sur la pointe des pieds, pour se mettre à hauteur de la « spéciale table ». Il paraît que cette table existe dans un palais,avec d’un côté une « estrade-siège » et en face, une « fosse-pieds ». Ainsi personne ne voit le leurre

    Un tableau qui vaudrait de l’or de nos jours.

    Bonne journée avec bises de nous deux !!

    • Rire ! Je ne connaissais pas cette table.

      Merci, Patriarch.

      Je ne sais pas s’ils jouaient aux cartes, mais il y a de fortes chances. On y jouait davantage autrefois, lorsque le petit écran ne prenait pas tout notre temps disponible. Je jouais avec mes frères et sœurs ou avec mes parents.

      Bonne journée à vous deux. Bisous affectueux.

  7. Je n’ai pas trouvé de papillon bleu, ils avaient désertés la montagne Italienne…l’été prochain il reviendront
    Gros bisous, Flo

  8. Je n’ai pas lu ce roman, mais ma curiosité est à vif !!
    Bonne journée et merci de tes visites.
    D@net.

  9. Mon lycée s’appelait André Maurois. Jamais on ne m’y a fait étudier un seul de ses textes… Je n’ai jamais la curiosité de m’y plonger, non plus.

  10. Quel dialogue, quel échange nous mettant l’eau à la bouche..

    Merci encore

    Bisous

  11. je découvre ce côté léger de Maurois que j’aime beaucoup!
    je ne sais pas si j’irai jusqu’à le lire  bien que ta présentation nous mette l’eau à la bouche …mais pourquoi pas un jour que je me sentirai une âme d’enfant …
    mais  bien sûr , il faut creuser sous les images et les paroles  pour découvrir le vrai sens de cette histoire
    bonne soirée, bisous

    • Il faut creuser, et nous avons la chance de pouvoir le faire, parce que nous sommes « grands », que nous mettons derrière les mots et les images notre vécu et ce que nous avons découvert dans les livres.

      Un enfant le lirait autrement… à nous de lui montrer le chemin.

      Bonne soirée et bisous à toi aussi. Merci.

  12. A ben c’est malin, après avoir su me mettre l’eau à la bouche ou plutôt après avoir donné à mes yeux l’envie de lire ce livre, tu me dis qu’il n’est plus en boutique et qu’il me faudra de la chance sans doute pour le trouver en bibliothèque… Snif ;o)
    Gros bisous et bonne semaine à toi, Syl

    • Il faudra de la chance… Parce que c’est un livre qui n’existe plus… Même sur Internet, je ne l’ai trouvé qu’à des prix tout à fait déraisonnables.

      Je sais que c’est possible pourtant. Le trouveras-tu chez toi ? Je ne sais.

      … mais si un jour tu le vois dans une brocante, n’hésite pas.

      Gros bisous et bonne semaine à toi aussi.

  13. Effectivement cette histoire est adaptée au cycle 3 de l’école primaire. C’est un très bon prétexte pour aborder les différences, la coopération. Merci, Quichottine.

  14. J’ai adoré cette histoire quand j’étais plus jeune…Merci pour le rappel et le partage de tant de belles choses!

  15. J’ai adoré cette histoire quand j’étais plus jeune…Merci pour le rappel et le partage de tant de belles choses!

  16. Un article intéressant que tu nous fais là Quichottine, très complet comme d’habitude sans parler des illustrations que j’ai regardé de très près 🙂
    Bisous tout plein

  17. je fonds devant tant de références !!! merci pour le poème de kipling, cela fait bien trop longtemps que je ne me suis pas plongée dans son art…

    • Là, je ne suis pas sûre que tu puisses le trouver dans ta bibliothèque… mais qui sait ?

      Si tu le lis, tu me diras ?

  18. Bonjour à Quichottine qui a repris sa plume d’or !
    André Maurois, né de famille juive Herzog à Elbeuf, a écrit ce livre Patapouf et Filifer en1930, avant la montée du nazisme. En fait il voulut montrer la folie de la guerre entre deux frères, Patapouf étant le Français rebondissant de bonne chère et Filifer l’Allemand long et maigre qui se disputent l’Alsace-Lorraine . J’avoue que je ne me souviens de rien de ce livre illustré pour enfants, à part les images, à mon avis compréhensible que par les Grandes Personnes . Après 3 guerres terribles, ces deux frères ennemis sont enfin en paix mais uniquement après que l’Allemagne ait été rasée, dénazifiée et non pas par raison de ses habitants .

    • Bonjour Georges,

      Il me semble que les enfants comprennent beaucoup de choses.. mais c’est vrai que pour le côté « historique » de ce roman, il faut leur en donner les moyens.

      Les livres pour enfants ont fait beaucoup de progrès depuis 1930… mais je crois que celui-ci n’a rien perdu de sa force.

      C’est dommage qu’il ne soit plus réédité.

      Il est à mon avis regrettable que nous ne soyons pas, encore aujourd’hui, capables de régler nos différends sans faire la guerre. Je crois qu’elle n’arrange rien.

      Que de morts pourraient être évités avec un peu de tolérance et de respect !

      Passez une belle journée, Georges. Merci pour vos mots.

  19. Bonsoir Quichottine,
    Tu en sais des choses…Je n’ai jamais lu André Maurois. Je le connais de nom mais c’est tout. Par contre j’ai l’un ou l’autre livre de Mauriac il ya bien longtemps.
    Nous avons été privés d’internet presque toute la journée, c’était un problème de réseau indépendant de notre volonté…C’est terrible de voir à quel point nous sommes dépendants de cet « instrument »…La plus jeune de mes filles devait envoyer un mail à l’université pour un groupe de travaux pratiques et n’a pas su le faire. Tu vas me dire que cela n’a aucun rapport avec ton texte et tu auras raison…Mais comme je mets un temps considérable à te répondre, (même si je ne t’oublie absolument pas) j’en profite un peu, ici…Après tout, c’est chez toi et de temps en temps me prend l’envie de m’attarder un peu comme on le ferait si on était vraiment chez l’autre. J’espère que ton bras va mieux. A bientôt, chère Quichottine…

    • Mauriac… Je n’ai lu de lui que trois romans.

      Je sais comme il est frustrant de ne plus avoir accès à Intenet. Nous en sommes dépendants pour tant de choses, et pas seulement nos blogs… tu as raison !

      Mon bras va mieux, même si ce n’est pas encore parfait, je peux enfin m’en servir un peu.

      Merci d’être passée, Petit Poucet, cela me fait plaisir.

  20. Quel voyage…!loin des moulins de Joelle….et autres images volées..:-)
    chapeau bas madame,et merci de toutes ces découvertes…

  21. Je me demandesi AndréMaurois a encore la cote de nos jours. Pourtant…

    Bises de Tokyo.

    • Tu aurais dû m’apporter ces pastilles plus tôt… j’ai la crêve !

      Passe une belle journée, Isabelle. Bisous.

  22. Oui, je me souviens l’avoir lu quand j’étais petit. Un monde partagé entre les maigres productivistes et les gros bons vivants. Avec une guerre des tranchées où les Patapoufs ne peuvent entrer et sortir que par les extrémités !

    Avec des extrémistes dans les deux camps : les Patapurs, les autres je ne sais plus.

    Il avait aussi traité du consumérisme dans un autre bouquin où un milliardaire américain voulait s’employer à faire le bonheur de deux enfants. Malgré les différences de départ – un plutôt poète et l’autre sans doute plutôt scientifique.

    Au terme d’une éduction qui les a uniformisés, ils désirent tous deux d’une même voix des choses matérielles.

    Sinon, Filifers et Patapoufs se trouvent en occasion – les folio pour une poignée d’euros et les cartonnés à des prix variables allant de 35 à 150 dollars – Visiblement le livre est très apprécié des Anglo-Saxons et il avait été traduit en anglais à l’époque.

    • Merci pour ce partage et ces renseignements. C’est un livre dont j’ai gardé de bons souvenirs.

      Par contre, je n’ai pas lu le second dont vous parlez… Il faudra que je regarde davantage la bibliographie d’André Maurois.

      Navrée pour ma réponse tardive. J’avoue avoir en ce moment un peu de mal à tout faire.

  23. Bonjour, petit souci avec votre texte.
    L’édition de 193O, de Paul HARTMANN, que j’ai, est déjà en couleurs et non noir et blanc. Donc le propos sur le prix de la couleur et l’absence de moyens techniques est un peu … surréaliste. En passant, j’en profite pour dire que la ré-édition suivante, chez Fernand NATHAN (1967), qui est une sorte de fac-similé -sauf la couverture à fond blanc avec illustrations- est elle aussi en couleurs.
    En fait vous vous basez sur l’édition Folio-junior (1984) qui elle, effectivement pour pour raisons d’économie, a remis en noir et blanc les illustrations initiales en couleurs. J’ai en tout cas questionné Henri GALERON à ce sujet,puisque vous le citez, et il m’a confirmé le fait que vu son âge, il n’a pas pu coloriser les « dessins » de Jean BRULLER initiaux, à supposé que ceux-ci aient été, comme vous le dites, en noir et blanc à l’origine. A mon avis, vous pourriez vérifier en bibliothèque ce que vous dites sur ce point.
    Bien cordialement,
    Alain DHOUAILLY
    Librairie DHOUAILLY et Cie,
    7, rue de Prague,
    75012-PARIS.
    Tél: 01 43 47 01 20.

    • Bonjour Monsieur, et tout d’abord un grand merci pour votre message qui m’a permis de corriger une erreur qui n’aurait, effectivement, pas dû se produire.

      J’ai donc rayé ici la partie « surréaliste » de mon article et vous ai fait réponse plus longuement sur la page que vous pourrez lire en cliquant sur ce lien :

      http://quichottine.over-blog.com/article-patapoufs-et-filifers-avis-d-expert-97743435.html

      J’espère que vous voudrez bien transmettre à Monsieur Galeron mes respects.

      Je ne pense pas lui avoir nui en ayant précisé que la couverture de 1984 était de lui.

      Je n’ai pas non plus, à aucun moment, insinué qu’il avait pu coloriser des versions antérieures, puisque j’ignorais qu’il existât des versions colorées des dessins de Jean Brulller.

      Il aurait suffit que je vérifie, et, je ne l’ai pas fait.

      Croyez bien que j’en suis désolée… c’est chose faite désormais.

      Merci encore pour votre intervention éclairée.

      Respectueusement.

      Quichottine

  24. Cher interlocuteur (Quichottine?), merci pour votre réaction et votre bonne foi. Que dire, sinon que l’erreur est humaine et que j’en sais quelque chose moi-même. Et puis, pour prendre un peu de hauteur, disons qu’une erreur reconnue peut mener bien plus loin qu’une plate vérité.
    Bien cordialement en tout cas. Alain DHOUAILLY

    • Merci à vous pour votre gentillesse…

      J’ai beaucoup appris grâce à votre passage.

      C’était important de rectifier.

      Cordialement

      Quichottine

  25. Ah, si OB n’avait pas arrêté de buguer ces deux derniers jours…
    Si je n’avais pas passé mes journées dehors au soleil
    Si je n’avais pas eu envie de faire de la cuisine… plein de plats…
    Si.. si.. si… je n’aurais pas pris tout ce retard pour visiter les blogs d mes amis… Mais là, il faut que je dorme, j’en ai bsoin, alors, j’irai lire demain dans la bibliothèque, car ça m’intéresse cette histoire des filifers et des patapoufs.
    Tu es une merveilleuse conteuse Quichottine, tu nous emmènes sans en avoir l’air dans des tas d’endroits…  
    A bientôt Aminaute, et que cette semaine soit comme tu le souhaites
    Je t’embrasse doucement. 

    • Avec des « si », ma douce amie, nous pourrions faire tant !

      Mais… et nous ne pouvons rien contre ce « mais » qui met fin à nos rêves…

      Patapoufs et Filifers… méritent plusieurs lectures. Il y a celle des enfants, qui riront devant certaines situations très cocasses, et celle des plus grands, qui pourront ensuite y réfléchir, et, enfin, celle des plus âgés, qui ont vu et qui savent tout ce qui s’est passé dans ces années-là.

      Plusieurs analyses sont possibles. C’est un livre très riche, même si, finalement, c’est écrit pour les enfants.

      Passe une belle soirée, mon aminaute. J’espère que tu as pu te reposer un peu.
      Prends soin de toi.

      Je t’embrasse doucement… tout doucement.

  26. c’est très « moderne » finalement …. bon à part la vision homme femme….

  27. Tu titille ma curiosité…je note sur ma liste pour la biblio en espérant qu’il y soit
     belle journée à toi Quichottine

    • Sourire…

      Là, c’était un peu méchant parce que c’est vraiment un livre rare. Impossible à trouver à des prix raisonnables d’occasion, et plus édité.

      Passe une belle soirée.

  28. oh! là là…qu’est ce que tu as travaillée pendant le week-end. je vais en avoir pour huit jours à lire, avec tout ça…sauf qu’encore un coup ce matin j’ai pas de temps.

    • Pas le temps, pas le temps, pas le temps…

      Je sais bien, Pat. Ne t’en fais pas, tu sais bien que je ne t’en veux pas lorsque tu ne lis pas.

  29. « Pataburg » c’est à côté de makdoville non ??? …
    Bravo encore pour ta victoire ! J’attends tes coordonnées Bises

  30. tu sais quoi ? ton article me fait le même effet que la madeleine de Proust ! je me revoie dans le grenier de ma grand-mère à feuilleter, petite fille émerveillée et happée, un livre très vieux qui sentait bon la poussière et le parchemin et où il y avait ce genre de gravure… magnifique !

    • C’est aussi ce que j’ai ressenti en le relisant pour vous…

      J’adore les vieux livres !
      … aussi !

      Merci, Plume.

  31. Allez, je l’avoue, je n’ai jamais rien lu d’André Maurois… Il faudrait peut-être que je me décide ?! 

  32. Il est vrai qu’AneverBeen a attendu avec, plus ou moins de, patience et impatience…
    Elle ne le regrette pas.
    Quelle délicieuse découverte !
    Quel plaisant article.
    J’apprécie que Quichottine ai pensé à nous faire part de cette rencontre.
    Aussi, j’apprécie quand Quichottine dérive pour ensuite se mettre et se remettre de nouveau en route, sur le chemin…

    C’est prenant.

    Quichottine a l’art de relater alors pourquoi s’en priverait-elle ?

    Et pourquoi ces fidèles ne la suivraient-ils pas au fil de ses mots ?

    Voyions Quichottine, les reproches ne pourraient être contre la bibliothécaire !

    =)

    Bien sûr que les papas peuvent être de bons gourmands, c’est d’ailleurs amusant et drôlement sympathique d’avoir un papa, comme une maman ou tout simplement un entourage gourmand…
    Gourmandise par ci, goumandise par là…
    La gourmandise est signe de jouissance !

    Les deux frères double, l’un plus patapouf que filifer, et l’autre davantage filifer que patapouf qui malgré leur différence ont conçu un sacré duo !
    La diversité n’est pas ce qu’il y a de pire, bien au contraire…
    Mais le mieux encore, reste le fusion.

    Je trouve que les illustrations en noir et blanc rendent très bien.
    A nous, lecteurs, de donner couleurs aux personnages ; peut-être en fonction de leur personnalité…
    L’un bleu, l’autre rouge, l’une grise, l’autre blanche…
    Et ainsi de suite.

    A bientôt Quichottine.

    • Chère AneverBeen !

      Merci d’avoir été avec moi dans ce jeu de copinautes. Ensuite, à chaque lecteur de trouver ou non l’envie de lire et, là, plutôt l’envie de se mettre en quête de ce livre introuvable.

      Tant de livres disparaissent au fil du temps !

      Racontons, AneverBeen… il en restera peut-être quelque chose.

      Prends soin de toi.

  33. il me faudrait relire André Maurois .. Quichottine que faut il faire pour tout faire rentrer dans notre temps de tous les jours : les livres en attente, les blogs, les soupes à l’oignon, les carresses aux chats, les regards aux roses colorées … je passe dans ton beau jardin
    bises

    • Je ne sais pas… je voudrais pouvoir te donner le temps de tout faire, de tout lire, de tout voir, de tout goûter… il faut choisir, je le sais.

      Merci d’avoir été là.

      Bises à toi.

  34. bon alors consultons , consultons , car j’avoue que je suis perdue dans toutes ces citations et propositions ,
    quand on s’appelle Monsieur Double ont peut tout faire deux fois ? on peut quitter aussi ? et voir autrement non ? jouer au jeu ? ou fairela paire, quelle chance ! ( hum ! oui je sais , c’est moyen ! )
    bisousd’iris

    • Ce n’est pas si moyen…C’est excellent !

      Quand on s’appelle Monsieur Double, on a deux fils… c’est évident.
      Et ce sont eux qui joueront l’histoire, mine de rien… et sans que les parents ne puissent intervenir.

      Ils font la paire, ces deux-là.

      Bisous à toi.

  35. « Tarabiscoté » QUE CE MOT est génial! Tout comme ton billet qui à mes yeux est un compliment car j’adore la manière dont tu nous présentes ce livre et les messieurs, si imaginatifs et créatifs. Ce livre est donc à consulter en bibliothèque, mazette je file à mes tablettes car par ta sensation, il ne peut qu’être tentation.
    « Betty, cesse de faire ta tarabiscotée veux-tu!
    AH non alors, j’adore ce mot et je l’adopte volontiers! NA! »

    bise et belle nuit
    Je te laisse Scarlette et garde qui tu sait pour rejoindre le pays des rêves…

  36. Ok douce amie..
    tiens il y a l’Académie du bassin d’Arcachon et il y aura bientôt l’Académie du dictionnaire Quichottinien…
    Je croyais qu’il n’y avait que Geluc qui faisait parler son chat..
    douce nuit et bisous
    le matelot de la terre ferme

    • Il y aura… non, pas vraiment. Tu sais, le dictionnaire quichottinien est un peu oublié aujourd’hui.

      Charles fait parler soln chat mais d’autres le font aussi.

      Douce journée à toi, Matelot.
      Bisous

  37. Bonjour,

    en cherchant un livre à offrir à un jeune lecteur, je pense à ce merveilleux livre « Patapoufs et Filifers » qui m’a marquée… et du coup je rencontre votre site et c’est vraiment chouette ! merci !

    Emma

    • Merci beaucoup, Emma.

      Je viens de me promener sur votre site professionnel. J’aime beaucoup ce que vous faites.

      Ce livre n’est plus disponible, mais je sais qu’on peut encore le trouver d’occasion.

      Merci à vous d’avoir laissé ce message.