Le petit carnet

Aujourd’hui, enfin… hier…. c’était normalement le jour de mon petit carnet… le moment où j’ouvre pour vous le tiroir aux secrets de ma bibliothèque.

Il grince, horriblement… Il faut être patient pour ne pas tout casser. Vous savez, certains endroits de ma bibliothèque sont un peu vermoulus… mais, lorsqu’on les manie avec précaution, même les objets les plus anciens peuvent partager avec vous leurs trésors !

 

Sir Lawrence Alma-Tadema
La bibliothèque

La preuve, je vous l’avais dit, c’est que j’ai déjà trouvé dans ce vieux tiroir une très belle image… un baiser, de Rodin… et… un petit carnet à la couverture de moleskine noire.

Là, des pages couvertes d’une fine écriture bleue, parfois noire,
et une page blanche qu’on peut remplir à l’infini !

Cette page est pour moi… J’y ai déjà écrit, j’y réponds aux défis.
Ce fut d’abord une fable détournée… par le fromage !
Puis, ma réponse en forme de questions…
(De quoi perdre son âme, et surtout son latin, dans le défi de Clerval…)

…ça fait beaucoup… l’infini pour un petit carnet ! Mais, je vous assure que c’est la vérité.

 

Moi, je le sais, je peux même y trouver de grands vides
qui sont déjà tout pleins !

 

Ne me regardez pas de vos grands yeux tout ronds… Je vais vous expliquer.

 

Ou plutôt non.
Je vais vous demander d’imaginer.

Vous êtes à la terrasse d’un café, vous avez devant vous un livre, ouvert ou non, un livre… et une tasse de chocolat.

Vous rêvez. Et sur la chaise à côté de vous, il pourrait y avoir quelqu’un. Mais pour l’instant, il n’y a encore personne, juste la pensée de celui qui viendra, qui sera là, bientôt… et si l’on vous demande soudain la permission de prendre cette chaise où il n’y a personne, vous dites « non » avec un sourire sur les lèvres, parce que cette chaise, qui est vide, pour vous ne l’est déjà plus.

Vous y avez déjà mis l’inconnu croisé par hasard, celui que Vita décrivait dans son commentaire l’autre jour… alors que nous regardions comment Edouard Manet peint Le Chemin de fer

 

Vous peuplez votre silence de ses mots,
vous entendez sa voix,
et plus jamais
cette chaise ne sera vide.

Voilà ce qu’il y avait aujourdhui… enfin… hier… dans le petit carnet de mon tiroir aux secrets…

Juste un grand moment de bonheur.


Merci à Muad pour cette image de la Bibliothèque.


L

42 commentaires à propos de “Le petit carnet”

  1. J’aime beaucoup cette idée de la chaise vide occupée à la terrasse d’un café…..je t’envie, quelque part……je ne connais pas cette magnifique sensation……peut-etre est-ce pour cela que je suis encore et toujours en voyage, ou plutot en vagabondage……que tu as une bibliothèque abritée et chaleureuse et moi des orages et des plages et des déserts et des mirages…..

    • Mais non… Il ne faut pas m’envier. Je me suis mise à l’abri dans ma bibliothèque, j’ai mis à ma fenêtre un vitrail aux tons bleus… sans doute pour éviter de voir le ciel quand il est gris. Il m’arrive d’envier tes orages, tes voyages… et de rêver aussi que je peux t’accompagner, là-haut, au-delà des nuages !

      Belle journée, Chris

  2. bonjour quichottine, cette chaise vide , cette terrasse, belle imagination…

  3. trenet chantait le jardin extraordinaire , toi tu  as la  bibliothéque extraordinaire
    bonne journée

    • C’est une comparaison qui me fait très plaisir… Merci infiniment, Pol. Bonne journée à toi aussi.

  4. Il devrait être ouvert plus souvent ce tiroir aux secrets, il recelle encore bien plus que tu ne peux imaginer
    Amitiés
    Flo

  5. Que j’aimerais être petite souris dans ce tiroir aux secrets… tellement de belles histoires à découvrir et à grignoter au fil des jours… mais, qu’est-ce que je raconte… grignoter… il ne resterait plus alors, que le souvenir… mais, pourquoi pas… seuls les beaux souvenirs perdurent… les mauvais s’estompent…
    Bisous Quichott’

    • Si ta petite souris grignotait tout ce qu’il y a dans ce tiroir, elle aurait une belle indigestion…

      Mais je lui laisserai le tiroir entrouvert lorsque je quitterai la bibliothèque. C’est promis !

      à bientôt Kinou.

  6. Bonjour ! et moi j’aimerai bien voir ta bibliothèque avec le vitrail, les étagères, les petits tiroirs secrets, le cahier des colères, le livre des secrets …!!! Bonne soirée et bises ! l’article sur les chevaux me donnent (encore) du fil à retordre ! Grrrrrrrrr

  7. Je profite que les tracas des blogs soient passés pour venir te faire un bisou ,je reviendrai demain te lire attentivement
    Bizzzzzzzzz Quichottine

  8. Pour moi tout le défi consiste à  garder la magie quand la chaise est occupée depuis longtemps……………………….

  9. Il est là,près de moi…il enlève tendrement un peu de chocolat  au coin de mes lèves…doucement…là,au coin de mes lèvres…tendrement…..

    Merci de tes visites et de partager avec moi  ton audience.VITA

    • J’aime bien la suite de mon histoire quand c’est toi qui l’écris. Moi, je préfère la laisser disponible. Un écrivain la finira pour moi.

  10. L’autre jour, j’étais à la terrasse d’un café, en proie à ce désoeuvrement qui nous assaille parfois par surprise. Le temps s’égrénait inexorablement au-dessus de ma tête…

    Et puis, il y avait cette inconnue là-bas. Elle avait un livre à la main, une tasse était posée sur la table, une chaise inoccupée lui faisait face. Son visage, encadré par une chevelure défaite était éclairé par un imperceptible sourire.

    Un curieux manège se dessinait. Les gens, attirés par son calme insolent, se proposaient de prendre cette place libre. Et elle, doucement mais fermement, le leur refusait.

    Je n’ai pas bien compris ce qu’elle attendait, mais je sais qu’elle m’a foutu ma soirée en l’air avec ses bêtises. Car il n’y avait que deux places libres dans le café. Aussi ai-je vu défiler en face de moi, la moitié de Paris !

    Y en a, je vous jure…

    • Je trouve qu’on devrait interdire ces places libres… Parce qu’après tout, c’est vrai, on ne pense jamais à ceux à qui l’on refuse la possibilité de s’asseoir.

      Ne lui en veux pas, Maître Po, même si tout Paris a défilé devant toi !!! (D’ailleurs, j’ai bien ri à cette image… il y avait les gens du XVIe, très BCBG, avec leur petite sacoche en cuir de chez *** et leur ordinateur portable, ceux de… bon, je ne vais pas tous te les décrire puisque grands ou petits, souriants ou tristes, silencieux ou bavards, ils sont tous, mais tous, passés devant toi !!!)

      Sacré tonnerre de nom d’un petit bonhomme en papier !!! ça ne m’étonne pas qu’après ça tu n’aies pas réussi à dormir !

      Mais je dois dire que j’ai bien ri, moi, à lire ton commentaire ce matin ! Allez, nous allons lui remonter les bretelles à cette belle demoiselle ! D’ailleurs, pas plus tard que lors de mon prochain article, si tu veux bien !

  11. L’attente de l’Autre, celui dont on ressent déjà la présence à nos côtés, celui dont on défend le territoire, à nos côtés bien-sûr…est un moment délicieux . Encore faut-il qu’il ne se prolonge pas trop, ou pire….qu’il ne solde pas par un lapin …

    Bonne nuit Quichottine , contente de te revoir après cette journée d’hier sous le signe des pannes .
    Bisous !

    • Tant que tu ne sais pas qui viendra s’y asseoir, aucun risque… ton inconnu, tu peux lui donner mille visages… seule la voix ne change pas.

      Belle journée, Clerval.

  12. Oh oui.. J’ai connu ça et je connais… Comme tout cela est bien dit. Merci Quichottine.
    Je te donne le lien de « ton » image. J’espère que c’est bon parce qu’en ce moment il y a pas mal de problèmes: http://eolina.over-blog.com/article-11331479.html
    PS-C’est bon, je viens de vérifier. Bonne journée Quichottine.

  13. Ouf, il a fallu beaucoup de temps pour venir dans ta biblitothèque !

    Ah ! Que te secrets dans ton carnet !
    Que n’as-tu remis ici en pleine page « (le)baiser (qui) unit les deux êtres de marbre ». Peut-être as-tu préféré que la statue occupe la rêverie de l’attente…
    A plus tard, Quichottine !

    • Je crois que tout ne marche encore pas très bien aujourd’hui… mais bon, ce n’est pas grave.

      Pour mon baiser… tu vois, il est bien là-bas, il a sa place. Un peu loin, comme un rêve inassouvi mais qui reste disponible, là, dans un coin de souvenir, tranquille.

      A ce soir Siratus, quand je viendrai, comme souvent, prendre une gorgée de tes merveilles avant d’aller dormir…

  14. Ce fabuleux baiser de Rodin, celui auquel on pense, assis à une terrasse, celui auquel on pense en occupant deux chaises en attendant ce coeur qui nous occupera tout entier. Merci Quichottine. Bonne journée à toi. Chana.

    • Peut-être, Chana. Nul ne peut prédire l’avenir avec certitude. Le passé peut s’enfouir dans l’oubli, parfois ; le rêve peut se faire très réel, de temps à autre… et puis, seul le moment présent l’est tellement qu’il arrive à nous empêcher de rêver à cette chaise vide…

      Bonne journée, Chana, merci à toi.

  15. Il y a cette jeune femme rêveuse, à la terrasse du café, le bras posé sur le dossier de la chaise vide, à côté d’elle, si possessive que personne n’aurait l’idée de la lui emprunter. Qui attend-t-elle ? Le sait-elle elle-même ? Sans doute celui qui viendra doucement se couler derrière le guéridon, parce qu’il a vu le livre posé dessus, qu’il l’a lu et aimé, et qu’il cherche à connaître celle qui partage ses lectures… Il faut bien un début à tout, une once de culot, et une attention aiguisée !

    • Merci pour ce commentaire, Galet… Tu expliques très bien les choses. On ne sait jamais vraiment qui l’on attend…

  16. il y a des choses super chouettes dans ton tiroir a secrets .

    Imagines maintenant que tu sais qui va s’assoire sur la chaise …mais que tu ne sais pas ce qui va ce passer, quelle facette ton voisin va te devoiler, ce que vous allez commander ……………………………………..

    et soudain, quelqu’un s’installe, demande une boisson, et tout ce passe comme ca , simplement ; 
    vous discutez de choses et d’autres et l’instant present est merveilleux . 

    C’est pas la vie ca ? 

    A force de rever sa vie, on loupe quelque fois l’essentiel, different de ce qu’on avait idealisé, mais qui est vraiment la vraie vie . 
    ……………………..L’INSTANT PRESENT

    Gardons nos antennes sorties et nos portes ouvertes et surprenons nous a vivre des choses  imprevues. 
    Nous ne serons jamais decus .

    Belle nuit 

    Felix

    • Si, certainement… Je suis d’accord avec toi. Mais le propre de l’écriture, c’est de pouvoir imaginer, même ce qui n’a pas lieu d’être, sans te poser de question.

      Bonne soirée, Félix.

  17. Je me suis assis à la terrasse de ce café, un livre à la main que je  parviens pas vraiment à lire …
    Le chocolat chaud a fini de fumer depuis longtemps mais j’en  garde un peu au fond de la tasse pour rester un petit peu plus longtemps …
    Le va et vient des passants, les allées et venues du garçon me sortent parfois de la douce torpeur qui m’a envahit, le regard perdu dans l’horizon de mes pensées …
    J’attend …
    L’inconnue souriante croisée dans le bus ce matin ne devrait plus tarder à sortir du bureau …

    • J’adore quand tu te mets à la terrasse des cafés… Muad, tu n’as pas oublié ton appareil photo ?

      Il y a là-bas, sur le balcon, une inconnue qui te regarde depuis quelques minutes et qui ne sait pas trop si elle va oser te demander de lui rendre le livre qu’elle avait oublié sur son siège, ce matin, dans le bus !

      Bonne nuit Muad

  18. Alors, les petits carnets sont le creux de nos rêves.
    J’ai le mien sur la table de chevet, parfois dans mon sac. il est le compagnon de mes petits bonheurs parce qu’il m’accompagne toujours dans mes voyages.

    • Un peu… Le mien m’accompagne aussi, mais il y a des moments où je n’ai pas vraiment envie de l’ouvrir…

      Merci d’être là, Polly