C’est toujours facile de raconter des histoires… enfin, presque toujours.
Cervantès le fait très bien, il parle à travers tous les personnages qu’il dépose sur ses pages, comme le fait un enfant sur son circuit de petits trains, de voiturettes, de constructions diverses, en Lego ou Playmobil. L’enfant ajoute des personnages à mesure de ses besoins, pour dire à travers d’autres que lui tout ce qu’il a à dire. Ici, c’est comme ça.
Don Quichotte se tait un peu, il laisse parler le chevrier. Antoine est amoureux, d’une belle Lalie. Sa chanson est le premier des poèmes que l’on trouve depuis ce fameux
En un village de la Manche, du nom duquel je ne me veux souvenir…
Il y a pourtant de nombreux poèmes dans ce roman… Une façon comme une autre de montrer que la poésie existe, et que Cervantès, écrivain, est aussi poète.
(Il faut nuancer. À ce qu’il paraît, ce n’est pas un très bon poète. Moi, je n’en sais rien. Ils rivalisaient d’importance, lui et Lope de Vega… Pour voir qui de l’autre serait le maître… Je vous en reparlerai un jour.)
Là, le poème est tout à fait conforme à ce qu’on écrit à l’époque… Ce qui surprend, c’est que si le chevrier dit qu’il l’aime, il ne se contente pas de soupirer, de se languir… il essaie de persuader sa belle qu’elle ne peut que l’aimer aussi.
O Lalie, je sais que m’adores,
Malgré que tu ne m’en as rien dit,
Non pas des yeux tant seulement ,
Muettes langues des amours,
Je sais que tu m’as deviné
Je m’assures donc que tu m’aimes,
Car jamais ne fut malheureux
Un amour qui se fit connaître.
Le poème est très long… et ici, nous n’en avons que la traduction, mais, ce que je peux vous dire, c’est que toutes les raisons avancées le sont pour prouver à la belle que la seule voie possible et de l’aimer aussi.
Aujourd’hui, j’ai promis de raconter les amours de Chrysostome… J’y viens.
Le chapitre onze s’achève sur une leçon que le bon Sancho donne à son maître : il faut aller dormir car
[…] le travail que ces bonnes gens ont tout le jour ne leur permet pas de passer la nuit à chanter.
En fait, Don Quichotte voudrait bien une nouvelle histoire… mais il obtempère et l’un des chevriers va lui soigner l’oreille :
Prenant quelques feuilles de romarin, dont il y avait là grande quantité, les mâcha, les mêla avec un peu de sel, et, les lui appliquant à l’oreille, la lui banda fort bien, l’assurant qu’il n’avait besoin d’autre médecine, et ce fut vrai.
Pauvre Pasteur !
Par contre, le chapitre suivant voit apparaître un autre pâtre qui vient informer ses compagnons du décès de Chysostome. Avant même que l’on sache quoi que ce soit de l’aventure (qui durera jusqu’au chapitre quinze…) Cervantès nous en livre le dénouement. Chrysostome, le beau berger, qui était aussi étudiant, est mort d’amour… et c’est la faute de Marcelle, la fille d’un riche fermier, rien de moins qu’une « endiablée jeunesse » !
Ben voilà !… Lalie est belle et gentille, puisqu’elle doit céder à Antoine (elle n’a pas le choix, je vous le rappelle, puisqu’il l’aime…) Marcelle est une Jézabel… puisqu’elle n’a pas voulu céder !
Elle est l’envoyée du diable, elle ne faisait que provoquer, elle n’a aucune conscience, elle a tout d’un meurtrier… Pour un peu, il faudrait la lyncher… mais, oui, je vous l’assure !
Alors, que va-t-il arriver ?
Vous le saurez demain…
Bon! Il faudra donc revenir pour la suite des amours.:) . A demain…..
A demain, Bernard…
Les âmes mortes… Il s’avère pour ma part être un vraiment très bon livre, bien que je ne sois pas une grande adepte du style russe. Si vous aimez cette culture, c’est le roman idéal. Gogol lui même a d’ailleurs dit: "Je désirerai faire un vrai et complet portrait de la Russie."
A bientot.
Merci pour le conseil Alissa.
je te remercie de ton passage et te souhaite une belle et bonne soirée! christel
Belle soirée à toi aussi…
En attendant la suite..
J’ai entendu Beigbeder à la télé ce soir,
il a dit que le héros de son livre et film: 99F était"DonQuichottesque"…
Adjectif à la mode dans le monde des livres… je n’ai pas lu… merci de me l’avoir signalé.
Bonne soirée Val’r
j’ai hate de savoir la suite…
Bientôt… je prépare…
Mort d’amour… Eh bien, ça ne rigole pas.
Enfin…
Ben tu sais, c’est l’époque où ça se faisait beaucoup… Shakespeare et Cervantès sont morts la même année, en 1616… tu savais ?
Lalie ou Marcelle.
Céder ou ne pas céder : telle est la question.
Bisous, Quichottine, et bonne journée de la Saint Valentin.
La question reste la même au fil du temps… Nous avons le choix aujourd’hui plus qu’hier.
Bisous à toi… J’espère que tu as passé une belle fête.
Il suffit que je sois occupée loin de mon PC pour que tu en profites pour éditer et je trouve enfin… Marcelle !
Merci, Merci !
A la fin du chapitre XI, Sancho a bien sommeil, il parle du travail des chevriers le lendemain (un prétexte !)…mais tu as vu ? Un sourire ! Celui du Quichotte qui n’est pas dupe et qui répond à Sancho"…tes visites à l’outre t’ont rendu le sommeil plus nécessaire que la musique"… 🙂
J’adore relire ce livre avec toi, je le re-découvre sans cesse.
A plus tard.
Moi j’adore quand tu viens lire avec moi, Siratus…
Tu me fais penser à mon fils qui n’aimait pas que je transforme un mot ou que je saute une phrase quand je lui lisais ses livres préférés.. Il devait les connaître par coeur, parce qu’à l’époque il ne savait pas lire !
Tu as raison pour le sourire de Don Quichotte… Sancho avait tellement bu qu’il n’attendait que le moment de pouvoir fermer l’œil !
Bonne soirée Siratus
….
Bonsoir Quichottine ! Je ne m’attarde pas sur OB ( je n’ai pas écrit ) Mais j’ai pris le temps de venir te lire . Bisous !
C’est vraiment tout gentil de passer… merci !
Coucou Quichottine, je suis en phase de rattraper mon retard pour pouvoir profiter au mieux de ta petite séance quotidienne de lecture …
Je te souhaite une très bonne soirée,
Bisous,
Bonne soirée à toi aussi Muad… merci pour ta splendide statue…
oups!!!! le et le sont de moi, Michka!!!! mais comme je suis sur l’ordi de Cat, j’ai pas fait gaffe!!!
donc gros bisous à toi ma quichotine adorée!
Eh bien comme ça j’aurai fait la connaissance de Cat !
à tous les deux !
Tu ne va pas trop vite, Quichottine ! J’arrive à suivre ! 🙂
et j’aime m’attarder ici dans cette lecture.
Le très long poème -comme tu dis- du chevrier est fastidieux à mon goût. Les personnages comme le chevrier, Lalie, Chrysostome et Marcelle me rappellent l’Espagne profonde de la Mancha que j’ai connue. Ils existent encore, il me semble, comme les moulins…
A demain ! Je me lève tôt mais ne pourrai que venir tard ici.
Bonne et douce nuit
Un peu, oui, je crois que ça dépend aussi des traductions. mais les grands poèmes de l’époque le sont tous plus ou moins. Tu sais, Malherbe, c’est pas non plus très rigolo !!!
Je ne suis jamais allée dans la Mancha. Il faudra un jour que j’y suive mon parrain…
Belle nuit Siratus, prends des forces pour ta longue journée… Bon dimanche
c’est marrant comment tu contes et présentes les personnages. Je suis espagnole et je ne connaissais Don Quichotte que de nom, un fou qui se battait contre des moulins un peu réducteur je l’avoue. J’aime découvrir pas à pas cette histoire … Merci à toi…
C’est dommage de mourir d’amour mais de se sentir obligé d’aimer quelqu’un qu’on n’aime pas , entre les deux maux tampis pour celui qui se laisse mourir…
Le problème des livres que l’on doit lire, c’est qu’on ne le voit jamais avec un regard attendri… c’est dommage !
Merci D’Eli…
L’âme du Quichotte (et de la Dulcinée) planne toujours sur la Mancha. J’espère sincèrement que tu iras là-bas !
Un de ces jours, Siratus, sans doute…
Des incidents domestiques mineurs et je reprends ma lecture…
Nous y voilà. Pauvr Chrisotome, mort d’amour parce que sa belle ne le paie pas de retour. Mais elle a ses raisons la belle comme on le découvrira plus tard…
Bises
Je préfère qu’ils aient été « mineurs »… Je dois dire que je m’inquiétais de ton absence sur ton blog. Tu as bien compensé depuis !