L’arc-en-ciel d’avril

Le voyage de Clément se poursuit, même si peu d’entre vous vont au-delà de ces billets d’attente qui vous renvoient là-bas, en juillet 2008, alors que je publiais, dans mon jardin secret, un manuscrit retouché, amputé de ce que son premier jet avait dévoilé de “trop personnel”…

Comme certains l’ont compris, ce “Voyage” était aussi un voyage intérieur, une façon d’exorciser des souvenirs bâtis autour d’une chimère.

Clément n’est pas notre Clément, même s’il l’est un peu car, comme le nôtre, il est prêt à tout donner à la femme qu’il admire plus que tout, qu’il aime sans savoir vraiment ni ce qu’elle pense, ni ce qu’elle est.

Il en est ainsi de nombreuses rencontres : elles se font un jour, que ce soit dans la brume ou en pleine lumière et, s’il arrive que les chemins se confondent un moment, ou beaucoup plus longtemps, on ne peut dire à l’avance ce qu’il en adviendra.

Clément, le Clément des histoires que je raconte, quelle que soit l’époque où je le fais vivre, est un peu naïf, beaucoup enfant, même s’il a appris à « faire face » en toute circonstance, même s’il a grandi, qu’il est devenu l’homme capable de voir sa vie s’écrouler et de la rebâtir.

Certains me diront sans doute que c’est impossible…

Je ne sais pas. Je crois que tout est possible à ceux qui savent encore rêver, même quand tout pourrait les conduire au désespoir.

Le temps passe, et nous voilà au quatrième mois de son voyage.

Photographie © AA
Photographie © AA

Le Lutin bleu observait un nouveau paysage.

Cet arc-en-ciel d’avril contrastait avec les tableaux précédents. La lumière était autre, le printemps transformait la nature environnante.

Clément avait besoin d’évacuer sa tristesse, de lui trouver des raisons qui ne soient pas seulement son erreur.

Quichottine continuait de cheminer dans ses pas, comme si le fardeau qu’il portait était aussi le sien. Mais qu’en était-il vraiment ?

L’Ami se perdit dans l’image avant de lire les mots. Elle avait eu raison de les écrire. La marche de Clément dans la montagne, cette marche rapide et sans vrai but aurait pu se comparer aux coups du boxeur qui se bat jusqu’à épuisement contre un grand sac de cuir épais transformé pour un temps en adversaire sans bras…

Agir jusqu’au bout de ses forces, aller au-delà de ses limites corporelles…

Le Lutin bleu se demanda si ce n’était pas une nouvelle façon de fuir la réalité.

À quel moment le personnage d’un auteur lui correspond-il le plus, à quel moment lui échappe-t-il tout à fait pour vivre sa propre vie ?

Ce ne sont que des questions que je me pose souvent en lisant.

(À suivre… après un clic sur l’image…  😉 )

84 commentaires à propos de “L’arc-en-ciel d’avril”

  1. Je trouve particulièrement bien vu cette image du personnage qui échappe à la volonté de son auteur et qui dévoile souvent ce que l’on cherche à taire.
    Je t’embrasse très fort Quichottine

    • Je suis ravie qu’elle te plaise.
      Merci, Josette.
      Je t’embrasse très fort aussi. 🙂

  2. les récits livrent beaucoup de leur auteur, même quand le personnage lui échappe…
    la part de l’inconscient est si présente….
    Je t’embrasse

    • Je ne peux qu’approuver. Certains y voient des choses qu’on ne pensait pas avoir dévoilées. 🙂
      Je t’embrasse. Passe une douce journée.

  3. « Vivre à son rythme »… et au rythme des saisons… et poursuivre… Quelle belle façon de « s’accrocher »…
    GROS BISOUS et douce journée ma Quichottine.

    • Merci, Marité. 🙂
      Gros bisous et douce journée à toi aussi.

  4. Je vais trop vite…je suis déjà partie en montagne, et j’aimerai…comme clément poursuivre mon chemin au hasard des rencontres, les garder en mémoire, ne pas oublier, et faire d’autres qui orienteront le chemin de vie. pourquoi certaines et pas d’autres? pourquoi s’arrêter parfois, puis repartir? Mais oui…re-partir, ne pas faire de sur-place qui nous enchaine. Entre cette volonté et la Vie elle-même, est-ce qu’un jour tout cela s’accordera?

    « Il n’avait pas encore choisi de destination, il serait toujours temps d’aviser, selon les personnes qu’il rencontrerait sur sa route » (décembre….)

    • Je n’ai pas de réponse… Je continue à marcher dans ma tête à défaut de pouvoir parcourir tes chemins de montagne, ceux de Polly, ceux de Pierre, ceux de ceux qui connaissent vraiment ces lieux qui nous permettent d’avancer aussi dans nos propres pensées.

      Aller trop vite, ce n’est pas si grave quand on sait qu’on pourra retourner sur nos pas pour faire d’autres rencontres. 🙂
      Passe une douce journée Mahina. Je t’embrasse fort.

  5. double vie des personnages, celle attachée à son auteur (même si quelquefois il semble qu’il n’y ait aucune ressemblance) et celle attachée au lecteur … double vie si attachante – la lecture est précieuse – bises

    • Certaines ressemblances ne sont pas évidentes, mais je crois que chaque livre est comme un miroir de son auteur, plus ou moins déformant.
      Bises à toi aussi.

  6. tu navigues sur le net comme moi – douces pensées – je file au cours de yoga … et pour l’anthologie, merci de me redonner l’adresse mail pour voir où en est le projet – bises

  7. Coucou Quichottine
    Bien souvent l’osmose entre le auteur et personnage est bien cachée au plus profond de soi ..et le fait de le mettre en page permet de mieux comprendre les choses ..
    Bises à toi Quichottine

    • Une mise en page qu’il faut réussir pour intéresser le lecteur… pour cela, il faut toujours trier un peu, ôter l’inutile.
      Bises et douce journée ma Claudine. Merci pour tout.

  8. Capable de voir sa vie s’écrouler et se relever pour la rebâtir, chose que je n’ai pas connu, mais je l’imagine d’une force morale à toutes épreuves, ce que je n’aurais peut-être pas…. merci, bises de JB

    • Nul ne peut savoir s’il y arrivera avant d’y être confronté.
      Je crois que nous avons plus de force que nous le pensons.
      Merci pour tout, jill.
      Bises et douce journée.

  9. Je crois que l’écriture totalement maitrisée est illusoire, les personnages vivent leur propre vie ds la mesure où ils puisent une partie de leur énergie ds l’inconscient de leur auteur…L’écriture comme exutoire, comme partage, et surtout comme allégement de l’âme. Bises VITA

    • L’écriture comme allègement de l’âme… oui, j’aime bien ta définition. 🙂
      Merci, Vita.
      Bises et douce journée.

  10. Moi aussi je crois que tout est possible à ceux qui savent *rêver, et accueillir ce qui vient sans s’y laisser enliser
    Je t’embrasse

    • « Sans s’y laisser enliser »… je sais que ce n’est pas toujours facile, mais je suis sûre qu’on peut y arriver, surtout si l’on n’est pas tout à fait seul.
      Je t’embrasse. Passe une douce journée.

    • Merci, Jackie.
      Bises et douce journée à toi aussi.

  11. Comme un bon menteur s’appuie toujours sur un fond de vérité, l’auteur ne dévoile -t-il pas de lui, toujours, quand il écrit ? . En laissant libre cours à ses pensées, libres, pour une fois…………. Doux bisous du soir, Dame, que ta soirée soit belle

    • « pensées libres, pour une fois »
      Je crois que tu as raison…
      C’est un peu comme mon Lutin bleu qui dit souvent ce que je n’aurais pas forcément osé dire. Il est plus facile de mettre des mots dans la bouche de son personnage… 😉
      Je t’embrasse très fort, ma Dame Croc. Passe une douce journée.

  12. Il y a toujours un peu de nous dans les personnages que nous faisons vivre en écrivant. Bel arc en ciel

    • Merci, Martine. Je suis contente qu’il te plaise.

  13. C’est vrai que bien souvent le personnage d’une histoire nous échappe mais c’est plutôt bien 🙂 Ce qui nous permet parfois d’entrouvrir d’autres possibilités dans notre récit bisous et merci pour tes commentaires

    • Merci à Dom qui m’a rouvert la porte de ton blog, je crois bien que j’avais perdu ton adresse au cours de mon déménagement. 🙂
      Passe une douce journée Domi.

  14. Les personnages de mes romans m’échappent lorsque je commence sérieusement à écrire. Tant que j’en suis à la construction mentale d’un roman je ferre le personnage, je le crée, il est mon instrument. Ensuite, il vit sa vie et ma plume a parfois du mal à le suivre !

    • Peut-être serai-je capable un jour d’écrire un vrai roman… pour l’instant, je ne fais que créer des personnages…

      Merci pour tes mots, Liza.
      Passe une douce journée.

  15. bonsoir Quichottine,
    l’Ecriture est une mystère
    et les personnages échappent parfois
    à la volonté de leur créateur
    c’est une des beautés de l’Art d’écrire
    ou de raconter
    ce n’est jamais tout à fait la même histoire !
    bonne soirée
    gros bisous

    • Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre… comme les contes d’autrefois qui voyageaient au gré de ceux qui les racontaient.
      Merci, Jean-Marie.
      Gros bisous et douce journée à toi.

  16. Partir sur les chemins ainsi, comme pour ne plus réfléchir …
    Un personnage n’est jamais totalement « créé », je pense. Il a des ramifications avec le vécu de l’auteur à un moment ou un autre de sa vie.
    Bisous du soir Quichottine !

    • Merci.
      J’espère pourtant que certains personnages des livres que j’ai lus ne sont que des fictions nées dans un cerveau qui n’avait plus tout à fait de conscience.

      Bisous et douce journée Alrisha.

  17. Les gens naïfs me touchent toujours car je pense qu’ils ont en eux une grande sensibilité et sincérité, comme ton Clément…Ce sont de doux rêveurs…pas sûrs d’eux , tellement fragiles et attachants.

    • J’allais dire « un peu comme Eolina »…. 🙂
      Merci pour tout Marie. Je t’embrasse très fort.

  18. Coucou ma Quichottine,
    Cet arc en ciel d’avril est magnifique. Tout devient possible en rêvant ma belle, c’est bien vrai. Bises et bonne soirée. ZAZA

    • Merci. Je suis ravie qu’il te plaise.
      Bises et douce journée à toi.

  19. Au début on crée le personnage on fait le plan et au fur à mesure des rencontres il nous échappe.. C’est un peu comme un tableau sauf si on fait une copie exact du paysage ou d’un sujet. ..on commence sur une base et au fur à mesure on s’éloigne de la réalité. Bonne soirée Quichottine. Bises.

    • J’admire les peintres qui réussissent à garder à la fois la réalité et à leur communiquer un peu de leur âme.
      Merci pour tes mots, Mireille.
      Bises et douce journée.

    • C’est très vrai… nous ne sommes jamais égaux devant l’adversité.

  20. Cela ne doit pas être facile de parler pour un personnage imaginaire, mais c’est d’art de l’écrivain … Merci pour ce texte, et oui, je confirme, parfois la vie nous oblige à tourner une page très lourde et à repartir, cela s’appelle un divorce …
    Bonne soirée Quichottine et gros bisous
    Annick

    • Cela prend bien des noms différents… mais au bout du chemin, je souhaite à tous un renouveau.
      Gros bisous et belle journée à toi. Merci pour tout.

    • C’est vrai que c’est chouette quand des liens se tissent suffisamment fort entre un auteur et ses lecteurs.
      Bisous et douce journée.

  21. Oui c’est possible de se relever après une grande déception, il faut y mettre le temps et le vouloir.

    • Je suis d’accord sur le vouloir… mais il arrive aussi que certains ne le puissent pas, même en le voulant.
      Passe une douce journée Solange. Merci pour tout.

  22. Tu écrivais, Amielle… « Il (Clément) se leva soudainement, reprit sa marche. » Je ne peux que me remémorer le poème de Kippling, Si… en relisant ces deux pages sur Clément.
    Y-a-t-il un trésor au bout de l’arc-en-ciel ? Quel trésor ?
    Je crois, oui, qu’on peut voir une correspondance -en filigranes- entre un personnage et son auteur, même s’il échappe à l’écrivain.
    Be the force with you !
    Gros bisous amicaux

    • Je ne sais pas pour le trésor… mais qui sait ?
      Il trouvera l’Amie à la fin du voyage. L’amitié est un trésor qu’il faut préserver.

      Je t’embrasse très fort. Passe une douce journée Amielle. Prends bien soin de toi.

  23. Est-ce si important de savoir à quel moment un personnage nous échappe. N’est t-il pas mieux de le laisser vivre… de l’aider à marcher, un temps, jusqu’à ce qu’il puisse prendre son chemin… C’est lui, qui aidera son auteur.
    Bises de belle journée Quichottine

    • « C’est lui qui aidera son auteur »… oui, j’en suis persuadée.
      Merci pour tout, Margimond.
      Bises de belle journée à toi aussi.

    • Merci ma chère Dom.
      Heureuse que tu aies retrouvé la possibilité de bloguer. Tes rires du matin me manquaient.
      Bisous et douce journée à toi aussi.

  24. Bonjour Quichottine, que de questions un peu comme Job ou Martin Gray, comment savoir si nous sommes capables de tout reconstruire après avoir tout perdu tant que nous n’avons pas été confrontés à cette réalité? Quand à la marche je peux dire qui oui elle est souvent plus intérieure qu’un simple déplacement dans l’espace. J’aime ce genre de texte qui « font penser ». Merci .

    • Merci à toi pour ces pensées en réponse… 🙂
      Passe une douce journée Pierre.
      Amitiés.

  25. je ne sais pas si la marche permet d’avancer dans sa tête quand tout va mal autour de soi mais elle est en tous les cas un grand moment d’oubli et de bien être, l’écriture beaucoup moins car écrire ses peines est pour moi une souffrance encore plus grande que de les taire

    • Je ne marche pas autant que d’autres… mais l’écriture est souvent un moment de respiration qui me soulage quand tout va mal.
      Cependant, tu as raison… certains sujets sont difficiles à aborder et remuent fortement des chagrins que l’on croyait endormis.

      Passe une douce journée Azalaïs. Je t’embrasse fort.

  26. Coucou ma chère Quichottine, Clément sera toujours clément même s’il n’est pas toujours au même endroit.. tu marches derrière lui et comme lui tu portes ton fardeau.
    Très bel arc-en ciel, une image d’espoir.
    Je te souhaite une bonne fin de semaine et t’embrasse très fort
    chatou

    • Merci, Chatou. Je suis ravie que ça te plaise.
      Passe une douce fin de semaine. Je t’embrasse très fort aussi.

  27. Magique photo et toujours les mots qui vont avec, j’admire, merci Quichottine
    Douce journée & gros bisous

    • Merci, Laure.
      Gros bisous et douce journée à vous deux.

  28. je ne sais pas combien ils sont ceux qui savent reconstruire, retrouver l’espoir et combien sont ceux qui sont excessivement désespérés alors qu’ils n’ont pas tout perdu.
    le désespoir je le crains est plus contagieux que l’espoir et le courage
    bises et belle journée Quichottine

    • Je ne sais pas non plus… je me demande si l’INSEE a fait des statistiques. 🙂
      Je plaisante. Je sais qu’il n’est pas facile de redonner l’espoir à ceux qui l’ont perdu.

      Merci pour tes mots, Jeanne.
      Bises et douce journée.

  29. J’adore ce lutin bleu toujours dans une nouvelle histoire, parfois, quand je te lis, je me sens projetée dans tes personnages, ils font un peu partie de moi.
    Je t’embrasse amicalement, Flo

    • Merci pour cela, Flo.
      Je suis toujours contente quand je peux vous emmener à Yeur. 🙂
      Je t’embrasse. Passe une douce journée.

  30. « Agir jusqu’au bout de ses forces, aller au-delà de ses limites corporelles… »
    c’est aussi ça la vie

    • C’est ce que je pense, mais je sais que ce n’est pas aussi simple de le vivre que de l’écrire.
      Merci pour tout, Marie.

    • Bonjour Amandine.
      Ça va. J’espère que toi aussi. 🙂

    • Merci, Dom.
      Bisous et doux week-end à toi aussi.

  31. Je pense qu’il y a une correspondance entre l’auteur et ses écrits , même si cela n’est pas volontaire .Et peut-être que la plume va plus vite que la pensée et écrit les rêves plutôt que la réalité.
    Les souffrances sont des moments difficiles et les fuir , apparemment, permet d’aller en avant dans les chemins de l’acceptation et de retrouver une lumière bienfaitrice.
    La nature, le rêve, l’évasion sont des moyens pour reprendre confiance.
    Bon dimanche , bises Quichottine

    • Tes mots sont beaux, erato.
      Je pense que tu as raison.
      Bises et douce journée. Merci pour tout.

  32. Il y a beaucoup de montagnes à gravir, dans une vie, et l’on n’est pas forcément équipé pour le faire… Alors, il y a les guides, les amis de cordée. Si l’on arrive au sommet, comme le paysage est beau, vu de là-haut… Ton personnage t’échappe peut-être, mais toi, tu reste en lui.

    • Les guides et amis de cordées me sont indispensables… 🙂
      Merci pour tout, Galet.

  33. « Restes »… Reste à savoir s’il suivra les chemins que tu aurais voulu lui voir prendre…

    • Un sourire…
      Mes personnages s’échappent souvent. 🙂
      Merci pour tes lectures, Galet.
      Bises et douce journée.

  34. Forcément, nous mettons beaucoup de nous dans nos écrits. Même à notre corps défendant, l’inconscient réclame sa part.
    Nos personnages se prennent en main, nous échappent…
    Mystère de la création

    Encore une belle image
    Merci Quichottine
    Gros bisous
    😉

    • Merci pour ces mots en partage, Martine.
      Gros bisous et douce journée.