Il était deux dragons… chez Erato

Tandis que les premiers lecteurs de Papilio commencent à nous donner leur avis, je me promenais ce matin chez Erato…

 

– Ah ? Tu vas inviter tes visiteurs à aller découvrir chez elle sa lecture de votre livre à quatre mains ?

 

Non, pas aujourd’hui… ça, ce sera demain. Je ne veux pas tout mélanger… D’ailleurs, je ne l’ai découverte qu’après !

 

– Comme souvent, tu as lu « à l’envers » les news reçues ! Ce n’est pas bien !

 

Chacun fait comme il veut, on peut remonter le temps ou décider de le suivre en se laissant porter. Moi, souvent, je vais à contre-courant.

 

– C’est plus difficile… Mais je suis d’accord, ça permet de voir d’abord le plus récent. Or donc, chez Erato, qu’y avait-il que tu veuilles en parler si rapidement ?

 

Le Lutin bleu était content, Quichottine ne parlerait pas de Papilio aujourd’hui. Il n’était pas vraiment jaloux, juste un peu agacé de voir qu’il n’y en avait plus que pour lui. Papilio n’était pas un chef-d’œuvre, même si c’était pour l’instant le livre auquel la Bibliothécaire avait apporté le plus de soin, peut-être le plus de temps. Ça se voyait dès qu’on le prenait entre ses mains. C’était un bel objet, un livre sobre et si bien illustré par Davy que les éloges fusaient de toute part. S’il n’y avait pas eu Davy, Quichottine l’aurait-elle écrit ? Peut-être… ou peut-être pas. Il serait sûrement resté dans l’un de ses tiroirs, celui où elle enfouissait ses rêves de peur d’être déçue par leur réalisation. Alors, oui, le Lutin bleu était heureux que son amie ait croisé Davy, ses dessins, ses rêves si semblables aux siens que même Cathycat avait voulu l’exorciser.

 

« Quichottine ! Sors de ce livre ! » lui avait-elle crié après l’avoir lu. On aurait cru que l’auteur se fondait dans le personnage, qu’elle était devenue Papilio…

 

Alors, oui, c’était bien qu’elle ait terminé de l’écrire, qu’elle l’ait offert à Davy qui en avait fait aussi son livre à lui…

 

Maintenant, elle pouvait redevenir Quichottine et s’occuper un peu de lui…

 

–Alors ?

 

Le lutin bleu insistait… Quichottine semblait être perdue dans sa rêverie dominicale. Qu’avait-elle donc croisé, ce matin, chez Erato ?

 

Allez, ne soit pas impatient. Laisse-moi encore rêver un peu devant cette image incroyable !

 

– Égoïste va ! Comment veux-tu que les autres rêvent aussi si tu ne nous montres pas !

 

Quichottine le regarda… Oui, elle savait que seul le lutin bleu pourrait raconter l’histoire. Elle devait la lui confier.

 

La voilà !

 

121202_Erato.jpg

 

Ah !!!

 

Le lutin bleu comprenait la rêverie de Quichottine… mais aussi l’exclamation qui avait fait tressaillir tous les livres des allées de la bibliothèque, qui se propageait dans les couloirs du château, et même jusqu’au jardin, à la Quichottineraie.

 

– Ah…

 

Il prit l’image dans ses mains, la laissa lui parler, l’écouta un moment sans rien dire. Puis, parce qu’il savait que c’était son rôle – n’était-il pas « LE » lutin bleu, l’unique, le seul…

 

Il ne faut pas exagérer, intervint Quichottine. Il y a de nombreux lutins bleus qui savent tous raconter des histoires, parce que c’est leur rôle…

 

– Ah…

 

C’était un « Ah » différent, un peu triste… il avait été si heureux de penser qu’il était unique !

 

Mais si ! Tu es unique pour moi… comme était unique la rose du Petit Prince, comme était unique l’étoile que l’enfant avait laissé à l’aviateur en repartant… Une étoile merveilleuse qui savait rire au milieu de milliers d’étoiles sembables…

Tu sais bien que je ne voudrais te perdre pour rien au monde !

 

– Ah !

 

Le Lutin bleu souffla, comme s’il avait échappé à un cyclone qui aurait pu l’envoyer très loin de la Bibliothèque, loin de Quichottine et de ses amis. « Ouf ! » aurait-il dit dans d’autres circonstances.

 

Alors ? Tu nous la racontes, cette histoire ?

 

Le sourire de la bibliothécaire était rassurant, encourageant.

 

Le Lutin bleu décida qu’il pouvait la leur narrer, à la mode de tous les lutins bleus, mais que ce serait son jour à lui.

 

 

On dit…

On dit que quelque part, en Quichottinie, au début de décembre, deux dragons s’envolèrent ensemble à l’aurore, pour un long, un très long voyage..

 

On dit qu’ils survolèrent le château où une étrange bibliothécaire attendait, lovée dans son fauteuil aux coussins bleus, plongée dans un grand livre – un peu trop grand pour elle – que le feu qu’elle avait allumé s’éteigne doucement.

 

On dit…

On dit qu’elle levait les yeux vers sa fenêtre quand elle les vit passer.

 

Était-ce le hasard, était-ce un rendez-vous ? Le plus grand d’entre eux entraînait le second vers la Forêt des Merveilles où les avait convoqués la Fée de l’Hiver.

 

On dit que Quichottine n’en crut pas ses yeux et se précipita dans le grand escalier pour monter au sommet de la plus haute tour : c’était le seul endroit d’où elle pourrait suivre leur vol dans les cieux.

 

On dit que lorsqu’elle arriva là-haut, tout là-haut, essoufflée et les jambes flageolantes, ils avaient déjà disparus, mais qu’ils avaient laissé sur la montagne toute proche un sourire ensoleillé, et, dans l’herbe du jardin, de grands colliers de givre.

 

On dit…

Mais que ne dit-on pas, là-bas, au pays des rêves, quand le ciel est si beau qu’il nous laisse dans le cœur de quoi mettre notre vie en couleurs ?

 

 

Merci à Erato, pour tout… et merci à vous qui venez lire ici.

 

Passez une bonne journée.

 

77 commentaires à propos de “Il était deux dragons… chez Erato”

  1. Hi Hi… c’est la mode des battles… Quelle surenchère dans les contes !!! 🙂 J’ai lu la lecture de Papilio d’Erato… Complètement conquise !!! Tu vois que votre livre a trouvé son public… 🙂 Gros bisous

    • Merci !

      Je savais que tu avais aimé Papilio… la lecture d’Erato ne pouvait que te plaire. J’avoue en avoir été très touchée.

      Le public est là, c’est vrai… et j’en suis très heureuse pour Davy qui a encore l’avenir pour lui. C’est un bon point sur son CV. 😉

      Merci à toi et à tous ceux qui m’ont fait confiance.

       

      Passe une douce journée.

  2. Je ne serais jamais aussi douée que toi , Davy et Erato pour vanter ton livre ..j’ai fait un petit clin d’œil vers toi demain , mais je me sens bien petite ….sourires !!!
    J’ai beaucoup aimé lire Papilio , car oui je l’ai terminé hier soir …et je ne peux qu’être admirative par cette douceur que dégage ce livre !Merci à vous deux
    Bises

    • Ne te sens pas petite, ma belle amie. Tu sais, l’important est de partager ton ressenti, quel qu’il soit.

      Je suis heureuse que tu l’aies aimé, cela me touche beaucoup.

      (Mais si tu ne l’avais pas aimé, pour une raison ou une autre, j’aurais beaucoup apprécié que tu le dises avec toute la sincérité dont je te sais capable.)

       

      Merci pour tout. Passe une douce soirée.

  3. j’avais vu ces magnifiques photos chez erato, et maintenant je découvre une histoire non moins magnifique ! Quel talent !
    bisous et bonne soirée

    • Merci pour ces compliments Lilwenna. Je suis ravie que tout te plaise.

      Bisous et douce soirée à toi aussi.

  4. Merci! que dire de plus ? Je ne suis pas un commentateur expérimenté !

    Belle fin de journée. Bises de nous deux

    • Mais c’est bien suffisant… Je suis contente que ça te plaise, Patriarch.

      Bises affectueuses et douce soirée à vous deux.

      Merci !

  5. Cette photo est une merveille qui t’a inspirée une bien jolie histoire. Bises et bonne soirée

  6. Bonsoir Quichottine. J’ai vu aussi un dragon de feu dans ce ciel sublime et je crois que tout comme toi j’aurais voulu le saisir et le suivre le plus longtemps possible quitte à être essoufflée dans l’ascension de l’escalier. J’aime ce que tu as écrit : « sourire ensoleillés » et « grands colliers de givre ». Tu as toujours la poésie au bout de la langue, à la pointe du crayon ou à la touche du clavier.
    Un grand merci à toi et à Erato et de gros bisous de fin de journée.

    • Merci pour ce joli message, Oxygène. Je suis contente que tu m’aies suivie tout en haut.

      Mais, maintenant, il faut que tu m’aides à descendre, ou que tu me tiennes compagnie le temps que je reprenne un peu mon souffle…

      Passe une douce soirée.

  7. Fabuleux ce nuage de feu… Une très jolie photo surprenante et si bien accompagnée !
    Gros bisous ma Quichottine. Bonne soirée.

  8. Il est de bons dragons porteurs d’espoir comme celui de « l’Histoire sans fin ». Papilio est comme un petit frère pour le Lutin bleu, il y a toujours une petite pointe de jalousie, mais ensuite que de connivences. Bonne nuit , je repars apaisé après tes lignes.

    • J’en suis heureuse, Pierre.

      C’est vrai qu’ils sont frères… mais ils ne le savent qu’à demi.

      Merci pour tes mots.

      Bonne nuit.

  9. Je viens de lire la page d’Erato : quel talent !!! Comment parler après elle ? Il faut vite oublier ce qu’elle a écrit pour trouver les mots….
    Mais je n’ai pas encore terminé et je vais aller le retrouver bientôt. Je lis dans mon lit.
    Notre ciel n’était pas aussi beau ce soir, nous sommes dans du coton.
    Je t’embrasse très fort, douce nuit.

    • Erato a écrit un très beau commentaire, très poétique, sur notre livre.

      D’autres le font autrement, d’autres ne diront rien.

      Je crois qu’il faut que chacun fasse comme il le sent, sans regret ni obligation d’aucune sorte.

      Je suis contente que tu aies encore à découvrir. Merci pour tout, Cricri.

      Douce nuit à toi aussi. Je t’embrasse très fort.

  10. Quel superbe ciel de feu. J’ai aimé ton écrit comme j’ai aimé papillo. J’en parlerai bientôt sur mon blog Cergyrama (plus d’audience). Tu verras ce que j’en pense. Bisous

    • Merci, Martine.
      J’attendais ton ressenti avec un peu d’inquiétude… tu m’avais dit un jour que tu n’aimais pas les contes.

      Je suis heureuse que tu l’aies aimé.

      Passe une douce journée. Bisous.

  11. Quelle imagination !!!
    Un bien joli cadeau des dragons.
    Bon début de semaine Quichottine.
    Bisoux doux

    dom

  12. bonne journée. içi pluie et vent à décorner les boeufs…

  13. Fantastique ! L’histoire qui accompagne cette formidable vision fugitive permettra de rêver encore et encore, et la merveilleuse image saisie par Erato viendra appuyer la réalité de ce moment fugitif …
    Merci à vous deux.
    Je crois savoir que Papilio a approché les dragons de feu, il les a aussi rencontrés dans leur région originelle. À moins que ce ne soit Davy qui ait fait cette rencontre … 😉
    Les dragons d’Erato me font aussi penser au célèbre  » Dragonien  » de dame Jill ! 🙂
    Oh … Je me suis encore laissée emporter par mon imagination !
    Bises d’ici, d’un Berry pluvieux.

    • Il pleuvait aussi à Paris, alors que je me suis rendue chez Davy pour chercher d’autres livres…

      Papilio voyage beaucoup. Il a rencontré un dragon grâce à Davy… et, tu ne sais pas ? La dédicace de JB, eh bien, c’était aussi une dragonnerie.

      Je t’embrasse fort. Passe une douce journée.

  14. … mais c’est un peu à cause de toi, chère Quichottine … Et puis, c’est si agréable ! 😉

  15. Cette photo est sublime, j’adore
    Quand à l’histoire ! J’ai pas de mot, encore une fois tu nous a emporté … ailleurs … Merci pour toutes ces histoires merveilleuses
    Je t’embrasse

  16. Quelle imagination !!!
    Un bien joli cadeau des dragons.
    Bon début de semaine Quichottine.
    Bisoux doux

    dom

  17. bonne journée. içi pluie et vent à décorner les boeufs…

  18. Fantastique ! L’histoire qui accompagne cette formidable vision fugitive permettra de rêver encore et encore, et la merveilleuse image saisie par Erato viendra appuyer la réalité de ce moment fugitif …
    Merci à vous deux.
    Je crois savoir que Papilio a approché les dragons de feu, il les a aussi rencontrés dans leur région originelle. À moins que ce ne soit Davy qui ait fait cette rencontre … 😉
    Les dragons d’Erato me font aussi penser au célèbre  » Dragonien  » de dame Jill ! 🙂
    Oh … Je me suis encore laissée emporter par mon imagination !
    Bises d’ici, d’un Berry pluvieux.

  19. … mais c’est un peu à cause de toi, chère Quichottine … Et puis, c’est si agréable ! 😉

  20. Coucou Quichottine.. Un nuage qui s’est frotté au soleil pour se transformer en dragon de feu… Etre là au bon moment, tout l’art de la photographie… Merci à vous… Bel après-midi de la part de jill, bises

    • Merci, Jill. Je crois qu’être là au bon moment ne suffit pas, mais savoir saisir l’instant, oui.

      Passe une douce journée. Bises à toi.

  21. Kikou chère biliothécaire, je me suis envolée en te lisant jusqu’en haut de
    la tour et j’ai vu comme toi ce ciel de feu.. grandiose!
    Pas d’eau chez nous, quelques petites pluies mais rien qui n’ait rempli les réserves naturelles. C’est surtout dans le Var et les Alpes Maritimes qu’il est tombé des trombes d’eau.
    Je te souhaite un bon dimanche douce Quichottine Papilio..
    et t’envoie plein de bisous.

    • Merci d’avoir ainsi participé à mon propre rêve. Il fait beau aujourd’hui ici aussi.

      Passe une douce journée, Chatou. Plein de bisous à toi aussi.

  22. Je reviens de mon rêve, je me réveille … c’est toujours un enchantement de te lire, c’est l’évasion totale …
    J’ai vu les dragons de feu, incroyables ! font peur hi hi …
    Bonne soirée du dimanche Quichottine et mille bisous 🙂
    Annick

    • Sourire… je savais bien que tu les verrais aussi.

       

      Quelle merveille que ce ciel !

      Mille bisous et douce soirée à toi aussi.

  23. C’est vrai ça, pauvre lutin b leu, déjà que tu as été tenu à l’écart de sa création !
    Bon dimanche ma Quichottine et bisous mon amie

  24. Merci , je suis touchée que mon nuage ait volé jusqu’à chez toi.
    Un conte , un rêve , une réalité ….. pourquoi pas !
    Je suis transportée par tes mots.
    Douce soirée, bises Quichottine

    • Merci.

      Ton ciel de l’aurore est fantastique.

      Je suis heureuse que tu aies aimé ce que j’ai fait de tes dragons de feu.

      Bises et douce soirée à toi aussi.

  25. Merci , je suis touchée que mon nuage ait volé jusqu’à chez toi.
    Un conte , un rêve , une réalité ….. pourquoi pas !
    Je suis transportée par tes mots.
    Douce soirée, bises Quichottine

  26. Merci de te lire..que neni merci à toi de si bien raconter je me croirai avec ma mémé le soir quand elle me contais ces histoire pour me calmer…Coucou lutin bleu bisous a toi

  27. Très joli mots sur cette apparition que certains qualifieraient de fantaisiste … moi j’y crois!

  28. Superbe photo et magnifique hitoire, de quoi finir ce dimanche en douceur et beauté.
    Merci pour ce partage ma Quich’

  29. C’est toujours un plaisir de te lire Quichottine!
    Continue à nous faire rêver et à nous transporter dans les nuages!
    Bonne soirée!
    Bisous

    • Je suis heureuse que cela vous plaise.

      Merci à toi. Tu sais, un conteur n’est rien si personne ne l’écoute…

      Bises et douce journée à toi aussi.

  30. On dit que monsieur et madame Dragon se marièrent là-haut dans le ciel et que leur bonheur illumina le ciel d’un coup d’un seul, d’un grand coup de soleil bises

  31. chaque matin, enfin presque, je fais un mouvement qui s’appelle « la queue du dragon » … pour donner de l’énergie .. bises

    • Je ne connais pas ce mouvement… mais je suppose que c’est efficace, tu débordes d’énergie.

      Bises et douce journée.

  32. pas toujours … en ce moment, pas toujours simple, heureusement de petites choses simples aident toujours
    bises

    • C’est aussi ce à quoi je me raccroche le plus souvent.

      Allez, tiens bon, Andrée.

      Bises et douce soirée.

  33. Et voilà que je pars en rêve également en regardant ce ciel ! Erato (Andrée) a un regard sur son environnement que j’aime beaucoup.
    Et ton Papilio m’enchante tout autant. Je rêve, je vole à sa lecture. Dieu que ça fait du bien quand on est stressée comme moi en ce moment !
    Gros bisous et bon dimanche Quichottine !

    • Un grand merci, Alrisha.

      Je suis contente si Papilio a pu t’emporter avec lui dans ses rêves.

      Gros bisous et douce soirée à toi.

  34. La jeune dragonne , aux yeux grand ouverts, chevauche en se cramponnant au dos de sa mère à la façon d’une sarigue découvrant le monde.

    Le lutin bleu a du être surpris par cette apparition rarissime, qui n’est offerte qu’aux enfants et aux personnes à l’âme pure. Car c’est si difficile de se laver l’âme quand on a grandi ! Le dentifrice pour âmes grises ne se trouve qu’en Quichottinie au changement de lune, et encore uniquement s’il y a assez de vent pour la faire ensuite sécher avant le lever du jour.

    Bises du grillon

    • Comme c’est joli !!!

      Merci, Christian.

      Tu sais, il m’arrive aussi d’avoir besoin de ces moments de rêve à titre personnel.

      Heureusement qu’il y a la lune et le vent.

      Bises à toi aussi.