Un livre, des mots, un droit de réponse

Je vous parlais ce matin d’une lecture difficile que j’ai faite récemment… avec les mots des autres, plus que les miens, parce que les miens étaient restés coincés quelque part, à mi-chemin entre mes pensées et mes mains, celles dont j’ai besoin pour vous écrire.

 

Grâce à vos mots à vous, j’ai pu commencer à dire le pourquoi, le comment de ce billet.

 

Il y a, comme toujours dans une lecture, ce que chacun met de soi dans un livre, la façon dont chacun s’y retrouve, ou non.

 

Loin de moi l’idée d’une vraie censure… ce qui l’aurait été si j’avais décidé de ne pas vous en parler.

 

Alors, bien évidemment, même si je pense que ce livre ne doit pas être laissé sur une table, à portée de tous, j’accepte volontiers les opinions contraires.

 

J’ai essayé d’être le plus possible « juste » en vous envoyant lire d’autres avis. Je pense que c’était important, pour vous comme pour moi.

 

Je sais que tout n’est jamais simple, que rien n’est jamais intégralement blanc ou noir et que le plus souvent notre monde est plus gris que celui que je vous peins sur mes pages, dans mes contes et mes fictions.

 

Cependant, ce rêve dont je m’habille ne m’empêche pas de savoir que la réalité est plus souvent autre que celle que je veux regarder, que celle pour laquelle je lutte chaque jour, un monde où nous serions un peu plus « humains », plus respectueux de la Vie, avec une majuscule, celle qui appartient à tous.

 

Donc, et afin de remettre en question certaines de mes réponses, je vous engage à relire les commentaires de Pénéloop, de Polly, de Liza, ici et là… et d’autres encore, selon le temps dont vous disposeriez ces jours-ci.

 

Merci.

 

 

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53 commentaires à propos de “Un livre, des mots, un droit de réponse”

  1. C’est très louable d ‘ avoir fait cet article .J’ai lu tous les commentaires , tous sont réellement intéressants et justes . C’est vrai qu’il faut le replacer dans son contexte et penser, peut-être , qu’il fallait du courage pour dénoncer cette violence , que tout n’est pas poésie ……et ça fait mal , ça choque!! Merci pour ton « professionalisme « ! Bisous Quichottine

    • Tout n’est pas gentillesse et poésie, c’est vrai.

      Il faudra bien que je m’y fasse un jour, malgré tout ce que j’aimerais, je ne peux écrire le verbe aimer qu’au conditionnel.

       

      Merci à toi pour ce partage, Andrée.

  2. Je ne te jugeais pas ,loin de moi. C’était un autre point de vue c’est tout. Les premières années de ma soeur aux USA non pas étaient très heureuses. Elle n’était pas acceptée par les blancs, et les noirs, à part la famille de son homme, l’acceptaient à peine. Ma mère y est allée 6 mois, pour l’aider à passer un très mauvais moment. Par la suite, sa fille ainée l’a vraiment aidé, tout en faisant des études de droit.

    C’est bien qu’il y ait des idées différentes sur un sujet, chacun se basant sur son  vécu ou son époque. Par la suite, cela c’est arrangé avec la marche pour les droits civiques…Mais dieu que ce fut long…et même encore aujourd’hui, ce n’est pas encore le paradis…

     

    Belle soirée avec bises de nous deux

    • Je ne l’ai pas pris comme un jugement, Patriarch. Tu as partagé comme souvent ton expérience et je sais que tu as raison.

      Les changements dans les mentalités sont longs, et même aujourd’hui, je ne suis pas sûre que l’on ne soit plus dans un monde où chacun cherche à dominer l’autre, dans tous les sens du terme.

      Passe une belle soirée, Patriarch.

      Bises affectueuses à vous deux.

  3. il faut arrêter avec la pensée unique…le livre de Vian est génial….et tout le monde sait qui est Vian…un homme extraordinaire et un écrivain avec un énorme talent

    besos

    tilk

    • Où ai-je parlé de pensée unique ?

      Je ne crois pas l’avoir fait. Tu as le droit de penser que ce livre est génial, j’ai le droit ne pas l’aimer.

       

      Par contre, j’ai aimé d’autres écrits de lui et, comme je ne sais pas tout sur l’écrivain et l’homme qu’il était, je ne me risquerais pas à le juger, ni dans un sens, ni dans l’autre.

       

      Bonne soirée, Fernando.

  4. Censurer c’est plonger un livre dans un silence total… et toi, tu en parles. J’ai lu autrefois les mots de Boris Vian, j’ai lu l’année dernière ceux de Laurent Gaudé (la porte de l’enfer). Et je garde ce même sentiment de refuser d’écrire et de lire les mots de la vengeance, même si je puis comprendre et entendre la souffrance. Par ici, il n’est question que de pardon et de mains tendues. J’accueille, Quichottine, ce que tu as pu ressentir.

    Bisous

  5. J’ai lu les commentaires .effectivement chacun le sent à sa façon , avec son vécu et sa sensibilité .

    Il n’est pas facile d’être objectif . Il va falloir que je le lise  pour voir qule avis je partage. Bonne nuit; bisous

    • Ne t’obliges à rien… mais si tu le lis, j’espère que tu me donneras tes impressions.

      Passe une belle journée, Fanfan. Bisous.

  6. La grande différence entre la porte de « l’Enfer » dont s’est inspiré Rodin et celle que l’on pousse en entrant sur certains articles de Quichottinie c’est qu’ici nous n’abandonnons pas toute espérance (« lasciate ogni speranza, voi ch’entrate »)

  7. yo no hablaba de ti hablaba en général …y claro que tienes derecho de no amar ese libro y menos mal…y por vian como hombre..pues es lo contrario de céline…

    besotes

    fernando

  8. C’était ton ressenti et je l’ai pris comme tel. Je suppose que quelqu’un s’est senti blessé ou n’était pas du même avis…

    • Tu sais, avoir un avis différent permet d’ouvrir la discussion. C’était l’échange que je souhaitais.

      Passe une belle journée. Bisous.

  9. @ Fernando…. Vian, le contraire de Céline??? Céline, homme monstrueux, il se montrait comme tel, il ne voulait pas être autre que ce que la vie avait fait de lui. Je n’adore pas, évidemment, ses prises de position antisémites et racistes, mais c’est un écrivain absolument génial, son écriture, surtout dans le voyage au bout de la nuit, a cisaillé ma vie de lectrice: j’avais 20 ans. Il y eut un avant Céline avec les Balzac, Flaubert, Zola, Hugo, Baudelaire et compagnie… il y eut un après Céline. Avec Céline.

    Revenons à ton billet, ma Quichott’, tu as bien fait de dire ce que tu ressentais, et de laisser la parole libre. Tu vois comme un seul écrivain peut faire débat, et c’est enrichissant, parce que c’est ça la libre pensée. On puise dans le livres un peu de nous-mêmes. Ils nous renvoient à ce que nous sommes tout au fond. N’empêche, il t’a remuée, dans le dégoût peut-être, mais ce dégoût là est aussi essentiel pour mesurer combien certains comportements ne peuvent entrer dans notre représentation du monde.

    Je vais partir dans les chemins, humer l’air frais des montagnes et oublier combien les « humains » peuvent être terrifiants.

     

    Je t’embrasse très fort (et aussi Fernando, na!)

     

    • Merci pour ta réponse à Tilk… et pour ce que tu as vu de ma propre lecture.

       

      Je partirais bien avec toi sur tes chemins, Polly.

      Je t’embrasse très fort.

  10. Je vais écrire, en tout cas aujourd’hui que le musicien était génial et le parolier aussi, maintenant c’est normal que l’on n’aime pas tout d’un auteur, et je penses que certains extraits m’auraient choquée comme toi, et donc… je ne vais pas le lire ce livre, et rester sur le musicien de jazz, que j’adore !

    • Merci pour ce partage, Marine.

      J’aime ses chansons et le musicien… et l’auteur d’autres livres que j’ai lus.

  11. Pas le temps maintenant et peut-être pas l’envie non plus de me poser des questions philosophiques d’importance ! mais j’y reviendrai, c’est sûr !

    Je crains que bien peu de lycéens n’aient lu Vian dans le texte et je crains aussi que ses préoccupations ne soient pas les leurs, dans cette société du jetable. qu’en écrirait-il maintenant d’ailleurs ?

    Qui connait la chanson Le déserteur, les circonstances de son succès, que c’est Boris vian qui l’a écrit et chanté en premier, avec des paroles officiellement censurées à l’époque et censurées officieusement maintenant par la loi du marché.

    Courageux d’aborder ces sujets par ce biais-là et simplement pour répondre à d’autres commentaires, tous les livres ne sont pas à mettre entre toutes les mains mais qui et comment faire des choix ?

    • Je me demande ce que tu aurais écrit si tu avais eu le temps…

      Un grand merci pour ce partage qui accompagne si bien mes pensées du jour.

      J’espère que les chansons de Vian ne seront pas oubliées.

       

      Pour le reste… je n’ai pas de solution qui me satisfasse concernant le « tri » des livres.

      Passe une belle journée, Jeanne. Je t’embrasse.

  12. Hou, quelle logorrhée tu as déclenchée ! Tu nous refais la bataille d’Hernani !  Quand je te dis que tu es un catalyseur ! Essaie simplement de ne pas retenir en toi toutes les « impuretés » !  Si  » l’ennui naquit un jour de l’uniformité », sur ce sujet, ya d’la joie ! Je t’embrasse.

    • Ben oui… mais c’était sans le vouloir.

      Merci pour ton soutien et pour ces mots.

      Je t’embrasse, ma complice.

  13. Cette oeuvre monumentale me rappelle certains tableaux de Jérome Bosch et illustre bien le dilemme auquel tu as été confrontée. La dénonciation de la violence et de la ahine justifie telle l’utilisation artistique de celles-ci? et les détours de l’âme humaine.

    tu as eu le courage deposer la question pas tes articles.

    bonne soirée Quichottine

    • Merci. J’ai aussi pensé à ces tableaux… C’est bien d’avoir précisé la question.

      Je ne sais pas y répondre convenablement.

      Passe une bonne soirée.

  14. Des lectures parfois difficiles !!!!
    Oui elles ramènent essentiellement à notre soi intérieur, ce que l’on est capable d’entendre ou pas.

    Gros bisous Quichottine

  15. @ Fernando…. Vian, le contraire de Céline??? Céline, homme monstrueux, il se montrait comme tel, il ne voulait pas être autre que ce que la vie avait fait de lui. Je n’adore pas, évidemment, ses prises de position antisémites et racistes, mais c’est un écrivain absolument génial, son écriture, surtout dans le voyage au bout de la nuit, a cisaillé ma vie de lectrice: j’avais 20 ans. Il y eut un avant Céline avec les Balzac, Flaubert, Zola, Hugo, Baudelaire et compagnie… il y eut un après Céline. Avec Céline.

    Revenons à ton billet, ma Quichott’, tu as bien fait de dire ce que tu ressentais, et de laisser la parole libre. Tu vois comme un seul écrivain peut faire débat, et c’est enrichissant, parce que c’est ça la libre pensée. On puise dans le livres un peu de nous-mêmes. Ils nous renvoient à ce que nous sommes tout au fond. N’empêche, il t’a remuée, dans le dégoût peut-être, mais ce dégoût là est aussi essentiel pour mesurer combien certains comportements ne peuvent entrer dans notre représentation du monde.

    Je vais partir dans les chemins, humer l’air frais des montagnes et oublier combien les « humains » peuvent être terrifiants.

     

    Je t’embrasse très fort (et aussi Fernando, na!)

     

  16. Tu finis quand même le précédent article par : »( …..des livres … qui sont à enfermer derrière de lours verrous pour que els fragiles n’y accèdent pas …  »

     

    Alors bien sûr qu’il est hors de question de mettre ce livre entre les mains des enfants de l’école primaire ou de 6e (et encore j’ai dû le lire quand j’avais 13 ou 14 ans) mais qui peut juger qui est  fragile qui ne l’est pas ? et comment peut -on mettre un livre sous les verrous sans que l’on puisse appeler cela de la censure ? … Voilà ce que j’ai pensé en lisant ce premier billet. 

    Sinon  c’est incroyable que ce livre déclenche toujours des  telles polémiques . 

    Ce qui me chagrine en relisant les commentaires de certaines c’est que l’on mette toute l’oeuvre de Vian dans le même panier. Sur un autre blog j’ai même lu que : « Vian c’était nul » … (c’était un blog de lycéennes mais quand même )… A

    Alors Vian, nul ? La preuve que non sinon ses livres seraient aux oubliettes

     

     

     

     

     

    • Oui, je suis d’accord avec toi. « Les plus fragiles »… C’est vrai, je ne peux pas préjuger de qui sera fragile devant une lecture ou non.

       

      D’ailleurs, plus j’y pense plus je me dis que j’aurais peut-être dû le lire à douze ou treize ans, pour ne pas réagir de cette manière. Il y aurait certainement des mots que je n’aurais pas compris, des images qui ne se seraient pas imposées à mon esprit, images tout à fait insupportables pour moi. Mais bon, je reconnais que je suis « trop », là encore.

       

      Vian est loin d’être nul pour moi, puisque je l’ai mis dans la liste de mes auteurs préférés.

       

      Peut-être parce que je ne connaissais de lui que des textes qui m’avaient séduite par leur poésie, leur engagement sincère dans des combats que je trouve justes.

      Autant j’ai aimé L’Écume des jours, autant j’ai apprécié, dans un autre registre L’Arrache-coeur, autant celui-ci m’a laissée bizarrement inquiète. Je ne pouvais m’y raccrocher à rien.

       

      Je suis désolée de ne pas savoir expliquer ce que j’ai ressenti.

       

      Finalement, je n’aurais pas dû en parler.

  17. ,Trop diffile. tout n’est pas blanc ou noir. On peut aimer l’un et ne pas apprécier du tout l’autre bien qu’écrit des mêmes mains. La généralité tue, par contre, le cas par cas amène la discussion. Bonne journée !

    – – – Baf – – –

  18. bonsoir Quichottine, ton article m’a interpellée, de quoi parles-t-elle?? car je n’ai jamais lu cet auteur, je viens de lire les commentaires de tes blogonautes, eh bien cela n’incite pas trop à aller voir, je n’aime pas les livres ou romans trop noirs, et celui-ci semble vraiment « horrible », alors voilà je te’ai fait part de ce que je pense, d’habitude je ne lis jamais les coms des autres avant d’en laisser un, j’y vais voir toujours après !Bonne soirée à toi, Bises MIAOUUUU!!!!!!!!!!!!!!!

  19. J’essaierai, si je peux, je suis intriguée

    Bonne fin de semaine et bisous Quichottine

  20. Et pourtant, ma Quichottine, les mots surgit de livres, sont dans une tête bien faite, sont celles d’une ouverture vers l’extérieur. Bses ma toute belle 

    • Ma tête ne doit pas être tout à fait bien faite.

      Mais bon, je vais y remédier.

       

      Bises à toi, Zaza. Merci.

  21. joli article, je vais aller un coup d’oeil sur les com’

  22. ce livre aura fait couler beaucoup d’encre virtuelle…

    Je crois que chacun s’approprie une oeuvre, qui de ce fait n’appartient plus vraiment à l’auteur, et on ne peut pas obliger les autres à penser comme soi… Je trouve dommage que les défenseurs de Vian s’offusquent aussi vite…

    Bonne nuit, Quichottine, je trouve très intéressante cette discussion, qui conduit à un échange et peut amener à voir les choses autrement… je t’embrasse

    • Je ne l’attaquais pas en tant qu’auteur. Je donnais seulement mon ressenti sur un livre précis.

      Toutes les discussions sont intéressantes et j’ai aimé celle-ci.

      Merci d’y avoir pris part.

      Je t’embrasse. Passe une belle journée.

  23. et moi je la connais cette Pénéloop , je l’ai rencontrée,  elle est venue chez moi . je crois qu’elle a aimé mon Jolybois. . elle n’était pas tout à fait célèbre . . elle a fait un grand chemin . . .parfois je pense qu’elle a oublié Jolybois . . .

    • Je ne pense pas que l’on puisse oublier ton Jolybois… mais il y a des moments où la vie nous accapare, je le crois.

       

      Bonne journée, Agathe. Je t’embrasse fort.

  24. le mieux étant de lire soi même pour se forger son opinion

    mais tu nous mets en garde

    on sait à quoi s’attendre 😉

    bises

    christellle

  25. Tout cela me ait penser à la polémique autour de Céline..Moi aussi je ne connaissais que les beaux texes et puis j’en i vu sur son antisémitisme….Et pourtant je défends cet auteur et l’accès à tous ses livres. Un auteur est un tout. VITA

    • Tu as raison de le défendre.

      … L’auteur est un tout, c’est exact, mais je pense que l’on n’est pas obligé de tout aimer.

      Merci pour ce partage, Vita.