Tricot-tendresse

Là-bas, dans l’un de mes ailleurs, au mois de janvier, je tricotais…

Certains riront bien sûr, m’imaginant assise dans un fauteuil à bascule, avec un châle sur les épaules, des aiguilles à la main, et, qui sait, peut-être même avec une paire de lunettes aux montures dorées.

Mais non… Là-bas, il n’y a pas de fauteuil à bascule, juste un vieux canapé de cuir laissé là par les anciens propriétaires.

Nous étions en janvier… et, moi, loin de vous, loin de tout, je tricotais.

Tricot tendresse pour mon aîné…

Quatre mailles à l’endroit et deux mailles à l’envers, je tricotais pour lui en pensant à sa vie, aux jours passés ensemble, aux jours passés sans lui.

Il était né un mercredi après-midi, à seize heures trente, et, après s’être fait attendre, bien longtemps.

J’en avais souri, après. Je m’étais dit : « Il n’aimera pas l’école ».

Il a grandi, étudié, aimé aussi… Il a fait sa propre vie, comme le font les enfants quand ils sont « grands ».

Là, il était malheureux, et tandis que je tricotais pour lui, je mettais dans ce pull toute la tendresse dont je voulais l’entourer.

Quatre mailles à l’endroit, et deux mailles à l’envers, dans une laine douce et chaude, un pull pour son anniversaire.

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22 commentaires à propos de “Tricot-tendresse”

  1. Un beau pull, couleur de brume et de printemps, aux côtes qui vous serrent tendrement comme les bras d’une mère … A fleur de peau, ton fils aimé ressentira la tendresse que tu as fait passer dans ce pull, tout chaud, tout doux de l’amour maternel. 

    Mailles à l’endroit, mailles à l’envers … Comme la vie … J’espère que celle de ton fils se tricote maintenant à l’endroit.

    Quichottine, si je passe moins dans la bibliothèque, je pense à toi, souvent. Je suis aussi l’avancée de l’ouvrage …

    Bon mardi. Bisous, beaucoup …

     

    • La vie est difficile pour tous, je crois…

       

      Ne t’en dais pas Midolu, personne n’est obligé de passer que ce soit ici ou ailleurs. Je sais que les liens tissés ne dépendent pas du nombre ou de la fréquence des visites.

       

      Je t’embrasse très fort. Merci tout plein pour ta présence, même les pensées traversent mon écran.

       

      Je te souhaite une douce soirée.

  2. Quatre pas en avant, deux pas en arrière… Il avance doucement, cherchant à corriger ses erreurs.
    Quatre mailles à l’endroit, deux mailles à l’envers… Elle l’accompagne, cherchant à lui éviter des tourments.

    Il a mis son beau pull… C’est sa première rentrée des classes…
    Il a mis son beau pull… C’est son premier rendez-vous…
    Il a mis son beau pull… Ce sont ses premières vacances entre amis, loin de la famille

    Il voudrait mettre son beau pull… C’est la toussaint…

    Il avance dans la vie et elle l’accompagne… Il n’a pas son beau pull mais il entend le bruit des aiguilles qui s’entrechoquent…

    (Hommage d’un fils à sa mère)…

    • Un jour, lorsque mon fils sera plus âgé, j’espère qu’il trouvera aussi les mots, ceux qui ressembleraient aux tiens.

       

      Tu sais, c’est étrange, il avait un beau pull que je lui avais tricoté pour sa première rentrée des classes… ensuite, je ne sais pas. Le temps a fait son ouvrage, là, pour moi, il a détricoté les souvenirs.

       

      Mais ce sont ceux qui s’appuieraient ainsi sur les objets du quotidien qui me manquent aujourd’hui.

       

      Merci pour ce merveilleux hommage.

  3. Les mailles dont on entoure nos fils, le savent-ils que c’est des heures d’amour intense?

    Ton pull est si doux, je sais qu’il le comprendra en le portant.

    Et tu as su gardé tes aiguilles d’aimer, et les mots qui les accompagnent.

    Tendress à toi, la maman inquiète et délicate.

  4. Un beau pull d’anniversaire pour un grand garçon déjà malheureux..Comme on l’est à tout âge, mais pour diverses raisons. J’ai un peu tricoté quand ma fille était enfant, pas beaucoup; j’ai vite été débordée par le travail professionnel et le travail à la maison, à une époque où l’époux se contentait d’être charmant…C’est pourquoi j’ai très tôt eu recours aux bons soins d’une aide ménagère qui faisait  ce que je ne pouvais cumuler sans m’effondrer! Nous en avons gagné en équilibre, mais je n’ai plus repris les aiguilles à tricoter et quelquefois, je le regrette! Bises, chère Quichottine.

    • Sourire… Mais tu as su continuer à écrire pendant toute ta vie, et, cela, c’est irremplaçable.

      Bises, Lorraine. Prends bien soin de toi.

  5. Après tous ces commentaires plus beaux et émouvants les uns que les autres, je préfère rester muette, me retirer sur la pointe des pieds sans bruit …..

    Plein de gros bisous silencieux ….

    • Merci pour ces gros bisous, ils font du bien ce soir plus encore.

      Je t’embrasse très fort, madame ma sœur aînée.

  6. Je ne sais que dire… car je n’ai pas les codes pour commenter et j’ai peur de me tromper… Mille exuses.

    Alors je dis juste: bonjour ici, dans ce jardin, un autre de  tes refuges.

    • Il n’y a pas de code, il n’y a que des mots que j’avais besoin d’écrire là, plutôt qu’ailleurs…

       

      Merci pour ce bonjour, Marie. Ta présence amicale me touche toujours beaucoup.

  7. quel plus belle hommage que le commentaire du fils à sa mère…

    c’est un bon fils et tu as eut bien raison de lmui tricoter ce pull

    bisoux

  8. Autant que ce beau pull, tes mots sont aussi un très beau cadeau

  9. Tricoter de l’amour… c’est la plus belle des occupations, non ? Doux bisous, Dame

    • Sans aucun doute… d’ailleurs j’ai un autre ouvrage en cours… il faudra que je m’y remette sérieusement.

      Doux bisous à toi, Croc.

  10. J’ai pensé à toi hier soir, j’ai ressorti un vieil ouvrage, un chale au crochet avec de la laine très épaisse mohair.. et crocheti crocheta… je me suis endormie sur mon ouvrage lol bises

    • Hélas, cela arrive aussi… Il faut prendre le temps de te reposer, Katara.

      Je ris… C’est ce qui m’arrive quand je regarde la télé. Il n’y a que devant mon ordi que je ne m’endors pas.

      Bises et grand merci d’être là.