Louis Fleury, Iloufou

Un jour, il y a très longtemps, je suis passée chez lui.

Je lui ai écrit mon premier commentaire. Sur un article d’avril… nous étions en novembre. C’était, à ce moment-là, le dernier de son blog. Il parlait de ces rêves qui restaient au carquois…

Je n’avais jamais cliqué sur ce lien chez Dominique…

Pourquoi ? Je ne sais pas…

Je viens de parcourir tous ces mots qui ronflent et vibrent, ces images… Je ne sais pas ce que j’avais dans les manches, je sais ce que j’ai dans le cœur.

Pourquoi as-tu cessé ?
Reviendras-tu ici ?

Ce n’est pas un cercueil, c’est un possible lit.

Merci pour les mots que j’ai compris, merci pour ceux qui me restent à comprendre. Commentaire n°2 posté par Quichottine le 07/11/2008 à 11h18

J’avais envie d’en faire un « Prince au Bois dormant » qui s’éveillerait un jour.

Le temps s’est écoulé.

En juillet, je suis repassée chez lui. C’était toujours le dernier article. J’ai de nouveau écrit…

Les rêves peuvent s’envoler si tu les sors de ta cage…

Juste en ouvrant les mains.

Bonne journée, Louis.

Commentaire n°3 posté par Quichottine le 28/07/2009 à 13h49

Je venais des Cahiers des diables bleus.

– Les diables bleus ?

Mais oui ! Il fallait qu’ils soient bleus pour qu’ils me plaisent ainsi.

J’avais, une fois encore, suivi le lien de Dominique Le Boucher, un écrivain de talent, que j’avais déjà vue, de loin, lors d’une lecture… et dont j’avais aimé les mots.

Dominique racontait, elle raconte toujours.

Parfois, je passe chez elle, en silence, je lis… il m’arrive aussi de m’attarder, de lui laisser les mots que ceux qui écrivent sur la Toile attendent, même s’ils ne le disent pas.

Lorsque je suis chez elle, j’entends toujours sa voix. Je ne peux pas m’en empêcher. Je m’assois, comme ce jour-là, je ferme les yeux, et j’écoute… C’est ce qu’elle veut, finalement, quand elle commence une histoire, toujours de la même façon…

Écoute… écoute…

C’est son leitmotiv. Elle l’avait expliqué dans Par la queue des diables… Il faut des mots, de ceux que l’on attend et qui nous ouvrent la porte de l’imaginaire.

Alors, je me tais, et j’écoute les Contes et récits de l’arbre aux histoires…

Aujourd’hui, ce n’est pas d’elle dont je veux parler… Bien qu’il y aurait encore beaucoup à en dire. Je veux vous raconter Louis… parce qu’il est revenu.

Louis, c’est un compagnon de Dominique, l’illustrateur de son blog. C’est « Un artiste sans art »…

– Sans art ? Comment peut-on être « sans art » si l’on est artiste ?

Oh ! Ce n’est pas moi qui le dis… ni même qui oserais l’écrire. Dominique l’écrit en titre… mais, elle explique. Et c’est beau ce qu’elle dit de son ami Louis Fleury.

– Il a un joli nom…

Très. J’aime beaucoup… mais ce que je préfère ce sont ses images, les mots qu’il tisse parfois.

Il écrit et publie très peu sur son propre blog… Il le présente comme « un cercueil de mots qui ronfle et vibre ».

Mais ce n’est pas un cercueil, je ne crois pas… c’est une nurserie, une pouponnière pour mots-images qui attendent d’être lus, comme tous les mots, pour pouvoir vivre.

Aujourd’hui, je lui ai emprunté une image de lecture…

Les apprentis d'Iloufou

« Clic » pour la voir en plus grand sur sa page originale.

Je redeviens petite, toute petite, je m’installe dans les bras de maman, je la laisse me montrer les mots que je dois lire.

J’apprends, bien au chaud, enveloppée de sa douceur retrouvée. Personne ne sait – ni ne saura jamais – comme elle sent bon, comme elle est tendre. Son visage semble sévère, elle ne l’est pas, elle est seulement attentive à ce que je ressens. Sa règle ne sert à rien d’autre qu’à retenir les pages qui pourraient s’envoler, comme de grands aigles de papier, ou de blancs goélands…

Elle est un peu sorcière, un peu fée… Elle se contente de lire, de me montrer comment il faut assembler ces mots, comment on peut leur faire jouer des symphonies silencieuses en alternant les lettres et les espaces – les silences, comment on peut les faire vibrer à la lecture, comme fait Dominique devant un auditoire qu’elle a su captiver dès le premier instant…

Écoute… écoute…

Les mots sont mélodie… et la voix chaude. Rythme des conteuses de ses Mille et une Nuits… qui, du désert aux banlieues, n’ont pas oublié que les enfants aiment toujours écouter les histoires, surtout lorsqu’elles s’écrivent avec le cœur.

Merci à Louis pour son image.

78 commentaires à propos de “Louis Fleury, Iloufou”

  1. Un très joli texte, si joliment tourné, plein de douceur et de tendresse, mais c’est assez normale quand c’est l’histoire d’une mère et son enfant. En lisant on en a l’image dans les yeux !!

    Bon dimanche Guichottine, avec bises de nous deux.

    • Merci, Patriarch.

      Hier, c’était l’anniversaire d’Eliane et je sais qu’elle a pu voir tous ses enfants. C’est important pour elle et eux.

      L’absence vient toujours trop tôt. Alors, il faut emmagasiner les souvenirs.

      Gros bisous à vous deux. Passe un bon dimanche.

  2. Merci de nous faire découvrir cet artiste »sans art »;.J’aime bien son image moi aussi.

  3. Une nurserie de mots, tu as raison c’est plus joli, plus gai qu’un cercueil de mots
    Il est vrai que parfois on s’imagine dans les textes que nous lisons,  ils sont écrits d’une façon, qu’on s’approprie l’histoire le temps de la lecture

    Les enfants aiment qu’on leur lisent des histoire et quand on arrive à la fin, c’est toujours le même discours,  » oh non continue maman » c’est  ainsi qu’on leur donne l’envie de lire

    Bisous et bon dimanche Quichottine

    • « Encore ! »… Je l’ai dit si souvent moi-même…

      Magie de l’instant partagé avec ceux que l’on aime.

      Merci, Corinne. Passe un beau dimanche. Bisous.

  4. J’aime beaucoup ces métaphores…
    Je te souhaite un bon dimanche Quichottine

  5. Quelle drôle d’idée, un cimetière de mots : quand on publie des mots, c’est pour qu’ils vivent!!
    Je t’embrasse fort, Quichottine

    • Non, je comprends ce qu’il ressent…

      On publie… mais imagine ce qui se passe lorsque personne ne vient lire ?
      Ce sont comme les tombes d’un cimetière déserté.

      Il suffirait d’un rien pour les rendre moins tristes.

      Je t’embrasse très fort, Hirondelle. Merci pour ta présence.

  6. Bien sûr, un lien, c’est fait pour être suivi. Les tiens sont faits d’intimité et je comprends ton non-amour de novembre. C’est déjà en soi un mois si triste, qui ne sait plus ni sourire encore, ni afficher une glaciale et belle beauté. Quand en plus il bouleverse une vie, il est à rayer du calendrier. Chacun a son mois honni, qui perd sa couleur dans la douleur. Mais passons à plus gai, et ne lache surtout pas ma main, je me perdrais dans le dédale des explorations littéraires où tu nous entraîne. Bonheur de nouvelles découvertes !

    • Tu sais, il peut être beau, très… mais c’est encore plus difficile de lutter, il a fort à faire pour effacer les chagrins qu’il occasionne.

      Je ne lâche pas ta main. J’aime tant que tu sois là !

      Merci pour ta présence, Galet.

  7. que tous les enfants aient
    un jour
    cette nostalgie de douceur maternelle
    bon bon dimanche

    • J’espère qu’aucun d’entre eux n’aura d’autres souvenirs que ceux-là.

      Merci, Jeanne.
      Passe une belle soirée.

  8. Un artiste sans art, qui fait de bien belles choses et une écrivain intéressante. Tu leurs fais une belle présentation. Bon dimanche.

    • Merci, Solange. Louis sera content de lire les commentaires que vous avez laissé ici.

      Je te souhaite une bonne soirée.

  9. Une jolie image en effet !… merci pour le partage à Louis et à toi Quichottine
    Bisous tout plein

  10. Très jolie page pour Louis que tu me fais découvrir, Quichottine.
    Les aquarelles sont emplies de douceur, et comme tu le dis si bien ce sont des mots-images.
    Bisous.

    • Merci, Marité.

      Je suis contente de voir que tu as aimé.

      J’espère qu’un jour il fera le nécessaire pour que ses articles soient plus faciles à commenter.

      Bisous pour toi aussi.

  11. JE SUIS ALLE LIRE LES POEMES DE LOUIS FLEURY ET ADMIRER SES ILLUSTRATIONS .
    BEAUCOUP DE TALENT , COMME UN CHANTEUR QUI S’ACCOMPAGNE AU PIANO . ON N’EST JAMAIS MIEUX SERVI QUE PAR SOI-MEME ! SES MOTS S’EGRENENT AVEC DES COULEURS DOUCES . UNE CREATION  VRAIEMENT ORIGINALE .

    • Merci, Georges… C’est vraiment gentil.

      J’ai aimé ce qu’il fait. Je pense sincèrement qu’il mériterait d’avoir plus de visiteurs et de commentaires, mais on ne peut commenter que sur sa page d’accueil.

      J’espère qu’il viendra lire ici.

  12. C’est en effet une douce et belle illustration qui donne envie d’aller voir le reste. Bonne semaine Quiqui 🙂

  13. Un dessin, qui réveille une fêlure, un manque, et des mots si tendres …
    Un dessin qui me touche, parce que j’aurais aimé, j’aurais souhaité que cette fusion existe, ce geste enveloppant d’une maman qui lit avec et pour son enfant.
    Un dessin qui dit une voix douce …

    Merci à vous, Louis, Quichottine

  14. Un seul mot me vient spontanément.
    Emotion…
    Bisous de Dame Sophie, peu prolixe mais très touchée par tes mots.

  15. tu lui rends un bel hommage à cet artiste qui réfute son talent; il fait de belles illustrations  que tu as l’art de faire parler !
     il faut qu’il continue

    • Il fait de très belles aquarelles, j’adore !

      Bien sûr qu’il faut qu’il poursuive dans cette direction ! Nous devons l’y encourager… je pense !

  16. Oui c’est vrai, les mots se meurent lorsque le livre qui les protége ne s’ouvre plus. Bonne journée

  17. Bénis soient les enfanteurs de rêves et merci à ceux qui nous les font , si joliment, connaitre….
      » Mon front est rouge encor du baiser de la reine,
    J’ai rêvé dans la grotte ou nage la sirène,
    Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron,
    Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée,
    Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.  (Nerval)

    • J’adore lorsque vous venez déposer ici un message… merci pour ces poèmes que vous me faites connaître. Je n’avais jamais lu celui-ci.

      Bonne soirée, Gérard.

  18. Je suis allée sur le blog de Louis Fleury, j’ai trouvé un contraste entre la phrase qui parle de cercueil de mots et ses dessins pleins de gaiété.
     

    • Merci pour le contraste… Personnellement, je pense qu’il se cherche et qu’il ne sait pas vraiment qu’il y a de l’or dans ses doigts.

      J’adore ses aquarelles !… même si ses mots sont parfois déchirants.

  19. Bonsoir Quichottine,
    J’ai cliqué au hasard comme je le fais souvent. J’ai été inspirée par « un artiste sans art » mais impossible d’accès…

    • Il n’est pas impossible d’accès, mais j’ai mis un mode d’emploi ici pour lui laisser un commentaire. Je sais que ce n’est pas facile du tout…

      Passe une belle fin de soirée, Petit Poucet. Merci.

  20. je n’irai pas ce soir, peut-être demain.
    J’essaie de rattraper un peu mon retard de ci de là. Mais je reste encore beaucoup sous la couette.
    Attention au virus qui passe.
    Je t’embrasse très fort, sous le masque. 😉

  21. tu m’as donné envie de visiter Dominique et louis. Je vais y aller discrètement. Bon dimanche malgré le déluge. Bises

    • Merci, Martine. Louis publie maintenant tous les jours. J’aimerais qu’il garde confiance en lui.

      Bises à toi et bonne soirée… de mercredi.

  22. bonjour Quichottine,que de retard j’ai accumulé! lecture que j’aime faire à tête reposée;parfois même fatiguée,je viens me ressourcer..mais depuis quelques jours je préférais m’abstenir plutot que de t’écrire quelques mots ..plus insipides qu’à l’ordinaire.
    Tes textes sont toujors plein de poésie ,d’humanité..mieux vaut les lire en silence,ou avec des commentaires qui te disent quel beau miroir tu nous tends..à travers toutes tes histoires vraies ou imaginaires!
    bises à toi pour cette belle journée

    • Et merci à toi pour tes mots, Angel…

      Je sais bien que cela arrive, et je sais combien tu t’es cherchée…
      Je suis contente de te retrouver.

  23. Je relis…Ton commentaire plus haut. J’aime cette phrase-là : « Merci pour les mots que j’ai compris, merci pour ceux qui me restent à comprendre ». Je la note, si tu permets…C’est ce que j’appelle une phrase « viatique »…

    J’ai lu aussi, un peu, quelques phrases comme « J’aimerais qu’il garde confiance en lui. » je ne sais pas si je vais lui en donner un peu plus mais j’y suis déjà retournée…:) Je sais que ça te fait plaisir, à toi aussi…
    Je t’embrasse…

    • Merci.

      Je suis toujours contente de voir que l’on suit mes liens, et heureuse lorsque d’autres liens se créent.

      Je suis seulement de passage, le plus souvent.

      Prends soin de toi.

  24. toujours de beau monologue passe un bon dimanche

  25. J’aime beaucoup ta façon de présenter tes amis. Toi aussi, on a plaisir à te lire.
    L’image de Louis est très belle.
    Bon dimanche ! Bisoux.

  26. Quelques couleurs, un peu d’eau et le monde change sous le pinceau de cet artiste sans art mais pas dénué de talent. Un artiste au nom de printemps qui pourtant écrit des mots terribles. 

    • C’est vrai… je vois que tu es allée le lire… Merci.

      Chez Dominique aussi, il y a des mots terribles en plus de ses contes. Je sais que je ne lis pas tout, mais je sais que les faits existent.

      Alors, il faut que Louis habille de la tendresse de ses aquarelles ces mots-là aussi.

  27. « écoute…écoute… » tu me donnes envie oh oui d’aller naviguer en ces pages et c’est toi qui rend le lien, le chemin pratiquable à nouveau malgré le silence de DLB. Fidèle et aimante, passionnée, tu me donnes envie d’aller parcourir ses allées comme tu le dis souvent. Je reviendrai te dire mon ressentiment après cette promenade. Alors rendez-vous… bise Quichottine

    • Chez Dominique, je ne lis souvent que les contes et les poèmes… Je sais que j’ai tort, mais c’est ce que je préfère.

      Bises à toi aussi. Merci pour ta longue visite.

  28. Il y a beaucoup de sensibilité dans les mots et les dessins de Louis Fleury , il met des mots sur ses rêves et fait rêver le lecteur ;))
    Bon dimanche Quichottine
    Bisous

  29. Ecoute, ecoute…Nous partons pour l’ailleurs désiré, au son de la Voix…
    Merci Quichottine.
    Marlou

  30. Tu me connais…Je passe mais ne laisse pas toujours de coms…
    J’étais allée, le jour de la sortie de cet article sur le blog d’Iloufou…mais sans savoir comment lui laisser une trace! Je me disais qu’il y avait là de la magie… dans tous les sens: magie de cette si jolie peinture, de ces tons douceurs que j’ai tant aimé! J’y suis retournée aujourd’hui, et …sourire, heureusement que j’ai lu ton commentaire…pour comprendre comment en laisser làa bas! Pas fufutte Mahina….
    Bonne soirée Quichottine

    • Il y a des blogs où les auteurs, je crois, ont envie de nous voir chercher un peu…
      Ou peut-être qu’ils ne savent pas que ce n’est pas si facile de trouver.

      En tout cas, j’avais peur de ne pas avoir été assez claire… Ouf ! Je crois que j’ai réussi à expliquer.

      Merci, Mahina. Passe une bonne soirée aussi.

  31. Un artiste sans art…. ça me fait drôle…
    Tu expliques que ce blog est abandonné, alors, je n’irai pas, je ne veux pas courir le risque de m’attacher et espérer de quelqu’un qui ne s’exprime plus.., et c’est dommage car tu en parles si bien…
    Je te souhaite une belle soirée Quichottine, bisous 

    • Non… Le blog n’est plus abandonné. Louis est revenu, et ce qu’il fait est tout à fait magique. Tu verras.

      Il a compris, je crois, qu’il pouvait avoir des lecteurs, et échanger aussi… Et cela me fait plaisir.

      Certains sont allés, se sont abonnés, comme moi.
      Le seul souci, c’est qu’il faut chaque fois repasser par l’accueil pour pouvoir commenter. Par la page « article », on ne peut pas.

      Si tu vas y faire un tour… tu me diras ?