Mea culpa

Autrefois, lorsque j’étais petite, il y avait un sacrement que l’on disait « de pénitence ».
Nous devions d’abord faire un « examen de conscience ».


« Le lecteur de pierre » de Fontenay
(image © A.A.)

 

Pour cela, nous nous aidions de notre missel. Nous relisions les commandements et nous devions essayer de voir si nous les avions trangressés. Si oui, il y avait des péchés à confesser, à se faire pardonner.

Chaque dimanche à la Messe, tous battaient leur coulpe, de façon plus ou moins sincère, en disant ces mots – en latin alors – « C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute… »

Nous avions toujours quelque chose à nous reprocher… Nous avions tous péché, par action ou par omission. Donc, nous pouvions sans crainte avouer nos fautes.

« Que celui qui n’a rien à se reprocher jette la première pierre… »

Voilà ce dont je voulais vous parler, mais est-ce la bonne façon ? Je n’en sais rien.

Je dois des excuses publiques, à des personnes fort estimables que j’ai grandement offensées.
J’ai rédigé deux billets, ici et là, à la suite d’un constat fait sur leur blog. J’ai mal agi.

Je me suis fiée à ce que je voyais, et j’en ai tiré sans aucun doute de mauvaises conclusions.
Cela s’appelle chez Saadou un « procès d’intention ».

Plutôt que d’en demander tout de suite l’explication aux auteurs, j’ai informé les personnes que je croyais ignorantes du fait.
Cela s’appelle « rapporter »

(mais je l’ai fait à découvert, je n’ai rien d’un corbeau)

 

Je me suis ensuite permis de déposer deux commentaires sur le blog de ces personnes charmantes, pour leur demander pourquoi ils avaient cité des billets entiers sans autorisation…

Je voulais seulement une réponse qui m’aurait satisfaite. J’aurais été ravie de savoir qu’ils avaient pour idée de faire une merveilleuse surprise à leurs auteurs en leur envoyant de nouveaux lecteurs et que c’était une belle chaine d’amitié qui se tissait ainsi, de blog en blog. Quoi de mieux que ces amitiés bloguesques fondées sur le partage ?

Sous l’effet de je ne sais quelle crainte, ils avaient d’abord condamné l’accès de leur blog, puis supprimé l’ensemble de leurs publications. J’étais donc à l’origine du naufrage d’un blog absolument superbe où les billets de mes amis étaient parfaitement mis en valeur.

Si j’avais été samourai, il ne me restait plus qu’à me faire Hara-Kiri tant l’injustice dont j’avais fait preuve était éclatante.
Si j’avais été été le Chevalier à la Triste Figure, j’en serais morte de honte. Blessure d’honneur est inguérissable.

Mais, ce que je ne voulais pas, c’est qu’on pût leur reprocher quoi que ce soit puisque j’étais à l’origine de tous leurs malheurs.

J’avais exprimé mes regrets en public chez un de leurs aminautes (Je ne pouvais le faire chez eux, étant donné que j’avais été « bannie » du blog et que – indésirable – il m’était impossible d’y écrire.)

J’avais recopié, textuellement, ici, les commentaires laissés là-bas, en réponse à la visite d’un des auteurs de ce merveilleux blog détruit par ma faute.

Ceci étant effectué, ce n’était pas suffisant. Il est évident que mes visiteurs ne lisent pas forcément tous les commentaires.

Il me fallait également faire acte de contrition en public, sur mon blog. Je ne pouvais pas le faire dans la bibliothèque, (j’avais annoncé sa fermeture et la plupart des billets n’y étaient plus accessibles) mais je pouvais le faire ici, en Quichottinie.

Alors, c’est vrai, c’est ma très grande faute, j’ai fait du mal (en ne cherchant pas à mieux les connaître) à ceux dont l’intention n’était, en fait, que d’aider ceux qui peinent à se faire une place dans la blogosphère.

Ils l’ont expliqué sur leur blog.

Et me voici à tout jamais condamnée à errer dans la Quichottinie et à ne plus en sortir.
Je me suis exilée moi-même de cette Bibliothèque que j’aimais tant. Ils n’y sont pour rien, vraiment.

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa…

J’ignore s’ils m’absoudront un jour, je crois que j’ai bien trop péché.
Mais, je prends la ferme résolution avec le secours de tous les blogopotes, blogamis et aminautes présents aujourd’hui, de ne plus pécher et de faire pénitence.


Publié le 26/04/09 à 00h00