Albert Camus : Caligula

Un jour, j’ai promis de mettre Camus sur mes étagères… (Un Prix Nobel de Littérature, cela ne se refuse pas !)

Je suis donc allée voir dans ma bibliothèque personnelle, celle qui est… dans la pièce à côté…!

Albert Camus
Tout le monde l’a un jour ou l’autre croisé. Au moins au lycée.

L’étranger… Ça vous rappelle quelque chose ?
La Peste… Ah ! vous auriez pu, aussi, les voir au cinéma !

Moi… je vais en prendre un autre, même si ces deux-là sont sur mes étagères, celui que je préfère, c’est Caligula !

C’est vrai… Après tout, les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas !

J’ai bien aimé Caligula.

Ce n’est pas un roman, c’est vrai… Il a déjà plein de romans dans la Bibliothèque !

Caligula, c’est une pièce de théâtre

– Mais, Quichottine !
Une pièce de théâtre, ça ne se lit pas !
ça va se regarder, s’écouter, au théâtre !

– C’est vrai… l’on peut aussi…
Mais, vous voyez, moi, je ne l’ai jamais vue !
Je l’ai lue… plusieurs fois !

J’aurais voulu la voir… avec Gérard Philipe. C’était l’un de mes acteurs préférés… fut un temps. Gérard Philipe aura toujours pour moi l’âge qu’il avait lorsqu’il l’interpréta Le Cid. Il faudra que je vous en parle… une autre fois !

Là… je vais vous le montrer, un peu plus tard… dans la réalité, tel qu’il était… Libre à vous ensuite de continuer la découverte. Il y a quelques images à trouver, quelques paroles à écouter. Il disait merveilleusement bien Le Petit Prince. Demandez à Kinou et à Maître Po (plusieurs extraits dans ses réponses aux commentaires…)

Dans Caligula, il devait être magnifique !

Oui, je sais, je ne vous ai pas encore parlé de Caligula. C’est un drame, que certains disent « philosophique ». C’est vrai qu’on peut le voir comme ça. On peut aussi se pencher sur la réalité du héros.

Caligula est un empereur romain du premier siècle de notre ère. Le Petit Larousse illustré nous dit que c’était un « déséquilibré mental qui gouverna en tyran et périt assassiné« .  C’est une définition qui pourrait sans doute être complétée, mais, ce n’est pas mon propos.

Imaginez… Nous sommes en 1945 lorsque Gérard Philipe crée le rôle à Paris, au Théâtre Hébertot.
Le public va assister à un drame en quatre actes où il doit oublier au moins l’une des trois unités classiques.

Vous vous souvenez ? Il y avait l’unité d’action, de lieu et de temps. Là, il se déroule trois ans entre la première scène et la dernière… ça fait beaucoup !

Caligula est quelqu’un de peu recommendable. Pour lui, ce qui compte, c’est de repousser continuellement les limites du possible

Vous êtes prêts ?

Trois coups, le rideau se lève sur le palais de l’empereur.
Des patriciens sont là, ils s’interrogent sur l’absence de Caligula.
Il est parti depuis trois jours… trois jours, trois ans… l’absence aurait pu durer davantage.

Chagrin d’amour ?
Drôle d’amour que celui de notre jeune empereur !

« Il aimait Drusilla, c’est entendu. Mais elle était sa soeur, en somme. Coucher avec elle, c’était déjà beaucoup. Mais bouleverser Rome parce qu’elle est morte, cela dépasse les bornes. […] En tout cas la raison d’État ne peut admettre un inceste qui prend l’allure des tragédies. L’inceste, soit, mais discret. »

(Caligula, I, 1)

Lorsqu’il entre en scène (au début de la troisième…), Caligula doit, selon les indications données par l’auteur, se conformer à ces mots :

[…] Il a l’air égaré, il est sale, il a les cheveux pleins d’eau et les jambes souillées. Il porte plusieurs fois la main à sa bouche. Il avance vers le miroir et s’arrête dès qu’il aperçoit sa propre image. […]

(Caligula, I, 3)

Il faut d’ailleurs noter que cette troisième scène est muette. L’acteur doit exprimer des sentiments, sans les dire, uniquement en attitudes, en gestes. Il n’a que des indications, onze lignes, et tout se joue là. C’est à ce moment précis qu’il saura ou non rendre attentifs les spectateurs.

Caligula, c’est clair, ne supporte pas de se regarder dans une glace.
Forcément… s’il entretenait une relation incestueuse avec sa soeur, il a de quoi ne pas s’aimer soi.

Eh bien, non ! Ce serait trop simple. Caligula, au début de la pièce vient de passer trois jours à chercher… la lune !
Pourquoi ? Parce qu’il ne l’a pas !
Il parle de besoin d’impossible, de monde insupportable… Écoutez-le :

[…] Je me suis senti tout d’un coup un besoin d’impossible. Les choses telles qu’elles sont ne me semblent pas satisfaisantes.

[…] Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde.

(Caligula, I, 4)

Mais ça ne suffit pas, il explique à son confident, Hélicon, que cela n’a rien à voir avec son amour perdu.

Je sais aussi ce que tu penses. Que d’histoires pour la mort d’une femme ! Non, ce n’est pas cela. Je crois me souvenir, il est vrai, qu’il y a quelques jours, une femme que j’aimais est morte. Mais qu’est-ce que l’amour ? Peu de chose. Cette mort n’est rien, je te le jure ; elle est seulement le signe d’une vérité qui me rend la lune nécessaire. C’est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.

[…]

Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.

(Caligula, I, 4)

Les hommes ne sont pas heureux… Et, s’ils ne s’en inquiètent pas, c’est qu’ils vivent dans le mensonge. Caligula se met en tête de leur apprendre la vérité.

Hélicon promet de l’aider…  Hélicon… Ce se
ra le « spectateur » de Caligula. Il le dit au début de la scène cinq.

Je ne suis pas son confident, je suis son spectateur, c’est plus sage.

[…] Caïus est un idéaliste, tout le monde le sait. Autant dire qu’il n’a pas encore compris. Moi, oui, c’est pourquoi je ne m’occupe de rien. Mais si Caïus se met à comprendre, il est capable, au contraire, avec son bon petit coeur, de s’occuper de tout. Et Dieu sait ce que ça nous coûtera. […]

(Caligula, I, 5)

Il leur en coûtera, beaucoup ! Il va mettre en pratique, rendre possible, un à un, tout ce qui était impossible auparavant… Il a décidé d’aller jusqu’au bout de la logique… Il a décidé que sa liberté n’avait pas de frontière…

C’est un voyage à faire. Il ne nous conduit pas au bout de la nuit, mais à travers un univers impitoyable que Caïus (Caligula) va vider peu à peu de tout ce qui n’est pas conforme à sa vérité.

Le reste, il vous faudra le lire…

Albert Camus
Caligula, (suivi de Le Malentendu)
Nouvelles versions
Le livre de poche, 1971
© Gallimard, 1958.

87 commentaires à propos de “Albert Camus : Caligula”

  1. je parcours actuellement « l’homme révolté » mais je préfère de loin gérard philippe :-))
    big bisous

    • Je n’ai jamais lu L’homme révolté.
      Mais je suis d’accord avec toi pour Gérard Philipe… Inoubliable quand on l’a vu…

  2. C’est vrai qu’il y a en lui une beauté indéniable, reculer ses limites n’est pas donné à tous

    • On ne peut pas toujours le faire… et d’ailleurs, est-ce souhaitable ?

      Parlais-tu de Gérard Philipe ? Je ne sais où se situent les limites d’un acteur.
      L’un de mes meilleurs souvenirs… Gérard Philippe dans Fanfan la Tulipe.

  3. Comme tu ll’écris les goûts et les couleurs ne se discutent pas !!! Néanmoins j’aime bien camus et particulièrement l’étranger. Bises

    • C’est vrai que j’aime aussi… Je crois qu’il y a peu de choses que je n’ai pas aimées dans ce que j’ai lu de lui.

      … mais je n’ai pas tout lu ! (sourire)

  4. Je crois que pour Camus, le secret du bonheur était de s’accommoder de toutes les catastrophes…
    De Caligula, donc…
    Je reste fasciné par la précision tranchante de sa pensée, et bien sûr, comme tu le sais, adepte de « son » absurde !
    « La vie est d’autant mieux vécue, qu’elle n’a pas de sens », qu’il a dit Albert.
    Une formule qui résume parfaitement sa pensée… et dont Caligula illustre à la fois le non sens et l’absurde ! 
    Mais je n’ai jamais vu la pièce… peut-être son message était ailleurs…
    Bisous

    • C’est sans doute une des traductions possibles.

      « La vie est d’autant mieux vécue, qu’elle n’a pas de sens »… Je ne sais pas. Je pense que tant que l’on ne se dit pas que la vie n’a pas de sens, on peut être heureux d’être là. C’est un peu différent…

      Je n’ai jamais vu la pièce non plus… Je crois qu’il n’a fait que dire différemment ce qu’il répétait par ailleurs. Il en a profité pour adapter un personnage historique à une actualité brûlante…tout en en faisant le messager de ses propres pensées.

      Je ne sais pas. Je crois que rien n’est simple dans Camus. Il faut en faire la lecture, et cette lecture peut avoir plusieurs degrés…

      Mais il en est souvent ainsi… Ne crois-tu pas, Monsieur l’Écrivain ?

  5. Bonjour Quich…;
    Je vais te le dire franchement. Généralement, je n’aime pas les longueslectures, mais là, j’ai commencé à lire le titre de cet article, par curiosté, les 5 premieres lignes puis le reste. Cela m’a pris quelques minutes mais j’ys suis arrivé. Et pour tout dire, j’ai adoré le texte…

    Reviens chez moi quand bon te frappe !!!

    Hahaha…

    Bonne continuation !!!

    Chogami !!!

  6. J’aime bcp les extraits que tu as choisis….Chercher au-delà de la réalité , »la lune » est un rêve insensé mais combien grisant…Caligula ,un peu fou, certes,mais reflet de notre âme tourmentée. BIses VITA

    Je pars dimanche,ai programmé des articles.A bientôt.  VITA

    • Merci…

      Chacun a des rêves inaccessibles, mais ce qui est fou, c’est de vouloir les réaliser.

      Bon voyage, Vita !

  7. Vaguement entrevu à l’école il y a trés longtemps, Caligula; mais j’ai beaucoup aimé ses romans. A+

  8. Alors comme ça, tu te perds dans tes musiques !
    C’est absurde… (ça c’est pour rester dans la « tonalité »)
    Achète donc un GPS ! lol
    (Bon, je sais, je suis pas drôle… Mais tu sais, pour un samedi, c’est pas si mal !)
    Bisous…
     

    • Pour le GPS, j’y pense !

      Je me perds partout en ce moment, alors, pourquoi pas en musique…

      Aujourd’hui, ce serait plutôt par là…

  9. Réponse: la ville c’est Pau et dans le parc à côté de la gare

    Camus c’est du balèze, Caligula c’est du vraiment très spécial alors on dit (en mathématiques quie st une science exacte) que moins par moins ça donne plus. Et avec la vision que tu nous livres… j’avoue que les maths c’est vraiment exact et que  – x – ça fait vraiment plus.
    Mais j’attendrai quand même les nuits de pleine lune pour le lire.

    Bonne journée

    • Merci pour ta réponse… Mais aussi pour ta démonstration mathématique ! Moi, ça me va bien les maths !

      Une nuit de pleine lune ? Moi, à ta place, j’aurais peur… qui sait si tu ne le verras pas débarquer en personne… il est peut-être encore à sa recherche ?

      Gros bisous, Alphomega !

  10. gérard pholippe et camus…wahou…
    besos
    tilk
    mon expo arrive a grand pas…
    je suis un pe débordé

    • Je sais que tu es débordé… et je suis touchée de voir que tu passes quand même dans la bibliothèque.

      Tous mes voeux pour ton expo, Tilk.

      Besos

  11. Caligula, Lorenzaccio, Le Cid, Le Prince de Hombourg. Est-ce parce qu’il y avait Gérard Philippe sur la couverture que j’ai autant aimé ces pièces lorsque j’étais lycéenne ? Je ne m’étais jamais posé la question jusqu’à présent ;-*)

    • Je ne m’étais pas posé la question… mais, je n’arrive pas à dissocier les deux !

      Merci d’être passée… Gros bisous

  12. Gérard Philippe reste et restera un de mes acteurs préféres
    J’ai lu l’etranger mais pas Caligula, mais tu as raison une piece de theatre cela se lit. Mon ado faisant du theatre qui est qui lit l’auteur dont elle va interpreter le texte et qui l’a fait repeter.
    Caligula un empereur tyrannique, mais il n’y a pas eu que lui je crois

    Tu sais nos malles etaient lourdes car j’ai emmené des livres de ma bibliothèque et l’ado a pas arreter d’en descendre de sa salle de jeux.
    Le comble, elle en remet encore dans les valises.
    J’ai pensé à toi dans mon article parce que si j’avais pu j’aurais emmené ma bibliotheque en entier.

    grosses bises Quichottine

    • C’est vrai, tu as raison, Caligula n’a pas été le seul tyran…

      Je sais bien combien il a dû être dur pour toi de devoir trier… d’éliminer les livres que tu ne pouvais pas emporter.

      J’espère que tu en auras quand même suffisamment pour t’aider à passer le temps, là-bas ! Quel courage tu as !

      J’ai tendance à comprendre ton ado et surtout à trouver splendide qu’elle aime les livres !

      Gros bisous à toi aussi, Oursonne !

  13. Oui, je crois que le théâtre ne se lit pas … mais ainsi raconté par toi, c’est du pur bonheur ! Bonne soirée Quichottine ! Gros bisous

    • Merci, Bandolera…

      Moi,, je crois qu’il peut se lire. mais c’est vrai que c’est autre chose de le voir jouer !

      Bonne soirée à toi aussi…

  14. C’est le groupe The Cure qui s’inspira de l’oeuvre de Camus pour l’un de ses albums

  15. Coucou, et bien je viens de faire ma lecture du soir
    Très prenant ce texte, interessant
    Bisous et bon week-end

  16. J’aime aussi cette musique… Pour moi,il n’y a aucune frontière…
    Je trouve seulement le pianiste un peu « coincé » ! lol
    Bisous

    • Je sais bien… Mais n’as-tu pas de préférences ?

      Morte de rire pour le pianiste… Moi, c’est seulement la musique que j’écoutais… 😉

  17. Bonsoir Quichottine, j’ai beaucoup aimé l’Etranger par contre je découvre Caligula, l’occasion d’une prochaine lecture. Gérard Philippe un acteur merveilleux et si sensible. Encore un bon moment. Merci et bon week-end.

  18. Si j’ai lu la peste et l’étranger, je ne connaissais pas caligula. Il faut dire que je lis rarement les pièces de théâtre.
    Ma mère qui adorait gérard philipe connait sûrement.

  19. J’ai lu La peste et l’Etranger mais pas Caligula. Je suis d’accord Quichottine, Camus a sa place dans la bibliothèque. J’ai toujours associé dans mon esprit Gérard Philipe à Julien Sorel,  ce qui m’a fait apprécié l’oeuvre de Stendahl, je pense à cet inoubliable acteur lorsque je vais à Ramatuelle.
    Santounette

    • Je suis d’accord avec toi… J’attendais que quelqu’un en parle pour pouvoir continuer avec ce film !

      Merci d’être là

  20. Deux pièces hantent mon existence depuis des décennies. Les Caprices de Marianne et Caligula.

    Caligula, je l’ai vu à la Comédie Française, il y a déjà pas mal d’années, dans une mise en scène très particulière. Mais je ne suis pas sûr que Gérard Philipe corresponde  vraiment à l’idée que je me fais de l’empereur romain. C’est ça, l’avantage de lire le théâtre.

    Au passage, Caligula ne couchait pas qu’avec sa soeur Drusilla, mais aussi avec un cheval 😉

    Quant au film évoqué plus haut, s’il s’agit de celui avec Malcolm McDowell, il n’a rien à voir avec la pièce. C’est un film historique à tendance pornographique (certains penseront même que c’est plutôt le contraire)… Cela dit, je l’aime bien, moi, ce film ;-Þ

    • Des décennies ? ah… je souris… Tant que tu ne dis pas des siècles, ça me va ;-)))

      Je n’ai vu au théâtre ni l’une ni l’autre… mais j’ai lu les deux !

      La Comédie Française m’a offert certaines mises en scène des classiques, Molière, Racine, Corneille aussi… mais je ne suis pas allée au-delà de ce XVIIe !

      Bon, en ce qui concerne le cheval de Caligula, disons que l’empereur avait transgressé tous les interdits.

      Pour le film, je ne peux pas te dire, je ne l’ai pas vu. Tu pourras toujours écrire à ce sujet.

      J’aime bien prendre, chez toi, mes billets de cinéma ! 😉

  21. Tu sais ..je viens de m’apercevoir que je ne t’avais jamais remerciée…c’est moche hein??

    Tu vois Camus pour moi c’est le reve brisé, c’est l’incompréhension de ses compatriotes…évidemment au delà de son oeuvre , je le vois comme un homme qui a cru à une réconciliation entre les deux communautés qui s’entredéchiraient–N’oublie par qu’il disait , au moment de sa remise du prix Nobel, « entre la paix et ma mère, je choisis ma mère »…voulant dire par cela qu’il préfèrait le respect de la personne humaine au compromis politique..Malheureusement c’était une voix dans le désert et nous avons perdu avec lui, qui est parti trop tot, un homme de « vraie paix ».
    merci Quichottine d’avoir évoqué ce grand personnage et je voulais simplement compléter l’évocation de notre compatriote..
    bises

    • Mais non, ce n’est pas moche… j’ai tant tardé à écrire ce billet !!!

      Je crois que nombreux sont ceux aujourd’hui, au moins dans le milieu universitaire, qui travaillent pour faire mieux connaître son oeuvre et sans doute effacer cette incompréhension.

      Je crois que tu as raison… un homme de « vraie paix ».

      Personnellement, je connais mal Camus. J’ai eu pour lui des « coups de coeur », comme j’en ai pour d’autres auteurs, et c’est vrai que je regrette parfois de ne pas mieux savoir parler de ce qu’ils pensaient ou de ce qu’ils étaient dans la réalité.

      Pourtant, je suis certaine que lorsqu’ils savent nous entraîner avec tant de passion dans leurs écrits, il ne peut s’agir que de personnes qui ne laisseraient pas indifférentes dans la « vraie vie ».

      Camus était, sans aucun doute, un grand Monsieur… et un immense écrivain !

      Merci pour ton passage… et pour tes mots.

  22. Bonjour,

    Suis hors des mots normalement mais un écrivain est-il jamais hors de ce qui le fait vivre… donc j’écris ici ailleurs et je fais un tour sur notre blog des Cahiers juste pour voir si tout va… Merci de ton regard désormais familier et solidaire sur mes petites écritures et sur nos créations des banlieues. J’ai visité la page que tu nous consacres sur ton blog et encore une fois merci de ce lien au sens où écrire pour moi c’est se relier entre nous et refaire un acte solidaire à chaque mot…
    Du même
    clin d’oeil j’ai visionné rapide tes articles et vraiment les coïncidences poétiques m’épateront toujours ! Caligula de Camus c’est évident que c’est mon bouquin top avec L’homme révolté et j’ai écrit là-dessus un court texte que je pourrait te donner en lien si ça te dit… Caligula c’est Bardamu c’est la démesure totale et la grandeur ! Alors aujourd’hui tu penses un peu la grandeur ! Caligula n’a qu’un désir intime et total : qu’on aille lui chercher la lune… et quand il en fait la demande à Hélicon c’est tout le Camus qui m’éblouit que je sens là et qu’il a sacrément réprimé…
    Et c’est le personnage auquel forcé on s’identifie aussitôt de Scipion le poète enfant à la pureté de nuages qui ne peux même pas être tué car il est au-delà de la mort… Voilà deux mots mais je pourrais en causer des pages vu que comme tu sais il a inspiré la fin de mon p’tit bouquin Par la queue des diables et que c’est un texte absolu et complètement actuel plus que jamais vu là où on s’est déjà abaissés…
    Bonne suite de rêves et à bientôt. Dominique

    • Bonjour,

      Je crois que tu n’es jamais hors des mots, Dominique. Merci d’être passée…
      C’est vrai que les coïncidences sont souvent surprenantes…

      … et, tu vois, je suis heureuse que Caligula t’ait plu.

      Je n’ai pas encore fini de tout lire, chez toi… mais je vais avoir un peu de temps encore pour continuer ma lecture. Je sais que j’ai beaucoup à faire (sourire)

      Merci pour tes mots qui me touchent beaucoup.

      À très bientôt… sans doute chez toi.

  23. Bonjour
    Il y avait longtemps, j’ai survolé par moment ton blog, réflechis aussi…
    Tu me donne l’occasion avec Camus de parler d’une de mes premières expériences au théâtre. C’est avec cette pièce, que j’ai pus voir, écouter et sentir la présence des acteurs sur une scène.
    C’était début des années 80, Jean-Claude Frison était Caligula. La chance de voir cet acteur Belge en pleine gloire au Théâtre National de Belgique ne fut pas bénéfique pour d’autres pièces que j’ai vue par la suite. La barre, pour ma « première » avit été mise très haute avec la rencontre de Caligula. J’avais devant moi un fou, poètique et philosophe.
    C’est très désatabilisant comme première pièce, car le temps ne passe pas normalement, le fil du temps est par moment décousu.
    En 2005, Jean-Claude Frison interpréta Don Quichotte, je l’ai raté. Lui qui est grand et mince, a l’âge du Bel Hidalgo, bien que je ne sois plus sûr que Cervantès nous ai donné l’âge de son Chevalier, Frison devait certainement faire un Don Quichotte ressemblant. Mais ce n’est pas le plus important pour un acteur de scène, l’important est qu’il soit le personnage.
    Gerard Philippe devait être de ceux-là, ceux qui nous font oublier leur nom et nous emporte dans l’histoire que, finalement, nous venons voir et écouter au théâtre.
    Je ne crois pas qu’en lisant une pièce, on puisse ressentir la même chose, a moins de se déconnecter et d’y plonger, d’une traite, dans un état second, avec une « vue » précise de chaque personnage et de la place que l’on prend soi-même dans cet espace ainsi créé.

    • Je sais, Mr Yoyo… j’ai bien aimé toutes tes visites… Tu me manquais.

      Tu as résolu tes problèmes de connexion ?

      Pour le théâtre… il est certain que si tu commences avec Caligula et un grand acteur, tu vas avoir du mal ensuite…

      Tu vois, je crois que j’ai beaucoup de chance, parce que j’ai vu peu de pièces de théâtre, mais toujours bien jouées, ce qui fait que j’imagine mal un « navet ».

      Il m’est arrivé bien souvent de « lire » du théâtre… mais je dois avouer que, chaque fois, je mettais en scène en pensée mes acteurs préférés… (sourire)

      Alors, c’est vrai… je triche !

      Je suis une drôle de lectrice !

      Merci d’être passé, Mr Yoyo, cela m’a fait plaisir…

  24. La Peste !  Albert Camus…j’en ai été marquée à vie ! d’ailleurs tu vois bien ,que ne lisant que très peu des livres sur ordi ( je n’aime pas ) là…je me suis arrêtée , un attrait magnétique , oui quasiment magnétique …dû aussi à ton talent qui me donne grande envie d’acheter ce livre ! Grand merci Quichottine pour ce moment passionnant – bisous instruits (par toi , parce que j’ignorais ce dont tu nous parles )

    • Je suis contente si j’ai pu t’apporter quelque chose. Je dois dire que moi non plus je n’aime pas lire de livres sur écran… je préfèrele contact du papier…

      Merci d’être là…

  25. Caligula, Lorenzaccio, Le Cid, Le Prince de Hombourg. Est-ce parce qu’il y avait Gérard Philippe sur la couverture que j’ai autant aimé ces pièces lorsque j’étais lycéenne ? Je ne m’étais jamais posé la question jusqu’à présent ;-*)

  26. Deux pièces hantent mon existence depuis des décennies. Les Caprices de Marianne et Caligula.

    Caligula, je l’ai vu à la Comédie Française, il y a déjà pas mal d’années, dans une mise en scène très particulière. Mais je ne suis pas sûr que Gérard Philipe corresponde  vraiment à l’idée que je me fais de l’empereur romain. C’est ça, l’avantage de lire le théâtre.

    Au passage, Caligula ne couchait pas qu’avec sa soeur Drusilla, mais aussi avec un cheval 😉

    Quant au film évoqué plus haut, s’il s’agit de celui avec Malcolm McDowell, il n’a rien à voir avec la pièce. C’est un film historique à tendance pornographique (certains penseront même que c’est plutôt le contraire)… Cela dit, je l’aime bien, moi, ce film ;-Þ

  27. J’ai vu la pièce, il y a longtemps, mais hélàs! pas avec Gérard Philippe… Je crois que c’est une pièce plus à lire qu’à voir jouer, justement. Pour la digérer lentement.
    Elle est sans concession sur le plan humain: la folie d’avoir une vérité (celle de Caïus) envers et contre tous et de l’imposer. Quand on est tout petit dans un coin, ce n’est pas gênant, mais quand on est Caligula ou Hitler, c’est terrible.

    j’ai une passion pour Camus, mais pour que tu mesures ce que je ressens pour son oeuvre, et pour l’homme qu’il fut aussi, moi qui ne vais jamais sur le tombes,  à Lourmarin l’an dernier, je me suis recueillie sur la sienne faite de lauriers et de lavande… et j’ai pensé à « la chute » qui reste pour moi ce tremblement atcoce de la culpabilité.

    Bonne journée Quichottine, merci pour lui.

    • Ah, je suis donc contente de l’avoir découverte par l’écrit !

      … Je suis d’accord avec toi, le parallèle était facile à faire, je ne l’ai pas fait mais j’ai donné la clef. Je suis heureuse que tu aies ouvert la porte !

      … Je crois que nous avons beaucoup de points communs, Polly !

      C’est vrai que je n’ai pas parlé d’autres oeuvres… il faudra que je mette Camus dans mes auteurs…

      Bonne journée à toi, Polly !

  28. Je n’ai pas vu – hélas- Gérard Philippe jouer CALIGULA …
    Cette pièce je l’ai mise en scène d’une manière tout à fait particulière … Si tu veux quelques photos de spectcale je peux t’en envoyer pour la bibliothèque …
    LIZAGRECE

    • Si tu les envoies, je les utiliserai en illustration de ce billet, avec ta permission… si je peux.

      Merci.

  29. J’ai honte… je n’ai pas lu ni vu Caligula… mes seuls souvenirs de lui sont … mes cours de latin… Quant à Camus, il est aussi dans les oubliettes. Merci de me le faire revivre…
    Une citation …
    « La bêtise insiste toujours ». (La Peste)
    Bonne journée

    • Grosse lacune, chez moi… Je n’ai pas fait de latin, ou si peu qu’il ne me reste pas grand chose !

      Merci pour cette citation… La bêtise peut être un fléau !

      Bonne journée à toi aussi

  30. C’ est vrai que Gérard Philippe devait être génial dans ce rôle….
    C’ était un acteur vraiment hors-pair.
    Je suppose que le grand espace blanc est une vidéo, et non pas un trou de mêmoire .Style:  » je laisse un espace ici, quand la transition me viendra à l’ esprit, je le rajouterai ».
    Quand mes problèmes administratifs seront résolus, j’ irai faire réparer ma machine qui déc….. de plus en plus.
    Gros bisous ma Quich’

    • Oui, c’est une vidéo… mais ce n’est pas grave si tu n’as pas pu la voir…

      J’avais eu envie de le revoir. Je le trouvais charmant !

      … mais je suis morte de rire pour l’explication que tu donnes pour cet espace blanc !
      Merci pour ce rire de l’après-midi !

      Gros bisous à toi aussi

  31. L’étranger … un classique ! Par contre, je n’ai pas lu ni vu Caligula …

    Bonne journée Quichottine.
    Bisous

    • On ne peut pas tout lire !

      Bonne journée à toi aussi, Cali !

      (tu n’as pas vu que tu avais échappé de justesse à un coup d’état…)

  32. L’étranger … un classique ! Par contre, je n’ai pas lu ni vu Caligula …

    Bonne journée Quichottine.
    Bisous

  33. coucou…Je te fais une petite salade ..tu sais tout ça sans doute

    Il existe une version de 1941 en trois actes, publiée en 1984, dans les Cahiers Albert Camus.

    Entre les deux versions, la guerre et l’occupation ; et la démonstration par l’horreur qu’un nihilisme absolu n’est pas défendable force Camus à reforger sa pièce, plus politique peut-être, en particulier en faisant prendre plus de poids au personnage de Cherea, qui comprend Caligula et sa logique implacable de l’absurde mais refuse d’y adhérer, car il ne peut nier l’homme, il ne peut nier la vie au nom de son intelligence.
    .. »camus disait que l’absurde c’est la raison lucide qui constate ses limites  » …avec hitler et caligula , il n’est plus question de raison…bref ..
      les citations ,avec evene ,c’est facile! .allez, j’ai passé un bon moment de recherche grâce à toi !
    bisettes (c’est toujours d’actualité …la « folie » chez les politiques ..)
    On peut avoir une idée de caligula sans faire de latin , ceci dit !…

    • Non, je ne savais pas « tout »… Je dois dire que je me suis davantage attachée au texte qu’à ce qui l’entourait.

      Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours bien aimé cette pièce.

      Peut-être pour ce qu’elle m’apporte de réponses à des questions que je ne posais pas. (sourire)

      Merci d’être là, Nymphea.

  34. coucou…Je te fais une petite salade ..tu sais tout ça sans doute

    Il existe une version de 1941 en trois actes, publiée en 1984, dans les Cahiers Albert Camus.

    Entre les deux versions, la guerre et l’occupation ; et la démonstration par l’horreur qu’un nihilisme absolu n’est pas défendable force Camus à reforger sa pièce, plus politique peut-être, en particulier en faisant prendre plus de poids au personnage de Cherea, qui comprend Caligula et sa logique implacable de l’absurde mais refuse d’y adhérer, car il ne peut nier l’homme, il ne peut nier la vie au nom de son intelligence.
    .. »camus disait que l’absurde c’est la raison lucide qui constate ses limites  » …avec hitler et caligula , il n’est plus question de raison…bref ..
      les citations ,avec evene ,c’est facile! .allez, j’ai passé un bon moment de recherche grâce à toi !
    bisettes (c’est toujours d’actualité …la « folie » chez les politiques ..)
    On peut avoir une idée de caligula sans faire de latin , ceci dit !…

  35. Je reviens, pour Camus et pour toi aussi.
    Tu as mis un extrait de Faust avec un Michel Simon absolument génial, quel acteur celui-là!

    Passe un bon week-end.
    Je t’embrasse Quichottine.

    • Je suis d’accord pour Michel Simon… et là, je dois dire qu’il est vraiment génial (euh… je ne fais que répéter ce que tu as dit !… suis fatiguée, moi… ;-)))

      Bon weekend à toi aussi, Polly.

  36. Je me souviens l’avoir lu au bahut et j’avoue qu’il ne m’avait pas passionnée … enfin, à cette époque, j’était plutêt branchée André Gide …
    Bon samedi et à lundi ! Demain, je bosse … Bisoux.

    • Forcément… ce n’est pas tout à fait pareil.

      Gide, j’aime bien aussi.

      Bon dimanche laborieux  ;-)))

  37. Je me souviens l’avoir lu au bahut et j’avoue qu’il ne m’avait pas passionnée … enfin, à cette époque, j’était plutêt branchée André Gide …
    Bon samedi et à lundi ! Demain, je bosse … Bisoux.

  38. Coucou Quichottine, je me rappelle de l’Etranger, lu il y a fort longtemps, mais c’est sympa de ta part d’exciter notre curiosité envers ce Calligula de Camus.
    Il faudrait que je le trouve à la médiathèque pour le découvrir un peu plus.
    Gros bisous et bonne journée,

    • Je ne sais si tu auras le temps… mais, si tu le lis, dis-moi ce que tu en penses…

      Bonne journée à toi aussi, Muad !

  39. C’est honteux, n’est –  ce pas….mais ce Caligula ne réussit pas à me faire horreur…..il veut quelque chose qui ne soit pas de ce monde, meme si dément….et il veut que sa liberté n’ait pas de frontières…

    Faut – il donc, pour cela, etre impitoyable et cruel ???
    Meme si l’on est femme ????

    • Je ne sais pas si c’est honteux…

      Lorsque je le lisais, je ne voyais pas forcément le monstre, je voyais celui à qui l’on venait de montrer qu’il ne servait à rien de croire en ses rêves… et qui ne voulait pas s’y résoudre.

      Il se voulait libre de choisir… quel qu’en soit le prix.

      Et, contrairement à d’autres, il avait le pouvoir d’en faire à sa guise.

      Je ne sais pas s’il faut être impitoyable et cruel… Tu vois, je me demande si l’on peut continuer à faire ce que l’on veut si l’on commence à prendre garde à ceux qui souffriraient à cause de ces frontières repoussées… Cependant, en repoussant « trop » les limites, il s’est perdu lui même. Ceux qui subissaient l’ont tué.

      Je ne sais pas quelle serait la différence entre un homme et une femme à ce sujet. Une femme peut-elle être libre ? Je pense qu’il arrive qu’elle puisse choisir ses chaînes…

  40. je ne connais pas la version « G. PHILIPPE » mais j’ai vu CALIGULA au cinéma il y a très longteps, je ne sais pas si c’était fidèle à la pièce d’origine, mais j’ai été écoeurée de violences et d’images assez dégoutantes….
    bonne soirée,

    • Je crois que je comprends mieux, en te lisant, la réflexion de Polly.

      Tu vois, lorsqu’un texte qui a été écrit pour le théâtre est porté au cinéma, le metteur en scène n’hésite pas à « montrer » ce qui n’était que « suggéré », ce que le spectateur ne pouvait qu’imaginer.

      Je pense que c’est pour ça que tu gardes en mémoire des images dégoûtantes.

      Je crois que la lecture évite cet écueil.

      La violence et l’horreur sont présentes, mais d’une façon différente.

      Je crois que tu peux l’imaginer en rapprochant ce que te montre un article dans le journal ou le même sujet sur l’écran de ton téléviseur… l’impact est autre.

      Bonne soirée à toi, Estelle !

  41. ah Gérard ce mythe géant ! et associé a Albert Camus quel duo !
    il faudra que je lise ce livre un jour , encore un que je dois , mais tu sais je lis beaucoup même si je n’en ai pas  » l’air  » beaucoup que parfois j’ai une liste d’attente ! dans notre ville bientot , nous avons le festival d’Epos qui est un festival de contes et légendes , j’ai vu qu’il y en avait un avec Don quichotte , je vais surveiller celà et me renseigner , je te tiendrai au courant  et tacherai d’aller écouter ,*gros bisous d’iris

  42. Personnage peu attachant que j’aurais du mal à lire dans la recherche de « sa vérité ».
    Bonne nuit Quichottine,
    Alrisha