El Greco

Je voulais, pour vous faire attendre mon retour, vous montrer une image… un tableau.

Je sais, je vous en avais déjà montré un… mais ce n’était qu’une illustration, ça ne compte pas.

Et puis, d’ailleurs, je peux faire ce que je veux dans la bibliothèque… Je peux publier ou pas, vous montrer ou non les images de mes livres, rire ou pleurer, vous parler ou même vous faire la tête…

Non ? Vous ne voulez pas ?
Tant pis…

Vous ne me verrez donc pas en train de bouder dans mon coin. Pourtant je vous assure que c’est un spectacle qui mérite le détour. C’est vrai ! Il faudra que je vous montre… un jour, pas aujourd’hui !

Donc, je voulais vous montrer un tableau, un tableau…

de Dhominikos Theotokopoulos, dit « El Greco » (1541-1614).

Comme son nom ne le dit pas, c’est un peintre espagnol du Siècle d’Or. ll a peut-être lu Don Quichotte. C’est vrai, Cervantès et lui sont contemporains. Par contre, il n’a pas pu lire la seconde partie du roman, puisqu’elle ne paraît qu’en 1615.

Vous imaginez, une rencontre entre Cervantès et Le Greco ? Moi oui. Je me dis qu’après tout, si don Quichotte est si souvent représenté comme un chevalier tout en longueur, c’est peut-être parce que les premiers illustrateurs connaissaient ce chevalier…

Quel chevalier ?

Vous êtes trop pressés, je sais bien que je vous ai fait peur en vous parlant hier du départ de Kinou, en vous disant que je réfléchissais… Mais ce n’est pas une raison pour m’empêcher de bavarder.
Voulez-vous un peu de thé ?

Non ?… Bon, il ne me reste que quelques chocolats de la Saint Valentin… des chocolats en coeur qui venaient de chez Clo. Mais, je les partagerai avec vous, si vous êtes bien sages… Chut ! Je vous le montre…

080217_El_Greco.jpg El Greco
Le Chevalier à la main sur la poitrine, 1580
(Huile sur toile, 81,8 cm x 65,8 cm)
Musée du Prado, Madrid

C’est un tableau un peu sombre, mais dans lequel je ne vois aucune angoisse, aucun trouble.

Il est très rassurant.

 

En fait, vous ne le savez pas, mais il vient de faire une promesse. Il servira, Dieu et son Roi… et accessoirement, la Dame de ses pensées, celle qu’il a choisie, non pas parce qu’elle est belle ou riche, non, parce qu’elle lui a souri, un jour, en sortant de l’église.

Il n’a presque rien vu de son visage, à demi caché sous sa mantille de dentelle noire, comme est noir son pourpoint et sont noires ses chausses. Son coeur, il le sait, ne battra désormais que pour elle. On lui a dit son nom : elle s’appelle Dulcinée.

Chaque soir, à la chandelle, il lui écrit, des lettres qu’il n’ose pas lui envoyer. Chaque soir et chaque matin, sous ses fenêtres, il paye des Tunas, pour qu’elles chantent pour elle. Parfois, la dame se montre, une ombre derrière la jalousie de fer forgé. Le plus souvent les lourds rideaux la cachent aux regards qui se voudraient insdiscrets.

Il porte au côté droit une épée de famille ciselée à Tolède… Il jure qu’il se battrait pour elle si l’on osait porter atteinte à son honneur.

Cette épée est tachée du sang des félons et des traîtres… Mais jamais, au grand jamais, il n’a blessé d’innocent.

Il pourrait s’appeler Diego de la Vega… mais il s’appelle Alonso Quijana et il rêve.

74 commentaires à propos de “El Greco”

  1. Bonjour de Canton en Chine,très belle toile,effectivement très calme, moi je vois l’épée de son côté gauche,et il n’a rien de diégo tel que l’on peut le voir dans les films , bon dimanche bye

    • Chut !!! C’est exprès… c’est pour savoir si tout le monde lit ! … 20/20, Dany !

      Bon dimanche à toi aussi…

  2. tu sais que nous avons une chose en commun el greco et moi…
    on est espagnol?..non pas ça autre chose …on peint?…non ça c’est pas la même chose on joue pas dans la même categorie je ne me permettrais pas…on est tous les deux daltoniens..eh oui..incroyable ….el greco était daltonien..
    besos
    tilk

  3. Mais à quoi rêve t’il, peut être regrette t’il d’avoir fait cette promesse de servir son roi et de se lancer dans des guerres sanglantes au prix de sa vie. Bon dimanche sous le soleil. BIses

    • Je ne le pense pas… Tu vois, le sens de l’honneur était très important, je crois qu’il l’est toujours aujourd’hui.

      Je connais des personnes qui seraient capables de donner leur vie pour ce en quoi ils croient.

      Bon dimanche à toi aussi, Martine.

  4. bonjour quichottine, avant de filer faire le marché pas les courses mais les municipales, je passe par chez toi et je tombe sur ce tableau et ce superbe personnage. Ma maman était espagnole, et elle avait dans son tiroir un livre avec les photos de tableaux des peintres espagnols et j’ai gardé au fond de mon coeur une grande tendresse pour tous ces portraits apercu au long de mon enfance, et d’en revoir un ce matin si beau, si chevaleresque, m’a fait chaud au coeur
    grosses bises du dimanche

    • C’est une belle coïncidence, Oursonne !

      Je te souhaite une bonne fin de campagne électorale…
      Bisous à toi aussi

  5. Hé hé, j’ai tout lu moi aussi lol et je vois l’épée à gauche c’est normal ? mdr… Quant aux chocolats, si il en reste quelques uns, j’attends la livraison lol… sinon pour moi cela sera plutôt café, je sais, je suis contrariante mdr… mais sage, si si.
    Bisous à toi et bon dimanche,
    Syl

    Ps : Pour répondre à ta demande, la pagination est visible mais seulement si tu fais un clic sur le bouton « Les Photos », d’ailleurs je viens de constater grâce à toi que depuis le passage à la V2 ce module n’est plus alimenté et je vais essayer de réparer cela le plus vite possible…

    • Bien sûr que c’est normal !
      Des chocolats de Clo ? (ils sont bleus, mais ils étaient pour moi… quand j’avais mal àla tête…)

      en voilà…

      Merci pour ta réponse.

  6. C’Est LUI ! OUI, OUI, je le reconnais, c’est…. comment c’est son nom de scène….heu….Jacques Brel, c’est ça Brel. Il a joué dans quelques films,
    dont un où il recevait des baffes de Ventura,
    un autre où il faillit recevoir des baffes, il jouait un enseignant,
    il a joué au théâtre, Stan Laurel, je ne me souviens pas qui faisait Hardy…
    mais sont rôle le plus célèbre, c’est celui d’un chanteur. Il a joué ce rôle jusqu’à la mort, a failli confondre sa vie avec son rôle, alors il a poussé sur le bouton PAUSE , aux Marquises.
    C’est fou, ainsi donc Brel et El Greco se seraient rencontrés….

    • Tu as raison, Madame Yoyo, il est temps que j’en parle, justement, de Monsieur Brel…

      Une page, rien que pour lui…

      Que tes journées soient belles !…

  7. J’aime beaucoup le Greco et ce digne Chevalier. Il est serein.
    Tilk nous apprend que le Greco était daltonien ! Je l’ignorais.
    A plus tard, amie Quichottine.
    Bisous ensoleillés de Bretagne.

    • Tu vois, moi non plus je ne le savais pas…

      Merci pour tes bisous ensoleillées, ma Dame de l’Océan !

  8. Nous aussi on rêve avec lui… on s’envole sous ta plume qui nous fait voguer au grè de l’histoire. Ta bibliothèque contient un monde fabuleux.
    Au fait… j’accepte de partager un thé avec toi, tout en m’adonnant au bonheur de la lecture. Et pas de bouderie… tu as promis un thé, alors je l’attend.

    • Le voilà… (tu imagines ce que tu me fais faire ! je me brûle les doigts sur la tasse fumante !)

      … et je ne boude pas. Tu viens, je vais te montrer les allées de ma bibliothèque… celles que tu ne connais pas !

      Merci, d’être là…

  9. Incroyable mais vrai…
    ce matin, je me délectais de prendre un petit temps de lecture.
    Les livres que j’avais choisis étaient: comme tu le sais, Don quichotte… Mais aussi quelques livres sur la peinture, dont un livre sur le Gréco ( j’apprécie beaucoup ce peintre)!
    (Il faut dire que nous allons travailler , dans l’atelier où je prends des cours, l’Espagne et le rouge…)
    Je n’ai pu m’empêcher de penser, tout comme toi, qu’ils étaient contemporains.
    Inutile de te dire qu’elle était ma surprise en découvrant ton article aujourd’hui…

    • Nous faisons de la transmission de pensée ? Avec toi, ça me plaît !

      J’imagine très bien ta surprise…

      Bonne journée, Val’r

  10. Je suis repassée par à Yeur où l’on ne peut poster, Quichottine. Je reviendrai ce soir.
    Dans l’ombre, Dulcinée la castillane écoute les troubadours. Dehors, elle est la belle Andalouse de Pivoine qui danse au soleil, le chignon noir piqué d’une grosse fleur rouge. N’est-ce pas ?
    Je t’embrasse.

    • Dulcinée est tout à la fois, Siratus, mon amie…

      Elle est la perfection, le rêve, tout ce que nous ne serons jamais… Alors, il arrive que le beau ténébreux qui habite nos pensées soit lui aussi inaccessible. Lui, il ne voit que Dulcinée. Comment lui faire concurrence ?

      Je t’embrasse aussi, très fort !

  11. Je croyais que El Greco ne peignait que des Christs torturés… Malgrè le noir, ce tableau est assez chaleureux!

  12. il a un air austère mais on le sent généreux…On peut compter sur lui!! VITA

  13. Bonsoir,

    Amusant de se faire écho de cette façon… J’ai lu ta réponse sur notre blog des Cahiers des Diables bleus et je te répondrai cette nuit. Après Camille Claudel voilà El Greco et ses personnages incroyables qui ont toute la modernité des peintures actuelles avec cette façon de déformer les corps qui m’a sacrément séduite quand japprenais à peindre… Moi qui étais carrément out en perspective, voilà un peintre fabuleux qui a créé ses propres perspectives et qui tord la réalité au point qu’elle est encore plus vraie ! D’un coup ça y est ! J’ai compris…
    Au lieu de me faire emprisonner à l’intérieur de cette science mathématique qui me fait horreur je peux déformer à fond tant que la justesse du regard y est… Bon, bien sûr qu’El Greco ça n’est pas que ça et la douceur la tendresse la pureté touchante de ses personnages qui ont des visages enfantins dans la pire des souffrances c’est ça qui fait qu’on n’peut pas les regarder comme d’autres peintures illustrant la Bible…
    Je sais que tu es particulièrement sensible à ce peintre et moi aussi mais pour des raisons différentes vu que je ne l’ai découvert que tardivement et que je n’ai pas pu aller voir ses toiles quand j’ai été en Espagne, ni au Prado ni à Tolède ! Un drame terrible dont je ne suis pas remise ! Et en plus il s’appelle Domenico… de quoi m’identifier facile mais heureusement que les modèles de génie ne manquent pas en Espagne… J’ai oublié de te parler de Goya qui est la seconde fascination espagnole avec « 
    Tres de Mayo  » entre autres et surtout les gravures noires car j’aurais voulu être graveur alors Goya et Rembrandt…
    La beauté fragile et fière des mains de ses créatures c’est vrai qu’elle est totalement émouvante et souvent il y a ce geste d’une main sur le coeur, tu as remarqué ? Moi aussi comme tu le dis je crois qu’un être sincère est forcément humain et proche quoi qu’on ait à son égard… Ceux d’El Greco le sont et leur innocence me cause trop !
    J’ai continué avec Camille et je suis touchée que beaucoup de gens soient passés sur le blog ce jour-là… Camille c’est comme si je la connaissais pour de vrai et ce qu’on lui a fait je n’supporte pas…  je te répondrai au sujet de ce qui s’est passé après 1898 quand elle a été larguée par Rodin… Assez sordide… Je poursuis à la suite de ton message tout à l’heure. Dominique

    • J’aime bien quand tu dis « déformer à fond tant que la justesse du regard y est »… Ce doit être ça.

      Je l’appelle sincérité.

      Goya… je ne t’étonnerai pas si je te dis que le « Tres de mayo » n’est pas ma toile préférée…
      C’est vrai que certaines de ces gravures me fascinaient. Pourtant, je crois que j’aime toujours les « cartons » qu’il avait peints à ses débuts pour les tapisseries. J’ai présenté de lui « El quitasol »

      Goya, ce sont deux mondes très différents, et entre deux la cassure, les deux et trois mai…

      Rembrandt ! C’est vrai… je ne l’ai pas encore accroché dans ma galerie de tableaux ! Je pourrais…

      Les toiles du Greco… je suis restée longuement à les contempler. La main sur le coeur, comme pour prêter serment… comme pour se protéger aussi. C’est vrai, c’est souvent. Les mains sont toujours importantes…
      Nous avons donc rendez-vous chez toi, pour Camille ? C’est d’accord… Je viens.

  14. Bonsoir,

    Et merci d’avoir mis Tres de mayo dans ta réponse, rien que de voir cette peinture me procure une émotion qui n’a pas de mots… Parce que comme le dit Deleuze et comme je te l’ai écrit dans la réponse à ton message sur notre blog pour moi toute oeuvre d’art véritable est un acte engagé même si je suppose que certains créateurs ne reprendraient pas cette affirmation pour eux… Goya lui l’est c’est évident et en cela il me touche car il souffre avec en peignant et dans sa vie. Pour moi la création qui a du sens et un sens humain c’est ça ! Compatir avec son travail créateur son imaginaire sa solitude et sa bonté ou sa générosité ( un créateur qui n’a pas envie de donner c’est un bouffon à mes yeux ) c’est toujours un langage vrai.
    Et puis Tres de mayo est une autre histoire qui a eu une importance dans mon travail de lecture des manuscrits quand je travaillais comme responsable de rédaction d’une revue dont on m’a virée et comme co-fondatrice d’une édition de femmes. Une amie catalane a écrit un bouquin que je continue à trouver d’une beauté et d’une force rares que j’ai lu en manuscrit et que j’ai corrigé. C’était l’histoire d’une femme amoureuse dans la guerre d’Espagne un récit qui m’a fait aussitôt songer à Goya et ce livre s’appelle Tres de mayo  ! On l’a publié et c’est dans mon souvenir une des choses les plus utiles que j’aie faite et je n’en ai pas fait tant que ça en littérature… Cette copine s’appelle Michèle Juan y Cortada de son nom d’écrivaine…
    Elle m’a sans doute oubliée mais moi je pense très souvent à elle et à Goya… J’ai regardé les cartons des tapisseries pour la Manufacture Royale et celui que j’aime beaucoup c’est
    Le Pantin avec son côté à la fois joyeux et désarticulé… La cassure c’est le mot juste concernant Goya et ce qui me touche et m’intéresse chez les créateurs et chez les gens c’est justement ce qu’il y a à l’intérieur de cette cassure et ce qu’ils en font… D’où mon amour pour Tres totalement immodéré…
    Goya c’est aussi un autre moment douloureux quand après avoir été regarder le film qui porte son nom j’ai pleuré parce que je venais d’un seul coup de réaliser que je ne serais jamais peintre alors que j’avais cessé de peindre depuis… au moins sept ans…
    Et là c’est un peintre comme lui qui pouvait faire naître ce deuil-là le plus dur de tous…
    J’arrêt là car tu as une suite ou un début après ton message sur l’entretien de Mili et puis je ne serai pas très dispo durant le Salon du Maghreb alors sans doute à plus tard. Dominique

    • Ah ! Dominique, il va falloir que je te mette en lien rapide quelque part… l’autre soir, j’ai été dérangée et j’ai ensuite omis d’aller chez toi. C’est plus simple lorsque je peux cliquer directement sur l’adresse…

      Tu dis que Michèle Juan y Cortada t’a oubliée… peut-être pas.

      Le Pantin… j’avais hésité à te le montrer. Il me fait penser à l’épisode du Quichotte où les drapiers s’acharnent sur Sancho et le font voler dans les airs comme un pantin désarticulé…

      Image:Goja Kukla.jpg

      (Je fais exprès de mettre les images, pour que ceux qui lisent sachent de quoi nous parlons.)

      Cette fois, je file chez toi, tout de suite !

      Pour Goya, je comprends ce que tu ressens… Tu vois, moi, à te lire, je comprends mieux pourquoi tes récits font vivre autant d’images… Tu regardes autour de toi avec un oeil de peintre.

  15. Dans mes jeunes années, je suis allée à Tolède et j’ai visité le musée du Prado. Ce El Greco est magnifique, j’adore ce peintre.

  16. Bonsoir,

    Merci surtout de ta réaction au poème de Jean qui était un ami très cher avant de se tirer lui aussi et de me laisser entre les pates une pièce entière de son appart son île d’Algérie dans le 14ème arrondissement près de la Porte d’Orléans de documents inédits de textes de correspondances avec des gens aussi célèbres que Camus ou aussi confidentiels que Le peintre et sculpteur Louis Bénisti justement que j’ai eu envie de faire revivre dans ce petit bouquin Jean Pélégri Louis Bénisti L’Algérie, l’enfance et le beau pays des images.
    Je sais que très peu de gens même parmi des lecteurs ou des lectrices assidus ont eu connaissance des écrivains d’Algérie alors que ce pays que nous avons colonisé durant 130 ans a donné naissance à plusieurs générations d’écrivains de langue française parmi les plus novateurs dans notre langue, sans parler des écrivains pieds-noirs tels que Jean justement ou Jean Sénac le poète du soleil pour ne causer que d’eux… 
    Tu sais que l’écriture algérienne c’est un peu ou plutôt beaucoup ma passion et ce week-end qui a été consacré entièrement au Salon du Maghreb des Livres m’a empêché de poursuivre notre échange au sujet d’El Greco et de Goya et puis également de ton amour pour l’Espagne dont tu me parlais dans ta réponse qui a à nouveau fait naître plein d’images dans ma tête… Pourtant je suis sûre que tout cela est complètement lié en moi par un fil de tissage aux couleurs mêlées semblabla à celui qui passe devant la cour des femmes dans le film du réalisateur africain Ousmane Sembène. 
    C’est un fil de laine tressé d’orange d’ocre et d’écru noué au deux extrémité du passage entre le village et la cour où vivent les femmes dont l’une d’entre elles que j’appellerai Fatou a décidé de mettre en acte la Moolaadé coutume permettant de protéger des fillettes venues se réfugier le jour de l’excision : la Salinsé dans la cour des femmes de l’autre côté du fil tressé. Moolaadé en langue Peul veut dire droit d’asile…
    Oui il y a un lien entre mon amour pour la création et les créateurs d’Algérie et celui toujours si vif en moi pour la peinture et les peintres la preuve encore une fois j’ai réalisé un bouquin qui relie les deux : un poète et un peintre d’Algérie deux presque frères dans cet échange qui est aussi le mien désormais alors que je ne peins plus… C’est fou car je me suis arrêtée de peinre en 1996 pour me mettre aussitôt à écrire le petit bouquin dont tu as parlé Par la queue des diables dans une sorte de délire exalté de souffrance d’un deuil infaisable et de jubilation de l’écriture que je n’avais jamais connu en peignant. 
    Et presqu’aussitôt ce livre a été publié et presqu’aussitôt j’ai commencé à rencontrer des peintres algériens qui sont devenus des amis et avec qui j’ai pu parler de leur rapport à la création aux couleurs aux images de leur réalité de peintre au quotidien… tout ce que je venais de perdre à jamais je le retrouvais par et à travers l’écriture… Et ça n’était qu’un début car j’ai découvert grâce aux peintres d’Algérie d’aujourd’hui les peintres orientalistes parmi les plus connus tels que Delacroix et la fameuse toile Femmes d’Alger dans leur appartement mais également un autre peintre qui n’avait rien d’un orientaliste lui et que je n’aimais pas trop : Ingres avec L’odalisque et Le bain turq et du coup j’ai complètement changé mon regard sur sa peinture, et puis ça a été également Matisse que curieusement j’aime aussi assez peu en dépit de ses bleus magiques avec L’odalisque à la culotte rouge et tant d’autres…
    Je ne sais pas si tu connais Etienne Dinet par exemple qui s’est carrément converti à l’Islam et installé en Algéria pour pouvoir peindre sur place et qui a trouvé de manière très étonnante des modèles féminins peut-être parce qu’il aimait vraiment beaucoup regarder les gens et leur renvoyer leur image…
    J’aimerais continuer ainsi toute la nuit à te parler de mes passions algériennes mais la journée a été rude et j’ai nettoyé vidé rangé une boutique bourrée à craquer de bouquins qui moisissaient peu à peu… C’est un vrai bonheur de redonner vie à un lieu qui est une sorte de librairie sauvage et un peu étrange étrangère… c’est en faisant ce grand chambardement avec mon amie Marie Virolle que j’ai constaté qu’il y avait depuis dix ans des centaines d’écrivains algériens et des milliers de livres dans notre langue qui avaient été écrits et je me suis posé la question de savoir pourquoi des écrivains aussi essentiels que Jean Pélégri justement sont totalement inconnus alors que Camus…
    Le lien avec le Moolaadé : le rituel du droit d’asile je suppose que tu le feras aisément dans ce petit commentaire où tou est mêlé emmêlé comme une pelote de laine…
    Merci pour tes imaes, tu as raison, il faut que les autres lecteurs et lectrices de ton blog puissent savoir de quoi nous causons… Je te répondrai longuement à Gaudi et à Barcelone mais je ne sais trop quand vu que j’ai pris beaucoup de retard avec le Salon et que la fin de la semaine sera pour moi aussi un p’tit break hors connection… A bientôt au fil des histoires… Dominique

    • J’aime bien quand tu viens t’installer là… mais, tu as raison, il va falloir que je démêle… il y a là tant de pensées !!!

      Merci… je vais voir comment te répondre… le mieux possible !

  17. Coucou du matin Dame Quichottine, je le trouve beau ce chevalier. 
    Il ne correspond pas aux canons de beauté créés par Hollywood mais il fait ce serment d’allégeance en y mettant tout son coeur et toute sa foi.
    Et puis tu sais, je crois bien qu’à cette époque, on entrait dans la chevalerie comme dans les ordres, c’est à dire avec recueillement et dignité.
    Je t’embrasse,

  18. aH oui un petit Thé pour continuer à lire !!–
    on pourrait faire salon !

    je pars qq jours et ne manquerai pas de venir te dire bonjour au retour.

    • J’espère que le thé était à ta convenance. 😉

      Je te souhaite de belles vacances… et je te dis donc à bientôt !

  19. Evidemment, ceci n’a rien à voir avec ton billet (que je repasserai lire plus tard, je ne suis complètement réveillée ! :-p ) mais….

    Bon dimanche
    Bisous

    • Bien évidemment, ça n’a rien à voir avec mon billet… mais je te renouvelle mes souhaits de bon anniversaire, Cali, ma Reine !

      J’espère que tous tes blogopotes sont passés en cette occasion !

  20. C’est un très beau portrait qui attire le regard et l’interrogation.
    Tu fais une pause aussi?
    Au fait, merci d’être passée … il y a eu un bug: l’article pour mon anniversaire n’aurait pas dû paraître…. ( c’était un brouillon que j’ai fait publier par erreur… surprise quand je l’ai vu en ligne!) mais je le laisse parce que ton commentaire est tellement gentil et les autres  aussi d’ailleurs.. Bon dimanche Quichottine.

    • S’il y a eu un bug, j’en suis heureuse, parce que tu vois, c’était un très beau billet… Une image magnifique et de bien tendres mots…

      Bon dimanche à toi, Eolina.

      (Pause… Je ne sais pas encore, pour la bibliothèque, je n’ai encore rien décidé.)

  21. QUICHOTTINE   !!!!!…..il a une  main de femme  !!!!!!

    Je plaisante !…… je le connaissais, ce tableau…..

    ….et tu as raison….c’est certainement comme ça que ça se passait, à l’époque…….les sérénades, les jalousies, les billets refilés aux servantes….les regards sous les mantilles…
    ….

  22. il est effectivement très racé et au vu de l’épée qu’il porte vaut mieux lui donner les égards de son rang
    bisous d’Iris

  23. C’est vrai qu’il est rassurant cet homme, et ce visage allongé et moustachu aurait pu être dur. Il a l’air très doux cet homme … On l’entendrait presque chanter lui-même sous notre balcon 😉 Bonne soirée Quichottine !

    • Ah… moi, je ne l’entendais pas chanter… mais je l’imaginais bien, surveillant dans l’ombre les chanteurs… Eux, ils ne doivent pas regarder !

      Bonne soirée à toi, Bandolera

  24. ah si tout les tableaux était raconté comme tu le fais, j’aurai été beaucoup plus assidue dans les musées  ^^

    Hop je pique un chocolat de la st valentin . bonne semaine 😉

  25. Je veux bien un p’tit chOcolat [Je suis une grande gOurmande] et pourquOi pas aussi un beau ténébreux [ Je l’ai aperçu dans l’article de la Dulcinée ^^ ] je crois que là je demande un peu trOp, alOrs je vais me calmez . J’ai enfin repOndu à tOn cOmmentaire sur mOn blOg [ je suis aussi une Grande flemmarde et parfOis il me faut une semaine pOur enfin aller voir des blOgs et repOndre aux cOmmentaires] pOur l’instant j’ai seulement lu ‘El Greco’ et j’aime beaucoup comment tu écrit, avec tOn intrOduction où cOmme mOi je le fait avec mes phrases au dessus de mes phOtos tu nOus invite dans tOn univers. J’aime aussi ta façOn de reliés des mOts déjà utilisé à d’autres articles de tOi.
    Bon je suis en vacance mais demain je me lève tÔt et je repare pOur 4 jOurs, alOrs je vais te dire bOnne Nuit. Mais j’essayerais de passer vOir d’autres articles, ou regarder la rubrique des livres déjà lu avant de partir. B’zOuuu.

    • C’est bien que tu sois venue… Et merci d’avoir répondu sur ton blog. Peu importe le temps que tu mets pour le faire, l’essentiel, je crois, c’est de montrer que tu as lu, aussi, ce que d’autres ont écrit chez toi.

      J’aime bien lorsqu’il y a dialogue… à très bientôt.

  26. Un blog toujours aussi enrichissant.

    Passe un bon lundi.

    Amicalement.

  27. Ce chevalier est beau et la douceur se lit dans ses yeux. Mais pourquoi les hommes (de ces temps anciens) deviennent-ils très beaux dès qu’ils prêtent serment, face à une femme qui plus est ?
    Beaucoup d’élégance El Greco. Il a de très belles mains de surcroît.
    Bon lundi et douce journée à toi

    • On peut se poser des questions… moi, je crois qu’un homme est toujours beau lorsqu’il est sincère.

      Là, je ne peux pas imaginer une seule seconde qu’il ne le soit pas.

      Tu as raison, les mains de ses tableaux sont peintes avec beaucoup de soin, on a l’impression de pouvoir les toucher.

      Douce journée à toi aussi

  28. tu nous dit qu’il est souvent allongé : soit que c’est un vrai espagnol qui fait sa sieste au soleil…soit c’est un peintre qui le regarde avec une longue vue et qu’il passe trop vite sur son destrier…soit il vient de passer à toute « berzingue » entre deux murs trop rapprochés, et qu’il n’a pas encore eu le temps de reprendre sa forme…bref…les peintres…ils faudraient parfois qu’ils mettent des lugnettes…bises

    • Je suis morte de rire, Pat !

      Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer… Merci d’être là !

  29. Souvent les tableaux de cette époque paraissent sombres mais ce monsieur a beaucoup de noblesse et de douceur dans son regard et ça le rend bien séduisant 😉
    Alors moi je l’aime ce tableau et j’en aime la description que tu en fais.

    Bonne semaine Quichottine.
    Bises

    • Tu es séduite ? … Moi aussi. Je l’ai toujours aimé depuis que je l’ai découvert… j’avais alors à peine vingt ans.

      Merci, Rainette… Bonne semaine à toi aussi.

  30. Comment ça ? Le départ de Kinou ?
    Tu me fais peur Quichottine !
    Je pars dans l’instant aux nouvelles.

    Bisous

  31. Sacré personnage. Oui, il rêve,  si sûr de son état, de sa condition.  Sûrement un de mes ancêtres (espagnol du côté maternel, je suis). Quant à Don Diego de la Vega heu pas d’accord… lol
    |:|)
    Cavalier

  32. Il fut une époque où El Greco était mon peintre préféré.D’ avoir fait un exposé sur lui en Espagnol, m’ avait valu 18/20.
    Depuis, si je vais un jour en Espagne, je mourrai de faim et de soif avant que de pouvoir le formuler…..
    Gros bisous et bonne journée Quichottine

    • 18/20 ??? Mes respects, señora ! Non, tu sais, si tu vas en Espagne, ça reviendra… Tu arriveras bien à dire « Un poco de agua, por favor »… au moins, tu ne mourras pas de soif !

      Bonne journée à toi, Clo

  33. Ce qui me parle dans ce tableau, c’est la main avec ses longs doigts fins, pas des doigts de labeur, évidemment, des doigts pour le clavecin (ça existait déjà?) ou la mandoline.
    Presque des doigts de femme. Il laisse parler sa part féminine, sa main sur le coeur, il n’est pas qu’un porteur d’épée sanglante.
    Et puis son regard doux, rêveur qui complète ce que disent les mains, car les mains ne seraient rien sans ce regard parce qu’il en est de rugueuses, de durs, qui savent aussi l’amour et la poésie.
    Il aime, c’est sûr.

    • J’ai envie de garder cette dernière phrase de ton commentaire pour ma réponse : ll aime, c’est sûr…