La mer

Sur un blog qui n’existe plus, un jour, j’ai écrit ce commentaire… il ne m’appartient plus vraiment, il a disparu aussi, dans les oubliettes où s’engouffrent les écrits effacés par leur auteur.

Parfois, il m’arrivait de garder en mémoire les histoires que je laissais, ici ou là, en me disant que ces mots que j’avais écrits et qui étaient à tout le monde pouvaient aussi me resservir.

Maintenant, je ne garde plus rien… c’est comme si j’avais abandonné l’idée d’être un jour écrivain. Pourtant, ces mots que je dépose encore chaque jour, ici, ou là, je ne les ai pas rêvés…

C’est à filmer, en court métrage.

L’amour.

Elle, si belle malgré les années, de petites rides au coin des yeux et des lèvres, des rides qui disent le bonheur, le rire de tant de journées et de nuits passées à s’aimer.

Lui, encore musclé, un peu « enrobé » tout de même, juste ce qu’il faut pour le rendre « touchant ». Il s’en va.

Il la laisse dans les grands draps de soie, un peu froissés.

Il a besoin de la tromper avec la mer qui l’attend au dehors. Il a besoin de ce bain quotidien.

Elle somnole, inconsciente du danger qui la guette.
Il entre dans la mer, vite, sans préliminaires…

Il la viole, elle se venge.

Il ne reviendra pas.

[Rien à voir, 25 Juin 2007]

32 commentaires à propos de “La mer”

  1. Plus que ce texte, qui est très beau et ….très triste, ce sont tes considérations sur les blogs effacés et leurs commentaires avalés par le néant qui me rattristent.
    Un blog est une créature vivante, doublement vivante par les commentaires, et, qu’ils soient avalés par l’éther, c’est comme une mort…..terrible !

    • Je suis d’accord avec toi, Chris…

      Lorsque je ne pourrai plus m’occuper de mon blog, je le laisserai s’endormir… mais je ne tuerai pas.

  2. J’espère que tu te reposes à cette heure, Quichottine.
    En lisant ce texte, très fort, qui me touche beaucoup,
    je ne peux croire que tu arrêterais d’écrire ni des com. (même s’ils s’effacent avec le temps, ils restent dans la mémoire de tes lecteurs), des articles, des poèmes, comme le pianiste fait des gammes, ni tes livres qui seraient des oeuvres musicales.
    Affectueux bisous de la nuit 

    • Tu sais, Siratus, ce message que tu as déposé ici, si tard, alors que ta journée a été si occupée, est sans doute l’un des plus beaux moments de la mienne…

      Merci…

  3. Ce qui m’ attriste le plus, c’est que dans un couple, il y en a toujours un qui part. Celui-ci est sauvé…Pour celui qui reste c’ est l’ enfer qui commence…….Et ça ce doit être la pire des choses …. Bisous Quichottine et bonne fin de semaine 🙂

  4. Hier je n’avais pas laissé de notes dans ta bibliothèque, comme si je pressentais la venue de l’histoire et des tableaux aujourd’hui…C’est magnifique d’exprimer ainsi toute la tendresse ainsi que les maux de la vie.
    Bonne nuit, douce Quichottine. Gros bisoux 

  5. Je ne suis pas sûr que tu aies vu Sous le sable d’Ozon. Mais si ce n’est pas le cas, essaie de le voir, c’est le prolongement en long (!) métrage, de ton texte… ou pas.

  6. Voilà, ça marche à nouveau ! Galère ce soir sur OB…et dans les circuits ! 
    Si j’étais absente, ce sera pour raisons techniques indépendantes de ma volonté !
    Affectueux bisous de la nuit  

    • Tu n’étais pas absente… Merci OB !
      Et surtout merci à toi pour ta gentillesse, ta fidélité…

      affectueux du matin.

  7. Une échappée dans ton boudoir privé pour rebondir sur ton caprice : « Je comprends pourquoi il a la tête dure. »

  8. Que d’idées,
    et que d’images dans les mots de ton poème…

    Espoir, bonheur, erreur , désespoir…
    La boucle de la vie…

    Et la question que tu nous obliges à nous poser, c’est « où suis dans cette boucle? »

    A chacun sa réponse…

    Bises

    • Il faudrait que je fasse plus attention à la portée des mots que j’écris…

      La vie est un mélange de tant de choses ! Et, le plus dur, c’est souvent de devoir faire le tri.
      Ce qui semble n’avoir pas beaucoup d’importance est parfois ce qui ne doit pas être délaissé… et ce que l’on croyait important ne l’est peut-être pas tant.

      Comment trier ? Comment décider alors qu’en changeant juste une donnée, le problème peut être différent et trouver seul sa solution ?

      Où sommes-nous dans cette boucle ? Je l’ignore. L’important n’est-ce pas seulement d’y être ?

      Passe une belle soirée, Yvon…

  9. Tout d’abord, je suis très heureuse d’avoir retrouvé l’adresse de ce blog. J’ai maintes fois eu envie de venir m’y promenr, mais je ne retrouvaisplus le chemin.
    J’avais été très émue de lire ton prolongement au texte évoqué.
    Justement ce matin, transmission de pensée, il a failli se retrouver ici.Demain peut-être.
    Merci de tout coeur. Je t’embrasse.

  10. Je ne sais si tu fais allusion au mien…
    J’ai juste enlevé cette histoire… et ce qui m’a attristé, ce sont les commentaires que tu avais laissés et qui m’avaient fait tant de bien… mais ils sont dans un petit tiroir de ma mémoire…  J’aurais dû les sauvegarder… Mais tu vois, je  suis comme ça, je fais les choses trop vite parfois… 
    Ce blog me rend trop triste…  alors, c’est la raison qui m’a poussée à enlever cette histoire que j’y ai racontée… J’y reviendrai peut-être, un jour comme tu dis… Quand les ombres auront disparu…

  11. Quichottine, je crois que même si tes commentaires n’ont qu’une vie éphémère sur ces pages virtuelles, l’empreinte qu’ils laissent dans le coeur de tes lecteurs est plus profonde …
    Me voilà déjà réduit à guetter chaque jour ton commentaire pour voir ce que tu as pensé de ma dernière photo ou lire la petite histoire que tu auras imaginé à mon attention.
    Pour en revenir à ton magnifique poème, je dois te faire une confidence, le 1er vers correspond parfaitement à ce que je souhaite trouver au bout de mon chemin : Chani et moi, main dans la main, heureux d’avoir fait ce chemin ensemble et d’être toujours complice …
    Je te souhaite un excellent week-end,

    Bises,

    • Merci Muad… ton commentaire me touche beaucoup.
      Comme celui d’autres aujourd’hui. Je suis heureuse de voir que ceux que j’ai invités ici sont comme je les avais imaginés.

      Passe une bonne journée, Muad…

  12. Je suis sincèrement désolée… Si tu veux, tu suis le fil… Tu comprendras peut-être… peut-être pas…

    • Ne t’en fais pas, Fileuse de lune, j’ai tout compris, et je ne t’en voudrais pas pour tout l’or du monde.

      .

  13. Je lis toujours avec beaucoup d attention ; mais , c est vrai , je l avoue , j ai beaucoup de mal a laisser des commentaires …
    Ce texte m interpelle , voila…

    • Merci Vagabond.

      Je sais que ce n’est pas toujours facile de dire ce que l’on ressent. les mots me manquent aussi parfois.

      Il te suffit d’être là…

    • J’aime que tu sois là. Mais je suis encore plus heureuse de voir que ce matin (je sais, je réponds très tard) tu as écrit chez toi !