Quand le chagrin devient un conte… ou une parabole

Les années s’étaient écoulées, nombreuses, et toujours entre ombre et lumière, joies et chagrins. Qui pourrait se targuer de ne jamais avoir versé la moindre larme ?
… de ne jamais avoir eu ce moment où la voix se casse, où tout son être semble se disloquer tout en se bloquant dans un cri qui ne peut pas sortir ?

Quichottine donna de plus en plus d’importance à son petit Lutin. Elle le faisait pleurer lorsqu’elle-même ne pouvait le faire, elle le mettait même en colère quand il était important pour ceux qu’elle aimait de feindre un calme qu’elle ne ressentait pas.

Et puis, un jour, elle rencontra aussi son propre double vert.

Quichottine mettait des mots sur le papier, son amie y mit ses propres couleurs.

Cela donna naissance à des contes où chacun verrait ce qu’il voudrait. Qu’importait de savoir que chaque personnage permettait à son auteur d’exprimer ce qui lui paraissait important ?

Elle mit du temps, beaucoup, avant de publier ces histoires… On lui avait tellement dit que ce n’étaient que des “historiettes”, des petits riens qui ne méritaient pas le soin qu’elle y avait apporté !

Elle décida que le titre serait “Paraboles”, parce que ça lui correspondait.

Une parabole, c’est un récit pour expliquer, un récit qui prend les mots et les couleurs de tous les jours pour faire réfléchir ceux qui l’écoutent… même sans aucun caractère moral ou religieux.

Elle aurait pu l’intituler “Fables”, mais non, ce n’étaient que les contes du Lutin bleu.

Du fond d’un tiroir du bureau, Le Lutin bleu sortit le livre, l’ouvrit à la page qu’il cherchait. Quichottine y avait décrit, dix ans plus tôt, un autre chagrin, le sien.

171007_Quichottine_Paraboles_Le Chagrin
(Un clic pour voir la page et la lire)

Il regarda ceux qui travaillaient dans la bibliothèque… ils étaient si nombreux à s’activer pour que leur propre Voyage ait le plus de lecteurs possibles.

Certains composaient des affiches, d’autres trouvaient des slogans dignes des meilleurs publicistes, d’autres encore emportaient leurs lecteurs vers leurs propres rêves, juste pour qu’ils soient touchés et achètent le livre.

C’était très émouvant. Incroyablement beau.

Le Lutin bleu ne voulut rien leur dire, mais il savait qu’une fois encore la bibliothécaire devait s’absenter, pour quelques jours là-bas, dans les montagnes que son amie lui avait fait découvrir.

Anne-A_Le_soleil_se_baignait

42 commentaires à propos de “Quand le chagrin devient un conte… ou une parabole”

  1. Le manteau rapiécé du Lutin bleu ne sera peut-être pas suffisant pour ce séjour à la montagne, même s’il reste à l’abri dans une de tes poches ! J’aime quand tu te racontes, par petites touches sur le piano de la vie. La mélodie est toujours douce…

  2. Quelle belle page sur le chagrin, que nous connaissons tous un jour ou l’autre avec nos façons de l’apprivoiser ou pas… merci, bises de jill

  3. Je pense qu’on va battre les records avec ce livre en raison du sujet plus généraliste que les précédents et surtout de la pub bien plus importante qui est faite. Bisous

  4. Merci pour tes mots Quichottine, le lutin bleu arriverait à consoler n’importe qui de son chagrin. Heureusement qu’il est là …et qu’il a rencontré un jour son double vert. Bisous et une douce journée

  5. Très belle page sur le chagrin .
    Connais-tu cette jolie chanson d’Alain Leprest: Le chagrin:
    https://www.youtube.com/watch?v=Yqtx0laeRRg
    Connais-tu l’herbe amère, le liseron, la plante
    Toute noire et très belle enroulée dans la gorge ?
    Ô que quelqu’un la dise, ô que quelqu’un la chante
    Seulement sur le bruit d’un coeur et d’une horloge
    Et le train de Dunkerque au loin sur son refrain
    Le chagrin
    Cet animal familier, ce chien que tu traînes
    Dans les couloirs et les vieux escaliers du corps
    Il est un peu méchant, pas très beau mais tu l’aimes
    Il tire vers les ponts, le soir, quand tu le sors
    Et tu as beau être son maître, tu le crains
    Le chagrin
    Son couteau à douleur et sa gouge artisane
    A sculpter des oiseaux de bois sur les potences
    Des épines aux lilas, des pétales aux larmes
    Et tout le désespoir qu’il faut à l’espérance
    C’est le meilleur de toi qui brille dans l’écrin
    Du chagrin
    Un jour il t’offrira son collier de morsures
    Un jour, demain, ta main prendra dans la corbeille
    Emplie de raisins ronds une grappe un peu sûre
    Il a de belles vignes, il soigne bien ses treilles
    Il a le temps pour lui, il presse grain par grain
    Le chagrin
    Laisse-le libérer ses sources sous tes cils
    Son fleuve qui n’a que tes paupières pour grèves
    Cet océan profond sans bateau et sans île
    Qui met son grain de sel sur les phrases des lèvres
    Tu peux lâcher la corde, il a le pied marin,
    Le chagrin
    A se sentir lavé, presque beau, transparent
    Aux bras des vieux matins édentés de la ville
    A appeler encore son règne de tyran
    Ses carrefours muets, ses grands théâtres vides
    Le vent chargé de clous, de soleils souterrains
    Du chagrin
    Ami, pardon, c’est à ton rire que j’accroche
    Son manteau qui me tient bien froid quand il fait froid
    Une enveloppe bleue déchirée dans la poche
    Eteignez en sortant, et ne me plaignez pas,
    Plaignez plutôt celui que n’a jamais étreint
    Le chagrin
    Le chagrin.

    Bises Quichottine .

  6. J’adore lire tes mots qui parviennent à me faire sourire, même si le sujet parle du chagrin.
    Bon début de semaine : il mouille, on va pouvoir aller aux cagouilles !
    Bisoux doux, ma quichottine

  7. Un très beau texte pour exprimer ton chagrin.J’aime beaucoup cette comparaison du chagrin avec une boule qu’on doit laisser rouler.
    Tu as raison.
    J’espère que le lutin bleu t’aide souvent à pousser la boule pour qu’elle aille le plus loin possible et qu’elle disparaisse ….
    Bisous

  8. « Attendre » se dit, en plusieurs langues de pays francophones, « espérer » …
    Merci pour tes textes si bien ficelée et ciselés.
    Loïc

  9. Merci pour cette belle page!
    J’ai ouvert « Paraboles », petit livre posé près de mon lit à portée de main…Chaque page me rejoint justement quand j’ai du chagrin…
    UN lutin qui me fascine beaucoup c’est le « lutin blanc »…envie de lui mettre un jour quelques couleurs!
    Mais ils les a déjà toutes puisque le blanc est la fusion de toutes les couleurs…

    « Le chagrin, c’est comme une grosse boule qu’il faut laisser rouler, car si on l’empêche de continuer sa route, elle grossit et finit par atteindre de telles proportions que l’on ne peut plus s’en débarrasser »

  10. « Le chagrin, c’est comme une grosse boule qu’il faut laisser rouler, car si on l’empêche de continuer sa route, elle grossit et finit par atteindre de telles proportions que l’on ne peut plus s’en débarrasser »
    on ne peut mieux définir Quichottine
    merci pour cette belle page

  11. souhaitons à tous les enfants malheureux, malades, mal aimés, brutalisés, martyrs, d’avoir un confident pour porter un peu de leur souffrance, ne serait ce qu’un ours pelé

  12.  » des historiettes sans importance ,  » ils n’ont rien compris ceux qui t’ont dit cela, tes histoires sont profondes , chargées d’une belle âme d’ailleurs la dernière phrase résume parfaitement ce que je dis . J’espère que le lutin bleu continuera à nous divertir dans ces heures très dures de la vie

  13. Quelle belle définition du chagrin , j’aime beaucoup et j’espère que le lutin bleu continuera à nous enchanter .
    Bonne journée
    Bisous

  14. Moi qui suis très triste en ce moment suite à la mort de mon papa, ton r:écit m’a tiré les larmes!

  15. Merci pour ce nouveau partage émouvant Quichottine
    Douce semaine à toi profites et ressources toi
    Gros bisous de nous deux

  16. coucou, lutin bleu reste au chaud dans l’écharpe bien chaude en laine de quichottine, la montagne est toujours belle quelle que soit la saison et parfois apaise;;;courage et gros gros bisous, MIAOU !!!!

  17. Encore un beau partage, le chagrin hélas est trop souvent présent, hier je suis allée rendre visite à l’hôpital à une amie qui a basculé d’un coup dans cet autre chose qui fait de vous un mort vivant. J’en suis toute retournée et son image m’habite.
    Il faut que je me replonge dans tes paraboles , nos mots nous portent et s’ils ne sont pour certains que des historiettes pour nous ils sont bien autre choses.
    Bises

  18. Encore un partage et des secrets que tu nous livres avec tendresse et émotion, ma chère Quichottine. Le rêve de cet enfant est en train de prendre forme. Ce sera aussi le nôtre et je t’en remercie. Gros bisous et belle journée

  19. espérons que grace à ce livre plus d’un enfant puisse réaliser un rêve….bisous Quichottine

  20. Heureusement le Lutin pour apaiser un peu les souffrances du chagrin, pour écouter aussi, secouer parfois.
    Merci, encore un beau partage Quichottine, même si le coeur est blessé.
    Gros bisous

  21. Tes petits contes, paraboles ou tout autre termes que tu leurs donnes, sont des petits médicaments que tu distribues, qui réconfortent, qui nous laissent en émoi, qui essuient les larmes, nous font réagir et sortir de notre torpeur. Ton petit lutin bleu est un bon docteur, il a une foule de potions magiques qui font un bien énorme
    Je t’embrasse très fort

  22. Des pages merveilleuses Quichottine, et le chagrin m’a émue presque jusqu’aux larmes, mais heureusement le lutin pourra remonter cette pente de sombre chagrin pour encore et encore nous accompagner dans tes si jolies pages…
    Bises et belle après midi

  23. Merci pour ce partage, et je sais que les montagnes dans leur beauté consolent parfois, et parfois font pleurer car l’immensité déborde de toute part.
    j’aime bien l’idée du chagrin qu’il faut laisser venir, qu’il faut accueillir, il a sa place en nous, écoutons-le et il s’en va tranquillement, sachant qu’on l’a entendu dans toute sa profondeur.
    Tendresse ma Quichott’

  24. Encore un très beau texte sur toi et ton lutin bleu. J’aime beaucoup ton texte sur le chagrin, et la comparaison avec la boule. Pas toujours facile de la laisser rouler.
    Bisous et bonne semaine

  25. merci pour ce beau partage …. ne le laissons pas rouler pour faire encore plus de tristesse!
    Je t’embrasse fort
    Dany

  26. Double lecture aujourd’hui que j’ai lu avec émotion et tendresse. Cher lutin bleu … oui, qu’il pleure, les larmes ont été inventée pour cela, pour soulager, pour respirer un peu mieux après …
    Gros bisous

  27. Très jolie page, il faut se permettre d’avoir du chagrin parfois, ça permet de mieux reprendre la route.

  28. Ce Lutin Bleu quel ami extraordinaire!
    J’aime la chanson que Zoé a noté , elle est tellement vraie.
    Douce soirée, bises Quichottine

  29. Mon commentaire de hier n’est pas là..Mystère !
    Je voulais faire une souscription pour l’anthologie mais je n’ai rien reçu…mais peut-être ma demande a-t-elle été effacée comme le commentaire de hier…
    Bonne journée quichottine !

  30. Tu vois, la boule de neige roule, roule et grossit. Heureusement, sur sa route, elle rencontre un obstacle, un éclat de rire, parfois, qui la fait exploser.
    Le chagrin suit ce même chemin, je crois. Même s’il revient.
    Que je l’aime ton Lutin.
    Bisous Quichottine.

  31. il existe des chagrins qui fondent au soleil, grâce au soleil, d’autres sont plus tenaces. Tu sais ton petit lutin bleu est plus fort que nous les humains. Il est comme une machine à laver, à bien pleurer, il enlève les douleurs et redonne consistance au monde.

    Bises

  32. Mais non, ce ne sont pas des historiettes !
    Heureusement que le petit lutin bleu est là pour atténuer ces maux pas si faciles à gérer !
    Bises et à + Quichottine !

  33. Combien tout cela est magnifique et tellement porteur d’espoir ………!
    Tu as eu raison d’emporter le petit lutin bleu dans la forêt, il faut pleurer, crier son chagrin, et les arbres entendent, prennent, transforment eux aussi en espoir ….Ce sont nos confidents les plus discrets et efficaces ! Ils « pansent » en silence …

    L’oeuvre « Voyage » poursuit ce chemin merveilleux du « tout possible », où l’humain rayonne de toute sa splendeur ….Il fera bientôt partie de ma bibliothèque (c’est prévu !).

    Immense bisou châle-heureux : sabine (et merci, et bravo , et ….tant et tant encore !!!)

  34. Un très BEAU texte sur le chagrin… Merci Quichottine !
    Belle fin de journée à toi ! Bises