Le Torcéros, pour Clo L’Ottomane

Les “anciens” se souviennent… même si le temps passe si vite sur la Toile qu’on passe d’une page à l’autre tandis que les précédentes se perdent dans les abîmes du Web, en laissant parfois quelques regrets, vite chassés.

Tous ceux qui sont passés ici, au temps de la Bibliothèque obéienne, ou au Jardin, alors que c’était un petit coin secret réservé à quelques-uns… tous connaissent Clo, pour l’avoir un jour ou l’autre rejointe pour un photomontage, une “Pause café”, ou, plus tard, sur Eklablog, “En Ottomanie ou ailleurs”.

Clo, je l’appelais “ma sœur aînée”, j’avais beaucoup appris grâce à elle, et, telle une sœur, chaleureuse et attentive, elle m’avait prise sous son aile, sachant toujours trouver les mots ou les images lorsque j’en avais besoin.

Un jour de grande tristesse, elle créa pour moi une “Boîte à Rêves”, toute bleue comme le petit coin de ciel toujours présent au milieu des nuages.

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Mais elle m’offrit bien plus encore… elle m’ouvrit la porte d’un imaginaire si riche que même le Lutin bleu s’émerveillait devant sa créativité.

Pour le Bestiaire fantastique elle fit surgir un Torcéros… à moins que ce ne fut un Rhinotortue.

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Il n’en fallait pas plus pour que le Lutin bleu compose une autre histoire…

« On dit qu’au fond de l’océan, très loin, si loin que même Siratus ne pourrait s’y trouver, là où les coraux se font pierre et où même les poissons hésitent à se rendre, il était une fois un animal étrange…

Il vivait là depuis tant d’années qu’il finit par s’ennuyer.

Il avait beau tourner, retourner et contourner chaque rocher de son logis marin, le bleu de l’océan lui sortait par les yeux et il se disait qu’il trouverait ailleurs un bien meilleur endroit pour y couler des jours heureux.

Décidé, il fit un peu de ménage, puis, il repoussa soigneusement la barrière de corail qui fermait son jardin et se mit à monter… en obéissant aux consignes de sécurité !

Il avait trouvé, quelque temps auparavant, un manuel de plongée. (Je sais qu’il n’appartient à aucun de ceux de la blogosphère, parce qu’ils sont bien trop soigneux et qu’ils savent combien les livres sont précieux !)

Donc, il respecta chaque niveau de décompression, fit des pauses, afin de ne pas attraper le mal des profondeurs.

Plus il montait, plus il croisait de personnages…

Un requin bleu voulut lui faire un brin de causette… mais, devant son air revêche, il n’insista pas.

Plus haut, il croisa un banc de thons… et il eu bien du mal à en réchapper… Ils fonçaient, on ne sait où, mais à voir leur rapidité, il se demanda si l’océan était un endroit aussi sûr qu’il l’avait cru jusqu’alors.

Plus haut, il resta quelque temps en compagnie d’un millier de sardines… qui avaient décidé qu’elles ne craignaient rien en sa compagnie et qu’il avait une tête d’herbivore… (Je ne sais pas si elles avaient déjà vu à quoi ressemble un herbivore… mais bon, c’est comme pour tout, on ne peut pas grand chose contre les idées reçues !)

Il en profita pour faire un bon repas sans que nul ne s’en aperçoive… (se méfier des personnes trop paisibles…)

Enfin, il gagna une plage de sable fin et s’y endormit.

C’est là que Clo l’a trouvé ce matin, à demi mort.

Il avait oublié qu’en sortant de l’eau, le soleil risquait de le mettre à mal. Lui qui venait des profondeurs ne pouvait pas vraiment survivre ainsi, trop longtemps, hors de son milieu naturel.

Clo, qui est une fée, comme chacun sait, réussit à lui expliquer que bien qu’il eût la tête d’un rhinocéros et la carapace d’une tortue marine, il n’était ni l’un ni l’autre, et qu’il devait par conséquent ne pas s’imaginer que les rhinocéros ou les tortues l’adopteraient tout de suite, comme s’il avait été des leurs.

Elle lui donna ce qu’il fallait de courage pour qu’il puisse rentrer chez lui où une gentille demoiselle torcéros l’attendait.
C’était un cadeau des sirènes, pour qu’il se sente moins seul.

Parce que vous savez, même au fin fond de l’océan, la solitude, ça n’existe pas… »

Commentaire de Quichottine, 28/08/2008

Certaines images sont déjà ici, accompagnées de mes mots, de ces contes qu’elle aimait.

Ne me dis pas…” Lui avais-je écrit, en voyant cette image, à la fois merveilleuse et insolite.

Oh, elle n’avais pas souvent à me dire… elle me montrait et je la suivais où qu’elle veuille me conduire, sagement, comme doit le faire une petite sœur quand elle sait qu’elle n’a rien à craindre et tout à découvrir.

Je lui volais un jour trois images, avec sa bénédiction. Là-bas…

« La maison du Lutin bleu était toujours sur le livre de la conteuse de pierre dont les yeux étaient figés vers un demain dont j’ignorerais les secrets.

Mais, pour ne pas que je sois triste, elle avait mis, tout près de moi, un arbre de vie où le soleil avait glissé les transparences dorées de l’aurore. »

Quichottine, 23 juin 2011

Se réveiller après un si joli rêve, c’était peut-être difficile, mais pas autant que de savoir que plus jamais mon amie Clo ne viendra sourire sur nos pages, que plus jamais elle ne se penchera vers nous avec son regard tendre et complice… Mais il se peut pourtant que quelque part, sur le chemin d’à côté, elle puisse regarder ses “quichottiniettes” éclore tandis que son arbre de vie continue de rêver dans la brume de novembre.

Clo nous a quittés le 6 novembre 2015.

Merci d’avoir été là.

59 commentaires à propos de “Le Torcéros, pour Clo L’Ottomane”

  1. Les gens qui ont su inventer un ruban de tendresse ne savent pas ce que « quitter » veut dire. Ces gens dansent sur l’éternité.

    Hélène *

  2. Oh non ….pas Clo….Je suis très très triste et je pense très fort à toi également…elle va bien sûr rejoindre mon puzzle du Dimanche.

  3. Oh non ….pas Clo….Je suis très très triste et je pense très fort à toi également…elle va bien sûr rejoindre mon puzzle du Dimanche.

  4. Très bel hommage à une amie.
    Au revoir, Clo.
    Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ dom Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ

  5. Ah le bestiaire fantastique c’est par lui que nous nous sommes connues, après est arrivé l’Arbre à Mots, même principe tenu par ff puis par Soakette et puis… plus rien ! Clo reposez en paix, vous allez beaucoup manquer à vos proches et amis… merci Quichottine, bises de JB

  6. Une grande dame, un esprit vif, un oeil acéré, une artiste douée d un grand sens de l humour. Nous partagions de nombreux points communs, et amis virtuels dont tu fais partie, Dame. Elle me manquera, elle me manque déjà. Merci de ce beau billet, Dame. Je t’embrasse fort

  7. Merci pour ce billet tendre et délicat.
    Prends soin de toi ma Quichottine.
    Je t’embrasse.

  8. Bonjour Quichottine
    Je la connaissais très peu , mais aujourd’hui qu’elle repose en paix
    Et toi ne soit pas trop triste car sans doute au vu de ce que tu dis d’elle , elle n’aurait sans doute pas voulu
    Tu lui a rendu un bel hommage avec ce partage
    Je t’embrasse très fort Quichottine

  9. Comme tu es de ceux qui y croient, tu sais qu’elle ne sera jamais bien loin de toi. Et tu l’as mise dans tes mots, comme on met un objet précieux dans un papier de soie. Là, elle ne risque rien.

  10. Bonjour Quichottine , je ne sais pas si j’ai « croisé » Clo !?

    A chaque fois que tu publies = je remarque que je ne connais pas tel ou untel !

    Dans le fond je ne sais pas à quel moment je suis arrivée et comment je venais !

    Encore quelques petits mots agréables à lire .

    Bisous Quichottine !

    any

  11. Je n’ai pas eu l’honneur de la connaître. Tu lui rends là un bel hommage, assurément mérité! Bon courage, Quichottine. Amitiés.

  12. Un bel hommage ! Que la tendresse qu’elle a su partager continue à se propager…

  13. Un bel hommage à Clo que je ne connaissais pas!
    Quelle tristesse….courage Quichottine.
    Prends soin de toi
    Je t’embrasse fort
    Dany

  14. Ces liens que ton amie Clo avait eu l’heur de nouer avec toi jamis ne se déferont. Tes mots en sont la preuve VIVANTE.
    Bien sûr, le départ d’un être aimé est triste, mais Clo restera à jamais vivante dans ton coeur et dans les pages imbriquées de ton blog et son supplément d’âme.
    Belle page souvenir.
    eMmA

  15. J’apprends et j’ouvre vite ton blog … comme je suis triste moi aussi. Clo … et oui, je me souviens de « Fourchotte », j’avais beaucoup de plaisir à jouer avec elle et ses amis.
    A présent Clo, je sais que tu nous vois, tous ensemble réunis ici, autour de toi, de ton amitié, de ton humour et ta gentillesse.
    Merci Quichottine de ce bel hommage à notre chère amie.
    Bisous
    Annick

  16. Coucou Quichottine,
    Nous nous sommes suivies, un temps, et puis les vacances ou que sais-je encore…
    J’ai lu tes superbes mots, et je présentais les mots de la fin.
    Difficile de dire quelque chose après cela si ce n’est le coeur qui se serre, et mes pensées les plus chaleureuse et sincères à tous ceux qui ont croisé la vie de Clo.
    Je t’embrasse et je dépose ici toutes mes pensées du coeur.

  17. Que de tristesse Quichottine, même si je connaissais peu Clo je pense à toute sa poésie et à sa douceur.
    Je t’embrasse que les mots du Lutin bleu l’accompagne

  18. J apprecie la CLO que j ai connue du temps de « pause café » puis de « l ottoman » avec des passages épisodiques .
    Je suis triste également même au travers de contacts virtuels.
    Tes mots sont toujours très touchants, vrais .
    Merci

  19. Bonjour Quichottine, et merci de ton passage ! Merci aussi de toutes belles histoires qui font rêver…

  20. Clo a clos son regard émerveillé sur toutes les belles choses du monde… et comme toutes ces feuilles qui tombent lentement l’une après l’autre en ce moment elle a rejoint la paix et la béatitude de la terre… Hier je regardais lentement tomber la « dernière » feuille… Mais ce ne sera jamais la dernière ! Nous n’en finissons pas de nous dépouiller de ceux que nous aimons.

  21. Bonjour Quichottine,
    Je ne connaissais pas Clo … mais au travers de ce très bel hommage que tu lui rends, je devine la belle personne qu’elle était, et qu’elle restera pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.
    Je suis sûre que le lutin bleu lui contera, là où elle est, ses plus belles histoires.
    Une pensée pour elle …
    Bisous Quichottine.

  22. Je ne connaissais pas Clo, mais je compatis à ta tristesse. Les amies, les vraies, sont rares, alors quand elles s’en vont tout au bout de la vie, on est désemparée.
    Toutes mes amitiés
    Bises

  23. Un très bel hommage que tu rends à ton amie ma Quichottine. Bises et bon 11 novembre. ZAZA

  24. Des mots très émouvants ma chère Quichottine.. je ne connaissais pas Clo mais je comprends qu’elle t’était très proche par le cœur. Que devenons-nous quand nous partons dans le grand pays… peut-être ton Lutin bleu nous y accompagne t-il.
    Je t’embrasse
    chatou

  25. Bonjour Quichottine
    Je me souviens m’être bien amusée avec Clo et nos photos montages
    Pensées pour les siens

  26. Sincère condoléance Quichotine, pour la perte de cette amie si chère a ton coeur……Je me souviens d’elle bien que je n’ai pas été assidue a son blog………….Je suis peinée malgré tout. Bises courage

  27. Clo l’Ottomane ! elle s’était éloignée de son blog mais je n’imaginais pas qu’elle pouvait disparaître ! cela me peine beaucoup. Je me souviens d’un contact toujours chaleureux, frais, drôle, c’était un plaisir de la visiter et j’ai longtemps cru qu’elle était ta soeur « de sang » et me demandais pourquoi elle habitait si loin… Mes pensées l’accompagnent dans son long voyage et je garderai à l’esprit cette grosse orange qui la représentera à jamais. Je t’embrasse bien fort Quichottine.

  28. Je suis peinée, je l’avais perdu de vue, mais je me souviens de sa gentillesse et de son aide qu’elle avait su m’apporter généreusement… Je ne savais pas qu’elle était malade, vraiment, encore une qui nous quitte, ça secoue
    Je t’embrasse Quichottine

  29. J’ai été prévenue par Claire (Trinity Etoiles Filantes= au travers de FB. Je l’avais suivie sur le blog de l’Ottomane. C’est toujours triste de savoir qu’une de nos amies blogueuses s’en est allée. Suivant la coutume grecque je luis dis : « Kalo Taxidi ». Bon voyage Clo !

  30. Je connaissais Clo l’Ottomane et ses photos-montage plein d’humour et de créativité, mais je n’avais plus de nouvelles depuis un bon moment… Sa disparition me peine. Bisous

  31. Je ne la connaissais pas, mais tu lui rends un bel hommage avec ces histoires et ces photos Quichottine. De là où elle est, elle viendra surement faire de petits tours en Quichottinie
    Je suis de tout coeur avec toi
    Bises

  32. Salut,
    Je ne me rappelle pas de tous les blogs où je suis passé mais certains m’ont laissé de bons souvenirs.
    Bonne journée

  33. Toutes mes pensées attristées et mes sincères condoléances pour le décès de ton amie . C’est un bel hommage que tu lui rends . Votre amitié survivra dans ton cœur, et ceux qu’on n’oublie pas, ne disparaissent pas , ils s’éloignent juste un peu de nos yeux .

  34. Tjs triste de perdre des amies, de belles âmes. Tu lui rends un bel hommage, elle vit ainsi à travers la tendresse que tu lui portes. Bises VITA

  35. J’ai quelquefois fréquenté ses pages cher Over , elle est partie rejoindre un endroit où existe surement ce bestiaire imaginaire ;’)
    Bonne soirée Quiche (:-*

  36. Elle a semé assez de petits cailloux pour que tu ne la perdes pas dans son absence quichottine. Je comprends ta tristesse. Ainsi va la vie et le temps qui passe
    bises

  37. elle vit à travers toi … et je voulais sauter les lignes où tu nous parles de son absence, mais il faut bien accepter la réalité. Je t’embrasse et je pense à elle, tous ses proches et à toi. Bises Quichottine

  38. Clo, je l’ai croisée peu de fois et ne la connaissais guère, le monde des blogs est si vaste! En fait je crois que je la connaissais à travers toi. Je l’imagine sur son chemin d’à côté à sourire à tes mots…
    J’aime beaucoup la dernière photo… elle part dans la bru.e de la forêt, dans la brume du temps, mais toujours là!

  39. En voilà une de plus qui s’en va, à pas menus sans faire de bruit… on les compte, la page s’allonge… ouvrons grand grand notre coeur pour que surtout ces souvenirs restent intacts pour ne pas faire mourir définitivement. Mort et vie intimement liés, c’est comme ça, pas l’un sans l’autre, à la vie à la mort… il faut s’y faire; C’est la loterie de la vie aussi. Ce sont ceux qui restent les plus à plaindre je crois car ceux sont ceux là qui souffrent de l’absence alors je pense fort à toi qui la connaissait si bien et qui je le sais a tant de peine bisous

  40. Très bel hommage, je suis émue

    Je ne connaissais pas cet animal imaginaire et son histoire m’a plu. Même si par curiosité je suis allé voir sur internet, si cet animal était vrai ou issu de l’imagination, c’est plutôt bête, je me sens ridicule.

    Je t’embrasse très fort

  41. Dans la vie, ceux que nous avons aimés et qui nous quittent pour l’Au Delà, laissent toujours des regrets… Réservons leur la meilleure place dans nos pensées et qu’ils reposent en paix ..
    Un bel hommage que tu rends là à ton amie, ma chère Quichottine

  42. Je ne l’ai pas connue mais je lui souhaite de reposer en paix.Tu en fais un beau portrait avec ton hommage . Je devine ta peine . Elle t’a laissé de beaux souvenirs ; j’espère que cela atténuera un peu ta peine. Je t’embrasse

  43. Un bel hommage !
    Et je t’en remercie même si je ne la connaissais pas

  44. Bonsoir Quichottine,

    Ce sont de jolis mots, un bel hommage que tu as accordé à Clo. Ce ne seront pas les derniers. Les mots dits, écrits aident à ne pas laisser partir dans l’oubli ces êtres qui nous manquent physiquement mais qui par les souvenirs et l’imagination, pas si fantasque, nous permettent de les avoir près de nous, en nous.
    Ce Torcéros et ces paysages immortalisés par la photographie ne sont pas les seuls souvenirs que Clo t’aura laissés.
    Quichottine, prends bien soin de toi et sache que même si je ne suis pas des plus rigoureuses sur le réseau, cela ne m’empêche guère de songer à toi et de pouvoir t’accorder mon attention si envie ou/et nécessaire.

    Bise… à toi.

  45. Une grande ombre de tristesse … Je viens d’apprendre, chez Annie-Marmotte …
    Je pense à elle, je pense à toi Quichottine, à sa famille et à ses amis.
    Je me souviens de ses compositions d’images, de ses montages humoristiques, de ses photos poétiques, et de ses mots.
    Elle nous laisse une image douce, et toi un bel hommage.
    Merci Quichottine. Bises.

  46. On est jamais aussi bien que chez soi, même si l’herbe semble toujours plus verte ailleurs…
    Ailleurs, il manque quelque chose d’essentiel : ses racines.
    Amitié Quichottine.

  47. Je connaissais Clo grâce à toi Quichottine, nous échangions aussi par mail.
    Je n’avais plus de nouvelles depuis longtemps et je me demandais ce qui se passait. Je pensais qu’elle s’était lassée de la blogosphère.
    Je suis très triste d’apprendre cette nouvelle car même si les liens sont virtuels sur le net on finit par nouer de véritables amitiés qui n’ont rien de virtuelles.
    C’est un bel hommage bien mérité.