Michel Houellebecq, Soumission

C’était au mois de janvier… Je passais un moment avec Martine, qui est pour moi bien plus qu’une simple voisine rencontrée grâce aux blogs.

Nous évoquions Charlie, bien sûr…

En tuant ainsi, froidement, sauvagement, des hommes qui ne faisaient que leur métier en défendant leurs propres convictions, ce qui était à la fois leur droit et leur devoir, ce sont nos propres droits qui étaient mis en cause, bafoués par ce qu’il convient d’appeler des assassins…

150107_Charlie-Hebdo

Nous discutions…

Une conversation à bâtons rompus… un moment d’amitié d’où je sortis avec, sous le bras, un journal et un livre.

Charlie Hebdo… l’exemplaire qui s’arrachait dans les kiosques et que je n’avais pas eu encore l’occasion de feuilleter…

Et puis, un livre sur lequel je m’interrogeais. Fallait-il ou non le lire ?

150416_Couverture_Flammarion

Ce serait mon premier Michel H.

… J’ai toujours du mal avec ces écrivains dont on dit tant de bien qu’ils n’ont pas besoin de lecteurs supplémentaires pour vivre de leur plume… J’en suis désolée, mais c’est comme ça depuis que j’ai lu mon tout premier Prix Goncourt, en 1971… Il s’appelait Jacques Laurent et ses Bêtises ne m’ont pas vraiment laissé de souvenir impérissable.

J’avais déjà survolé la présentation faite par l’éditeur sur la quatrième de couverture, celle qui est censée inciter un possible lecteur à acheter le livre :

“Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s’engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l’enseignement, il s’attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu’à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve.
Le talent de l’auteur, sa force visionnaire nous entraînent sur un terrain ambigu et glissant ; son regard sur notre civilisation vieillissante fait coexister dans ce roman les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste.
Ce livre est une saisissante fable politique et morale.”

Une fable…?

Ayant pendant trop longtemps fréquenté l’école, j’avais à l’esprit celles de Jean de La Fontaine, celles d’Ésope ou de Florian. Récits comportant tous une “morale” sur laquelle nous pouvions méditer.

Ceci étant, je pouvais ouvrir un dictionnaire, chercher plus avant…

Le CNRTL est une mine d’or quand on veut explorer un mot et qu’on a un ordinateur connecté à sa disposition.

J’y découvrais toutes les possibilités qui s’offraient à moi. Depuis la “Fable” singulière, sujet d’un récit, “ensemble des faits constituants le fond d’une œuvre”, jusqu’au récit mensonger, fable opportuniste qui s’allongeait au gré de son auteur, justification “inventée” pour circonvenir celui auquel elle était destinée, j’avais le choix.

Je pouvais donc me lancer dans la lecture, essayer d’y trouver les “intuitions poétiques” et les “effets comiques”… et qui sait ?… revenir sur cet a priori qui m’éloigne des écrivains à la mode.

J’ai mis du temps… beaucoup.

Peut-être parce que chaque page me laissait un goût étrange.

J’ai souvent évoqué le pouvoir des mots… et les siens, ceux de son personnage, auraient pu être les miens.

“[…] Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l’intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l’émeut, l’intéresse, l’excite ou lui répugne. Seule la littérature peut vous permettre d’entrer en contact avec l’esprit d’un mort, de manière plus directe, plus complète et plus profonde que ne le ferait même la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitié, jamais on ne se livre, dans une conversation, aussi complètement qu’on ne le fait devant une feuille vide, s’adressant à un destinataire inconnu. » (p.13)

Mais, et ce “mais” grandissait avec le nombre de pages lues, je crois que je n’ai jamais pu me résoudre à penser que la vie pouvait se limiter à un constat d’impuissance.

“[…] la transmission du savoir était la plupart du temps impossible […] » (p.18)

Bien sûr, je pense que – contrairement à ce que nous affichons sur le parvis de nos mairies, contrairement à ce que prône notre Déclaration des Droits – nous sommes loin de naître tous égaux, mais je ne veux pas accepter l’idée que ce serait irrémédiable.

Je continue à penser que nous pouvons améliorer ce qui doit l’être, que la violence n’est pas une fatalité, que les hommes et les femmes ont chacun leur rôle à jouer et que jamais la soumission de l’une à l’autre, des uns aux autres, ne pourra être une solution convenable.

Notre richesse, ce sont nos différences, qu’elles soient de sexe, de culture, de religion.

Nos savoirs sont le résultat de civilisations qui se sont croisées, qui ont accumulé les échanges, les rencontres.

L’Histoire est pleine de moments sombres, de ceux où l’autre était nié, persécuté, parce qu’il ne rentrait pas dans le moule souhaité, parce qu’il bousculait une certaine vision de l’Univers.

Qu’ils soient poètes, prophètes, scientifiques, ils ont tous rêvé notre monde avant de le construire.

Ceux qui détruisent aujourd’hui, savent-ils vraiment ce qu’ils font ?

Ils ne souhaitent que notre asservissement, entrent dans nos esprits pour effacer le meilleur, y installer la peur de l’autre… de tout ce qui est inconnu, étranger.

Mais lorsque nous n’aurons plus rien à apprendre, lorsque nous n’enseignerons plus que la pensée unique, d’où qu’elle vienne, qu’aurons-nous gagné ?

Sûrement pas cette paix que trouve le héros de Michel Houellebecq dans une France qui n’est ni celle que j’aime, ni celle que je souhaite à mes enfants.

Si je devais un jour prochain vivre dans cette France incroyablement soumise… moi, j’entrerais en résistance, fusse au prix de ma vie.

Parce que, voyez-vous, je ne veux pas qu’une de mes petites-filles soient de celles décrites à la fin de cette “fable” où même l’amour a un goût amer.

“Quelques mois plus tard il y aurait la reprise des cours, et bien entendu les étudiantes – jolies, voilées, timides. […] Chacune de ces filles, aussi jolie soit-elle, se sentirait heureuse et fière être choisie par moi, et honorée de partager ma couche. Elles seraient dignes d’être aimées ; et je parviendrais, de mon côté, à les aimer.
[…]

Je n’aurais rien à regretter.” (p.299-300)

Rien ?

Moi, j’aurais tout à regretter.

Michel Houellebecq
Soumission
Flammarion, 2015

62 commentaires à propos de “Michel Houellebecq, Soumission”

  1. Livre ou film vanté par un prix ou la critique peuvent décevoir… Tous sur la même planète mais des vies différentes, pas seulement dans la richesse ou la pauvreté, dans les mentalités, le religieux etc… et imposer ses points de vue aux autres je dis non aussi… tant que des « débiles » penseront cela et tueront pour cela on verra encore de ces actes odieux ! Merci Quichottine, bises

    • J’ignore si mes mots auraient été les mêmes si le livre avait été publié dix ans auparavant… mais, comme ce n’est pas le cas… 🙁
      Je suis d’accord avec toi.
      Bises et douce journée JB.

  2. Merci de nous donner tes impressions sur la lecture de ce livre.
    J’aime toujours autant tes mots mais ils ne me donnent pas envie de me plonger dans cette lecture.
    Ce que j’en entrevois ne me plait pas.
    Ca pourrait être tellement vrai … 🙄
    Bon week end, ma chère Quichottine.
    Bisoux doux.

    Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ dom Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ

    • Je n’avais pas du tout envie de vous inciter à vous plonger dans cette lecture.
      Bon week-end à toi aussi, Dom.

  3. Je t’ai écrit ce que je pensais hier de ce livre dans ton article d’hier et nous avons échangé plus longuement au téléphone. Non je te rejoins ce n’est pas une fable, c’est une fiction ou plutôt de la science fiction enfin je le souhaite car bien entendu je ne veux pas non plus de cette France là. Je pense que beaucoup de musulmans en France ne la souhaitent pas non plus. La fin m’a dérangée à cause de la parfaite adaptation du héros au nouveau système et son acceptation alors qu’on aurait aimé qu’il ait pu y résister. Bisous

    • Merci pour notre longue conversation… je suis tout à fait d’accord avec toi.
      L’extrémisme n’est en aucun cas une solution.
      Bisous et douce journée Martine.

  4. C’est une vision de l’humanité assez symbolique dans la mesure où nous sommes tous soumis aux diktats des multinationales même s’il a choisi le côté islamophobe plutôt que le côté libéralisme. Quand tu observes les gens, l’oreille branchée sur leur smartphone, tu peux en déduire que le mal est fait, le cerveau connecté est un cerveau soumis.
    Et les nouvelles lois liberticides renforcent finalement ce que l’auteur ne fait qu’imaginer.
    Je n’ai pas lu, mais ce que tu m’en dis m’amène à penser que ce texte relève aussi de l’intuition des auteurs à décrire un monde qui se construit sur nos peurs. Et c’est ce que veulent les puissances financières, celles qui nous manipulent (grâce à ces peurs bien entretenues par les médias) pour qu’on acquiesce leurs guerres et qu’elles puissent vendre leurs armes.

    Bien sûr qu’il faut résister! Pour nos petits enfants, la liberté est à ce prix et elle commence par le refus de céder à la peur, le refus de juger comme on nous dit de juger, de changer aussi nos comportements consuméristes. Ce sont de petits actes, presque insignifiants mais imagine qu’une majorité de la population n’achète plus dans les hypermarchés, ne regarde plus la télé, recommence à bricoler, à jardiner, à voter blanc, s’intéresse à l’étrange étranger comme d’une personne et non comme de l’idée qu’on doit s’en faire, s’implique dans la cité solidaire en dehors de leurs salades politicarde, etc… ça finirait par raboter leur pouvoir.

    Il suffirait pourtant que tout un chacun examine le fonctionnement de ses peurs et des autres émotions qui l’amènent à réagir (plutôt qu’agir) et à partir de là comprenne les mécanismes de la manipulation.
    Comme toi, je ne veux pas croire que les dés soient jetés. J’espère que les humains vont évoluer vers une meilleure connaissance d’eux-mêmes et des autres.

    J’espère.

    Je t’embrasse très fort.

    • Merci pour ton long message, Polly.
      J’espère que ceux qui auront lu mon billet le liront aussi.
      Passe une douce journée. Je t’embrasse fort.

  5. Merci pour cette belle analyse d’un bouquin qui ne me tente pas plus que l écoute de l auteur
    ( pouah !).
    Decidement, on publie vraiment n’importe quoi ( mais il en faut pour tout le monde )

    merci aussi à notre amie Polly pour son commentaire si riche.

    « merci pour ce moment  » (sourire au passage en parlant de  » littérature  » )

    • Je suis d’accord… on publie n’importe quoi et c’est terrible de savoir que d’autres textes ne seront jamais publiés.
      Merci à toi aussi. Le commentaire de Polly est important.

  6. C’est insidieux la peur, c’est insidieux car elle s’infiltre tout doucement, nous prépare à nous soumettre sans réaction comme la grenouille dans l’eau froide que l’on chauffe peu à peu jusqu’à l’ébullition. Non, moi non plus je ne veux pas me soumettre à la peur de l’autre, de la différence, je ne veux pas vivre dans un état sécuritaire, ni participer à construire un pays robotisé, soumis à la pensée unique.
    Je n’ai pas lu ce livre, mais je vais me le procurer pour un peu plus tard.
    J’ai entamé un livre: la reine aux pieds nus de Ildefonso Falcones… Je suis déjà bien accrochée, dès les premières pages…

    • Je ne l’ai pas lu, mais je note.
      Merci, Débla.

  7. Bonjour,
    Je ne l’ai pas lu et je ne le lirai pas, je sais que c’est stupide d’avoir un apriori, mais j’ai trop entendu que ce livre était un peu dans la même ligne que celui d’Eric Zemmour, la promo de Houellebecq a été interrompue par les massacres de Charlie Hebdo, je lui sais gré d’avoir eu cette délicatesse.
    Quant à Zemmour, on l’a trop vu et entendu, en plus de sa théorie du grand remplacement, il véhicule des idées d’extrême droite, j’en ai eu une overdose et il m’a mise très mal à l’aise.
    Peut-être fais-je un amalgame ridicule, mais je préfère d’autres lectures.
    C’est idiot de se faire une idée par les écrits et les on-dit journalistiques et twitteresques, malgré l’intelligence et la clairvoyance de ces deux écrivains, j’ai comme une répulsion, un peu comme une peur irrépressible de ce qui « pourrait » nous arriver.
    Bon week-end.
    D@net.

    • Je crois que ce livre ne peut pas être lu « normalement », car il est bien trop près de notre réalité.
      Dix ans auparavant, on l’aurait lu comme un ouvrage de science-fiction, et on l’aurait sans doute oublié sitôt lu.

      Je ne peux pas comparer à Zemmour, je n’aime ni l’un ni l’autre.
      Bon week-end à toi aussi.

  8. véhiculer la peur de l’autre et faire la promo de ce genre de bouquin ce n’est pas entrer en résistance, c’est faire une bouillie, un amalgame de concepts vendeurs, accrocheurs au service des puissants qui vont pouvoir continuer à vendre leurs armes et à en être fier!

    • Je ne crois pas faire la promo de ce livre, et si certains le pensent et croient que je veux le faire acheter, ils se trompent.
      Il se peut pourtant que mon avertissement de l’article précédent n’ait pas été efficace.

      Je comprends tout à fait ta réaction, mais je ne crois pas que ma page véhicule la peur de l’autre.

  9. De « grands » ? écrivains nous écrivent leur vision des choses de la vie, des événements, du futur à venir … mais chacun d’entre nous voit la vie et l’avenir selon son vécu, ses discussions, ses opinions, son cœur aussi, ses états d’âme.
    Je ne lis plus ces livres qui me perturbent et même qui m’ennuient prodigieusement. Je préfère les discussions entre amis beaucoup plus enrichissantes. Encore faut-il rencontrer les bons amis !
    L’avenir tel qu’il se présente me fait bien peur …
    Gros bisous Quichottine et belle journée
    Annick

    • Tu fais bien de ne pas les lire…
      De la même façon, je n’écoute plus la radio ou les médias qui soulignent perpétuellement le mal et jamais tout le bien qui est fait.
      Gros bisous à toi aussi, Annick. Passe une belle journée.

  10. Eh bien tu vois, Quichottine, moi qui n’ai jamais lu Michel Houellebecq, tu me donnes tout de même l’envie de le lire. Je souhaite me rendre compte du mécanisme littéraire qu’il emploie pour sa démonstration, en dépit du fait que le fond de la conclusion ne fait pas partie de mes valeurs.
    Cela me fait a priori penser au Marquis de Sade dont les œuvres sont d’une implacable logique dans un monde qui a ses propres règles.
    Merci pour cette page excellente et bon week-end.
    eMmA

    • Je suis navrée, car telle n’était pas mon intention.
      Cependant, ta comparaison avec Sade m’interpelle.
      C’est quelqu’un qui m’a beaucoup choquée… et je l’ai été davantage lorsque j’ai vu que même les anthologies scolaires en parlaient et en citaient des extraits.
      C’est quelqu’un qui aurait dû rester dans l’enfer des bibliothèques, car il n’y a rien dans son œuvre qui mérite d’être souligné et mis en valeur.
      Passe un bon week-end toi aussi eMmA.

  11. Pour parodier Coluche : « Nous naissons tous égaux…certains plus que d’autres »

    • Hélas… mais nous devrions tous avoir les mêmes chances.

  12. Bonjour Quichottine
    Tout est dit je crois bien !
    Je ne lirais pas ce livre c’etait une décision prise avant cet article, dès la parution de ce Monsieur à la Television ..le personnage ne m’avait pas vraiment plu ..
    Gros bisous Quichottine

    • L’impression qu’il m’a faite ne m’engage pas à le fréquenter de nouveau.
      Gros bisous à toi.

  13. J’ai toujours cette réticence pour ce qui est encensé par la critique, livre ou film au demeurant… bises

    • Nous sommes plusieurs dans ce cas. 🙂
      Bises et douce journée Cathie.

  14. Autodérision ou humour noir de la part de Houellebecq comme d’habitude en 1/2 teinte, je tâcherais de faire une remarque lorsque je l’aurais lu, merci pour ces pensées. passe un bon Week-end

    • Je ne sais pas.
      Je vais essayer d’oublier cette lecture.
      Peut-être n’avais-je pas les prérequis pour l’apprécier.
      Bon week-end à toi aussi.

  15. pas envie du tout de lire çà et ce mec ne me plaît pas du tout, je n’utilise pas « monsieur » exprès,
    merci à polloy pour son com ici, je ne lis pas souvent ce qu’écrivent tes visiteurs mais çà c’est très intéressant, et hélas vrai,
    espérons que nos enfants et petis-enfants se réveilleront et ne se laisseront pas entrainer dans tout ce gâchis,
    bon samedi, bisous, MIAOU !!!!

    • Merci.
      Les mots de Polly sont toujours pleins de bon sens.
      Passe une douce journée Mistigris.

  16. Je suis contente de lire tous ces commentaires ainsi que ton article… Il y a eu Charlie hebdo et Houllebecq. Et contrairement à la plupart de tes amis bloggers, c’est un livre que je lirais volontiers, ne serait-ce que par curiosité et que ça interpelle chacun d’entre nous. Pour pouvoir en discuter justement et croiser ses opinions… Bonne journée Quichottine

    • Autrefois, on apprenait que la curiosité est un vilain défaut.
      J’étais hésitante, je n’aurais sans doute pas acheté ce livre si Martine ne me l’avait pas offert.
      Bonne journée à toi, Marie.

  17. Bonjour,

    Lorsque j’ai vu le personnage à la télévision, j’ai changé de chaîne, je n’aime pas ce Monsieur et je suis confortée dans l’idée que je m’en suis faîtes par ce que tu nous livres de ta lecture.

    Moi aussi si cela arrivait je rentrerais en Résistance car je ne supporterais pas l’idée d’être soumise à un dictateur ou à je ne sais qui. Heureusement que nous avons les yeux grand ouvert sur notre Société, mais cela ne nous dit pas comment combattre aujourd’hui ce phénomène. Certes en écrivant sur nos blogs, en surveillant nos petits enfants par le biais de nos enfants, mais il nous faut être porteur des valeurs qui sont les nôtres pour se préserver de ce genre de manquement à notre Liberté.
    Soyons vigilants, et ne soyons pas embarqués par ces nouveaux prêcheurs qui pensent détenir la vérité. Je suis d’un naturel optimiste et je vais être encore plus vigilante car l’espoir fait vivre.

    Quand je lis la fin de cette espèce de fable de Houellebecq, j’ai comme l’impression que cet auteur est déjà corrompu, puisque ces femmes voilées se soumettent à un homme comme en ce moment ce que l’on entend sur ces femmes kidnappées et soumise à leurs kidnappeurs (violées).
    Puisse les hommes ne pas lire comme des boulimiques et prendre à la lettre ce qu’il en dit, puissions nous espérer que chacun continuera d’agir et de grandir comme hier et non en faisant la promotion d’un monde qui perd jusqu’à son âme.
    Est-ce que je peux faire référence à ton article via mon Facebook, car en ce moment dans mon groupe nous avons des questions de ce genre et c’est fort intéressant ce qui s’en dégage, même si parfois je ne suis pas entièrement d’accord avec certains. Mais nous le faisons dans le respect de chacun. Ce qui à mes yeux est déjà important et beaux.

    Belle journée et bon dimanche , bisous

    EvaJoe

    PS: je vais aller lire ton article précédent, possible qu’il fallait faire le contraire, mais tant pis c’est trop tard.

    • Je ne sais pas, EvaJoe.
      J’ai l’impression que ça donnerait à ce billet plus d’importance qu’il n’en a.
      Ce ne sont que des impressions, et pas du tout une invitation à lire ou une quelconque promotion de l’ouvrage.

  18. Je n’ai pas lu le livre
    je ne sais pas si je le lirai…
    En tout cas
    fable ou fiction
    je me battrai pour que mes enfants et petits enfants ne vivent pas cette conclusion!

    “Quelques mois plus tard il y aurait la reprise des cours, et bien entendu les étudiantes – jolies, voilées, timides. […] Chacune de ces filles, aussi jolie soit-elle, se sentirait heureuse et fière être choisie par moi, et honorée de partager ma couche. Elles seraient dignes d’être aimées ; et je parviendrais, de mon côté, à les aimer.
    […]

    Je n’aurais rien à regretter.” (p.299-300) »

    Merci pour ce partage

    • Personnellement, je vais essayer d’oublier que je l’ai lu.

  19. Pendant l’occupation allemande, le premier acte de résistance, tout bête, tout simple, c’était de ne pas écouter Radio Paris qui passait son temps à propager de fausses infos, à faire croire des fables au bon peuple français qui a ignoré ainsi pendant longtemps ce qui se passait réellement.
    Aujourd’hui, c’est la même chose, agiter du vent mauvais en citant juste le nom d’un auteur qui agite lui aussi du vent mauvais, c’est peut-être inciter d’autres personnes à acheter le bouquin, juste pour voir comme ils disent et à creuser ainsi le lit de petites rivières qui en seront peut-être des grosses. Les médias ne font pas autre chose. Ils invitent Zemour,Dieudonné, ils invitent des gens du Front national, ils répandent de fausses infos et il y a toujours devant le poste des simplets pour se dire « oh, mais après tout, ils n’ont pas si tort que ça! Il y a du vrai dans ce qu’ils disent » C’est comme ça que le front national est devenu aussi puissant, juste avec de petites phrases ici ou là.
    Je suis heureuse de voir que le plupart de tes lecteurs n’adhèrent ni aux propos, ni à la personnalité de cet individu. Encore un sans doute qui va être dans la pléiade de son vivant non pas à cause de ses qualités littéraires mais surtout parce qu’on aura beaucoup parlé de lui dans les médias.
    J’ai eu tort de venir te lire parce que je savais que ça allait me mettre en colère.

    • Je comprends tout à fait… et je suis de nouveau désolée de t’avoir mise en colère. Je n’aurais pas dû en parler, tu as tout à fait raison.
      Même une critique négative est une page de plus pour lui… J’avoue ne pas avoir assez réfléchi. 🙁

      J’espère qu’il ne sera jamais dans la Pléiade… mais j’appréhende un peu.
      Ils ont bien fait paraître les écrits du Marquis de Sade, qui, à mon avis, sont aussi à bannir de nos bibliothèques. 🙁

  20. C’est vrai que je n’ai pas envie de lire ce livre, comme certains l’ont dit avant moi . Tous dans la même moule ? Non, jamais, ce serait trop triste.

  21. Quichottine je n’aime pas du tout la fin de la fable …
    chaque fois que j’ai « acheté » un prix de quelque chose j’ai été déçue…je préfère mes découvertes au hasard des librairies sans banderoles aguichantes
    bonne fin de journée
    bisous

    • Je crois qu’il ne faut pas généraliser, même si j’avoue avoir tendance à le faire.
      Si j’évoque plus souvent ici des auteurs qui s’auto-éditent ou qui ne sont plus lus, c’est peut-être parce que je crois que tous devraient avoir leur chance.
      Bisous et douce journée.

  22. Bonsoir Quichottine ,
    J’ai suivi ses interviews à la sortie du livre , il s’en défendait bien ! ma curiosité me disait de l’acheter mais j’hésite encore car je pense être en révolte à la lecture de cette soumission. Tu connais déjà mon avis sur la question …

    J’ai pris beaucoup de retard sur ton blog ! Le printemps me transforme en abeille qui profite du merveilleux soleil et de mes fleurs!
    Je t’embrasse bien fort et te souhaite une très agréable soirée

    • Lis le commentaire de Polly et celui de Marité.

      Pour le reste, ne t’en fais pas, Marie. Chacun fait ce qu’il peut.
      Je te souhaite une merveilleuse journée. Bisous à vous partager.

  23. ce qui me met le plus en colère je crois, et quand je dis colère je devrais dire émoi, tristesse au point que j’en pleure de rage, c’est de voir aussi que certains ont du temps pour élucubrer sur un type pareil et pour des écrits aussi éprouvants à lire pendant que d’autres doivent gérer un quotidien qui les ronge au point que chaque jour est une épreuve et que chaque minute ils se demandent combien de temps ils vont pouvoir tenir. Comme l’aimait à rappeler je ne sais plus laquelle de tes lectrices, même en rêve, nous ne serons jamais égaux, il aura toujours l’élite et la lie que personne n’aide, que personne ne plaint, il y aura toujours ceux qui font la planche sur le dos des autres sans se demander une seule fois s’ils boivent la tasse où s’ils coulent

    • Je ne sais pas te répondre, Aza.
      J’ai essayé sans pouvoir trouver les mots qu’il faudrait. 🙁

  24. Quelle horreur que ces derniers mots !!!
    Vois-tu, je suis douée d’un incroyable esprit de contradiction : il suffit que l’on me dise il FAUT lire ce livre, ou voir ce film, pour que je ressente une immense répugnance à m’exécuter. C’est ainsi que je n’ai jamais lu les livres à grand succès : le Da Vinci Code, par exemple, et autres pavés à la mode. Il en est de même pour ce bouquin que tu cites, et tes mots ne font que me conforter dans ma décision. je te remercie donc, Dame, de m’avoir épargné et une lecture fastidieuse et de possibles remords d’avoir été à contre courant… Je t’embrasse, très fort, Dame. Prends soin de toi

    • J’ai l’impression que nous nous ressemblons beaucoup… Je n’ai pas lu non plus le Da Vinci Code. 😉
      Merci pour tes mots.
      Je t’embrasse très fort.

  25. « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
    Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. » Pierre Rhabi
    C’est pour te remettre de tes émotions négatives ma Quichottine.
    J’ai lu « Soumission » et je te livre mes impressions. Ne nous attardons pas sur le physique de M. Houellebecq ce n’est pas le propos. Je trouve dommage qu’on le juge sur son aspect pour ne pas le lire.
    Ce roman est une observation froide de la société et de ce qui peut y couver, pas forcément pour son bien. C’est aussi le rôle de l’écrivain de nous montrer sa façon de voir – et c’est ce qui est défendu par tous pour l’affaire de Charlie Hebdo… ce roman est loin d’être pire que certaines caricatures. L’auteur a observé certains signaux d’alarme en France qui lui ont peut-être donné l’envie d’écrire cet avertissement pour lutter contre l’apathie et la dangereuse certitude que tout est acquis. Mais ne nous y trompons pas, son regard est aussi aiguisé sur notre société individualiste et désenchantée que sur la religion parvenue au pouvoir, et c’est ce qui rend certains passages si pertinents, amusants, mais aussi alarmants.
    L’attitude de la France entière à l’occasion des grands malheurs qui l’ont touchée prouve que nous pouvons tous encore nous réunir autour de la défense d’idées qui nous sont chères en cas d’attaque de front. Mais qu’en sera-t-il en cas de simples élections comme dans le roman par exemple : serons-nous capable de réagir… avant qu’il ne soit trop tard… ?
    Sa plume est mordante et son univers désabusé mais loin d’être infondé ni dénué d’intérêt !
    Voilà ma Quichottine ce que j’en ai retenu.
    Douce soirée, je t’embrasse.

    • C’est peut-être ce qui m’a le plus bouleversée… le fait d’avoir pensé que ça pourrait être une réalité, très prochainement.
      Ce qui me gêne, c’est que sa façon d’écrire ne peut pas laisser indifférent. Je suis sûre que certains lecteurs pourraient le prendre au premier degré et approuver le cheminement de son héros. Martine disait qu’elle avait été déçue par la fin, qu’elle espérait que le personnage réagirait, n’accepterait pas la proposition qui lui est faite. Dans la mesure où il l’accepte, c’est comme si l’auteur approuvait et le possible devient presque une évidence qui ne pourra pas être contredite.

      Rien n’est jamais acquis. Mais il y a peut-être d’autres façons d’agir.
      Merci pour le petit colibri, c’est une parabole que j’aime beaucoup.

      Passe une douce journée Marité. Je t’embrasse.

  26. Pour ma part je ne le lirai pas, je crois que ce genre de lecture ne me convient pas mais je le sais depuis longtemps, son discours comme l’homme lui-même ne me plaisent pas, même si il ne faut pas s’attacher à ses premières impressions…
    Bisous Quichottine

  27. En lisant tes réflexions sur ce livre, je crois que je suis d’accord avec toi : ne jamais se soumettre sinon, il n’y a plus de vie , juste une survie.
    Ceux qui détruisent les écoles le savent bien . Surtout empêcher les gens de s’instruire pour résister .
    Comme toi, je ne me précipite pas pour lire le dernier livre primé. J’ai été déçue aussi et je m’en méfie

  28. Je me méfie toujours des best sellers encensés par les critiques et à la mode , j’ai même une répulsion naturelle!!
    La description que tu en donnes , surement plus vraie que les critiques , me fait un peu peur .Je n’aime pas les jugements pessimistes , peut-être clairvoyants , me diras-tu?
    Il faut vivre le moment présent , se battre pour nos valeurs et espérer.
    Merci pour ce billet.
    Douce journée, bises Quichottine

  29. http://www.parismatch.com/Culture/Livres/Je-braque-les-projecteurs-sur-les-raisons-d-esperer-

    Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du journal «Libération», publie «le Réveil français» (Ed Stock). Il y pousse un coup de gueule contre «les pythies du déclinisme français» qu’ils s’appellent «Camus, Houellebecq, Zemmour, Robert Ménard ou Natacha Polony». Des «défaitistes» qui font, selon lui, le jeu du Front national. Il s’en explique.

    « Je réagis au discours catastrophique car il paralyse les Français et c’est lui qui les jette dans les bras des extrêmes. Tous ces intellectuels, journalistes ou écrivains qui véhiculent ces prophéties de décadence sont comme le docteur Knock. Ils disent aux patients «vous êtres tous très malades» pour vendre plus de médicaments. »

  30. Je n’aime pas Houellebecq. Non pas son écriture, mais les pensées qu’elle véhicule : le cynisme, la misogynie, l’arrogance, ce côté désabusé qui fait qu’il gâche son talent en étant que le simple reflet d’une société « Parisienne » à son image : futile et sans idéal.
    Le seul livre de lui qui vaille la peine est : « Les Particules Elémentaires »

  31. Bonsoir Quichottine. Je n’avais aucune envie de lire ce livre, et ton article ne m’y incite pas. Je n’aime pas ces alarmistes, surtout lorsqu’ils ont autant de succès. Bisous

  32. Bonjour Quichottine
    Difficile de donner mes impressions … je vais lire aussi le message de Polly

  33. bon je ne l’ai pas lu et ne prendrai donc pas parti sans savoir. J’ai toujours eu du mal avec Houellebecq dont j’ai lu les deux premiers livres connus (Extension du domaine de la lutte et les particules élémentaires). Ils m’avaient laissé un goût de malaise. C’est une anguille insaisissable dont on ne sait jamais s’il dénonce ou s’il adhère à ce qu’il met en scène. Ce que je retiens, c’est qu’il a eu la sagesse de suspendre immédiatement la promotion de son roman dès le début des tragiques événements du 7 janvier.
    Je le lirai sans doute … plus tard, quand les passions aveuglantes se seront un peu apaisé.

  34. C’est un auteur que je n’ai pas encore lu. Je ne sais pourquoi il ne me tente pas.
    Moi aussi, je me méfie des prix Goncourt et autres. Il m’arrive souvent de ne pas aimer un livre encensé par la critique.
    Bonne fin de semaine.

  35. Je ne lirai probablement jamais ce livre. J’ai lu ton long articles et les non moins longs et intéressants commentaires (ce qui fait un sacré boulot pour une journée Chômée !). Je suis persuadée que le danger, aujourd’hui, vient plus de l’indifférence et de la passivité que de la peur. C’est rampant et sournois, ça grignote, ça sape, tout en douceur…

  36. bonsoir Quichottine et merci pour tes visites – ah ce Houellebecq, je lui tirerais bien les oreilles – ah depuis qu’il a écrit qu’il y aurait moins de chômage si les femmes ne travaillaient plus, mon petit mari récite de temps à autre ce petit couplet … grrr !
    Elles ont bon dos les femmes … notre monde, ce qui le saigne, c’est cette volonté de faire de plus en plus de profit avec de moins en moins de travailleurs.
    Bisous et bon 8 mai (je vois ma petite fille demain … chic ! )