Deux mois après…

Vous m’en voudrez peut-être si je vous fais attendre d’avantage…

… Comme j’en ai voulu – à tort – à celui que j’avais appelé mon Mentor, ici, celui qui avait été – un peu… beaucoup – mon parrain d’écriture depuis qu’il avait – en riant – dédicacé l’un de ses livres à « Quichottine »…

Vous en souvenez-vous ?

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Je lui avais envoyé une lettre… c’était comme une dernière bouteille jetée à la mer.

J’avais tant besoin de savoir… d’être sûre que je ne me fourvoyais pas !

Ceux qui me connaissent savent bien que j’ai du mal à me faire confiance, que je suis toujours entre deux eaux… hésitant entre faire et défaire, entre partir et rester, entre…

Je ne peux que rarement me décider.

Là… J’avoue que je ne savais plus. J’aimais les dessins de Davy. J’adorais certains chapitres et l’harmonie du « tout », mais j’hésitais beaucoup quant à l’intérêt que d’autres que moi y trouveraient.

Bien sûr, j’avais demandé à mes amis de lire… conformément à ce que m’avait conseillé le tout premier des éditeurs consultés.

Je croisais les doigts quant aux fautes d’orthographes… je sais que j’en fais encore, même si je me suis beaucoup améliorée. J’avais peur des lettres qui sautent quand j’écris et que je ne vois pas toujours en relisant.

(J’ai beau en accuser sur mon blog un petit lutin malicieux, je sais bien que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même… J’aurais dû mieux m’appliquer quand je recopiais un à un les exercices du Bled de mon enfance…)

Mon directeur de recherches à la faculté, m’avait dit qu’il fallait cinquante lecteurs différents à une thèse pour qu’il n’y en ait plus. Il avait réussi à dénicher encore des fautes sur les mille pages de la mienne.

… J’avais peur… et pourtant, je restais admirative devant ce livre qui était le fruit d’une amitié incroyable entre deux êtres que tout séparait.

Davy avait aimé le livre, mais mon époux s’était endormi un soir où je le lui lisais.

Ma petite-fille l’avait aimé… mais m’avait demandé, plus tard, un peu inquiète : « Dis, mamie, est-ce que ça te plaît, à toi, d’écrire des livres ? »

J’avais eu des retours enthousiastes de mes « relectrices bénévoles »… Mais… pour la plupart, elles étaient mes amies.

Je leur faisais confiance, évidemment… mais…

Mais voilà, je ne serais pas moi si j’avais brusquement décidé que tout était parfait.

J’aurais pu proposer le manuscrit à l’un des membres de mon jury de thèse, spécialiste de littérature enfantine. J’avoue ne pas y avoir pensé à temps.

… et d’autres considérations m’en auraient empêchée.

C’est donc à Jean d’Ormesson que j’avais envoyé une lettre…

Deux mois après, victime d’une crise de profond désespoir à la suite d’un reportage à la télévision, je publiais ici ce courrier. Ce fut ma « Lettre ouverte« .

J’étais immensément triste… et plusieurs d’entre vous me suggérèrent de m’adresser à quelqu’un d’autre. J’avoue ne pas l’avoir fait.

J’avais abandonné et m’étais rangée à l’avis du plus grand nombre.

Nous décidâmes, Davy et moi, d’envoyer le manuscrit à TheBookEdition, de le publier nous-mêmes, de ne pas attendre davantage « la chance » qui ne viendrait sans doute pas.

« Aide-toi et le ciel t’aidera »… Il était temps d’aller au bout de ce projet, de laisser Papilio trouver de nouveaux lecteurs, sans doute moins nombreux que s’il avait bénéficié d’émissions de télévision, d’encarts dans les journaux, de campagne publicitaire ici ou là, et surtout de tout ce qui peut se construire autour d’un héros de roman.

Papilio n’était pas le Petit Prince, non, il n’était pas non plus magicien, il ne portait que des messages de tendresse et de douceur.

Il n’était qu’un doux rêveur… un de plus. Un rêveur d’aujourd’hui qui aurait lu Cervantès et Saint-Exupéry.

….

Papilio vivait sur les pages d’un livre, il commençait à voyager parmi nos blogamis.

Nous en avons été heureux.

… Mais…

– Mais ? Ça ne te suffit pas ?

Bien sûr que si ! Cependant…

– Cependant ?

Le temps avait de nouveau passé beaucoup trop vite. Il me fallait absolument présenter mes excuses à un monsieur très âgé mais qui continuait à être digne de toute l’admiration que j’avais ressentie en le voyant la première fois.

Il me fallait remercier les Éditions Héloïse d’Ormesson pour la lettre qu’ils m’ont adressée, en me retournant mon manuscrit, le quinze janvier dernier.

La bibliothèque de Quichottine avait fermé ses portes pour une longue pause. Je me débattais, prisonnière de nouveaux moulins que je n’aurais jamais pensé devoir combattre.

Et leur lettre est restée « en attente », sur mon bureau. Preuve que mon impatience avait peut-être fermé d’autres portes.

54 commentaires à propos de “Deux mois après…”

  1. J’aime ta ténacité, il en faut dans cette longue et difficile quête de l’éditeur. Bises

    • Il en faut, et je crois que j’ai dépassé mon « possible » habituel.

      Papilio le méritait je crois.

      Bises et douce soirée.

  2. Il en faut de la ténacité pour parvenir à faire ce que tu as fait, malgré tous tes doutes !
    Bonne fin de semaine
    Bisoux doux

    • De la ténacité ou simplement une importante dose de confiance.

      Merci, Dom.

      Bisous et douce soirée à toi.

  3. Je n’ai pas ton courage Quichottine de frapper aux grandes portes qui éditent à leur frais… La peur d’être déçue aussi sans doute, on retombe bien un peu quand les mots sont négatifs… Sans doute qu’être parrainé quand on la chance, les portes s’ouvrent plus facilement, qu’im-porte, Papilio est chez moi autrement… Bon 22 à vous, bises

    • Je pense que j’aurais pu trouver un éditeur à compte d’auteur… mais je ne le voulais pas.

      Je ne sais pas ce qu’il faut ou non, en ce moment, c’est difficile pour tous, je crois.

      Merci de nous avoir fait confiance pour Papilio. J’en ai été très touchée.

      Bisous et douce soirée à toi.

  4. J’admire ta persévérance et ton courage, tu as écrit un livre, tu te rends compte ce que cela veut dire ? Un livre que j’ai lu en me mettant à la place de l’écrivain, toi donc, c’est toujours ce que je fais quand je lis. Et ce livre te ressemble et je suis fière de l’avoir dans ma bibliothèque.
    Beaucoup m’ont conseillé d’écrire un livre sur mes aventures lorsque je me suis inscrite dans une agence matrimoniale (40 monsieurs ! j’te dis pas les rencontres) j’avais 43 ans et j’en avais marre d’attendre le prince charmant … et mes enfants attendaient mon retour avec impatience, pliés de rire qu’ils étaient quand je leur racontais … bref ! ensuite un livre sur mes aventures à Pronuptia ! romantique, dramatique, j’étais là transformée en psychologue ! de quoi dire. Mais voilà, je ne m’appelle pas Quichottine et je n’ai pas ton enthousiasme qui est une belle qualité.
    Mille bisous
    Annick

    • Oui, je me rends compte… et tu as fait beaucoup pour nous, en gardant Papilio sur tes pages pendant longtemps. C’est une belle preuve de confiance et d’amitié.

       

      Je suis certaine qu’avec ton humour et ton talent de conteuse, tu arriverais à écrire de très beaux souvenirs. Ce sont les tiens, et même si tu ne t’appelles pas Quichottine, tu as beaucoup à partager… sinon, tu n’aurais pas tant de visiteurs et tant d’amis sur la toile et dans la vraie vie.

      Aie confiance en toi, Annick.

      Je t’embrasse fort. Passe une douce soirée.

  5. Coucou toi ….quel parcours malgré tout !j’imagine que de l’écrire te permet aussi d’évacuer ce grand moment de stress et de doute ..
    Nous allons attendre le courrier des éditions d’Ormesson
    Bonne journée à toi Quichottine
    Bises

    • Tu imagines bien.

      Ce sont des moments importants, même si ma quête n’a pas abouti, j’ai beaucoup appris.

      Bisous et douce soirée, ma Canelle. Merci !

    • Non. Ce livre vit et a eu des lecteurs, sans doute plus que s’il était resté des semaines dans le catalogue d’un éditeur.

      Maintenant, je vais passer à autre chose.

      Passe une douce soirée.

  6. bon ..et après ??? tu vas nous dire la suite ??
    j’adore jean d’ormesson, j’ai quelques bouquins de lui,
    mais pas dédicacés, je n’ai pas cette chance !
    Bonne journée à toi, Bisous, MIAOU !!!!

    • Le hasard d’une rencontre a fait que j’en possède une… mais tu sais, d’autres dédicaces comptent aussi beaucoup pour moi.

      Bisous doux et belle soirée à toi. Merci, Mistigris.

  7. et alors ? jean d’Ormesson t’a répondu ? Tu vas être publiée par les éditions Héloïse d’Ormesson ? Tu maintiens le suspense!
    bises et bonne journée

    • Ni l’un ni l’autre… Ce livre n’est pas du tout dans la ligne éditoriale des éditions Héloïse d’Ormesson. Mais qui sait, peut-être un jour, pour un autre livre…

      Bises et douce soirée. Merci, Lilwenna.

  8. Le seule facilité de l’auto-édition c’est qu’il n’y a pas de lecteurs pour décider la parution ou non d’un ouvrage. C’est nous qui décidons en quelques clics …

    • Oui… nous décidons.

      Et puis, ensuite, le lecteur décide d’acheter ou pas un livre qu’il n’a pas pu prendre entre ses mains.

      Il faut une sacrée dose de confiance.

      Passe une douce soirée, Liza.

  9. Je me souviens de cette énorme déception. Mais vous l’avez fait éditer quand même Papilio. Et j’espère que ce vendredi a été une bonne journée.
    Je dois être pire que toi puisque je ne publie pas toujours sur le blog. Les brouillons j’en ai encore pas pal chez OB.
    Bisous Quichottine, fatiguée certainement.

    • Oui, disons que nous avons pris une autre option.

      Notre première dédicace était bien agréable, peu de visiteurs mais de beaux échanges.

      Crevée… je ne pensais pas que je serais autant stressée. J’ai décompressé. 🙂

      Bises et douce soirée, Pimprenelle. Merci pour tout.

       

      (n’oublie pas de sauvegarder tes brouillons… on ne sait pas ce qu’ils deviendront lors de la migration)

  10. Que de questions ! je me reconnais en toi dans certaines paroles
    ça doit aussi te faire du bien d’en parler ici, de partager avec nous, c’est important de ne pas garder pour soi les choses qui ne sont pas toujours simples à gérer pour nous
    De gros bisous & un doux dimanche

    • J’avais besoin d’en parler, même si je sais que ce sont des pensées très personnelles, des moments de doute qui desservent peut-être l’ensemble…

      Gros bisous et douce soirée à vous deux. Merci pour tout.

  11. Et moi, vois-tu sans cette lettre ouverte, qui a sans doute été trouvée par google, je me demande si tu aurais reçu la même lettre en retour avec ton manuscrit. Mais cela est une autre histoire …
    bises

  12. Il manque le lien pour lire la lettre… donc, l’article suivant. 🙁

  13. C’est bien que tu racontes tes péripéties et tes souffrances.Cela permet aux lecteurs de Papilio de réaliser réellement l’ épopée du livre et de l’aimer encore plus.
    Belle soirée, bisous Quichottine

    • Merci pour ces mots qui me touchent beaucoup.

      Tu es de ceux qui ont aimé notre livre, et qui en ont parlé avec beaucoup de talent et d’émotion.

      Comment ne pas te remercier ?

      Bisous et douce soirée. Prends bien soin de toi.

  14. Ne jamais abandonner… Bravo pour ta ténacité et merci du partage et de la confiance que tu nous témoignes
    Bises

  15. bonjour, ma chère Quichottine
    je me souviens très bien
    de l’épisode Jean d’Ormesson
    et de ta déception
    heureusementça ne vous a pas arrêté dans votre recherche !
    à bientôt
    gros bisous d’amitié
    jean-marie

    • Quelque part, si.

      C’est à ce moment-là que j’ai décidé que ça ne servait à rien d’envoyer des manuscrits ici ou là… et qu’il valait mieux opter tout de suite pour une auto-édition.

      Gros bisous d’amitié, Jean-Marie.

      Passe une douce soirée.

  16. Tant d’effort ma Quichottine, j’ai connu ça et j’avais même été accepté mais ça est une longue histoire !
    Je t’embrasse ma douce
    nettoue

    • J’ai eu un manuscrit publié autrefois… j’étais très jeune et je n’ai pas su continuer.

      J’avais alors plus envie de fonder une famille que d’être écrivain.

      Je t’embrasse. Passe une douce soirée, Nettoue.

  17. oui mais que disait cette lettre????????????????? oui je suis curieuse!

    • Il suffisait d’ouvrir les commentaires pour pouvoir trouver le lien vers la suite…

      Tu n’as pas été tout à fait assez curieuse, mais je te remercie de m’avoir laissé cette trace de ton passage.

      Passe une douce soirée. Merci, Renée.

  18. beaucoup de souffrances mais aussi de joie Quichottine
    la persévérance payera
    J’espère que tu as eu une belle journée
    le soleil est de retour chez nous
    Belle soirée et très bon weekend
    ti bo créoles

    • Le soleil n’était pas forcément de la partie, mais c’était une belle journée.

      Merci, Sonya.

      Bisous et douce soirée à toi.

  19. les mots sont ainsi que leurs destins nous sont souvent cachés.
    Souvent leurs auteurs ne se rendent pas compte du bien qu’ils peuvent faire .. un pansement sur les peines … un encouragement.
    bises et je te souhaite un prochain livre – bises

    • Je ne peux qu’approuver.

      Merci pour tes encouragements à toi, Durgalola.

      Le prochain livre sera forcément différent.

      Bises et douce soirée… encore merci pour tout.

  20. Je suis heureuse de savoir que Jean Dormesson peut garder toute sympathie. Chacun a ses défauts, néanmoins il y en a donc que nous lui avions attribués qui sont à ôter !
    J’avais moi aussi été déçue.
    Très bien aussi de savoir revenir sur ses idées, il faut du courage pour le dire.
    Bises et très beau dimanche.

    Ps : oui donc ton mari était bercé ! J’ai bien aimé ! (cf. conlusion fournie sur le texte suivant !).
    -) Ils sont marrants, les hommes !

    • Je devais rectifier ce que j’avais écrit. Je l’ai fait.

      Avouer ses erreurs, présenter ses excuses, ce n’est pas être pardonné, mais c’est avancer sur un chemin où chaque choix est important.

      Bises et douce soirée à toi.

      Merci pour tout.

  21. si je l’avais trouvé mais plus tard…et après me souvient plus si com laissé ou non…Bises