Carole Martinez, Le cœur cousu

J’ai toujours pensé que les livres avaient une vie, indépendante de la nôtre, qu’ils s’imposaient parfois à nous, sans que nous ne puissions rien y faire, comme une évidence.

Chantal m’a dit dans un de ces récents commentaires qu’elle était en train de lire Le cœur cousu et qu’elle pensait que le livre me plairait.

Elle avait raison, mais, ce qu’elle ignorait, c’est que je l’avais lu, une dizaine de jours plus tôt, alors qu’il n’était pas dans ma PAL, mais quelque part, dans un petit carnet, où je note désormais les livres que j’aimerais découvrir.

L’occasion fait le larron, dit-on. L’occasion, c’était une journée un peu morose, seule, chez ma fille. J’ai fouillé dans sa bibliothèque, et le livre est venu se frotter à ma main, comme un chien qui désire qu’on le caresse.

Le cœur cousu… un titre qui m’avait intriguée lorsque j’avais lu l’hommage qu’en faisait Nathalie Hug, à la fin de L’enfant rien. Comment un livre peut-il ainsi se rendre indispensable, participer de nos souvenirs, nous conduire tout naturellement à l’écriture ?

Il y aurait bien des pages à écrire à ce sujet… J’ai croisé bien des livres dignes de figurer aujourd’hui dans la liste de ceux qui m’ont faite telle que je suis.

Ce serait ma réponse à la lettre de Pierre… Une candidature à lire à coup sûr et qui m’a fait le nommer « grand lecteur » de ma Bibliothèque quichottinienne.

Mais ce sera une autre fois.

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Aujourd’hui, il ne sera question que de ce « premier roman » publié en 2007 par les éditions Gallimard : Le cœur cousu.

Le volume de la collection folio, celui que j’ai eu entre les mains, ne m’aurait pas attirée de prime abord. J’avoue ne pas aimer l’illustration de la couverture, mais ce n’est qu’un avis et vous savez bien qu’il est rare que je m’en tienne là.

La quatrième était déjà plus alléchante.

Dans un village du sud de l’Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse… Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s’initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés […]

C’était un début qui me plaisait. Une histoire de femmes, un peu comme celles que j’avais lues lorsque je m’étais plongée dans la série des « Jalna » de Mazo de la Roche.

C’est ce que je croyais, du moins, avant de lire. J’imaginais un coffret plein de secrets, je me demandais si chaque femme découvrait un contenu différent, qui lui serait propre… et puis, vous savez, raccommoder des hommes « effilochés », cela m’intriguait au plus haut point.

Je n’ai pas hésité, et avant même d’avoir terminé de lire cette quatrième, je me plongeais dans le livre.

Bien évidemment, comme à mon habitude, j’ai évité les préliminaires, la présentation de l’auteur. Je dois dire que ça m’était bien égal, et ça l’est toujours, de savoir qui elle est, le nombre de prix divers obtenus grâce à ce roman.

Un livre, c’est comme un homme… il n’a pas besoin de décorations pour être ce qu’il est… Même sans médaille, il sera courageux, généreux. Enfin, c’est ce que j’ai toujours cru. L’habit ne fait pas le moine.

Alors, j’ai lu…

Mon nom est Soledad.

Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec des bras morts incapables d’enlacer et de grandes mains inutiles.

Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un mur derrière lequel accoucher, qu’il m’est passé dans le sang.

Ma peau masque un long sablier impuissant à se tarir.

Nue sous le soleil peut-être verrait-on par transparence l’écoulement sableux qui me traverse.

LA TRAVERSÉE

Il faudra bien que tout ce sable retourne un jour au désert. […]

(p.11)

Ce sont les premiers mots… Soledad, Solitude.

Ceux qui suivent viennent, comme ce sable qui l’emplit, comme dans un sablier ; ils s’écoulent, avec une force incroyable, comme si la femme qui raconte ne pouvait plus s’arrêter.

Le lecteur est entraîné dans le récit, même si, par moment, il voudrait prendre son souffle, contempler un paysage, se révolter devant l’injustice, l’ignorance cruelle, les lâchetés.

Soledad, et, avant elle, Frasquita, sa mère, celle qui se fana comme une rose le soir de ses noces.

Comment vous dire ? Comment vous faire entrer à mon tour dans un récit que vous ne pourrez pas oublier ensuite, comme on oublie souvent les mots que l’on entend, et même ceux écrits, quoi qu’on en dise ?

C’est une histoire de vies, d’amour, de non-amour aussi. Une histoire qui pourrait se passer n’importe où, pas seulement là-bas, dans le sud de l’Espagne et ailleurs, au bout d’un autre monde. Une histoire de filles, mais aussi, certainement, une histoire où les hommes trouveront des réponses…

Souvent, ce sont les hommes qui écrivent, pour les femmes. Là, c’est une femme qui a écrit pour tous. Elle le devait, parce que c’est important.

Ils sont rares les moments où j’ai cru que j’étais au cinéma, que tout était inventé… et, pourtant, je me suis le plus souvent trouvée aux portes de l’imaginaire, là où chaque mot est image et où chaque personnage porte en son nom son destin.

Frasquita avait trouvé dans sa boîte de quoi broder, coudre… Soledad y trouva un cahier et une plume, assez d’encre pour écrire ces quatre cent quarante pages qui les font vivre, sa mère et elle, et, autour d’elles tous ceux qui ont compté pour elles.

Bien sûr, tout n’est pas dans le prologue, dans ces pages qui m’émeuvent tant. Mais vous pourrez en lire les premières pages ici :

C’est une bonne façon d’entrer dans le monde de ce livre si poignant.

Et puis… ensuite, si vous n’êtes pas convaincu, quelques mot grappillés encore, juste pour vous.

Sous le lit

J’ai quatre ans à peine et j’écoute les derniers mots de ma mère à l’esprit décousu. Des phrases de laines nuancées, des paroles liées au point de chaînette, de la douleur réduite en fil. J’écoute les lourds manteaux de récit qu’elle se tisse, les blasons, les bannières colorées. J’écoute les cris, les larmes, les perles, les cabochons de pierre fines, les paillettes en métal précieux. J’écoute les l
ongs silences comme des points coupés qui par leurs jours allègent l’air compact de la chambre encombrée de motifs fabuleux. Blancs soudains de la lente agonie, punto in aria. J’écoute le souffle de ma mère, les fils tirés, le lacis, la dentelle, les ornements brodés par ses lèvres blanches sur les poches, les cols, les boutonnières et les boutons de gilets imaginaires en casimir écarlate.

Parfois, les mots de soie […]

(p. 357)

Non, je vais m’arrêter là, il n’y a que deux pages pourtant « sous le lit » de la mère agonisante, mots offerts par l’enfant que Soledad était, qui attendait un mot d’amour qu’elle ne reçut pas.

Elle, l’enfant de l’amour fou, l’enfant de l’amour déçu. Comment survivre sans avoir envie de tout raconter, de tout dire, jusqu’au dernier baiser, celui que le vent lui apportera enfin… ?

Je me tais, j’écoute, et je laisse les mots de la dernière page clore un roman bâti pierre après pierre, motif après motif, comme l’était la tapisserie ancienne de Bayeux, comme l’était la dernière bannière brodée par Frasquita.

Merci à Madame Carole Martinez pour ce merveilleux roman.

Carole Martinez

Le cœur cousu

© Éditions Gallimard, 2007

Collection Folio n° 4870

ISBN : 978-2-07-037949-1

Pour en savoir davantage, le résumé à lire sur Evene : http://www.evene.fr/livres/livre/carole-martinez-le-coeur-cousu-29305.php

94 commentaires à propos de “Carole Martinez, Le cœur cousu”

  1. Bonjour Quichottine,

    Tes extraits sont bien choisis. Ils palpitent, frémissent d’images qui intriguent et bouleversent. Que d’images! la poésie semble couler de chaque phrase. Une histoire qui m’a l’air douloureusement extraordinaire. Peut-être que je l’achèterai . Merci Quichottine
    Gros bisous de bonne journée ( enfin, un orage hier soir: le jardin, mon mari et moi lui étaient bien contents)
    Martine

    • Merci pour ces mots.

      La terre a besoin d’eau, et je crois que nous aussi, même si le soleil a longtemps tardé à se montrer.

      Si tu le lis un jour, tu me diras ?

      Bisous et douce journée à toi.

  2. Très beaux extraits d’une écriture bien cousue.
    Tous les mots semblent choisis pour nous faire entrer dans un monde à part.
    Ce doit être très émouvant …
    Je te souhaite un bon jeudi.
    Bisoux doux.

    dom

    • Je l’ai trouvé très émouvant… Mais je sais que c’est un livre qui peut ne pas plaire à tous.

      Passe une douce journée, Dom.

      Bisous tout plein.

  3. Bonjour Quichottine ! Une écriture très imagée et talentueuse… le premier extrait est rude mais il donne envie d’en savoir plus ! La tapisserie de Bayeux, j’y suis allée et je l’ai vue, quel ouvrage aussi ! Merci à toi, bon jeudi, bises de jill

    • Je ne l’ai jamais vue en vrai… mais ce doit être extraordinaire, j’imagine, ces 70 mètres brodés !

      Merci pour ce partage, Jill. Si tu lis le roman un jour, tu me diras ?

      Bisous et douce journée.

  4. Une très belle critique, tu pourrais être une très bonne critique littéraire. Tu pourrais me faire aimer et acheter n’importe quel livre que tu as aimé même ceux qui ne sont pas pour moi et que je ne finirai pas. De très beaux passages. Bises

  5. Comme vous donnez envie de lire ce livre…. Beaucoup de thèmes qui me parlent, la solitude, la couture, l’Espagne…. Merci pour cette référence que je note dans mon carnet de livres à lire.
    Très bonne journée.

    • Merci de l’avoir notée. Si vous le lisez un jour, vous me direz ?

      Très belle journée à vous aussi.

  6. Les histoires de femmes m’attirent en général et la description de ce roman donne vraiment envie de le lire. Je garde la référence… merci pour cette piste… Gros bisous

    • Lorsque tu le liras, j’espère que tu me diras ce que tu en auras pensé.

      Merci à toi, Cathycat. Gros bisous et douce journée.

  7. Des douleurs muettes qui s’expriment en cousant les fils de la vie. Tu m’invites à me le procurer.
    Merci ma Quichottine.
    Douce journée et GROS BISOUS.

  8. Ce livre a eu un succès énorme et je n’en lis que du bien … Pourtant, je l’ai lu et je n’ai pas aimé … Enfin! pas autant que ce que l’on en dit … J’ai aimé : « l’histoire » ou « les histoires » : la robe de mariée – l’homme qui vit avec ses poules … Ce que je n’ai pas aimé c’est un style qui se voudrait être celui de Lorca mais qui en est loin. Enfin ! ceci n’engage que moi et c’est juste mon impression – une goutte d’eau parmi les avis des milliers de lectrices qui ont apprécié cet ouvrage

    • Tu sais que je suis capable de dire ce qui ne me plaît pas… ou de me taire sur un livre que j’ai lu et qui ne m’a pas plu.

      Je n’ai pas pensé une seconde à Lorca en la lisant. Comme je ne lis pas non plus les critiques, ou rarement, je suis venue à cette lecture sans en savoir trop.

      Je suis très heureuse que tu en parles ainsi, car c’est un sentiment que d’autres partageront peut-être.

      Il y a des moments que je n’ai pas aimés, bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on lit tant de pages ? Mais ils sont rares.

      Quant au style… peut-être suis-je depuis longtemps habituée à un fractionnement que j’ai trouvé chez de nombreux auteurs hispaniques et sud-américains. Mais je n’ai pu la rattacher à aucun.

      Je pense que ce sera un grand auteur.

      Merci pour cette « goutte d’eau », qui compte aussi pour moi. Chaque avis doit être partagé, il n’en est pas qui soient inutiles.

      Passe une douce journée.

  9. J’ai pris note de tes écrits et surtout de tes ressentis et pourquoi pas le lire
    Merci quichottine
    Bises

  10. Bonjour Quichottine , BIEN SUR une TITRE QUI ME PARLE !!

    Et JALNA !!! LUS IL Y A …. !

    De l’enfant rien dont LA FIN M’AVAIT DONNE FAIM et CES MOTS QUI ME PARLENT comme « LIES AU POINT DE CHAINETTE  » !

    Je n’ai encore rien décidé

    BISOUS QUICHOTTINE

    any

    • Je suis contente que tu aie aimé L’enfant rien.

      Merci pour ces mots, Any.

      Passe une douce journée. Bisous.

  11. Je ne saurais dire ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre. Il me laissait une drôle d’impression mais il s’imposait à moi. Il me semble encore ressentir un certain malaise en l’évoquant. Il ne fait pas partie des livres que je relirai.
    Bises et bonne journée.

    • Tu vois, je ne sais pas non plus si je le relirai… Mais sans doute certaines pages, oui.

      Il m’a fortement impressionnée. Je comprends tout à fait ton ressenti.
      Merci pour ce partage, Cricri.

      Passe une douce journée.

  12. je ne connais pas ce livre, ni l’auteur, mais la façon dont tu présentes les livres me donnent envie de les lire! Je vais sans doute me laisser tenter.
    C’est drôle, j’ai préparé un article hier sur des marque-pages d’écrivains, et Carole Martinez en fait partie avec ce livre !

    bises et bonne journée

  13. Tu en parles très bien Quichottine, avec fougue et admiration , et je savoure ces extraits aux phrases riches, colorées qui viennent du fond du coeur…
    Un très beau livre à n’en pas douter !

    • C’est un très beau roman. J’ai aime le lire, et j’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteur brodait chaque page.

      Merci pour tes mots.

      Passe une douce journée. Bises.

  14. et merci à toi de nous en parler, tu nous donnes envie de nous y plonger nous aussi

  15. Ta description est très intéressante et donne envie d’en continuer la lecture. Je le prends en note celui-là aussi. Bonne journée.

    • J’espère que si tu le lis un jour, tu me diras ce que tu en auras pensé.

      Douce et belle journée à toi.

  16. Mais bien sûr que les livres sont vivants et comment ! Ils vivent dès la sortie de chez l’imprimeur un vie indépendante de leurs auteurs. Ces derniers peuvent mourir mais les livres continuent leur petit bonhomme de chemin pendant des années, des siècles et pour quelques uns des millénaires …

    • C’est vrai… et l’on peut espérer que ceux qui survivent au fil des siècles sont les meilleurs jamais écrits.

      … peut-être.

      Douce journée, Jeanmi. Merci pour ta présence.

  17. déjà le titre du livre a réveillé mon imagintion, je pensais à quelqu’un qui avait souffert et enfin, ou en fin arrivait à trouver l’amour, peu importe si amour maternel ou auatre, mais en lisant ton article j’ai vu que je me suis vite « emportée »..je vais donc aller lire les passages
    pour mes articles ce n’est pas la fin, c’est le dernier des villages des cinqueterre, village qui est encore présenté dans 2 articles suivants…et après on je vous emmène à Pise
    bonne soirée

    • Merci de m’avoir rassurée… J’aime bien ta série italienne.

      Passe une douce journée.

      Pour le livre.. on peut y trouver beaucoup.

    • C’est vrai qu’il y a des moments pour chaque lecture.
      Si tu le lis un jour, tu me diras ?

      Bisous et douce journée.

  18. maintenant, je fais comme ça:
    quand je pense qu’un livre pourrait me plaire,je note l’auteur et le titre….
    j’espère que notre « bibliothèque » de Cayenne va bientôt rouvrir.(un an qu’elle est fermée pour travaux!)je vais m’y inscrire car mes rayonnages à la maison sont archi…pleins!
    et Jalna, j’ai adoré…j’ai les 16 volumes faciles à prendre sur le rayon….c’est ma Mémé qui les lisait et m’a fait découvrir!je les ai déjà lu plusieurs fois et j’adore certains passages:celui où la centenaire meurt en criant « victoire » lors d’une partie de cartes…et tant d’autres!
    j’ai mis dans ma liste »le cœur cousu ».
    bisous et merci pour tes bons vœux à l’occasion de mon anniversaire…

    • J’espère aussi qu’elle rouvira… c’est important de pouvoir lire, même quand on n’a plus la place de caser d’autres livres.

      Je crois bien que nous avons toutes les deux la même série de livres… J’avais adoré. Ma fille me les a empruntés et les aime tout autant.

      Merci à toi… et je te renouvelle ici mes voeux. Que cette nouvelle année te soit douce, Annick. Bisous.

  19. Là, tout de suite, je lis ton billet du jour d’hier (!), et j’y réponds, sans lire les autres commentaires comme habituellement, faute de temps.Mais je sais qu’ils sont, comme toujours, élogieux sur ta façon de nous présenter un livre que tu aimes. J’ai moi aussi un carnet de lectures à venir, qui se rempli de tes coups de coeur ! Il va me falloir aller faire des emprunts à la bibliothèque, car la place me manque pour acheter de nouveaux livres et mon sous-sol humide a lui aussi dévoré quelques textes qui m’avaient beaucoup plus… Donc, je note ! Et j’ai beaucoup aimé la lettre de Pierre, candidature on ne peut plus étayée ! Merci pour ce moment, je t’envoie une écharpe de brume pour poser sur tes épaules, le soir, dans la plus haute pièce de ta tour !

    • Ne t’en fais pas, je fais pareil… je lis souvent quelques commentaires lorsque je reviens pour la réponse.

      J’ai pris la décision de passer plus de temps à la bibliohèque. Cela me permettra de nouvelles découvertes sans encombrer davantage les rayons de la mienne qui déborde de partout aussi.

      Merci pour cette écharpe de brume… j’adore !

      Je t’embrasse très fort. Passe une douce journée.

  20. J’ai vu que ce roman a reçu plusieurs prix .Tu en parles si bien que tu donnes envie de le lire .Les mots sont très forts et étranges .
    Merci pour ce partage ; bises

    • Je suis heureuse de t’avoir donné envie… si tu le lis, tu me diras ?

      Passe une douce soirée. Bises.

  21. C’est amusant, Quichottine, ce livre, je l’ai emporté avec moi en vacances en Campanie, le mois dernier.
    Il s’agit de la même collection Folio dont tu présentes ici la couverture.
    Outre le titre surprenant, c’est la photo qui m’a attirée, car moi, elle me plait beaucoup. Elle m’a fait immédiatement penser à Frida Khalo, j’ai même cru qu’il s’agissait de l’un de ses autoportraits…

    J’ai énormément aimé ce livre qui m’a happée dès les premières lignes.

    Ce conte initiatique m’a fait penser par certains traits au livre de Patrick Süskind, Le Parfum, où étaient déclinées toutes les subtilités et finesses olfactives.

    Ici, c’est un festival de déclinaisons et sensations autour des tissus que l’on palpe, que l’on hume, dont on se drape et qui font partie intégrante de la vie.
    Les personnages sont fait de char et de sang, mais aussi de tissu et de fil, de broderies et de dentelles.
    Y sont honorées, voire vénérées, leurs fibres, leurs couleurs, la magie qu’ils font naître grâce au savoir-faire parfois quasi-surnaturel de la couturière-brodeuse Frasquita Carasco, la Mère créatrice qui donne vie même à une aiguillée de fil…

    J’ai été comme envoûtée par ce merveilleux conte d’errance où les mots et les fils sont déroulés comme le ruban de la vie et de la mort sur plusieurs générations de femmes au destin implacable.

    J’ai été très marquée par cette lecture tout à fait originale dont je me souviendrai longtemps (un peu comme les écrits de Clarissa Pinkola Estes).

    Ah j’oubliais, tu en parles divinement.
    Merci Quichottine de raviver ce beau souvenir de lecture.

    Passe une excellente soirée,
    eMmA

    • Frida Khalo… Oui, ça aurait pu… elle a eu un destin épouvantable.

      J’ai découvert ses tableaux il y a seulement quelques années. Ils m’ont remuée énormément… même si je peux pas dire que je les aime tous.

      Le parallèle que tu fais avec Le Parfum est intéressant. Je suis d’accord avec toi. Le roman de Carole Martinez fait appel à nos sens aussi. Il n’est pas que lecture.

      Merci de m’avoir ainsi confié ton ressenti. Il est bien proche du mien, mais avec les références que je n’avais pas données et qui sont tout à fait bienvenues.

      Passe une douce soirée. Un immense merci pour ce beau commentaire.

  22. Ce « coeur cousu » qui se découd juste à peine sous tes mots, j’éprouve une envie profonde de le lire. Ton enchantement passe dans ces lignes où frémit une vie, une auteure. On a envie de te suivre, tout de suite, sans attendre, dans ce pays de chaleur et de mots vrais. Je l’ai noté sur ma liste de « Livres à lire ». Merci pour ton talent si délicat qui pénètre dans l’âme de ceux qui écrivent…et de celles qui te lisent! Je t’embrasse, chère Quichottine.

    • Si tu le lis un jour, tu me diras ? J’aimerais avoir ton ressenti sur ce livre…

      Je t’embrasse très fort. Passe une douce soirée.

  23. Coucou Dame Quichottine
    Un article excellent… J’ai eu la chance de rencontrer au mois de mars Carole Martinez grâce à ma fille. C’est une femme charmante. Ele a raconté aussi l’histoire de sa famille dans Le coeur cousu. Soledad était sa grand-mère… Elle adorait l’écouter lorsqu’elle était enfant…
    Il faut que je t’oriente vers mes articles de ce café littéraire inoubliable,organisé par ma fille.
    J’attaque le 11e livre de la sélection Confidentielles. J’ai été enchantée par le 10e : Au pays des kangourous.
    Il sera bien sûr présenté sur mon blog
    Bises du samedi
    Béa kimcat

    • Merci.

      Je crois que j’aurais aimé la rencontrer.

      Bravo pour tes lectures qui avancent !

      Bises et doux dimanche à venir.

    • Je sais que l’on ne peut pas tout faire. Je ne veux pas cesser de lire.

      Merci pour cette « envie »… C’est déjà un très beau compliment.

  24. Tu sais toujours mettre tes lectures à l’honneur, j’aimerais bien en faire autant Quichottine mais je n’ai pas ton talent pour donner envie de lire.

    • C’est un très beau compliment.. mais tu as aussi beaucoup de talent et c’est aussi merveilleux de pouvoir partager sa passion avec d’autres.

      Tu m’as fait aimer les santons.

  25. Coïncidence, ce livre est sur le bureau de ma fille, dès qu’elle l’a fini je lui emprunte.Curieux que ce mot « soledad’ si lumineux (sol) signifie solitude?
    Bonne après midi.

    • Il faudra que j’en cherche l’origine.

      En tout cas, J’aime cette jeune femme.

      Douce soirée à toi.

      Si tu le lis, tu me diras ?

  26. j’ai été lire les premières pages. Une magnifique écriture à la fois poétique et puissante d’évocations mêlées. Un livre que j’ai bien envie de lire
    même s’il est dur. J’ai à te lire, l’impression qu’il n’est pas qu’une histoire de désespoir, qu’il y a de la lumière aussi (?)
    bises et belle fin de dimanche

    • Il y a de la lumière, beaucoup de moments tendresse, de l’espoir, oui, je crois.

      J’espère que tu le liras et que tu me diras ce que tu en auras pensé.

      Merci, Jeanne. Passe une douce soirée.

  27. Très beaux extraits d’une écriture bien cousue.
    Tous les mots semblent choisis pour nous faire entrer dans un monde à part.
    Ce doit être très émouvant …
    Je te souhaite un bon jeudi.
    Bisoux doux.

    dom

  28. Je me suis arrêtée au mot JALNA mdr, toute une émotion m’est remontée à la gorge… ha Jalna, quelle fresque, quel bonheur bises à toi

    • Je me disais bien que d’autres les avaient sûrement lus…

      Merci, Katara.
      Passe une douce journée.

  29. Comme je vais avoir du temps!Et que c’est bon d’avoir ta prose sur un coup de coeur. Je l’ai réservé.
    Je t’embrasse plein ma Quichott’.

    • Alors, je compte sur toi pour me dire ce que tu en auras pensé. 🙂

      Douce et belle journée, Polly. Je t’embrasse fort.

  30. Juste un petit coucou pour te dire bonjour.

    Sans doute intéressant comme livre, mais je ne saurais rebondir là-dessus. Lire ne me permet pas de m’évader ni de prendre plaisir. Ce que je lis doit être bref et rapide sous peine de m’ennuyer.

    Je suis désolée pour une bibliothécaire comme toi. Tu ne dois pas comprendre.

    Bises amicales Quichottine.

    • Je comprends, ne t’en fais pas.

      S’évader est important et chacun le fait à sa façon.

      Bises amicales à toi aussi. Passe une douce journée.

  31. coucou, je crois que je vais me laisser tenter et abandonner un peu les blogs pour me replonger dans les lectures…
    Belle journée, Bisous, MIAOU !!!

    • Je ris… tu ne pourras pas les abandonner, je ne crois pas.

      Alors, prends le temps de la lecture au moment de la sieste, lorsqu’on entrebâille les volets parce qu’il fait trop chaud.

      Bisous et douce journée à toi.

  32. Cet extrait donne envie de lire le livre tout entier.
    bisous

  33. Une superbe critique qui donne envie d’en savoir un peu plus.
    Belle soirée Quichottine

  34. Ce sont souvent certains hasard qui font les plus belles découvertes. On ne peut connaitre tous les livres, alors laissons parfois le sort décider pour nous !
    Gros bisous ma belle amie

    • On ne peut pas non plus les lire tous… alors, c’est bien de profiter de la moindre occasion.

      Gros bisous et douce journée à toi.

  35. un sujet qui parle d’amour-de solitude — de belles comparaisons avec le fil- la toile- c’est une superbe plume !! je n’en reviens pas- tu m’a alléchée avec tes mots délicieux-
    bonne continuation — merci !

    • Si tu lis un jour ce livre, ou un autre de cet auteur, j’espère que tu viendras me dire ce que tu en auras pensé…

      Merci pour tout, Lady Marianne.

  36. En ce moment, je suis très paresseuse pour lire, et mes yeux le sont encore plus que moi ! mais il reviendra ce temps de la lecture je le sais .. quand mes soucis se seront estompés un p’tit peu ….
    Merci pour cet article Quichottine
    Gros bisous

    • Ce n’est pas toujours facile, c’est vrai… Nos yeux ne sont plus ceux de vingt ans.

      Prends le temps qu’il faudra, ma Dame d’Amiens.

      Je t’embrasse fort. Passe une douce journée.

  37. IL est vrai que dans les quelques lignes de ce livre que tu distilles , des images viennent tout de suite à l’esprit 😉
    Bonne fin de soirée Quichottine Bise :*

    • Les images fourmillent sur les pages, et pourtant, le livre n’est pas illustré.

      Bisous et douce journée, Urban. Merci !

  38. J’ai lu les premières pages, j’aime ce style et le fond de l’histoire est prenant . Je vais le lire. Merci Quichottine.Douce soirée, bises

  39. J’ai lu les premières pages, j’aime ce style et le fond de l’histoire est prenant . Je vais le lire. Merci Quichottine.Douce soirée, bises

  40. Je l’ai lu aussi et j’ai été charmée par ce livre, ces personnages singuliers comme Pedro le frère qui dessine… Il se servit de la façade blanche comme d’une toile et y amarra un gigantesque navire, lui qui n’avait jamais croisé de bateau.-

    • Pedro est l’un des personnages qui m’ait ému… avec Clara, aussi, celle qui illumine le roman.

      Merci pour ces mots, Pâques.

      Passe une douce soirée.

  41. Qui nous l’a conseillé ? un article du Monde, une voix dans la bibliothèque locale, une note d’un blog ? Je ne sais. Par contre, tant Christiane que moi, nous avons laissé bruler la lumière de la lampe de chevet jusqu’à la fin du livre. J’ai été emporté par la verve, par l’attelage de mots si évocateurs, par l’écriture magique de cette femme. Un très beau souffle qu’elle nous offre là.

    Bises du grillon

    • Merci !

      Je n’ai eu de cesse de le terminer après en avoir lu les premières pages… Captivée aussi.

      Je suis heureuse de savoir que vous avez aimé ce livre.

      Bises et douce soirée.

  42. je commence à reprendre pied alors j’attaque mon retard de lecture….. bonne journée