Soirée au moulin

– Quichottine ! Ça ne va pas du tout !

Ah ? Que se passe-t-il donc ?

– Tu fais n’importe quoi… nous y sommes habituées, mais tu écris n’importe quoi, et, là, c’est grave !

Allons bon ! J’ai encore fait des bêtises ?

– Oui !

Polly secouait la tête… Ses cours de Français n’avaient donc servis à rien ! Les ateliers d’écriture non plus d’ailleurs. Qu’était-elle allée faire dans cette galère ?

Fanfan rongeait son crayon, en se demandant si elle ne devrait pas ressortir sa vieille règle en bois de son cartable, à moins qu’il ne faille en venir au bonnet d’âne qu’elle devait garder dans un coin, au grenier.

Galet avait tout fait pour lui souffler une solution convenable. Désormais, elle ne voyait plus que faire pour sauver son amie du ridicule.

– Un récit doit se tenir debout. Il a un début, une fin, et, entre les deux, les événements doivent se suivre de façon logique, sinon, le lecteur est perdu. Le dernier épisode s’appelle « La Fuite »…

Oui, et alors ?

– Tu n’as presque rien dit de Patriarch et de Chantal. Le seul qui se soit enfui, c’est le lutin vert… Tu remontes dans le temps !

C’est vrai… mais tout le monde le fait ! C’est la grande mode. On fait des parenthèses, des pauses, le temps n’y comprend plus rien… C’est comme dans La Rémige bleue… Kronos s’amuse. Pierre-Louis saurait vous expliquer !

– En plus…

Oui, je sais… je vous ai citées sans donner vos adresses.

– Ça, ce n’est pas si grave ! Mais…

Mais quoi ?

– Tu as dit qu’il y aurait Kerfon, et tu n’en as pas parlé non plus…

C’est vrai… mais, ça, c’est exprès !

– Pourquoi ?

Pour voir si quelqu’un me le dirait !… si quelqu’un me demanderait de ses nouvelles.

– Et alors ?

Alors ? Eh bien ! Je suis contente puisque vous êtes là à me remonter les bretelles !

C’est vrai… je ne vous ai pas mises aux premières loges la dernière fois parce que vous allez y être maintenant… et, pour Kerfon, c’est normal, c’est qu’il n’était pas là !

– Pas là ?

Mais oui, il avait dit qu’il viendrait… mais il n’a pas pu.

– Ah bon ? Ça ne ressemble pas à Kerfon.

Il a eu un empêchement… Un rendez-vous avec une éditrice.

– Et donc ?

C’est là que les choses commencent à être intéressantes pour moi… et pour mon histoire.

Je continue…

(Quichottine reprit son histoire où elle l’avait laissée.)


Bruno jouait… un blues.

– Un blues ? Tu vas avoir du vague à l’âme si tu l’écoutes trop longtemps !

C’est vrai. Et c’est là que réside le problème. Je ne vais pas pouvoir écrire si vous m’interrompez tout le temps !

Le berger sortit. Il devait conduire ses bêtes à la bergerie. Il était plus que temps. Il ne faut pas laisser les agnelets dehors trop tard, les loups rôdent…

Patriarch eut soif. Il connaissait la maison. Il prit donc l’escalier de la cave.

Il était un peu vermoulu…

– Qui ? Patriarch ?

Mais non ! L’escalier ! Il était bien moins joli que ceux que montre Fancri !

Il céda sous le poids de l’ancien fondeur.

Badaboum !

Tout le monde aurait dû entendre… mais, Bruno, imperturbable, continuait à souffler dans son saxo. Le temps s’était arrêté et la lune avait jeté sur lui un voile de brume, tendre et doux.

L’escalier n’existait plus… et Patriarch, au fond de la cave aurait eu du mal à remonter. Optimiste, il se dit que le berger, en rentrant, s’étonnerait de son absence et qu’il le chercherait à son tour.

Bruno jouait… il joua longtemps. Le berger ne se montrait pas. Las d’attendre le retour de son ami, Bruno pensa qu’une brebis avait dû mettre bas et que Patriarch était parti l’aider.

Il rangea son saxo et regagna son domicile, sans plus s’inquiéter de rien.

Ce soir-là, un agneau perdit sa mère en naissant et le berger rentra au moulin, l’agnelet dans les bras. Plus personne au logis ? C’était normal. Ses amis devaient être chez eux à cette heure. Il mettrait de l’ordre un peu plus tard.

Il monta au grenier, et, sur une couche de foin frais, il déposa son fardeau. Bien enroulé dans une couverture, il s’apprêta à vivre l’une des plus longues nuits de sa vie.

Dans la cave, fatigué d’avoir appelé à l’aide trop longtemps, Patriarch s’était endormi.

(à suivre…)

Merci à Polly, Fanfan, Galet, Bruno, Pierre-Louis, Kerfon, Fancri, Chantal74 et Patriarch pour leur participation involontaire d’aujourd’hui.

Pour s’y retrouver : Le début de l’histoire est ici (clic)… et la fin, pour les impatients, est (clic).

70 commentaires à propos de “Soirée au moulin”

  1. bisou volontaire, lui…:)
    un peu en filigrane ces temps-ci, même si la programmation est trompeuse… ça connecte de façon très aléatoire, je n’arrive pas à résoudre ce problème…
    enfin, au moins, j’aurais pu lire ce soir…ouf!
    bon dimanche à toi et aux participants…:)

    • Merci, Mamalilou.

      Beaucoup de problèmes, chez moi.
      Mais ça finira bien par s’arranger…

      Bon dimanche à toi aussi. Merci.

  2. C’est pas encore aujourd’hui qu’on le retrouve le lutin vert¸, mais que d’aventures il provoque. Bon dimanche.

    • Non, c’est demain… mais tu peux déjà lire la fin si tu veux. Je viens de créer un lien.

      on dimanche à toi.

  3. pauvre petit agnelet;  passe un très bon dimanche    bisous

  4. Je viens de me réveiller à côté d’un « Lacrima Christi » bon diou quel somme !!!!  Bon je vais voir ce qu’il y a dans ce trou, pour construire une échelle !!! C’est bien beau de boire, mais il faut aussi se sustenter !!!!

    Bon dimanche,Quichottine, avec bises de nous deux. Après midi; Jazz aujourd’hui !!

    • Tu n’auras même pas à construire une échelle…
      Et, si tu veux lire la fin de l’histoire, c’est possible désormais, juste en cliquant sur le lien que j’ai mis à la fin du chapitre.

      Bon dimanche à vous deux. Le jazz, c’est génial. Bisous à vous partager.

  5. Tu ne vas pas nous laisser le patriarch dans la cave tout le week-end….. En plus il n’a même pas du papier et un stylo pour continuer à écrire sa vie professionnelle…. Bisous

  6. Et Chantal, alors ? Plus personne ne s’occupe d’elle ? C’est elle qui aurait du grimper ce vieil escalier, il aurait mieux supporté la charge sans doute. Elle est là, assise dans un recoin plus sombre de la sombre cave, ruminant de sombres pensées, pendant que Patriarch rêve de sombres visions de lutins décolorés qui n’avaient plus aucun pouvoir. Même les feuilles mortes avaient de plus jolies parures…

    • Ne t’en fais pas, ma douce amie, l’histoire se termine et tu peux même aller lire la fin en suivant le lien que j’ai mis à la fin de mon chapitre.

      Passe un bon dimanche.

  7. Pauvre Patriarch! pourvu qu’on ne l’oublie pas dans son trou et qu’il ne se transforme pas en momie! Je compte sur toi pour le tirer de ce mauvais pas!! bisous

    • Une bloghistoire à plusieurs mains… Mais je vais revenir à des choses plus sérieuses à partir de demain.

      Bonne journée, Augusta.

  8. Bonsoir Quichottine. Je connais quelques uns de tes aminautes et je vais aller voir les autres… Bonne soirée à toi !
    Brigitte

  9. Tu m’as coupé le souffle….je suis à bout..je vais voir la fin plus loin..j’espère y retrouver le lutin et faire un boeuf tous ensemble……

  10. Oh pauvre Patriarch il va avoir très froid

    et ce petit agnelet seul sans sa maman, que c’est triste

    bisous

    • Ne t’en fais pas… l’agneau sera adopté par une autre brebis généreuse…

      Patriarch était bien couvert… il n’a pas eu froid.

      Bisous et merci d’être là.

  11. Pourquoi tu met le patriarche a la cave ?

    Et je ne sais toujours pas ou est le lutin..pour un peu qu’il soit dans la saxo de Bruno y’à qu’un pas , que je ne franchirai pas ^_^

    Peut être dans la paille ou est couché l’agnelet ? non ? ah bon

    • Ben… parce que c’est une place pas si détestable quand on aime le bon vin…

      Dans le saxo de Bruno ? En voilà une idée ! Mais pas si mauvaise… C’est sans doute lui qui donne ce ton si spécial à la musique jouée…

      La paille aussi était une bonne idée. Mais le lutin n’est pas là, Loralia…

      Tu reviens quand tu veux, j’adore quand tu joues avec moi. Merci infiniment.

  12. une longue nuit étoilée dont le ciel provençal a le secret, une belle nuit où les filantes viennent voler la vedette aux fixes qui luisent jusqu’au petit matin et s’éteignent doucement afin de laisser place à la suite de l’histoire ….

  13. Dans over il est difficile de voir les coms d’ancien articles alors je ne sais pas si tu m’a lu j’avais gardé un bon souvenir de toi et en lisant cet article cela ne se démenti pas !  A bientôt je l’espère ! bises !

    • Tu as des soucis pour voir tes commentaires ?
      Il suffit d’aller les lire dans son administration. Quel que soit l’endroit où tu les postes, ils sont visibles puisque rangés d’abord selon leur date de dépôt et non selon l’article.

      J’avais lu ton message… et je t’ai répondu, comme aujourd’hui.
      Merci, Mesenga. à très bientôt chez toi.

      Bises.

  14.  Moi aussi je suis…et je cherche la suite! Je vais voir plus loin si je trouve le lien! En tous cas je n’entends plus Patriarch crier…

  15. pauvre petit agnelet;  passe un très bon dimanche    bisous

  16. oui le taux d’ecoute de mon blog etais tomber a 15 ou 20 visiteur, donc je devais montre autre chose, et comme les blog c’est 95% de femme !!
    pas facile a suivre le lutin vert
    passe un bon dimanche
    qing et rene

    • Non, il n’est pas facile à suivre, c’est vrai… alors, je vais le faire rentrer à la bibliothèque.

      Bon dimanche à toi aussi.

  17. Ouais… je poursuis mon idée… le berger est allé mettre l’agnelet dans un lit de paille, et au moment où il se penchait pour le déposer, un éclair vert sembla jaillir de sous sa houppelande… lui, il était allé se coucher sans rien remarqué car trop fatigué…

    Pourvu que ce ne soit pas juste une reinette, ou une sauterelle, ou une minuscule feuille ramassée en frôlant un arbre…
    Curieusement, l’agneau orphelin ne semblait pas inquiet…

    Je vais aller me coucher maintenant… je t’embrasse conteuse.
    Que ce dimanche te soit doux. 

    • C’était une belle fin pour le conte… mais la fin est autre. Tu pex la lire désormais, juste en cliquant sur un lien à la fin de mon chapitre.

      Passe un très bon dimanche, Renard. Je t’embrasse fort.

  18. Pauvre agnelet qu’a perdu sa maman … Et pauvre Patriarch que personne n’entend …
    Bon dimanche ! Bisoux.

  19. Pauvre agnelet qu’a perdu sa maman … Et pauvre Patriarch que personne n’entend …
    Bon dimanche ! Bisoux.

  20. Pauvre agnelet qu’a perdu sa maman … Et pauvre Patriarch que personne n’entend …
    Bon dimanche ! Bisoux.

  21. Pauvre agnelet qu’a perdu sa maman … Et pauvre Patriarch que personne n’entend …
    Bon dimanche ! Bisoux.

  22. Coucou Quichottine, cela devient vraiment compliqué de suivre cette aventure.
    J’ai beau me creuser les méninges, je n’arrive pas à comprendre ce qui est arrivé au lutin vert.
    Il a peut être trouvé une peau de caméléon et il s’amuse à se jouer de nous …
    Gros bisous du dimanche

    • Je pense que je me suis amusée… mais le lutin doit rentrer maintenant.

      La fin de l’histoire est là et tu peux déjà la lire si tu veux, juste en suivant le lien que j’ai placé en bas de mon billet du jour.

      Gros bisous, Muad, passe un bon dimanche.

  23. Un fois de plus le « (à suivre…) » survient à un moment palpitant…

     Bon dimanche

    • Oui… Mais c’était la dernière fois pour ce « à suivre » un peu lassant.

      Bon dimanche à toi aussi, Kri.

  24. ah ben voila….! s’endormir dans une cave…ou il y a des bonnes bouteilles et cà console, ou c’est un coup à attrapper des rhumatismes…

    • C’est vrai… aussi va-t-il en sortir très vite.

      Bisous Pat. La fin est disponible en suivant le lien que j’ai placé en bas de mon chapitre.

  25. je suis allé sur le lien…mais non, je vais attendre demain pour connaître la suite
    bisous
    enfin j’avais vu juste , car je viens de lire le com de patrirch…il aime le vin…

  26. Alors comme ça on laisse tomber le lutin égaré pour ramasser les agneaux orphelins . Quant au brebis elles ne retreront à la bergerie qu’avec un air de jazz. Et Patriarch qui va aller le délivrer ?
    Décidément une brebis n’y retrouverait pas ces petits ..

  27. bon demain je lui dessine une jolie lutine verte, en espérant que cela va le faire rentrer et que tu pourras un peu te reposer!
    bises pleines de l’odeur des noix, des coings et des raisins ramassés en chemin. Il y avait aussi sur nos sune vieille chienne qui nous a suivis pendant toute la rando en nous montrant le chemin, elle s’appelait Bécassine , vrai de vrai et elle n’a pas vu de lutin

    • C’est bon… L’histoire est terminée.

      Je vais me reposer un peu… j’ai du tri à faire

      Sourire en pensant à ta solution… j’aurais du attendre ta lutine !

      Bises à toi… Passe une belle journée.

  28. Moi aussi d’ailleurs j’ai les yeux qui se ferment. Je ne cherche plus rien.
    Passe une bonne nuit Quichottine, bises!

    • Tu étais sûrement très fatiguée. Merci pour le temps passé sur mes pages.

      Passe une belle soirée, Alrisha. Surtout, prends soin de toi.

      Bisous.

  29. Ah ! l’impatience …  l’Afrique et les Africains m’ont appris la patience il y maintenant 30 ans …
    Mais je suis venu te poser une question, à toi la spécialiste: les éoliennes ne sont-elles pas les moulins à vent de la modernité ?
    Bonne semaine

    • C’est vrai que le temps est différent là-bas. Ils savent en faire un ami.

      Les éoliennes… Je crois qu’elles sont à la fois une bonne chose et le reflet de la bêtise humaine. Leur implantation n’est pas « pensée ». Elles jaillissent dans les endroits les plus farfelus… alors, je m’interroge. Sont-elles vraiment utiles là ? Ou la recherche du profit immédiat les a-t-elle fait surgir sans raison ?

      Grande question…

      Je n’ai pas de réponse.

  30. Continue tes bêtises tant qu’il te plaira, à moi elles me plaisent…

  31. eh bien …. j’ai un sacré escalier à remonter …. voilà ce que c’est de s’absenter…. allez courage la marmotte on file au niveau 2