Comment le poème devint prose (Clément 18)

Pour répondre à ceux qui s’interrogent… Ce récit est de moi, évidemment.
Je ne désespère pas de pouvoir vous l’adresser un jour, dans sa totalité, sur les pages d’un livre que vous pourrez emporter avec vous sur la plage de votre été, ou lire en paressant devant un feu de bois pendant vos longues soirées hivernales.

Un roman… pourquoi pas ?
Un roman que je signerais « Quichottine », et que vous pourriez vous procurer, pour combler les « blancs » que j’ai laissés ici.

Un roman pour tous… mais surtout pour vous.

Je vais y réfléchir.

En attendant, nous retrouvons Clément, enrôlé de force dans l’ost royal.

 
Les soldats du roi avançaient d’un bon pas.

On ne leur laissait guère de temps pour paresser dans les fougères et y rencontrer les bergères auxquelles montrer qui est le loup…

Les étapes nous voyaient arriver le cœur las et les membres fourbus, le dos endolori des coups qu’on nous donnait pour nous apprendre à vivre, parce qu’à l’armée, il faut se taire et obéir.

Moi j’en avais assez d’obéir, de me taire ! Je n’avais pas quitté la maison de mon père pour retomber plus bas. J’attendais l’occasion qui ferait le larron !

Mais l’occasion tardait. Nous fûmes vite en Avignon…

Notre Roi y voulait faire bénir son armée par le pape Clément.
Clément VI ils disaient ! Et moi je n’étais qu’un !

Mon pourpoint de grenouille était bien trop voyant : on m’aurait aperçu à dix lieues à la ronde…

Je n’étais pas armé, non pas même une fronde. Ils avaient confisqué mon tout petit stylet .Mais qu’en aurais-je fait ? Ils étaient si nombreux…

Nous étions sous le pont…

Eh, oui ! Il faut vous dire qu’il n’y a pas que « sur » le pont d’Avignon, parfois il est aussi intéressant d’être au frais en dessous !

…Les cavaliers avaient décidé de mener boire leurs destriers. Nous nous lavions un peu. La poussière du chemin mêlée à la sueur et au sang des volées… que je n’avais d’ailleurs jamais vraiment volées ! Bref, les coursiers dans le Rhône vivement se plongeaient et nous en profitions pour gentiment les imiter…

Laure passa…

La dame était accompagnée, ce qui empêcha les soudards de sévir.

Quand on ne peut toucher, on regarde à loisir…

Tout le monde béait.
Il faut dire que la Belle – qui de Pétrarque fut aimée – était décidément unique et sa beauté rayonnait comme le soleil sur la blancheur immaculée de la montagne en plein midi.

Moi, je me moquais bien de Laure et de Pétrarque… et du soleil aussi ! Ce que je vis alors c’est que, tous les yeux détournés, il ne me restait plus qu’à filer au plus vite !… et sans mes vêtements !

Ils étaient sur la rive et il ne fallait pas que je perde un instant !

Je me laissais couler et me glissais dans les joncs qui bordaient une île au milieu des flots bleus. Il serait toujours temps lorsque viendrait la nuit de sortir de ma cachette…

L’eau était fraîche c’est vrai mais je savais qu’il était temps de dire adieu à mes tourments !
 

Voilà notre Clément seul et nu, que va-t-il lui arriver ?
Serez-vous assez hardi pour affronter la suite ?

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PS du 12 juillet, 10h30
Celle qui fut aimée, de Pétrarque, Laure de Noves a de nombreuses représentations. L’image que j’ai trouvée sur Wikipedia et qui montre la statue que l’on peut voir au Luxembourg me plaît beaucoup. Liliflore l’a prise en photo aussi. Je tâcherai de m’y rendre bientôt et, en attendant, je vous laisse celle-ci.

Auguste Ottin, Laure de Noves, 1850
Jardin du Luxembourg, Paris

47 commentaires à propos de “Comment le poème devint prose (Clément 18)”

  1. mon com est parti dans les limbes!!
    je disais que Clément fait de belles rencontres mais cela ne l’a pas détourné de son projet de fuir cette armée  qui le maltraite !! non la suite ne me fait pas peur ; à jeudi je pars demain matin

    • Ah… OB fait encore des siennes !!!!

      Je te souhaite un très bon séjour parisien.

      Tu auras certainement la suite à ton retour.

    • C’est vrai… il y a toujours quelque chose qui m’arrête….

      Peur de ne pas réussir ?

      Bisous forts pour toi aussi.

  2. notre trouvère connait des mésaventures !je sens un avenir coquin ,peut etre?
    Quand à la statue de Laure de Noves je la chercherai la prochaine fois que j’irai au Luxembourg(c’est un jardin que j’aime bien..mais avec mon amoureux,je n’ai pas due etre assez attentive à l’environnement..)Je ne suis pas depuis très longtemps à Paris..
    Belle soirée à toi Quichottine(je viens de me lever:malade tout le jour!)

    • Il est encore un peu jeune pour les aventures coquines, mais… ça ne saurait tarder.

      Si tu la trouves, dis-le moi. Ne t’en fais pas de ne pas l’avoir vue… je suis passée là-bas aussi, plusieurs fois, et je n’y ai pas prêté attention non plus.

      Il n’y a que depuis que je fréquente les allées du musée virtuel de Muad que je me mets à regarder…

      J’espère que tu vas aller mieux. Belle soirée à toi.

  3. Voilà que je découvre ce drôle, ma foi bien découvert…et qui m’incite à remonter, sinon le fil de l’onde, du moins celui du temps, pour savoir comment il a pu atterrir sous ce pont et en telle compagnie. J’enfourche donc mon destrier et m’en vais à sa rencontre.

    • Commec’est gentil ! Merci, Galet. Votre visite me fait plaisir, et j’espère que l’histoire de Clément ne vous décevra pas.

      À très bientôt chez vous.

  4. Providentielle apparition que cette Laure… J’espère que Clément aura assez d’énergie pour la suite, c’est que l’eau va commencer à lui paraître bien froide…

  5. coucou

    hum hum, il va rencontrer la belle qui quand elle sortira de l’eau se retrouvera face à Clément

    bisous

  6. A moi ! A l’aide ! Tant suis novice en ce pays que je ne peux atteindre le lieu où Messire Clément prit vie, pour le mieux connaître…

    • C’est vrai que ce n’est pas si facile… je n’ai pas encore remis toutes les portes… ça va venir.

      Le début de mon conte est là :

      Clément le troubadour (clic)

      Ensuite, on accède à toutes les pages, une à une en cliquant sur « lire la suite »… jusqu’au « piège » de la page qui n’est pas encore écrite…

      Grâce vous soit rendue, gente Dame.

  7. Tout d’abord il faut rendre hommage aux teneurs de fouet qui empêchaient les hommes de se rouler dans les fougères. Mais non je ne délire pas! Et… oui ils rendaient un fier service à tous ces lascars qui se seraient remplis de tiques à toc et se seraient vus saignés par ces bestioles sans penser même à la maladie de Lyme!
    Cela dit… je comprends Clément et son évasion… surtout qu’il n’était pas vraiment du côté du manche du fouet.

    • Merci de le comprendre. Clément fera attention à ne pas se rouler dans les fougères, surtout avec sa bien aimée !

      Bonne nuit, Alphomega.

  8. Bonjour La Douce – ce récit est tellement joli qu’il m’a fait craquer , je suis tombée en amour pour lui et même si voilà longtemps que j’ai interrompu sa lecture , faute à mille choses qui m’ont entreprise , bizarrement il est vraiement resté dans ma tête …et voilà que je cours après 🙂  Il faudrait que je reprenne tout depuis , je crois le cinquième épisode – surtout j’espère que tu ne l’enlèveras jamais d’ici , même si tu le publies sur papier – Oui , un beau , un très beau récit !  :-))

    • Sur papier, il sera plus complet, différent.

      Mais, ce jour-là, je te l’enverrai, c’est promis.

      Merci.

  9. Seul et nu? ….mmmmhhh
    Si en plus Clément est sur les routes de provence…ben raison de plus pour que j’attende la suite impatiemment!

  10. Merci Quichottine,

    La Quichottinie est bien accueillante.

    Bon dimanche.

  11. Coucou Quichottine, comment veux-tu que je reste concentré pour lire les aventures de Clément si tu mets une aussi jolie statue dans ton article.
    Il va falloir que je te pique un peu de poudre de fée pour me téléporter moi aussi au Jardin du Luxembourg (sourires).
    Gros bisous et très bonne fin de soirée,

    • J’aurais aimé que la photo fût de toi… Tu en as de bien jolies chez toi.

      Te téléporter là-bas ? J’aurais bien aimé !
      Qui sait ? Lors de ton prochain séjour à Paris ?

      Gros bisous et très bonne fin de soirée à toi aussi.

  12. Elle est bien belle, Laure ! Je ne l’ai pas vue au Musée à ciel ouvert…
    Quant à Clément, tout seul et tout nu…Va-t-il se poster sur la grand’route et faire du stop ? 
    Douce nuit, Amielle.
    Gros bisous, tout plein

    • Non, elle n’y était pas, sinon, je l’aurais demandée à Muad

      T’en fais pas pour Clément, ça s’arrange toujours pour lui…

      Belle journée à toi, et plein de gros bisous !

  13. Image and video hosting by TinyPic

    -Ah,  voilà que çà devient croustillant ! ….c’est ma pause café , je me suis organisé pour ma lecture journalière ! Bonne idée le livre , tu me mets sur ta liste !

  14. Pour une nouvelle c’est une fabuleuse nouvelle! Quelle aventure, mais quelle aventure, Clément dans mon lit, le pied! Tes chapitres, pages, à mes yeux, sont à parcourir bien au chaud, seule, sans regard omniprésent, seule avec les héros, les personnages qui nous lient à Clément.
    Ce roman, sera, proche de moi dès qu’il fera naissance..

    • Rire… Il va te falloir attendre un peu… mais qui sait, peut-être pour Noël ?

      Merci infiniment pour ta présence, Betty. Passe une belle journée.

  15. Cet épisode de Clément me fait penser au Taugenichts de Eichendorff…Le ton léger, peut-être.  VITA

  16. Mon Dieu si tu savais ce que j’ai parcouru tout à l’heure des allées de ta bibliothèque pour remettre la main juste sur ce petit livre ( hihihi) …dès matin…ça va me rafraichir parce que j’ai parfois le moral en berne quand j’écoute les infos et j’ai vraiement besoin de penser à autre chose …bisous la Douce

  17. Ainsi donc, Quichottine, les aventures de Clément pour l’instant s’arrêtent ici???

    – le « à suivre »,c’est pour nous faire saliver, alors?

    Prends garde! A cette époque, les jeunes gens étaient des adultes fort tôt…

    Et le petit Clément, nu et dans l’eau, va être probablement amené à prendre une nouvelle décision…

    Cela dit, même si Dame Laure était fort belle, il fit bien, au lieu de convoiter le « bien » de pas n’importe quel autrui… De se jeter à l’eau…

    Quichottine, , à quand la suite?

    (J’attends et t’embrasse,

    • Elles vont beaucoup plus loin. La suite est écrite depuis longtemps, mais pas sur le blog.

      Je suis en train de finaliser le roman pour pouvoir le publier, fusse en auto-édition, pour ceux qui en ont aimé le début.

       

      Merci, Hélène… Tu en penses quoi, toi ?

  18. Tu me demandes mon avis…

    Clément, présenté dès le départ comme étant révolté, se met à acquérir une épaisseur réelle; j’avais l’impression que ses refus étaient plus le fruit de hasard, des circonstances, que de son fait. Une vraie « Chanson de Geste ».

    Or, avec ce dernier épisode, tu en es à un moment capital; lui qui, une fois encore, ne voit pas la belle LAURE, par hasard…Se retrouve nu dans une rivière, ayant tenté sa 1ère vraie rébellion.

    Par sa nudité, tu lui donnes aussi une épaisseur « physique »: Il est homme, maintenant.

    Il va te falloir le regarder comme cela…

    C’est à toi de décider, Quichottine, si un homme sorti de tes écrits, te plaira dans tes allées… Mais je lui fais confiance: il faut juste que tu t’y habitues…

     … Vous vous plairez, je le sens…

    Je t’embrasse, Ô mon amie!

    • Merci pour tes mots.

      Effectivement, c’est un passage important, une transition, une renaissance ou un baptême peut-être. Un moment où il acquiert son statut d’homme et où il va recevoir une vraie mission.

      Mais ça, le lecteur ne le sait pas encore…

       

      La Geste de Clément… un jour je te la ferai lire…

  19. PS(C’est ainsi que je le sens. La suite est déjà écrite… Tu hésites: es-tu satisfaite de l’ensemble?

    Publier est une affaire sérieuse… Je suis à ta disposition, si tu le veux, en lectrice attentive.

    • La suite est écrite, mais elle a besoin d’être « paufinée ». Elle serait bien pour le blog, mais pas pour une édition. Il faut que je l’organise mieux pour que le lecteur soit pris dans l’intrigue et n’ait pas de moment d’hésitation lorsqu’il tourne une page.

      C’est ce que je ressens.

      Si tu veux lire une partie de La Geste de Clément, elle est là. C’est une partie que je ne sais pas – ou ne veux pas – modifier.

      Mais ce n’est pas urgent…

  20. Je la lirai dès ce soir, Quichottine.

    A présent, ma plume se mobilise: elle a quelque chose d’important à préparer, et je n’ai pas beaucoup de temps!

    Je t’embrasse,

  21. Je te soumets mon article, si tu le veux bien.

    Je t’embrasse bien fort, Quichottine chère.

  22. Je te le soumets. Si tu veux bien.

    Je t’embrasse, Quichottine.