Léon Werth

Dans la série des « Ils ont dit »… je voulais vous faire un petit clin d’oeil ce matin.

Vous connaissez Léon Werth ?

Non ?

Mais si ! Je suis sûre, tout à fait sûre que vous avez tous vu son nom au moins une fois.

Comment puis-je l’être autant ?

Je remarque vos airs un peu étonnés… je sais, je ne suis pas aussi sûre de moi d’habitude, je passe ma vie à hésiter ! là, non. J’affirme, je suis tout à fait certaine de ce que j’avance.

Vous l’avez tous vu écrit, mais vous n’y avez peut-être pas pris garde.

Il était dans une dédicace.

Souvenez-vous :

 
À Léon Werth.

Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne ? J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a bien besoin d’être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne ? Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants ? (Mais peu d’entre elles ‘en souviennent.)
Je corrige donc ma dédicace :

À Léon Werth
quand il était petit garçon.

Je crois que ça commence à vous dire quelque chose… Oui ! C’est cela !

Juste après la page de garde, juste après la page de titre du Petit Prince, c’est la dédicace que nous offre Antoine de Saint-Exupéry. Ce merveilleux livre « inclassable » qu’il a écrit alors qu’il est en Amérique, il l’a dédié à son meilleur ami, à Léon Werth. Je vous laisserai le découvrir, j’essaierai moi même de le faire aussi. il paraît qu’il faut le lire. Moi, je n’ai rien lu de lui, sauf quelques lignes, une demi-page, publiée dans l’enquête dont je vous ai déjà parlé, celle de Ventura García Calderón vous vous souvenez ?

Léon Werth est le dernier sur sa liste (pas sur la nôtre, vous voyez bien…)

J’ai lu dans mon enfance Don Quichotte. Et, si l’on prononce ce mot devant moi, je revois une illustration qui représente Don Quichotte sur Rossinante et Sancho sur son âne. Hélas ! Je n’ai pas depuis relu Cervantès. Il en est de lui comme du Dante. Les grandes personnes en parlent également sans les connaître. Mais Cervantès a sur le Dante cet avantage que les enfants le lisent sans le comprendre.

[Don Quichotte à Paris et dans les tranchées, Léon Werth, p.100]

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, ce monsieur Werth, je crois qu’il ressemblait un peu à notre Petit Prince…

26 commentaires à propos de “Léon Werth”

  1. C’est court, c’est photographique comme réponse, c’est une belle photo à lire.
    Don Quichotte ne serait rien d’autre qu’un gars, accompagné par un petit gros, montés tous deux sur même pas des chevaux !
    Une histoire que ne comprendrais pas les enfants. Comme les enfants sont incompris des adultes, l’on peut supposer que les enfants trouveront leur voie dans Don Quichotte, alors que les adultes n’y verront que folie. Mais là où les adultes disserteront sur la représentation des Moulins, les enfants n’y verront que douce folie. Leon Werth était certainement resté un peu enfant, tout en paradoxe

    • Je ris, tu as un peu raison… mais si tu rapproches les deux citations… et que tu penses à ce qu’écrivait Saint-Exupéry… Léon Werth avait suffisamment de problèmes… Je crois que l’enquête ne tombait pas très bien !

  2. Fichier hébergé par Archive-Host.comA ma grande honte je n’ai pas lu Le petit Prince, et donc par conséquent je ne me souviens pas du nom de cet auteur proche de ST Ex….ma vie entière ne suffira pas pour lire tous ce que je souhaiterais….gros bisous…bonne journée Quichottine

  3. coucou dame quichottine, oh que oui je connais cette dédicace dans le petit prince et je m’en suis largement inspirée dans mon livre ! j’aime tellement ce conte !

    bises de béa

    • Je pense que nous sommes nombreux dans ce cas, mais je sais aussi que certains ne l’aiment pas.

      Bises à toi

  4. j’aime bcp la dédicace???Avoir ses yeux d’enfant…Le monde sans cesse redécouvert…Bises  VITA

    • Ben… t’es tout le temps devant la télé ???

      Bonne soirée à toi, Val’r… Je suis désolée pour ton arbre, mais j’aime beaucoup ton mur d’images !

  5. J’ai failli ne pas trouver ton article après la page de garde. Alors je passais, je passais, je repassais, puis je me suis dit que tu étais repartie… Pour quelques jours !
    Léon Werth, je ne connais pas, mais le petit prince, lui, est un de mes livres de chevet pratiquement depuis l’enfance. Rien qu’en pensée et presque par coeur, je peux me bercer de la voix de Gérard Philippe qui le raconte !
    Alors la dédicace à cette personne ? Oui, c’est sans doute parce qu’il était un peu le petit prince…
    Bises et bonne soirée,Quichottine !

    • Je sais que cette page blanche n’est peut-être pas tout à fait ce qu’il faudrait… Je vais y réfléchir.

      Merci d’avoir insisté…

      Gérard Philippe ! Magnifique… je suis d’accord avec toi.

      Bonne soirée à toi aussi

  6. Bonjour de Canton en Chine, excellente la dédicace que je ne connassais pas, bonne semaine bye

    • C’est vrai… en général je regarde assez peu les dédicaces… mais celle-ci est importante.

      Merci d’être là…

  7. J’ai lu avec intérêt votre billet sur St-Exupéry qui parle de sa Lettre à un Ami, un texte courageux de solidarité avec Léon Werth, et avec lui  ses coreligionnaires israélites en perdition . Mais dans son célèbre livre « Pilote de Guerre » , St-Exupéry honore particulièrement un de ses camarades de l’escadrille de Reconnaissance du Groupe 2/33 .Il s’agit de Jean Israel .
    « Lorsque, en 1940, je revenais de mission, à bord d’un avion troué de balles, je buvais avec jubilation un excellent Pernod au bar de mon escadrille. Et je gagnais mon Pernod au poker d’as soit à un camarade royaliste, soit à un camarade socialiste, soit au lieutenant Israël, qui était le plus courageux d’entre nous et qui était juif. Et nous trinquions avec une tendresse profonde. » (N-Y TIMES 29nOV 1942).
     Jean Israel fut abattu lors d’une mission et St-Exupéry écrivit son panégyrique dans un passage de son livre, croyant que son camarade, un de plus, après une attente prolongée,  avait péri . En fait Jean avait sauté en parachute, capturé et enfermé avec d’autres pilotes dans un stalag près de Lubeck. Le livre de St-Ex , »Pilote de Guerre » , interdit par Vichy,fut imprimé en secret à Lyon. Caché dans un colis, sa famille réussit à le lui faire parvenir: ce petit livre toilé de noir passa de mains en mains chez les captifs, leur remontant ainsi le moral . Vers la fin de la guerre, les nazis entreprirent de déporter les prisonniers juifs du stalag, mais par chance les alliés délivrent le Camps à temps .Jean Israel libéré avec ses camarades, prit à pieds la route et dans la cohue perdit son sac avec le précieux livre. Deux miracles alors se produisent, d’abord il le retrouva et aussi remarqua dans la foule un jeune garçon isolé qui allait avec le courant. Questionné, il répondit en polonais qu’il était le seul survivant de sa famille. Jean Israel n’hésita pas, et le prit sous sa protection, l’embarquant avec lui dans un camion de rapatriement de pilotes, malgré le refus de plusieurs des passagers ne voulant pas s’encombrer d’un enfant, et juif et polonais !. Mais cet enfant remarquable étudia avec succès à Paris et en sortit Ingénieur Electronicien .
    Il avait été avec son frère jumeau l’objet expériences « médicales » de bouchers nazis qui opéraient les jumeaux sans anesthésie pour de fausses recherches  sadiques.(En particulier ponction à vif du foie pour essayer de découvrir un remède contre l’hépatite qui faisait des ravages dans l’armée allemande).
    Ces années effroyables ont été décrites sans haine et avec précision par Saul-Oren Hornfeld dans son livre inoubliable, dont voici ci-dessous quelques extraits :
    http://judaisme.sdv.fr/histoire/shh/oren/feu1.htm

    Jean Israel, un ami de la famille, après la guerre fut un brillant pilote à Air-Algérie que le Commandant Alias avait crée. La ligne commencée avec les Dakotas, était la parallèle d’Air France, avec de magnifiques Caravelles. Les Revues « Icare »  ont consacré de nombreux articles  à ce pilote (depuis hélas décédé trop jeune), qui fut aussi le conseiller du sculpteur qui réalisa le buste de St-Exupéry .
    Saul Hornfeld est maintenant entouré de sa grande famille en Israel .
    J’ai eu la chance donc de connaitre ces deux héros .

    • C’est merveilleux de penser que vous avez pu les croiser…

      Merci pour ce partage, Georges, et pour tout ce que j’ignorais.

      J’aime bien ce genre de miracle.

  8. Coucou Quichottine, comme c’est étrange, le Petit Prince était un des ouvrages que j’ai présenté au bac de français (il y a quelques années bien sûr) mais je ne me rappelle absolument pas de cette dédicace pas plus que du nom de Léon Werth.
    J’aime l’idée de le redécouvrir dans tes pages …
    Je t’embrasse,

    • Je crois que si je n’avais pas « travaillé » sur Le Petit Prince, je n’aurais pas fait attention à cette dédicace…