Le rabel

Plusieurs choses à vous dire, aujourd’hui… (C’est fou, je ne vais pas y arriver!)

Mes lecteurs s’en mêlent, ce qui est parfait… mais moi, ça me donne du boulot !

… Au bout du compte, ça me plaît parce que je me dis que je vais vraiment pouvoir discuter et apprendre ! Parce qu’en fait, vous savez ? Si la meilleure façon d’apprendre c’est de chercher, la meilleure façon de retenir, c’est de pouvoir échanger le résultat de nos recherches avec d’autres. (Enfin, c’est ce que je crois.)

Ca, c’était la première des choses…

La seconde, c’est au sujet du rebec, ou de la viole… enfin, de ce rabel espagnol que Cervantès confie au jeune berger. Parce que vous savez, si vous avez lu les commentaires de Siratus sur l’article d’hier, un Zagal, c’est aujourd’hui un chaval (on dit : « tchaval » ce qui n’a rien d’équin), c’est un jeune garçon !

Je vous convie à regarder des images, une très belle visite dans un musée virtuel qui ne prendra pas bien longtemps… quelques pages à regarder, uniquement à regarder, pour le plaisir de retrouver cet instrument dans l’art roman… C’est ICI.

Il faut aller ensuite sur une page magnifique, où l’on peut voir des instruments de toute sorte… mais surtout, tout en bas, le « rabel« . Il faut le regarder, mais aussi écouter le son de cet instrument, tout simple, tel que se l’imaginent les espagnols lorsqu’ils entendent ce mot. La page est celle d’Antonio Mesa… il faut visiter, même sans en comprendre la langue… les clics d’une souris n’ont pas de langage…


D’après l’auteur de l’article, l’instrument  que l’on trouve en Castille la Mancha est celui-ci…

En fait, ce n’est  ni un rebec, ni une viole… c’est un instrument de musique arabe : le Rbab… qui a donné naissance ensuite, effectivement, au Rebec.

Vous trouvez que je cherche la petite bête ?


C’est vrai !

Si les images ne mentent pas…

Il s’agit bien d’une illustration… comportant le même instrument… du même ouvrage, les « Cantigas de sainte Marie » écrites par le roi Alphonse le Sage…

Nous dirons donc que la bonne traduction, eu égard à l’époque concernée par le roman est donc le rebec.

Ce qui, pour notre histoire, n’avait pas beaucoup d’importance, j’en conviens.

Par contre, pour Siratus, j’ai cherché dans les traductions…

Je me demandais comment les versions modernes destinées à un plus large public rendaient ce « fort entendu » qui a causé mon désarroi.

Alors, j’ai cherché…

chevriers-Julius-copie-1.JPG Le tout dernier Don Quichotte espagnol, publié en 2004 pour les lecteurs de 7 à 77 ans…

(ça vous rappelle quelque chose ?
On dirait Tintin !)

…a escamoté en partie la description du berger…

« un cabrero que sabe leer y escribir, que Toca música

Mi primer Quijote, José Maria Plaza & Jvlivs, Espasa, 2004, p.66.

C’est tout à coup très plat, ce chevrier qui sait lire et écrire soit, qui joue de la musique, mais sans que l’on sache qu’il est très écouté…

(parce qu’il est beau parleur)

  …et qu’il maîtrise parfaitement l’instrument dont il joue (j’aime bien d’ailleurs ce « à faire pleurer les pierres » qu’Aline Schulman glisse dans sa traduction). 

Une musique magicienne, capable d’amadouer même les plus coriaces… mais l’image nous rappelle ce que disait Siratus dans son premier commentaire : ils ont mangé, et bu… en se passant un hanap… comme sur l’illustration proposée par Julius.

Les versions enfantines françaises que j’ai consultées n’en font pas état… l’épisode est la plupart du temps « sauté »…

Il faut dire que les adultes pensent que les enfants n’auront que faire des amours de Marcelle et de Chrysostome… Parce que c’est bien de cela dont il est question… Un berger amoureux d’une jeune demoiselle qui ne veut pas aimer et qui préfère aller comme un feu follet à travers les prés. C’est vrai !

Moi, Marcelle, c’est mon héroïne préférée, dans Don Quichotte… (après Dulcinée bien sûr !)

Marcelle… Il faudra que je vous en parle… demain !

Si vous le voulez bien !

40 commentaires à propos de “Le rabel”

  1. C’est un bonheur de venir se perdre dans tes articles…
    Bon, gros bisous avant de m’écrouler…Suis en Espagne, pour le boulot, et c’est assez intensif…
    gros bisous miss, désolée de ne pas pouvoir passer plus de temps à découvrir ton blog.
    Un jour viendra…
    😉
    Douce nuit!

  2. Eh bien voila qui me clou le bec,… mais ne me fait pas remettre le Rebec au clou …
    Excellente documentation pour amateur d’instruments de musique anciens et exotiques 
    Bises des farfadets

    • Décidément… Si je rends muets tous mes visiteurs, qui me dira mes erreurs ???

      Bisous Clo, merci pour ta visite Passe une bonne journée…

  3. J’ai découvert de beaux instruments chez Antonio Mesa, j’ai aimé les sons aériens du chicotén et ceux plus graves de viola braguesa. Tu vois tes sourires ont ramené le soleil… je te souhaite une belle journée Quichott’

    • Moi, j’avais bien aimé ma visite… Quand on se sent bien quelque part, on a envie que d’autres y aillent aussi !

      Bisous Kinou, passe une bonne soirée…

  4. ouffff !!! quelle boite de pandore !!!!
    au fait, juste pour dire que , avec beaucouououp de retard, j’ai enfin répondu à tous les commentaires ! :$
    et aussi pour dire qu’il y a de nouvelles photos ..
    merci de tes pas sages …
    bzzzz

  5. J’ai cherché aussi, sur infos asturias,  pour en savoir plus sur le rabel qui serait appelé aussi vielle à archet.

    Voici ce qu’ils en disent :

    "Le rabel est un instrument à corde frottées commun à d’autres communautés espagnoles. Dans certaines zones des Asturies, comme dans le village de Caleao on l’appelle « bandurria ».
    Le rabel appartient à la famille des cordophones à archet.
    Il est composé d’une pièce en bois en forme de mât, d’un chevillier et de la caisse de résonance fermée par un parchemin fixé par des clous en bois. La tension des trois cordes est maintenue grâce à une pièce tournée appelée « restriello », le chevalet est le mécanisme qui sous-tend les cordes à l’autre extrémité.
    L’archet fait vibrer les cordes il est appelé « cayau » ou « cachaba » et est fabriqué en crins de cheval tendus sur une baguette."

     

  6. Bonjour Quichottine !
    Peu de temps ce matin, je reviendrai plus tard…
    Pas facile de rendre les nuances dans une traduction, n’est-ce pas ? Cette phrase que tu mettais en relief m’avait frappée en espagnol…résonnant dans mes souvenirs de La Mancha.
    Très jolies, les illustrations pour le Rebec !
    Merci. A plus tard. Gros bisous 

    • Plein de bises, Siratus… Bonne journée à toi aussi. Aujourd’hui, je fais de la philosophie… enfin, j’essaie !

  7. J’étais passée vite fait ce matin avec Michka mais je n’avais pas eu le temps de lire l’article.
    Nous voilà bien renseigné et je ne suis pas déçue d’être repasser aujourd’hui.
    Je n’ai pas beaucoup de temps le mercredi mais mes visites chez toi sont toujours un bonheur.
    Bises Quichottine.

  8. Et hop, un p’tit comm. pour te saluer et te souhaiter une bonne fin de journée.

  9. Tu as l’air bien mélancolique, Quichottine !
    T’es-tu requinquée à la plage sous les palmiers ?  🙂
    Un p’tit air de rebec…et tu sauras nous raconter Marcelle…
    Gros bisous 

    • Marcelle, ce sera bientôt… et je sais que j’ai trouvé une superbe plage parmi les trésors de ton blog… Passe une bonne nuit Siratus…

  10. Quichottine, ton article est tellement riche  en documentation que j’y ai passé  avec plaisir un long moment, à peine arrivée . Du coup, je vais manquer de temps de nouveau pour aller voir les autres blogs ! Je me mettrai à jour cette nuit si je ne dors pas . Bonne soirée ! Bises .

    • Merci Clerval… Je suis contente que tu aies pris le temps. Moi, j’avais pris plaisir à chercher et encore plus à trouver ces pages ! Passe une bonne nuit, Clerval.

  11. Coucou Quichottine, merci pour ce délicieux voyage sonore dans l’univers de ces intruments à corde anciens qui nous parlent d’un temps …
    Gros bisous,

    • Il faudrait avoir de nombreuses années pour pouvoir continuer… que les moins de *** ne peuvent pas connaître… Ta visite me fait très plaisir, Muad.

  12. Quel article passionnant, ça part dans tous les sens !
    Merci pour ton petit com sur ma contribution à "Je démissionne", je ne sais pas d’où vient ce relai c’est très amusant à faire. Pour le moment, je me suis contentée de lire les réponses de Kejik et de la personne qui lui avait transmis.

  13. Merci pour ce petit cours bien intéressant sur le rebec et son origine. On pense ne venir que pour Don Quichotte mais on repart avec tout plein d’infos dans la tête. Merci Dame Quichottine d’ainsi m’instruire. Je ne sais pas pourquoi j’ai envie de t’appeler ainsi depuis ce matin. Y vois-tu un inconvénient. Bon, je poursuis ma lecture.

  14. Quand d’une simple lecture on se dirige vers tout autre chose…
    Tu aurais pu te cantonner au roman et passer sous silence ces remarques qui bifurquent mais ça aurait été dommage. Quand j’ai lu le chapître, j’étais passé sur ces considérations et je te remercie d’avoir éclairé ma lanterne. 
    Vivement Marcelle car, moi aussi, elle me plaît cette femme libre. 

    • Tu sais, Roland, ma lecture est parfois difficile à suivre…

      Il ne t’arrive jamais, lorsque tu lis, de penser à plein d’autres choses qui n’ont rien à voir avec ce que tu lisais… ?

      Marcelle me plaît beaucoup.