Bibliothèque idéale

Céline m’a lancé un défi… j’ai dit que j’y répondrai.

Il faut que je lui donne la « bibliothèque idéale » … en cinq ou dix livres… que j’emporterais sur une île déserte.

Sa question me trotte depuis dans la tête.

 

Est-il possible de répondre à un tel défi ?

Lorsque des personnes se penchent sur ce genre de problème, ça donne d’immenses livres, avec des milliers de titres.

Vous saviez que chaque pays possède sa propre « bibliothèque idéale » ?

En France, il en est une, préfacée par Bernard Pivot, rédigée par plus de trente personnalités du monde littéraire sous la direction de Pierre Boncenne…

Pierre Boncenne (dir.), La Bibliothèque idéale, Paris, Librairie Générale Française, collection « La Pochothèque, Encyclopédies d’aujourd’hui », nouvelle édition, 1992/1997 (première édition en 1988)

En Espagne, elle existe aussi. Elle fut rédigée par quarante « spécialistes » dont de nombreux professeurs d’université.

Juan Palau (dir.), La Biblioteca ideal, Barcelona, Editorial Planeta S.A., « Enciclopedias Planeta », 1995.

Le but du jeu, c’est d’aider les lecteurs dans leur choix. Quel livre doit-on lire quand on ne connaît rien… quelle lecture doit-on préférer aux autres dans un monde où aucune vie humaine ne suffirait à les découvrir toutes ? Dur sujet.

Alors, pour ne pas laisser les lecteurs dans l’angoisse du livre qu’ils devraient absolument avoir lu et qu’ils ont délaissé, on leur en propose… On découpe la littérature en domaines linguistiques, en sujets de lecture. Je vous en reparlerai, un peu plus tard.

Mais dans chaque chapitre, la Bibliothèque idéale française propose quarante-neuf titres, l’espagnole quarante.

Il y a chaque fois, dix « incontournables »… Ce n’est pas rien… et c’est très loin des cinq ou dix titres que me concède Céline !

Alors, je m’interroge.

C’est à la fois trop, ou trop peu.

Un seul livre, je ne me poserais pas la question. Tant pis pour les aides éventuelles que pourraient m’apporter tel ou tel manuel de survie. J’emporterai…

Eh bien non, vous ne le saurez pas !

Il était question de cinq livres. Alors…

  • un dictionnaire, mon Petit Larousse illustré, pour les milliers d’heures de lecture qu’il pourrait m’apporter.
  • une Bible, pour la même raison.
  • mon Don Quichotte, en V.O., pour ne pas oublier la langue castillane.
  • Les Essais  de Montaigne, parce que je ne suis jamais allée jusqu’à la fin et que j’aurais alors le temps

…et puis…

Il faut que je réfléchisse pour le dernier !

 

40 commentaires à propos de “Bibliothèque idéale”

  1. Question à dix millions d’Euros !!!!!!….je n’y avais jamais pensé…. et c’est vraiment HARD !!!!….merde, alors !…il faut que j’y réfléchisse sérieusement !!!

    • Ce serait bien… d’avoir aussi ta réponse ! (mais tu ne gagneras pas le Prix Nobel avec ça !!! (sourires)

  2. Effectivement…sacrée question et quel cruel dilemme !!! comme toi Quichott’…le Larousse..un incontournable !!!mais par contre pour les autres, un peu comme toi Clerval…je ne sais pas…les livres que j’aimais tant hier auraient-ils la même saveur aujourd’hui ? et ceux que j’aime aujourd’hui garderont-ils ce même attrait demain ? en tout cas ça fait réfléchir !!!! bonne journée bises

    • Je pense comme Clerval, certains oui, d’autres non.
      Certains livres savent conserver leur fraîcheur quand on les lit plus tard. On n’y trouve pas le même goût… mais ils conservent leur attrait…
      D’autres ressemblent à de vieilles dentelles… on ne comprends plus pourquoi on les gardait. Elles sont toutes défraîchies, mitées…. mais il arrive qu’on puisse aussi leur rendre vie.

    • Il n’y en a pas autant… mais quitte à emporter des oeuvres complètes, je ne crois pas que je choisirais Proust.
      Qui sait ? Je suis bien ennuyée !!!

  3. Quand j’ai vu le défi que tu relevais, je me suis dit que ça allait encore finir comme ton carnet… mais non… enfin, si, pour le dernier 😉 Et puis, Les lettres persanes, c’est bien mieux que les essais de Montaigne… PS : Castillane, un seul n 😉

    • Oops !!! il va falloir que je fasse plus attention. Merci, Maître Po, pour cette relecture attentive.

      Pour les Lettres persanes, si je les choisissais, il faudrait leur adjoindre les Cartas marruecas de Cadalso. Comment laisser parler l’un sans écouter l’autre ?

      J’ai hésite pour Montaigne. Je me demandais si je ne préfèrerais pas le théâtre complet de Molière ou les Fables de La Fontaine. En fait, il faudra que j’explique…

      Et puis, mon petit carnet, je l’ai ouvert, non ? J’aime garder un peu de mystère. Tu as raison pour le « cachottière »… au moins sur ton écran !

      Merci ! je vais vite corriger !

  4. Elle n’est pas mal cette bibliothèque, effectivement… Plutôt que Montainge, j’y mettrais Monesquieu, les lettres persanes, pour le reste, probablement Diderot, Jacques le fataliste et d’autres, je ne sais pas…

    • Tu ferais comme Maître Po… les Lettres persanes, j’y avais pensé ! Jacques le fataliste… tiens, c’est un livre que je n’ai jamais lu en entier ! Merci pour cette suggestion de lecture ! moi, je trouve que c’est très dur de choisir !

  5. 5 livres…  difficile ça..  
    un dictionnaire.. je le consulte si souvent…
    Robinson Crusoé…  pour me débrouiller sur mon île déserte 😉
    Une vie de Zola
    Les misérables de Hugo, pour avoir des souvenirs de la région parisienne.
    pour le dernier.. dur dur….  peut-être un jeanne Bourin.. moi qui aime tant le moyen-âge… 

    bizzz Céline.

    • Robinson, Crusoé… c’est vrai, ce peut être un livre utile en l’occurence… ou Les Robinsons suisses
      Nous avons des lectures en commun, je crois bien !

      Merci pour ton passage, Céline, bon dimanche à toi

  6. Quel choix difficile…
    Je pense que la plupart de ce qui devrait être dans mon bagage a déjà été cité. Je ne voudrais retenir que des livres que je puisse relire sans avoir l’impression de « redite »…  Je ne voudrais retenir que des livres qui me donnent à imaginer…
    Et une fois choisi les quatre premiers, je pense que pour le cinquième, je prendrais un gros volume de pages blanches et un gros paquet de crayons (avec quelques gommes) car, lire je veux bien, mais écrire c’est certainement le luxe que je pourrai avoir sur mon Ile déserte…

    • Tu vois, je disais plus haut que si j’emportais les « Essais » de Montaigne, c’était pour pouvoir les récrire à mon idée…

      En fait avoir un livre avec lequel je puisse continuer un dialogue, reprendre les mots, y répondre.

      Toi tu écrirais… mais tu écrirais quoi Yvon ?

      C’est une question mais tu n’es pas obligé d’y répondre. Je sais qu’on peut écrire sur de multiples objets, mais, je sais que ce qui me manquerait le plus, sur une île déserte, ce serait un autre avec qui partager… échanger.

  7. Quand je me suis effectivement posé la question de savoir quels livres j’allais effectivement emporter sur mon île, même si elle n’est pas déserte, j’ai choisi:
    Les fleurs du mal
    Belle du Seigneur (Albert Cohen)
    Impromptus (comte Sponville)

    Depuis, j’ai rencontré Paul Eluard. C’est une véritable révélation qui a bouleversé ma vie.

    Je vais te mettre en lien chez moi…

    Bises.

    • Les fleurs du mal… c’est un bon choix. Mais je crois que j’emporterais Eluard…

      Je comprends qu’il ait bouleversé ta vie. Ce fut une rencontre importante pour moi aussi !

      Me mettre en lien ? C’est trop gentil ! Tu sais, je ne suis plus vraiment là, pour l’instant, mais qui sait ce que sera demain… ?

      Merci !

  8. De ta »voleuse de livres » j’arrive ici…Et bien dis donc…J’apprends que tu lis en langue castillane, rien que cela…Et les Essais de Montaigne…Evidemment, je n’ai jamais cotoyé ce Monsieur…Je suis impressionnée…Par toi bien sûr…

    • Ne sois pas impressionnée.

      Il y a tant de livres à partager… ceux que tu as lus, ceux que j’ai lus… Même si ce ne sont pas les mêmes, et surtout si ce ne le sont pas.

      Nous apprenons l’une de l’autre, alors, surtout, ne change pas.

  9. Quel drôle de défi, emporter des livres sur une île déserte oui mais pour combien de temps?
    Je vois que les lecteurs proposent pas mal de livres, aurait-on encore envie de lire sur une île déserte? pour une durée limitée sans doute mais au-delà? Je me pose des questions.
    Bonne pause Quichottine 

  10. Je me demande aussi, en retournant un peu la question : qu’aurais-je envie d’écrire sur une île  » déserte  » ?

    Et toi, Quichottine, emporterais-tu carnet et crayon (ou autres outils) ?

     

    • Il est certain que j’emporterais de quoi écrire, afin de préserver tout ce qui servirait sinon de support à mes élucubrations…

       

      Et puis, qui sait, une boîte de crayons de couleurs pour apprendre à dessiner.

       

      Passe une belle soirée, Midolu. Merci.

  11. Bonjour Quichottine !
    Ah oui, la fameuse question du(des) livre(s) qu’on emporterait sur une île déserte. Pour contourner la difficulté, je dirais que je n’emporterais aucun livre, ni rien du tout. J’essayerais de faire le tour de l’île puis de la connaître à fond dans tous ses détails.
    Bisous et bon week-end,
    Martine

    • Alors… c’est toi qui en écrirais le livre…

      En fait, je pense que tu dessinerais ton île sous toutes les coutures, et comme la nature se renouvelle sans cesse, tu n’aurais pas le temps de t’ennuyer…

      Un seul problème cependant… y aurait-il assez de supports naturels pour que tu puisses les couvrir de tes dessins et peintures ?

      Douce soirée, Martine. Merci encore pour tes mots qui me font revivre d’anciens billets.

      Bisous.

  12. Sans compter que certains livres dont on croyait ne jamais pouvoir se passer à une certaine époque de notre vie perdent de leur saveur avec le temps . Le choix est difficile !A la limite, il serait plus facile d’en citer beaucoup, que de se limiter à cinq . Bonne journée , bises !

  13. Kikou Quichottine 😉 Le bottin? Rhôoooo Plus sérieusement, un livre de P. Coelho, ou la « mort intime » de marie de Hennezel? A te… relire. Bisousssssssss.

    • Le bottin…celui d’OB alors ? avec un ordinateur ? pour pouvoir avoir toutes les bibliothèques du monde à ma portée… là, je ne pense pas que j’aie le droit !

  14. sur une île déserte tu as raison, on a du temps donc prévoir des livres denses – je pense :
    « à la recherche du temps perdu » de Proust que je redécouvre à chaque lecture - 
    « au rivage des syrtes » de Julien Gracq - 
    un dictionnaire, pourquoi pas ? mais en plusieurs volumes - 
    un livre d’Italo Calvino
    et une histoire de l’art
    bizz à toi Quichottine

    • Je ne connaissais pas le livre dont tu parles, de Julien Gracq. Il faudra que je le regarde… ou peut-être que je le lise.

      Merci !

  15. Votre blog est vraiment très bien conçu (originalité, richesse…). Il change des nombreux blogs normaux.

    J’ai moi-même écrit: http://petite-litterature.over-blog.fr/ si un jour, au détour d’un passage… venez faire un tour.!

    Zoline, étudiante lectrice

    ps: quelques livres de ma bibliothèque idéale: Don Quichotte, Chagrins d’école, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, Et si c’était vrai, Les années passion, Le père Goriot, Madame Bovary, Parce que je t’aime… entre beaucoup d’autres.

    • Je ne sais pas ce qu’est un blog « normal »… mais je suis contente si le mien te plaît.

      Je suis allée chez toi. Tu viens seulement de débuter… tes débuts sont prometteurs. J’espère que tu continueras. Si tu aimes les livres, je crois que tu as bien choisi ta voie.

      Bienvenue dans la bibliothèque, Zoline.

  16. J’ ai déjà relevé réellement ce défi en 1987. Et crois-moi, c’ est très difficile. Il faut faire des choix douloureux…Rien de virtuel ni d’ hypothétique.
    Bisous Quich’

    • Je suis d’accord avec toi… ce doit être une déchirure de ne pas pouvoir tout emporter et de devoir faire des choix… Je ne sais en fait pas si je le pourrais.

      Bisous Clo !