Don Quichotte

Premier Auteur, Cervantès… Premier livre, Don Quichotte.

Enfin… je devrais dire L’Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche… mais tout le monde sait bien qui est don Quichotte.

Tout le monde ? Peut-être pas.

Alors… je me propose de créer une rubrique pour mon parrain, ce héros d’un autre temps qui a su le traverser pour nous faire rêver, encore aujourd’hui, à un monde où tout serait possible. Ce sera mon coin de paradis.

Je vous le présente, vous pouvez entrer.

Dans ma bibliothèque, une fenêtre est découpée dans un mur dont la profondeur permet un large appui… j’y ai installé des coussins. À travers les vitres ouvragées (vitrail moderne en camaïeu de bleus et verts) on aperçoit, dans le lointain, des champs, des châteaux et de grands moulins qui déploient leurs ailes sous un soleil radieux.

C’est là que je m’installe pour y savourer mon roman préféré.

Je vous ai fait une petite place, tout près.

Même si le livre est grand, il faut en prendre soin. Ses pages ont été illustrées par tant de peintres et d’artistes que j’ai bien du mal à choisir.

Pourtant, toute lecture est bonne. Je vous parlerai de ceux qui sont venus rencontrer le héros, ceux qui en ont joué, ceux qui rêvent de lui ressembler. Mais aujourd’hui, je vais seulement prendre celui que je feuilletais pour la première fois, à treize ans… Il y a bien longtemps !

Je le regarde comme l’ami que l’on retrouve après une longue absence.

Et puis, je saute les préliminaires, les « bonjour ! Tu vas bien ? » qui ne sont là que pour laisser au cœur le temps de retrouver son rythme, le temps de se remettre en mémoire les « dernières fois »… et je vais à l’essentiel, l’accolade qui permet de sentir, de ressentir ces moments que j’allais oublier.

“En un lugar de la Mancha, de cuyo nombre no quiero acordarme…”

(Miguel de Cervantes, Don Quijote de la Mancha)

Don Quichotte, c’est cela… d’abord. Cette première phrase que nous lisons après avoir sauté toutes les introductions, les commentaires, les présentations diverses qui encombrent. Il faudra y revenir; mais plus tard, quand nous aurons mieux fait connaissance.

Cervantès trouve le fil de son conte dans cette première phrase. Il va nous y attacher. Il s’agit de La Manche bien sûr, mais de quel village ? Le lecteur n’en saura rien parce que l’écrivain a pris une décision. Il ne veut pas, il écrit « no quiero« …

Il ne veut pas se souvenir du nom de ce lieu qui pourtant a une situation géographique bien définie. La Manche, c’est sans doute l’une des régions les plus arides de l’Espagne. Elle n’a rien à voir avec notre département normand. Mais en fait, plus rien n’a vraiment d’importance.

Par ce « no quiero » l’écrivain prend possession de son lecteur.
Alors, si cela vous convient, je lirai avec vous, peu à peu, cette histoire, comme un conte que je pourrais vous narrer, bien à l’abri des rideaux qui cachent la fenêtre… là bas, tout au fond de ma bibliothèque.

28 commentaires à propos de “Don Quichotte”

  1. Très prometteur ce blog. 🙂 Aucune suprise quant à l’ouverture sur Cervantès et El ingenioso Hidalgo Don Quijote de la Mancha… Aurons-nous la chance de lire des commentaires sur Carlos Castaneda ? dans un style bien différent, il est vrai. A bientôt…

    • Merci à vous pour vos premières visites qui m’ont fait tellement plaisir ! Je lirai bientôt… Je commenterai ensuite !

  2. Et voila…
    Nous n’avons pas encore parcouru le premier chapitre que tu cherches à me distancer, à me perdre…
    et pour cela , tu nous offres « la version originale »…
    Mais, pour moi, l’Espagnol, c’est de l’Hébreux…
    J’ai bien essayé la traduction automatique sur le net, service offert par Voila et voici le résultat …
    « Dans un lieu de la Tache, dont le nom je ne veux pas me souvenir »
    Pas terrible, mais heureusement, au coin d’un commentaire, une aide précieuse, offerte par « Muad »
    Et c’est cela le second effet « blog » : quand tu sais pas, attend, on va t’expliquer !

    • Tu me fais rire, Yvon… Il y a beaucoup à dire de cette traduction. (En fait, elle est très proche de nombreuses thèses développées sur cette « Mancha » où Cervantès a fait vivre son héros. Alors, je ris. Et je ne me lance pas dans une discussion pour laquelle je manque de connaissances, je n’ai pas tout lu…)

      C’est ça, le merveilleux, savoir poser les questions et attendre un peu, un tout petit peu les réponses…

      Moi, ces premières phrases de la version originale, je les connaissais par coeur, je les déclamais dans la cour de récréation… histoire d’agacer les autres…

      C’est vrai que là, je le reconnais, j’aurais dû traduire !

      Vous êtes si peu nombreux à avoir lu cette page… Merci d’être là.

  3. J’avoue humblement que je n’ai pas encore lu Don Quichotte. Mais si tu te proposes de nous le faire découvrir à ta façon, alors là je te suis. Je sens que tu vas non seulement nous le révéler, mais aussi nous l’expliquer à ta manière. Et c’est là que je me régale le plus.
    Bon, eh bien à tout de suite.
    Charly…

    • A bientôt… parce que pour l’instant, j’ai des soucis de temps !

      Merci pour ton passage, Charly !

  4. Extraordinaire première phrase qui me fait toujours « plonger » dans le monde du Quichotte par un petit village de la Mancha dont je me souviens du nom, écrit dans ma mémoire, à l’encre indélébile…
    J’ai plaisir à reprendre l’histoire dès le début, sous ta houlette, Quichottine.
    Gros bisous, Amielle.

    • Merci…

      Je sais qu’avec toi mon chevalier ne craint rien ! Tu le connais très bien 😉

      Gros bisous, Amielle !

  5. Je ne savais pas où déposer ce commentaire, il concerne la galerie de tableaux de Don Quichotte, mais dans les albums, pas possible de laisser un com’s 😉

    Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de ce livre et des illustrations de Dubout, je les trouve intéressantes, c’est dommage il y a le copyright sur les images.

    Tu peux toujours faire un tour du côté de ce  lien


    Gros Bisous Quichott’

  6. Je commence par le début, et j’apprends que tu sautes les préliminaires. 

    Grosse erreur, Quch’.
    Ne jamais négliger les préliminaires…
    Jamais.

    Mais je ne t’en veux pas ; erreur de jeunesse. L’essentiel est que tu aies, toi aussi, pris possession du lecteur.
    Roland

    • Je suis morte de rire… Il va falloir que tu ailles un peu plus loin dans ta lecture ! des préliminaires, il y en a pas mal dans le chapitre 16…

      Merci pour ta lecture attentive.

  7. M’y voilà.
    Je commence par le début, je suis un peu cartésienne sur les bords, et entre deux copies (chut! bien obligée de souffler parfois), je m’installe. Oh! je n’ai pas comme toi entre les mains les précieux ouvrages illustrés, mais le vitrail camaïeu me donne juste la bonne lumière.
    Je poursuis.
    Je te dis.

  8. Bonsoir Quichottine, j’imagine, vu le nombre de visiteurs que tu as maintenant, qu’il serait préférable de venir avec mon coussin.
    J’espère que tu as une grande armoire quelque part où je pourrai le déposer à l’avenir.
    Je reprend ma lecture « Dans un village de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom … ».
    Oups, pardonnes-moi, mais je préfère la version française, mais j’imagine que la version originale sonne beaucoup mieux, surtout si c’est toi qui racontes …
    Buena tarde y grandes besitos,

    • Oh, non, Muad ! Tu sais, tu auras toujours ton coussin dans la bibliothèque. Il en est un qui t’est réservé, n’aie aucune crainte !

      Les deux sonnent bien, tu sais, les deux !

      … et si tu te mets à parler dans la langue de Cervantès, tu vas réussir à me faire sourire !
      (Les grands petits bisous que tu m’envoies sont absolument magnifiques !… muchas gracias, Muad.)

  9. Ici, ça peut aller, il n’ y a pas trop de monde.
    Tout d’ abord, merci pour le lien vers mon blog dans ta réponse à mon com. C’ est tout toi ça . Donner, encore et encore. Tu es une donneuse universelle. Et c’ est ca qui est rare sur la blogosphère, et encore plus dans la vie réelle..
    Tu es une personne UNIQUE.Je t’ admire énormément pour ta capacité à devancer les désirs des autres. En bref, tu es d’ une race qui se perd : celle des nobles de cœurs, des altruistes.
    Merci beaucoup à toi d’ être TOI, et d’ être là 

    • Ben… tu vois, tu me touches beaucoup, mais je ne vais pas savoir où me mettre, moi…

      Gros bisous, Clo. Tu sais, je ne fais que rendre ce que vous me donnez !
      Merci d’être là.

  10. C’est bien ainsi je reprends l’histoire de la Bibliothèque dès le début, car je me « suis abonnée » en cours de route …
    LIZAGRECE

  11. et bien voilà…. ton article d’aujourd’hui me fait venir au début de ta catégorie « Don Quichotte »…me connaissant, je mettrai du temps à tout lire (je retrouverai bien sur des chosese connues…) mais je mettrai du temps car j’ai toujours un peu de mal à lire beaucoup sur l’écran, ce n’est pas que mes yeux faitiguent.. ce’st qu’il me manque… »le livre »! la possibilité de le toucher, le parcourir d’un effeuillage, l’emmener… l’ordi ne vaudra jamais un livre, me^me les nouveaux livres électroniques! Ils n’auront jamais l’âme DU livre….
    Bonne journée Quichottine

    • Tu as raison, rien ne vaut un bon livre… du papier, rien de tel ! (pour moi aussi…)

      Merci de remonter aux sources… malgré tout ! :)

      Bonne soirée, Mahina